Nombreux sont ceux qui attendaient le retour d’un titre phare de l’époque de la PlayStation 2 sous un nouveau jour, et voilà qu’Insomniac Games remet Ratchet et Clank au couvert avec le reboot paru le 15 avril 2016 dans nos contrées. Si Sony a la côte avec de nombreuses licences fétiches exclusives, le Lombax et son petit robot ont vu leur popularité quelque peu s’atténuer à cause d’épisodes sortis un peu trop vite, et pas assez inspirés malgré leur qualité indéniable pour certains.
Voilà donc que Sony et Insomniac sortent en plus du film paru le 13 avril, un reboot similaire au long-métrage. Car oui, ce volet n’est pas quelque chose de nouveau dans son fond et ne servira à vrai dire qu’à accompagner la sortie cinématographique du soft, mais ne se révèlera finalement pas si mauvais que ça.
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Toggle« En fait, je suis un Lombax ! »
Ratchet et Clank a connu son succès dès la sortie du premier opus sur PS2 en 2002. Grande nouveauté pour la console de Sony, les recettes ont bien fonctionné pour la plateforme nippone et la série continue encore à vivre aujourd’hui avec 14 ans d’existence. Ratchet et Clank sous sa nouvelle forme relayera fidèlement l’histoire vécue dans ce premier opus sans pour autant en faire trop, et c’est ici que nous apprécierons nous plonger dans l’aventure une nouvelle fois.
Pour rappel Ratchet n’est qu’un simple Lombax, une race galactique fictive évidemment qui se classe comme étant un félin. Ce dernier a pour rêve de devenir Ranger Galactique, qui sera la « police », « les héros » de l’espace. Mécanicien de base, il se fera surprendre un jour par l’arrivée d’un vaisseau provenant d’une autre planète abritant un petit être robotique, et c’est ici que l’on découvrira la petite ferraille qu’est Clank. L’amitié sera rapidement nouée et nos deux protagonistes collaboreront afin de sauver la Galaxie d’une menace, visant à détruire de nombreuses planètes.
Autant vous le dire dès le départ, Ratchet et Clank est visiblement orienté pour un public jeune. Dans jeune, cela sous-entend tout de même dans une tranche d’age variant entre 8 et 14 ans. Bien que cela ne soit pas fermé aux plus vieux d’entre vous, notamment en ce qui concernera le mode difficile qui tiendra sa promesse sans être insurmontable, l’humour présent dans le jeu pourra en faire sourire certains. Mais le jeu n’a pas mal vieilli avec son temps et aura gardé sa bonne âme d’enfant.
Mais l’humour pourrait aux yeux de certains se retrouver rapidement niais, lourd et trop fréquent. Un peu comme le film certains dirons, Ratchet et Clank gardera tout de même sa bonne ambiance et son univers pour combler son manque de sérieux. Bon, avouons-le par ailleurs, quelques passages sont très drôles…
Le retour de deux icônes de la marque PlayStation en force
Le jeu tourne dans sa version d’origine à 30fps en 1080p et ne contient visuellement aucun aliasing et un clipping quasiment inexistant, ce qui est un élément fort et un plaisir quand on y regarde également sa beauté graphique. Pas digne d’un film Pixar comme nous aurions pu l’espérer à l’instar du film, il se révèle malgré tout être un régal pour la rétine en profitant de bonnes performances de la PlayStation 4. Hélas, ce qui nous aura un peu déçu et que l’on trouve compréhensible, c’est que les cinématiques sont toutes tirées du film.
Normal et logique nous direz-vous, mais il aurait été préférable de mieux les adapter et mieux les intégrer au jeu ou les retravailler, car il n’est pas rare que l’on ressente un « manque » dans une cinématique, étant donné que celle-ci est une scène tirée immédiatement du long-métrage. Ratchet donnera donc parfois l’impression de ne pas avoir fini sa phrase ou certaines de ses actions, ce qui se révèle frustrant pour ceux s’étant prêté au jeu avant le film. Ne crachons pas dans la soupe, ces cinématiques se révèleront tout de même être une petite beauté et un grand plaisir à regarder et fort heureusement bien lié à la trame principale, surtout que Ratchet possèdera sa VF originale (Cyrille Artaux, doubleur depuis Ratchet et Clank : Opération Destruction sur PS3).
Le retour du Ranger Galactique
Le jeu dans cette version 2016 est un véritable reboot de la franchise très bien respecté. Nous y retrouverons de nombreuses planètes qui seront rapidement reconnues par les fans de la saga : Veldin, la planète d’origine de Ratchet où aura lieu la rencontre avec Clank, Kerwan, Rilgar, Gaspar et de petites nouvelles zones que nous vous laisseront découvrir. Parmi ces planètes, deux abriterons des courses d’Hoverboard (la mode galactique, certainement !). Celles-ci ne sont pas nombreuses, et ne se compterons que de 2 en termes de map et circuits, et 6 en termes de courses. Par ici, nous entendons 3 courses sur la planète Rilgar et 3 autres sur Kalebo III. Ces 3 courses se dérouleront sur le même circuit, où seule la difficulté changera sur les 3 types que seront « Circuit Bronze, Argent et Or » grâce à des obstacles explosifs de plus en plus nombreux et des ennemis un peu trop coriaces. A vrai dire, il vaudra mieux savoir très bien s’y prendre au sujet de ces courses, car elles semblent assez mal calibré de façon à vous faire recommencer un bon paquet de fois si vous débutez, jusqu’à trouver la fameuse astuce qui facilitera légèrement la tâche, sans la rendre plus aisée. A vos risques et périls, joueurs invétérés.
Nous soulignerons un léger manque de nouement de liens entre Ratchet et Clank. Si nous savons que ces derniers collaborent très étroitement à quasiment tous les opus, peu d’événements donnent un sentiment aux nouveaux joueurs que ces deux protagonistes tiennent l’un à l’autre, et qu’ils sont soudé. On a quelques fois même l’impression que Clank reste étranger dans la vie de Ratchet, jusqu’à un certain moment où ces deux se rallient pour une plus grosse cause…
Test Ratchet & Clank : Rift Apart – Une aventure aussi efficace que ses prédécesseurs ?
Si nous devrions vous livrer nos ressentis en termes de gameplay, il est simple, ergonomique et très efficace. Ni plus ni moins, il était évident que Ratchet et Clank ne dévoile pas un nouveau gameplay inédit et totalement innovateur, mais quand la recette est bonne depuis 14 ans, il ne faut évidemment surtout pas la changer. Comportant des corrections et ajustements par rapport aux précédents opus, il n’y a pas ou peu d’élément à souligner qui viendrait nuire à l’expérience. Ratchet bénéficie d’une aide à la visée semi-automatique, ce qui signifie qu’une fois le mode visée activé et orienté aux alentours d’un ennemi spécifique, un verrouillage automatique sans être forcément précis selon l’arme s’alignera sur l’ennemi.
Dans son mode difficile, il est un plaisir à jouer grâce à un arsenal déjanté, un peu recyclé et très fun à utiliser – à l’exception de deux ou trois armes dont on cherche un petit peu l’utilité, si ce n’est pour l’humour. Nous ne passerons bien évidemment pas à côté de deux armes principales dont vous ne pourrez absolument pas vous passer : le Groovitron ainsi que la mythique T.E.L.T (cette dernière étant à débloquer sous certaines conditions). Celles-ci sont tout simplement les plus utiles, mais qui vous rendrons bien évidemment le jeu beaucoup plus simple, au point de ne jouer qu’avec deux touches.
C’est un plaisir inouï de retrouver Ratchet et Clank sur PS4 !
Avec ses 16 armes bénéficiant toutes d’améliorations jusqu’au niveau 10, le jeu en propose toute une variété qui correspondra à chaque joueur. Dégâts de zones, à distance, explosif, à cadence élevée, déjantée, inutile (cc Moutonator, l’arme qui transforme tout ennemi en… mouton), il est plus que probable que vous trouverez votre bonheur dans un tel opus. Les améliorations ne se débloquent que d’une seule manière : en l’utilisant face aux ennemis, ce qui fait gagner de l’expérience. Lors d’une première progression normale dans l’aventure, le niveau maximal sera le level 5, puis une fois le jeu terminé, le mode Défi offrant un multiplicateur de boulon vous offrira encore 5 niveaux, de quoi monter vos armes jusqu’au niveau 10. Un marchand d’armes sera de la partie et vous permettra également d’améliorer vos calibres, grâce à des cristaux dédiés.
Celui-ci permettra entre autres d’augmenter la cadence, puissance, ajouter des facultés à toutes vos armes, et offrira un système d’upgrade plutôt sympathique. En revanche, Les gadgets présent dans le jeu ne sont pas d’un nombre exorbitant, et ne serons pas non plus indispensables – sauf ceux étant imposé par l’aventure. Entre autres, vous pourrez compter sur un masque à oxygène pour l’apnée sous-marine, des bottes pour marcher sur des (rares) murs, un turbo réacteur pouvant remplacer les hélices de Clank, un jet-pack réservé pour seulement deux planètes et quelques autres gadgets peu excitants. Ces derniers ne seront malheureusement pas mis en avant pour la progression dans l’aventure, ne donnant parfois que peu d’intérêt à ceux-ci.
Clank bénéficiera de rares occasions où il pourra être joué de manière indépendante, séparé de Ratchet. Son gameplay sera bien moins complet que celui de son acolyte, mais se révèlera être un sacré casse-tête. En fait, l’intégralité de ses niveaux jouables sera strictement réservé à des puzzles, ce robot pouvant transformer d’autres robots pour les changer en diverses plateformes ou circuits ouvrant des mécanismes afin de progresser dans l’aventure. Frustrant de par sa taille et à cause de la différence de gameplay entre lui et Ratchet, ses passages sauront tout de même mettre à l’épreuve la logique de tous ceux souhaitant s’aventurer dans de lourds puzzles, qui se montreront très court pour ceux qui continueront dans une seconde New Game.
Enfin, nous soulignerons une rejouabilité classique, mais restant fun puisque ce reboot se révèle être un plaisir manette en mains. Vous pourrez donc profiter de New Game + avec l’intégralité de vos armes aux mêmes niveaux, cependant à défaut de devoir récupérer une nouvelle fois vos gadgets impératifs et facultatifs. Certaines planètes proposent d’ailleurs quelques quêtes annexes, mais ne vous attendez pas à grand-chose étant donné que celles-ci se révèlent être très courtes et rares. Il est tout de même intéressant de souligner que le jeu se boucle en une bonne durée de vie, comptez en moyenne entre 9 et 12h pour terminer un premier run en effectuant les quêtes annexes contre, cependant, 5-6 petites heures sur une ligne droite sans profit. L’amélioration de chaque arme à fond vous fera évidemment gagner du temps, celles-ci se montrant particulièrement longues selon le type de calibre.
Des nouveautés moindres dans un beau reboot
Bien évidemment, si Ratchet et Clank reprendra toutes les bases du tout premier opus, il ne se contentera pas uniquement de recycler au goût du jour ce dernier. Le jeu se dotera d’un mode Galerie plutôt original mais étrangement mal mis en place qui frustrera les friands de « bonus » de fin de partie, en plus d’un mode Défi comprenant un multiplicateur de boulons une fois le jeu terminé sous n’importe quelle difficulté. Également, nous retrouverons une attractive « Collection de cartes » faisant parti des objets cachés pouvant être collectés dans le jeu en plus des 28 Boulons d’Or. Ces cartes ne serviront uniquement de collection, sauf pour débloquer la T.E.L.T où vous devrez rassembler 9 cartes spéciales pour les remettre à un PNJ qui vous construira cette mitrailleuse.
Elles se ramasseront dans des lieux cachés, ou aléatoirement en éliminant des hordes d’ennemis avec une bonne fréquence d’apparition (ni trop rare, ni trop fréquente). Si vous craignez de ne pas avoir de chance et de toujours ramasser la même carte, aucune inquiétude puisque si vous possédez 5 doublons, vous pourrez alors les combiner pour en faire une qui n’est pas présente dans votre galerie. Voilà de quoi passer du bon temps.
En termes de nouveautés, Ratchet et Clank n’est pas une explosion, mais aura le mérite de vous refaire découvrir un volet mythique sous une très belle conception graphique et technique, avec une expérience plus approfondie et enrichissante que sa base. De plus, il est à noter que le soft est disponible à 34.99€ en dématérialisé contre 39.99€ en boîte. Le prix est moindre, pour ce premier opus sérieusement réussi, comprenant d’ailleurs, quelques moments dits « humoristiques » par le Capitaine Qwark qui présage peut-être l’arrivée d’un deuxième remake…
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