Prônant une certaine difficulté dans son gameplay, il est facile de voir en Rain World une tentative un peu maladroite de vouloir proposer quelque chose d’efficace et de construit. Pourtant, ne s’arrêter qu’à sa première impression serait une erreur, car sans réinventer la roue, le titre parvient à dégager un certain potentiel. Frustrant, certes, mais quand même !
Singing in the rain !
Rain World vous met dans la peau d’un Slugcat (comprenez un chat-limace) qui profite d’un moment joyeux en compagnie de sa meute. Sauf que voilà, un imprévu va survenir et séparer notre petit héros étrange de sa famille. Dès lors, il vous faudra évoluer seul, tenter de survivre et, pourquoi pas, essayer de retrouver les vôtres.
Disons-le tout de suite, Rain World est un jeu de plateforme où la survie est au cœur du gameplay. Vous évoluez dans des environnements pour la plupart restreints, et devrez chasser, vous abriter et affronter de solides ennemis tout en prenant garde aux conditions climatiques qui tenteront souvent de vous jouer des tours. Pour cela, le petit animal est polyvalent. Il peut se glisser dans des endroits étroits, grimper aux murs, sauter : du classique, mais efficace !
Très minimaliste dans son accompagnement envers le joueur, il n’y a pour ainsi dire pas de mode tuto. C’est à peine si une petite ligne de dialogue, flottant de ci de là, daignera vous indiquer la marche à suivre. Pour le reste, vous n’êtes quasiment pas guidés et devez trouver les différents chemins ainsi que résoudre les différentes énigmes par vous-même. Il vous incombera également de vous trouver de la nourriture afin d’hiberner. Entre nourriture, pièges, ennemis et conditions météo, il va sans dire que vous êtes plus dans le rôle de la victime que du super-héros prêt à sauver le monde : c’est ça la survie !
La mécanique de laisser le joueur se débrouiller seul est très plaisante, tout du moins au début. En effet, cela devient beaucoup plus difficile par la suite et vous remarquerez vite qu’il n’est pas rare de se retrouver coincé dans un tableau qui joue très bien des différents plans pour dissimuler les sorties. De plus, vous ferez probablement certains allers et retours inutiles, puisque l’on passe souvent sans s’en rendre compte plusieurs fois devant la sortie tant désirée.
Rain World possède un bestiaire plutôt bien rempli et réellement dangereux. En effet, vous apprendrez vite à vos dépends que vous ne valez pas plus qu’un brin d’herbe dans cet univers hostile, puisque à peu près tout et n’importe quoi peut vous tuer. D’ailleurs, ces fameux ennemis seront la source de nombreux game over, tous plus frustrants les uns que les autres : soyez prévenus !
Petit mais… Très lâche !
Le fait que le titre soit difficile n’est pas un problème en soi, mais cela devient rageant de constater que cette difficulté n’est pas contrôlée. En effet : il n’y a aucun apprentissage dans la mort ! C’est juste « pas de bol ».
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Rain World ne récompense quasiment jamais les confrontations directes avec les adversaires. Si vous êtes dans une situation belliqueuse, c’est très simple, il faut appliquer la technique du « courage, fuyons ! ». Vos opposants ne vous laisseront que très peu de répit. Vous pensiez pouvoir vous cacher en grimpant aux murs ? Pas de bol, ils le peuvent aussi (mais rassurez-vous, pas tous).
Une autre complication vient du pseudo système de rang, qui est très discret, et qui bloquera purement et simplement votre progression si vous n’avez pas le rang requis pour passer à la zone suivante. En gros, tant que vous ne mourrez pas, tout va bien. Si un game over survient (ce qui arrive souvent), vous perdez un rang. Sympathique, hein ? Pas toujours, surtout lorsque la frustration prend le pas sur votre façon de jouer (eh, oui, plus on est énervé, plus on joue mal).
Côté direction artistique, le parti prit du titre est très audacieux. Oui, nous sommes dans du pixel, mais du beau. Le code couleur utilisé est pertinent et favorise cette ambiance de « monde déchu » dans lequel évoluent ces étranges créatures. C’est minimaliste, mais rudement efficace en terme de visuel. L’OST se veut être dans la même veine, discrète, mais cohérente.
Rain World est plutôt délicat à critiquer. En effet, il possède un potentiel indéniable et un talent certain, mais n’arrive pas à se démarquer véritablement. Entendons-nous bien, le titre est loin d’être mauvais, car il propose toutefois assez de « peps » et de contenu pour réussir à accrocher, mais je vous préviens qu’il est facile de passer à côté, notamment à cause de quelques maladresses et de sa difficulté « particulière ».
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