Lorsqu’il a été annoncé pour la première fois, le personnage de Redeemer qu’est Vasily nous faisait furieusement penser à Kratos de God of War, autant par son physique ultra ressemblant tout comme dans sa brutalité sans nom vis-à-vis de ses adversaires. Dans ce jeu d’action et de beat’em all, Redeemer est-il le God of War des temps modernes qui fait le café ?
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ToggleVasily et son lointain passé qui resurgit !
Dans Redeemer, vous incarnez Vasily, un personnage aux allures d’un Kratos, et coulant des jours paisibles dans un monastère où seuls les habitants de ce dernier connaissent l’endroit, après avoir échappé à son ancienne organisation qui voulait le transformer en cyborg dénué d’humanité. Mais malheureusement, 20 ans après avoir échappé à son organisation où il travaillait comme agent d’élite, son passé le rattrape et le monastère est attaqué par des soldats, qui recherchent justement notre bon vieux Vasily. Alors que ses amis moines se font massacrer sans pitié mais également enlever, Vasily n’aura pour le coup qu’un seul but en tête : sauver ses amis, et détruire une bonne fois pour toute cette organisation, aux desseins pas forcément très reluisants.
En somme, Redeemer va tout simplement nous raconter une histoire de vengeance, et surtout un passé qui resurgit violemment chez Vasily. Ce qui aurait pu être intéressant, c’est le passé de Vasily, mais malheureusement raconté de façon un peu trop brève. En fait, nous aurions aimé à la rigueur que Barkut, l’ancien frère d’arme de Vasily, soit un peu mieux exploité à la rigueur. Puis qu’on se le dise, à aucun moment le titre nous surprend au niveau de ses rebondissements, tellement prévisibles d’un côté, mais aussi donnant une très grosse impression de déjà-vu de l’autre…
Dommage, car les cinématiques tout en dessin sont de bonne facture à la base. Effectivement, le soft se dote de cinématiques un peu dans le style cartoon et feraient presque penser à Shank, en légèrement moins bien et pas du tout animées comme le titre de Klei Entertainment. Car, très clairement, Redeemer propose finalement des cinématiques qui sont juste des illustrations un peu statiques pour ainsi dire. Mais néanmoins, certaines cinématiques restent pour le moins relativement agréables à regarder donc pour le coup, ce n’est finalement pas vilain en soi. En revanche, on pestera sur la fin, sans aucun rebondissement et tellement prévisible…
Avant de passer à autre chose comme le gameplay en l’occurrence, que vaut la direction artistique de Redeemer ? Si, dans un premier temps, la plupart des décors dépaysent un petit peu notamment en ce qui concerne l’intro du soft, il faut bien avouer que par la suite, le tout part un peu en cacahuète. La faute à des décors vu et revu dans divers jeux, ce qui fait que le tout manque finalement un peu d’imagination et un peu d’identité. Car très concrètement, traverser des égouts en passant par des laboratoires où des humains étaient sujets à des expériences pas très catholiques, ça on l’a déjà vu dans moults jeux vidéo. Néanmoins, mis à part cela, le level-design ne reste pas forcément déplaisant non plus, c’est juste son manque d’originalité qui pêche un peu car le reste du temps, ce n’est pas forcément déplaisant de traverser les divers stages mais bon, un peu de fraîcheur n’aurait pas fait de mal.
Du gore, du brutal, c’est God of W… euh Redeemer !
Dans l’idée, Redeemer est un titre orienté action et beat’em all, avec une vue bien différente de celle d’un God of War par exemple. Effectivement, la production de Sobaka est tout simplement un jeu en vue du dessus, et vous devrez traverser les seize niveaux du soft en tabassant divers ennemis humains, comme génétiquement modifiés. Première chose plutôt positive dans le gameplay de Redeemer, c’est l’interaction assez immense avec le décor. Effectivement, notre protagoniste a la possibilité de balancer divers objets qui lui tombent sous la main sur ses adversaires, mais également de faire des exécutions environnementales sur ces derniers. Pour faire simple, dès que vous vous approchez d’un pilier, d’une table avec une scie sauteuse, un frigo et j’en passe, et il suffira que l’ennemi s’approche de ce dernier et dès qu’une tête de mort apparaît au dessus de lui, vous devrez appuyer sur la touche B de votre manette, et réaliser une exécution aussi brutale qu’efficace. On notera également la possibilité de réaliser des exécutions silencieuses, mais le problème c’est que cela ne servira strictement à rien car vous vous ferez de toute façon repérer tout de suite… En somme, ce type de finish move a le mérite d’exister, mais le problème c’est que cela a été un peu exploité de manière trop maladroite.
Si l’interaction avec le décor est des plus sympathiques, et vous donnera la possibilité de vous sortir de bien mauvaises situations face à un bon paquet d’ennemis, sachez également que notre kratos-like qu’est Vasily, pourra pour le coup porter une arme blanche, et une arme à feu en même temps. Pour ce faire, notre bon vieux Vasily devra frapper ou étourdir ses adversaires jusqu’à ce qu’il lâche son arme – cela n’arrive que pour les armes à feu par exemple -, ou tout simplement tuer ses ennemis pour récupérer l’arme blanche en question. D’ailleurs, à noter que Vasily peut littéralement désarmer ses adversaires munis de pétoires, et s’en servir ensuite contre eux. Le mix entre combats avec arme à feu et arme blanche est quand même sacrément efficace et jouissif tout le long, mais notez que les armes blanches et à feu ne seront qu’éphémères. Effectivement, celles-ci ont une durée de vie limitée, ce qui fait qu’il faudra en ramasser d’autres par la suite, et de même pour vos pétoires si vous n’avez plus de munitions. Soit dit en passant, sachez que les armes à feu comme blanches sont finalement assez touffues au niveau du nombre, soit de quoi varier les plaisirs entre une hache, une matraque électrique, un couteau, un pistolet, un fusil à pompe et j’en passe. Chose plutôt appréciable qui plus est, la visée au joystick avec une arme est aux petits oignons avec du moins la visée assistée, puis les combats en soi restent bien dynamiques, chose que l’on demande en général à des jeux d’action orientés beat’em all !
Outre les combats avec des armes à feu ou de corps à corps, vous pouvez forcément vous battre avec vos poings et vos pieds. Là encore, que ce soit les gunfights comme les combats à l’arme blanche ou à main nue, le tout est véritablement pêchu, comme ultra gore et brutal. Vasily peut parader et contre ses ennemis au bon moment quand ceux-ci clignotent en rouge, et évidemment combiner coup de pied et coup de poing pour réaliser des combos. Sauf que le problème est que cela reste malheureusement un chouïa limité, même s’il est terriblement jouissif une fois encore de réaliser des attaques coup de pied ou poing chargé, qui font encore plus mal que des coups de poings ou pieds basiques. En sus, on regrettera également qu’il n’y ait finalement pas d’arbres à compétences, pour par exemple améliorer nos attaques, la durabilité de nos armes, et j’en passe… Il y avait en effet moyen de creuser de ce côté-là, mais cela n’a hélas pas été fait par les p’tits gars de Sobaka… Bon au moins, on appréciera ce gameplay gore et brutal, avec la possibilité d’envoyer des patates à nos ennemis, et à les éclater littéralement contre le mur, en sus de réaliser des exécutions basiques sur eux, qui donnent un gros sentiment de puissance. Dommage une fois encore que le démembrement soit aussi peu poussé au passage…
Avec ce gameplay féroce et bourré d’hémoglobine qui nous fera quand même penser à God of War, même si l’univers de Redeemer est en soi moderne qu’on se le dise, on pointera en revanche du doigt la difficulté mal dosée du titre, ou encore son I.A. qui est parfois assez discutable. D’ores et déjà, si au début la difficulté en mode normal du soft est plutôt sympa qu’on se le dise, le tout monte finalement un peu trop crescendo en arrivant vers le niveau neuf par exemple. Pourquoi ? Car les ennemis se font de plus en plus nombreux et puissants, et vous risquerez fortement d’accumuler les morts jusqu’à enfin réussir à adopter la bonne stratégie face aux monstres à affronter, comme les divers ennemis humains. Il faudra donc espérer qu’un patch puisse corriger cet équilibrage au niveau de la difficulté car qu’on se le dise, les joueurs pourraient littéralement s’arracher les cheveux sur certains stages. Mais paradoxalement, la chose qui pourra être risible dans la difficulté ce sont les boss. Ils ne sont pas véritablement nombreux – quatre boss, en sachant que vous rencontrez le même deux fois -, et ils manquent clairement d’originalité dans la façon de les battre en plus d’être diablement faciles… Ah oui, et pour récupérer de la santé, vous serez obligés d’exécuter vos ennemis, d’où le fait qu’à certains niveaux cela devient difficile… Heureusement qu’il y a parfois quelques checkpoints pour vous sauver la mise, et vous permettront d’avancer dans les niveaux.
Après il y a l’I.A., et on peut affirmer que celle-ci est mi-figue, mi-raisin. D’une part elle est certes agressive surtout en groupe, mais d’autre part, elle peut parfois paraître pour le coup un peu inactive, surtout en ce qui concerne le dernier niveau. D’ailleurs, nous l’avons trouvée particulièrement trop agressive en mode normal, ce qui est assez incompréhensible. Donc entre une I.A. un peu mal dosée et buguée, on pourra affirmer que malgré tout, celle-ci reste dans le correct.
Pour terminer avec la durée de vie de Redeemer, cette dernière se révèle être finalement honorable. Pour voir le bout de la campagne solo et de ses seize niveaux, il vous faudra environ 5 heures voire 6 heures de jeu, surtout si vous galérez sur des passages en particulier car votre skill sera mine de rien mis à rude épreuve. Pour prolonger un peu l’expérience du soft, vous pourrez jouer au mode arène, consistant à repousser des vagues d’ennemis à n’en plus finir, ou bien vous amuser à récolter les divers parchemins du jeu dans les niveaux solo, ou encore débloquer de nouvelles maps pour le mode arène. Niveau contenu, en sachant que le soft sera tarifé à sûrement 15 €, on pourra affirmer que c’est finalement plus qu’acceptable qu’on se le dise.
Plutôt joli, mais chara-design vraiment trop classique aussi ?
Redeemer, sans trop de surprise et comme on avait pu l’observer sur les premiers trailer, tourne sur le moteur d’Epic Games que l’on ne présente plus, soit l’Unreal Engine 4. En globalité, la prodution de Sobaka se dote de beaux effets dans un premier temps, mais pêche encore clairement dans la netteté des textures, alternant entre le correct et parfois limite tant le tout est un peu baveux. Les animations ne sont également pas forcément très folichonnes aussi car ces dernières sont beaucoup trop rigides. Et pour les exécutions c’est un peu la même chanson : certaines sont sympathiques, mais les autres sont clairement buguées et pas finies. Malgré tout, Redeemer parvient à proposer quelques niveaux agréable pour la rétine, même si nous pourrons pester sur la chara design de notre personnage, très largement inspiré de Kratos, définitivement. Concernant les autres personnages, il sont tout simplement clichés, mais la modélisation globale des protagonistes reste en soi convaincante au-delà de ça. Il y a encore du boulot du côté de Sobaka à ce niveau-là, bien que cela reste franchement encourageant car le jeu n’est pas moche en clair et assez bien optimisé en soi.
Reste maintenant la bande-sonore de Redeemer. Les doublages en V.O. sont incontestablement de qualité car le ton y est, puis la traduction en français au niveau des sous-titres est également soignée, donc rien à signaler de ce côté-là. Les bruitages aussi sont bizarrement crédibles que ce soit les bruitages des exécutions, des armes, ou encore des mandales envoyés à nos adversaires. Ce qui pêchera dans le sound design, ce sont les musiques. Celles-ci, en plus de ne pas être franchement marquantes, nous donnera parfois la désagréable impression qu’elles ne collent pas vraiment à ce qu’il se passe devant nos yeux, et c’est un peu dommage. Encore un point à améliorer sur les futures productions de Sobaka pour le coup.
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