Presque plus de dix ans après sa sortie officielle, on n’aurait pas pu penser une seule seconde qu’une version remastérisée pointerait le bout de son nez pour Red Faction : Guerrilla. Mais, depuis que l’éditeur THQ Nordic a récupéré les droits de la franchise, on pouvait logiquement se douter que le soft subirait aussi un coup de lifting, comme ce fut jadis le cas pour les Darksiders.
D’ailleurs, et même si le soft a été développé par Volition à l’époque, c’est le studio KAIKO qui s’occupe de ce Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered. Les bougres s’étaient par ailleurs déjà attelés à la remastérisation des deux Darksiders, mais aussi de l’édition Anniversary de Legend of Kay. Ces derniers étaient des remasters corrects, et cette version remastérisée de Red Faction : Guerrilla semble prendre le même chemin que les autres soft, à savoir un remaster qui fait juste le minimum. Explications dans notre test.
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ToggleEn route vers le soulèvement de l’EDF avec la Red Faction !
Pour ceux qui auraient loupé cet épisode, nous nous devons de vous rafraîchir la mémoire sur ce que propose Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered en matière d’histoire. Le soft se situe plus de 50 ans après les événements de Red Faction, et nous plonge dans un Mars sous le contrôle total de l’EDF – Earth Defense Force. C’est là que nous incarnons pour le coup Alec Mason. Le bougre est tout fraîchement arrivé sur Mars pour retrouver son frère, Daniel Mason. Sauf qu’évidemment, son frère va se faire tuer par l’EDF, et Alec ira rejoindre la Red Faction pour se venger de l’EDF, faire tomber cette organisation, et ainsi libérer Mars de son emprise.
C’est ainsi que Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered nous place dans ce Mars sous l’occupation de l’EDF. En revanche, il ne faudra clairement pas trop compter sur sa narration, totalement aux fraises. Les personnages ne sont absolument pas attachants, puis l’écriture globale est terriblement faible pour s’y intéresser. Hormis à la rigueur une ou deux surprises dans le scénario, c’est véritablement tout ce que l’on aura à se mettre sous la dent, et c’est bien regrettable. Au passage, la fin n’est pas réellement surprenante, et on la sent également venir à des kilomètres…
Qu’on se le dise c’est bien dommage car pourtant, Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered s’offre un background vraiment sympathique. Alors oui, il est vrai qu’il est difficile de ne pas proposer des décors répétitifs, surtout quand le jeu se situe directement sur Mars. Mais finalement, il faut croire que cette balade sur la planète rouge est cohérente, et arrive à proposer des teintes sensiblement différentes en fonction de l’endroit où nous allons sur Mars. L’architecture de la map est globalement bien foutue, et puis le terrain de jeu est clairement gargantuesque. Pour l’époque, il faut avouer que le soft proposait une carte plus que convenable niveau taille.
Un gameplay avec des nouveautés en définitive ?
Comme vous aurez pu le comprendre plus haut, Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered n’est ni plus ni moins qu’un TPS à monde ouvert. Votre but dans le titre de Volition et KAIKO et très simple : vous devez libérer les six zones de jeu du contrôle de l’EDF. Pour ce faire, vous devrez dans chaque zone, mettre la jauge de contrôle de l’EDF à zéro. Cela vous permettra par la suite de débloquer les missions principales de la Red Faction, qui font pour le coup avancer la quête principale du titre.
Il y aura soit dit en passant plusieurs manières de faire baisser la jauge de contrôle de l’EDF. Premièrement, vous pourrez par exemple détruire les bâtiments principaux ou secondaires de l’EDF, ce qui aura le don de faire baisser la jauge significativement ou non. Ensuite, vous pourrez tout simplement effectuer diverses missions pour la Red Faction à savoir de la libération d’otage, défendre une zone contre l’EDF, détruire leurs biens via des missions, suivre des messagers, et j’en passe. Il y a un bon paquet de missions à effectuer pour faire baisser complètement leur jauge. Sauf que le souci, ce sera la finalité de la progression qui sera toujours la même, et qui aura de surcroît le don de devenir très redondante à la longue.
Une jauge de moral des troupes sera aussi de la partie dans chaque zone. Plus elle sera élevée, et plus des membres de la guerrilla vous rejoindront spontanément lors des gunfights par exemple. De plus, les diverses caisses contenant des munitions vous rapporteront bien plus si cette fameuse jauge est à son summum. Globalement, l’idée est franchement bonne sur le papier, mais dommage que cette feature là soit finalement si peu exploitée… En effet, il y avait tellement de choses à faire avec cette jauge de moral, et KAIKO, qui s’occupe de ce Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered, aurait pu mettre la main à la patte pour améliorer cela par exemple.
En détruisant des bâtiments, Alec Mason pourra aussi récupérer quelques bouts de métal. Et comme on s’en doute, cela servira pour un système d’améliorations. En allant directement dans l’une des planques du soft où vous pourrez notamment refaire le plein de munitions, vous pourrez acheter des améliorations, ou de nouvelles armes. Cela pourra être de nouveaux gadgets – le jetpack, la nano machine etc, comme des armures qui vous protégeront bien mieux des dégâts. Là encore, on regrette que KAIKO n’ait aussi pas pris la peine d’améliorer quoi que ce soit, car le système reste en soi vraiment trop simpliste et peu exploité. A noter que pour récupérer ce précieux métal, vous devrez accomplir certaines missions de destruction, ou tout simplement détruire les biens de l’EDF pour en récupérer de-ci de-là.
A défaut d’y aller à pied, notre protagoniste aura aussi la faculté de se déplacer en véhicules. Et comme à l’époque malheureusement, on se rend compte de la légèreté beaucoup trop prononcée de ces derniers lorsque nous les conduisons… Que vous preniez un poids lourd ou une voiture moyenne, la sensation de lourdeur sera bien moindre. Alors certes, la conduite reste bonne malgré tout, mais on sent que l’âge du soft s’en ressent, et aucune amélioration n’est à noter de ce côté-là. Par ailleurs, la sensation de vitesse des véhicules est au passage peu concluante…
Les gunfights ont-ils au moins subi une amélioration ceci dit ? Que nenni ! Si ces derniers ont en soi plutôt bien vieilli dans l’ensemble, ils n’en restent pas moins brouillons. La faute à des effets au niveau des flingues qui peuvent être tellement nombreux que l’on ne s’y retrouve plus. Sans compter également le fait que l’I.A. arrive à vous toucher d’assez loin, mais reste cependant totalement à la ramasse, tout en se coinçant parfois dans les décors… Même du côté des combats au corps à corps, vous n’aurez que votre masse, qui se dote elle aussi d’imprécisions, surtout quand vous voulez dézinguer un ennemi avec la bougresse. En somme vous l’aurez compris, que ce soit au niveau du punch des armes ou de sa fluidité, Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered n’en reste pas moins archaïque dans ses mécaniques et pour pointer du doigt KAIKO une fois encore, ces derniers n’ont rien retouché du tout… Bon au moins, on aura tout de même une bonne tripotée d’armes plus ou moins fun pour faire passer la pilule mais sinon, rien à signaler en matière de nouveautés, et il n’y a aucun nouveau contenu.
Assez long, avec un moteur physique toujours aussi fascinant
Du côté de sa longévité, et si vous n’avez jamais fait Red Faction : Guerrilla, alors vous serez servi avec sa version Re-Mars-tered. Pour en voir le bout en le rushant au possible, vous pouvez en voir le bout en douze heures de jeu. En revanche, si vous voulez vous amuser à tout faire à 100 %, vous pouvez largement viser les vingt heures de jeu. Pour prolonger l’expérience, vous pourrez toujours faire le DLC Démon des Badlands, où vous contrôlez Samanya cette fois-ci. De plus, le mode multijoueur fait également son retour, et on espère sincèrement qu’il y aura plus de monde que sur la version Steam du jeu original, qui en était devenu totalement désert… En clair, il y a de quoi faire sur ce Red Faction Gerrilla Re-Mars-tered, surtout si vous n’avez pas fait le titre original.
Pour notre plus grand plaisir, on retrouve également le fameux moteur physique avec le Geo Mod 2.0. A l’époque, il était révolutionnaire, et proposait une physique de destruction particulièrement réaliste et surtout crédible. Aujourd’hu, il semblerait que ce Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered reste encore une référence en la matière. La destruction des bâtiments est bien foutue, et il s’agit pour le coup d’un pur plaisir de tout faire péter, pour ensuite voir tout le processus de destruction en voyant par exemple une tour, ou même un bâtiment s’effondrer de manière plus que crédible.
Mais sinon, que valent les graphismes de Red Faction Gerrilla Re-Mars-tered ? Honnêtement, et si on sent un gros effort du côté de KAIKO pour nous proposer des textures remises au goût du jour, la différence n’est parfois pas flagrante. Alors ok, on retrouve des effets de lumières retravaillés et plutôt impressionnants. Cela dit, le soft a le don de se doter de temps de chargements très longs. Et ce n’est pas tout, car Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered se paie le luxe de s’offrir des baisses de framerate sur PS4 Standard, surtout quand il y a énormément d’effets pyrotechniques à afficher. L’optimisation n’est clairement pas de mise sur PS4, et on espère que le tout est bien mieux ficelé sur PS4 Pro, Xbox One X ou bien encore sur PC. Wait & see pour voir si un patch correctif sera de sortie car entre les freezes et les saccades, ça fait tache pour un remaster. Néanmoins, certaines textures sont bien plus regardables que la version originale c’est un fait. A contrario, cela reste désagréable de voir que les développeurs n’ont pas pris la peine de retravailler les cinématiques, car on voit incontestablement que la résolution est de basse qualité…
La bande sonore elle aussi n’a pas été retravaillée. Les doublages s’offrent parfois un mixage sonore pas terrible, et la version française reste globalement très en dessous de la V.O., bien plus riche en investissement et intonation pour le coup. Car en effet, on ne sent pas certains doubleurs investis dans certaines répliques, ce qui aura le don de devenir parfois assez ridicule. En revanche, les quelques musiques lors des combats ou des moments plus calmes se laisseront écouter, mais sans plus.
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