Six ans après The Red Solstice, Red Solstice 2: Survivors, sa suite, est enfin disponible depuis le 17 juin dernier sur PC. Toujours développé par le studio croate Ironward, le titre orienté une nouvelle fois de plus stratégie en temps réel, a pour objectif de faire mieux que son prédécesseur qui nous avait convaincus tièdement à sa sortie. Alors que la preview de Red Solstice 2: Survivors nous avait laissés un signal assez positif, le jeu final est-il finalement mieux que le premier volet, mais dans une moindre mesure ?
Conditions de test : Nous avons joué à Red Solstice 2: Survivors durant 15 heures sur son mode campagne, nous donnant la possibilité de voir à minima l’une des deux fins. Nous avons pu ensuite jouer brièvement au mode escarmouche du jeu durant deux petite heures, sans pour autant trouver des joueurs pour jouer en coopération… Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleHistoire et background, il y avait tellement mieux à faire…
Dans ce mode campagne de Red Solstice 2: Survivors, il y a bien un semblant de narration. Le titre vous fait prendre le contrôle de l’exécuteur, tiré de son sommeil afin de diriger la Cellule, une unité secrète chargée d’éliminer sur Mars l’invasion mutante STROL, déjà aperçue dans le premier volet. A vous d’éradiquer cette menace et ainsi trouver un probable antidote. Au-delà de ce pitch bien basique, le soft tente des choses avec des cinématiques pour narrer le tout comme il faut, voire y introduire quelques personnages hauts en couleurs.
Il faut bien l’avouer, l’intention est plus que louable dans le fond, mais la plupart des protagonistes sont finalement très peu intéressants, et les différents enjeux proposés dans le soft finiront vite aux oubliettes peu importe l’une des deux fins, peu travaillées et prévisibles à souhait. Voilà donc qui est fort dommage, mais il est important de souligner que l’intrigue du soft très générique n’aide pas beaucoup à nous immerger dans cette trame scénaristique, vue et revue et faisant peut-être trop penser à certaines licences connues.
Dommage pour le narration et le background global bien trop bancal. De plus, on pestera largement sur la direction artistique du soft, elle aussi lambda et peu inspiré. Les décors dans chaque missions manquent de variété avec des environnements des plus fades et beaucoup trop traditionnels faisant penser à du X-COM tout craché par moments. En clair, le titre de Ironward manque un peu de personnalité, ce qui lui porte hélas préjudice.
Quand Red Solstice 2: Survivors a envie de se la jouer X-COM
Si le titre de Ironward est à juste titre comparé au jeu de Firaxis, ce n’est pas un hasard. En effet, Red Solstice 2: Survivors reprend les codes de X-COM, notamment sur l’aspect gestion. Sur une carte du monde à la manière d’un X-COM, vous devrez systématiquement scanner divers endroits de la map et ainsi faire avancer les jours. De manière générale, cela aura pour effet de débloquer quelques missions, de vous donner du réapprovisionnement en ravitaillement, ou bien de faire avancer vos infrastructures payées en ravitaillements, qui est la monnaie du jeu.
Qu’on se le dise, l’aspect X-COM like est donc définitivement visible, avec un côté scan très présent pour faire avancer le jeu. De surcroit, en finissant les nombreuses missions, c’est justement par ce biais que vous pouvez obtenir des récompenses diverses et variées. Bien évidemment, les diverses infrastructures construites moyennant des ravitaillements vous permettent ensuite de débloquer de nouvelles armes et autres technologies afin d’avancer plus sereinement dans cette aventure comme construire des avant-postes sur certains endroits de la map, et ainsi y récolter de multiples ressources supplémentaires.
Et comme dans la licence de Firaxis, le soft vous donne des objectifs. Outre la menace d’infestation qui augmente progressivement au cours de votre campagne mais qui peut être réduite en terminant des missions avec succès, le titre vous donne plus ou moins des objectifs de mission, mais également des missions narratives qui doivent être complétées pour avancer dans le jeu. Seulement voilà, les indications sur savoir quoi faire dans cette partie gestion comme pour déverrouiller ces fameuses missions sont des plus confuses, et un didacticiel bien expliqué n’aurait pas été de trop pour ne pas perdre le joueur.
C’est vraiment cela qui vous sortira clairement du jeu, et c’est là que l’on voit à quel point X-COM est supérieur à Red Solstice 2: Survivors sur cet aspect-là, car le titre de Firaxis donne lui au moins des indications claires et précises. Et ceci est dommage car le côté gestion du titre de Ironward est en soi complet et cohérent comme la progression de votre exécuteur et de vos soldats, gratifiante au fil du jeu.
En effet, le levelling de vos soldats ou de l’exécuteur vous permet de glaner de nouveaux modules à assigner à vos soldats en attaque, défense ou assistance. De plus, vous avez même la possibilité de changer à votre guise la classe de votre exécuteur grâce à un système de combinaison, permettant un aspect modulable des plus sympas. Qui plus est, le bougre se dote d’un arbre à compétences afin de s’améliorer dans divers domaines, mais le tout reste finalement assez classique et peu détaillé.
Vous l’aurez compris, tout est assez bien ficelé dans son ensemble avec les missions aléatoires, les infrastructures et ingénierie à la X-COM, la possibilité de personnaliser à votre guise vos divers soldats – dont certains peuvent être recrutés en cours de route via l’ingénierie -, et cette progression pragmatique est un peu plus permissive que le titre de Firaxis. Mais en voulant se la jouer un peu plus accessible, le soft oublie peut-être d’expliquer certaines mécaniques de gameplay et quelques subtilités qui pourraient aider les joueurs à terme. Mais au-delà de ces écueils, le résultat est honnête, bien qu’assez sommaire et un peu brouillon comparé à X-COM.
Une structure globale des missions peu clinquante
Maintenant que l’aspect gestion et personnalisation des soldats est fait, il est temps de s’attarder sur les missions à effectuer. Au premier abord, Red Solstice 2: Survivors délaisse la formule tactique du premier volet et propose ainsi du RTS pur en proposant des missions où il s’agit principalement de défendre des positions, VIP, voire de recherche ou d’escorte. Globalement, c’est tout ce que vous trouverez en matière de missions tout au long du jeu, car les objectifs ne varieront jamais excepté deux ou trois missions secondaires qui arrivent à varier l’expérience, mais sans plus.
A partir de là, le côté répétitif se montre hélas assez rapidement, et avec parfois des moments voire des gunfights pour le moins barbants et mollassons à souhait. Ceci dit, on salue tout de même l’effort de Ironward pour avoir retravaillé le gameplay global du RTS, qui arrivera à plaire sans soucis aux joueurs néophytes comme confirmés. Effectivement, jeu de stratégie oblige, le soft offre une interface des compétences plus claire et plus concise. Il est enfin possible de viser vos ennemis en mode automatique avec l’overwatch, voire manuellement en pressant une simple touche.
Par contre, la caméra est quant à elle toujours chaotique à manier, et il n’est pas rare de s’emmêler les pinceaux pour avoir une visibilité optimale. En sus, le titre en vient parfois à devenir complétement désordonné lorsque des vagues d’ennemis trop importantes vous arrivent dessus, ce qui peut vite très mal finir pour votre équipe même en restant groupé. Un système d’ordre est bien de la partie pour orienter vos coéquipiers, mais ce dernier reste anecdotique et ne vous aidera guère plus que ça. Clairement, avec cette accumulation de défauts, la structure des missions est bancale, répétitive, monotone et avec un niveau de difficulté parfois démesuré, même si vous jouez en normal.
Tout ceci est regrettable car en soi, un sentiment fun arrive à se dégager du titre un temps, sans que cela soit suffisant. Néanmoins, en plus des 15h de jeu que nous propose le soft pour une première partie, le soft est jouable en coopération jusqu’à huit joueurs. Un mode escarmouche est également présent afin de prolonger l’expérience de Red Solstice 2: Survivors. En revanche, le problème avec ce mode est que vous retrouverez les même maps au level-design redondant du mode campagne et il sera assez difficile de trouver des parties avec d’autres joueurs, prouvant que le RTS est déjà déserté sur ses serveurs…
Technique acceptable, bande-son aux oubliettes ?
La grosse satisfaction de Red Solstice 2: Survivors proviendra à minima de son habillage graphique, largement meilleur que le premier opus. Le niveau de détails est un peu plus sympathique voire fourni, les textures sont de bien meilleure qualité comme dans les animations, et les quelques cinématiques sous forme d’illustrations n’en restent pas moins agréables. En globalité, le titre d’Ironward est infiniment plus détaillé et varié en matière de couleurs. Cerise sur le gâteau, le soft s’offre une optimisation assez correcte et sans le moindre problème de crashs ou bugs.
Par contre, on oubliera assez vite la bande-son. En dépit d’un doublage anglais des plus cohérents et d’un jeu entièrement en français dans les textes, le reste est oubliable. A aucun moment les musiques ne marquent contrairement à un X-COM pour ne citer que lui. Décidément, il y a du boulot si un troisième volet pointe le bout de sa truffe dans un futur proche.
Cet article peut contenir des liens affiliés