C’est donc tout juste après la magistrale saga Castlevania : Lords of Shadow, que le studio Espagnol MercurySteam développe enfin un jeu à sa sauce, nommé Raiders of the Broken Planet. Et très franchement, on ne sait pas vraiment ce qui est arrivé au studio entre temps, mais force est de constater que le résultat est au final plus que décevant, et vous allez vite savoir pourquoi dans notre test.
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ToggleLes Raiders sur la planète brisée…
Ce qu’il faut absolument savoir avant toute chose, c’est que le prologue de Raiders of the Broken Planet est jouable en toute gratuité, mais il va falloir en revanche mettre la main au portefeuille si vous voulez jouer aux différentes campagnes du jeu. Effectivement, ces dernières coûteront chacune 9.99 €, et seront du nombre de quatre. La première est d’ores et déjà de sortie avec le prologue, et s’intitule Mythes Aliens. Bien entendu, les autres sortiront au fur et à mesure, mais nous allons quand même déjà juger cette première campagne. Notez que nous ferons d’autres articles complets des trois autres campagnes quand elles sortiront.
Sinon pour le coup, la narration de Raiders of the Broken Planet aurait pu s’avérer intéressante, mais pour le moment, autant dire que ce n’est clairement pas la joie. La première partie du soft, soit le prologue, vous met dans la peau d’Harec, le chef des Raiders. Ces derniers vivent justement sur la planète brisée, jusqu’au jour où les humains débarquent sur cette belle planète brisée, pour y voler notamment l’Aleph, une précieuse matière. Cela ne plait forcément pas à Harec, qui va tout faire pour dans un premier temps réunir des mercenaires à sa cause, et tenter de déloger les humains de leur planète une bonne fois pour toute.
La narration de Raiders of the Broken Planet est d’une faiblesse sans nom… On verra sur les prochaines campagnes de quoi il en retourne.
En gros, c’est le pitch de base de Raiders of the Broken Planet, assez faible et sans intérêt. Sachez d’ailleurs que la première campagne donnera en fait pour missions aux Raiders de trouver trois protecteurs légendaires, afin d’essayer d’expédier les humains loin de leur planète. Très franchement, la trame scénaristique de Raiders of the Broken Planet, entrecoupée de quelques cinématiques pour faire avancer l’histoire, n’est à aucun moment originale et ce, en dépit d’un background qui semble avoir du potentiel à la base. Dommage que cela ne soit pas véritablement exploité à son paroxysme pour le moment, mais néanmoins, peut-être que les choses bougeront d’ici la seconde campagne, car la fin nous donne malgré tout l’envie de voir comment les trois autres campagnes pourraient amener l’histoire du soft. Mais pour le moment, ça reste très faiblard en soi, même si on pourra au moins noter un humour un peu potache à la Borderlands qui arrive à nous décrocher quelques sourires. En revanche, les personnages n’ont pas véritablement de charisme en soi et c’est dommage… Peut-être à part le mystérieux ennemi que nous rencontrons à la fin de la première campagne, et encore.
Côté direction artistique de plus, on ne va pas se mentir, c’est pas vraiment la joie. Si certains backgrounds futuristes arrivent à sortir un peu du lot, pas mal de décors se répètent inlassablement, et cassent complètement l’immersion de cet univers qui on le répète, a pourtant du potentiel. Et puis la construction des niveaux fait aussi affreusement peur qu’on se le dise. Il y a quelques niveaux intéressants dans la campagne certes, mais que dire de ce level-design qui manque cruellement d’inspiration et qui devient finalement trop vite redondant, en solo comme en mode coopération.
Un système de jeu particulièrement brisé
C’est malheureux à dire, mais Raiders of the Broken Planet, qui devait être attendu par les fans du studio MercurySteam, se dote d’un système de jeu avec des idées, mais certaines ne marchent pas du tout en sus d’être lourdes. D’ores et déjà, le gameplay de la production de MercurySteam prend la forme d’un TPS, où chacun de vos personnages, au nombre de sept – en sachant qu’il y en a deux que vous serez obligé d’acheter avec de l’argent réel…- se dotent de leur propre spécificité. Lycus Dion pourra par exemple utiliser un bouclier pour se protéger de ses adversaires, tandis que Shae sera clairement une protagoniste pouvant ensorceler ses ennemis, ce qui la rendra complètement invisible à leurs yeux. Concrètement, les diverses spécificités de chaque personnage sont intéressantes, mais dommage que l’équilibrage entre les sept personnages soit déjà discutable, et vous jouerez la plupart du temps Lycus Dion voire Konstantin, doté de sa sulfateuse et sa capacité à envoyer un champs de répulsion pour repousser ses ennemis est juste abusée, comme pour Lycus Dion et son bouclier.
Pour le reste dans le gameplay global de Raiders of the broken Planet, vos héros pourront porter une seule arme, et il ne sera même pas possible de porter une arme secondaire. Chose assez incompréhensible dans ce choix de game design, mais on trouvera néanmoins notre bonheur dans le système de combat, assez abouti mais perfectible. Vous pourrez esquiver les coups et en donner, mais aussi saisir vos adversaires. Une fois l’icône jaune affiché sur ce dernier à défaut de l’icône rouge qui vous en empêchera tout simplement, vous pourrez saisir votre ennemi, puis lui faire un finish move, plutôt jouissif. Cette idée de gameplay est franchement sympathique en l’état, mais dommage une fois encore que les coups soient lents. Et ce n’est pas tout, car en sus, il est pratiquement impossible d’esquiver correctement les saisies d’autres ennemis, sauf si vous tapez en même temps que lui pour bloquer le coup. Un système de parade aurait été bienvenu dans ce cas-là franchement. Qui plus est, on regrettera des déplacements un peu lourds chez certains personnages, et une visée pas toujours bien calibrée qu’on se le dise. Au passage, on se demande pourquoi nos persos ne peuvent pas courir en appuyant sur une simple touche plutôt qu’automatiquement…
MercurySteam avait de bonnes idées sur le papier pour Raiders of the Broken Planet, mais les mécaniques ne marchent finalement pas en pratique.
En revanche, l’une des bonnes idées que l’on trouvera dans le soft, c’est le système de stress instauré dans le gameplay. En faisant avancer votre personnage qui s’amusera à courir automatiquement donc, votre jauge de stress augmentera, et les ennemis pourront vous voir à travers les murs, notamment à cause de l’aleph qui est en vous. Du coup, vous serez dans l’obligation d’arrêter de vous déplacer, pour que la jauge s’atténue en vous planquant. L’idée est franchement bonne qu’on se le dise, mais ce ne sera pas forcément le cas du système de couverture automatique, imprécis au possible. A croire qu’il semblait difficile pour les développeurs de coder une touche pour utiliser le système de couverture était trop demandé, et on se demande pourquoi on ne peut pas tirer à la hanche ou à l’aveuglette qui plus est.
Même si le jeu reste jouable évidemment, le gros problème du jeu viendra également du rythme de sa campagne, et donc de ses objectifs de mission totalement à la ramasse. La campagne disposera de cinq missions à réaliser, mais les objectifs de mission sont juste basiques et répétitifs à souhait. Entre des missions de recherche, d’escorte, en passant par des monolithes à activer, MercurySteam n’a à aucun moment prôné l’originalité de ce côté-là, et les diverses missions se terminent qui plus est assez rapidement. Seule satisfaction que l’on trouvera ce sont les affrontements contre les boss, dont notamment le boss final de la première campagne de Raiders of the Broken Planet, au moins recherché pour une fois. Cela dit, ça n’excuse pas pour autant une difficulté autant mal dosée en solo qu’en coopération… Il y a beau avoir les modes facile, moyen, dur et très dur, mais même en moyen le titre souffre d’un déséquilibrage total dans la difficulté, car vous pouvez vous faire trop vite laminer par les ennemis, surtout qu’ils arrivent parfois un peu trop en nombre.
Une personnalisation tellement honteuse et à la ramasse
Outre le gameplay finalement décevant malgré des idées de base, la personnalisation de nos Raiders n’est pas non plus exceptionnelle, et vous comprendrez vite pourquoi. En allant sur le menu Raiders, vous pourrez donc personnaliser vos sept Raiders. Chose en premier lieu surprenante, deux persos sont obligatoirement à acheter via de l’argent réel, et même si vous disposez de la première campagne du titre. Il est normalement possible de les acheter avec de l’or que vous gagnez en finissant les missions mais paradoxalement, l’onglet est grisé. On a donc déjà l’impression que les développeurs voudraient presque inciter les joueurs à l’achat.
Mais il n’y a pas que cela comme soucis, car le système de progression pour acquérir de nouvelles cartes bonus ou armes pour nos persos est justement scandaleuse et risible. En effet, pour obtenir vos armes par exemple, vous êtes dans l’obligation d’obtenir le schéma de ce dernier, avoir un certain niveau d’antagoniste dans le classement antagoniste – on y reviendra après -, pour pouvoir finalement l’acheter avec de l’or. Sauf que le soucis, c’est que pour obtenir vos schémas d’armes, vous devez jouer une mission en coopération, et tenter d’obtenir votre récompense. Car oui, pour dénicher votre schéma, tout se jouera à la loterie car à la fin de votre mission, vous ne serez pas certain de l’obtenir, et vous pourrez la plupart du temps repartir bredouille contrairement à d’autres joueurs qui auront le précieux butin.
Ajoutons pour le coup à cela des microtransactions pardi ! Car étonnamment, pas suffisant d’ajouter une progression tout simplement hilarante, MercurySteam avait apparemment envie d’enfoncer le clou en mettant en place ce bon vieux système de microtransactions. Les allergiques apprécieront donc, surtout que les joueurs ne mettront sûrement pas plus la main à la poche après avoir acquis d’ores et déjà la première campagne décevante à 9.99 €. Très honnêtement, on se demande quelle direction veut prendre MercurySteam, et heureusement d’ailleurs que le système de microtransactions n’est que facultatif, car il permet surtout d’acheter des skins supplémentaires pour vos personnages.
De la coopération, être un antagoniste… pas une bonne pioche
En sus de pouvoir jouer en solo au mode aventure qui se compose du mode Antagoniste, du prologue, ainsi que de la première campagne actuellement, il y aura aussi le fameux mode coopération. Jouable jusqu’à quatre joueurs, le mode coopération vous permettra de faire toutes les missions de Raiders of the Broken Planet avec d’autres joueurs. D’ailleurs, quand vous terminez une mission, vous avez le choix entre chopper des points de faction, ou bien des points de personnage. Ce système est lui aussi agaçant, car vous choppez ces points-là au compte gouttes, et qui vous donnent la possibilité de débloquer un emplacement de carte bonus, qui vous donne en général quelques petits avantages passifs. Qui plus est et à chaque fin de partie, vous obtenez une note en fonction de votre prestation sur la partie, mais cela est une nouvelle fois beaucoup trop punitif sur la plupart des joueurs, qui ne gagneront sûrement rien en fonction de leur note, alors que ces derniers auront tout donné dans la partie.
En pleine partie sinon, le mode coopération à quatre joueurs se prête plutôt bien à Raiders of the Broken Planet, mais à un certain seuil. Car on retrouve les mêmes missions répétitives au possible, et puis la difficulté est également mal gérée en mode coopération, et il n’est même pas possible de la changer ! Sachez également qu’en mode solo comme en coopération, vous aurez un certain nombre de vies qui après chaque mort diminue. Donc si vous tombez à zéro vie après votre ultime apparition, vous devez survivre une à deux minutes pour retrouver toutes vos vies, et vous accorder le droit de mourir de nouveau si vous vous faites dézinguer par des ennemis ou un boss par exemple.
Enfin, nous avons le mode antagoniste, qui présentait en soi tout l’intérêt de Raiders of the Broken Planet mais hélas, c’est un gros raté aussi. Pour faire simple, le mode de jeu vous permet de contrôler un antagoniste prenant la forme de l’un de vos personnages, et vous devrez choisir le protagoniste que vous jouerez parmi les sept. Par la suite, votre objectif sera, dans chaque mission de campagne évidemment, de pourrir la partie des quatre coéquipiers en face, et faire en sorte qu’ils échouent la mission. L’idée de base est séduisante il est vrai, mais dommage que le tout devienne vite brouillon, et que les coéquipiers dirigés par les joueurs en face soient plus qu’avantagés, et cela donne lieu pour vous à une débandade sans nom. On aurait bien voulu vous dire d’éviter ce mode mais malheureusement, il est plus ou moins lié à la personnalisation de votre Raiders…
Graphiquement correct, bande-son aux oubliettes ?
Pour la technique de Raiders of the Broken Planet, ne vous attendez pas non plus à des miracles graphiques. Le titre est globalement correct graphiquement parlant en ce qui concerne les textures et le rendu global, mais on sent malgré tout que le soft accuse au moins trois années de retard facile. Les cinématiques sont également dans la même veine qu’en ingame, avec une modélisation des personnages tantôt agréable, tantôt pas folichonne. Il y a globalement à boire et à manger sur les graphismes de Raiders of the Broken, qui n’arrive jamais à nous en mettre plein la vue, ou même à nous faire dire que le jeu est finalement joli, et ce, en dépit d’arrière-plans particulièrement recherchés et agréables.
Le sound design enfin, ce n’est pas non plus quelque chose qui va particulièrement vous marquer. Malgré une V.O. qui reste bonne en l’état dans les cinématiques, les thèmes musicaux quant à eux, finissent par être trop vite oubliés. C’est bien dommage, car des thèmes un peu plus épiques et marquants auraient pu bien coller au titre, mais il n’en est rien.
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