Et si on transformait Tinder en jeu de gestion médiévale ? Mieux, on va même carrément en faire un jeu de gestion et d’aventure avec un gameplay à choix totalement binaires. La promesse initiale de Reigns intrigue. Il ne faut pourtant pas plus de deux minutes de jeu pour comprendre à quel point elle est redoutable. Comme on l’a déjà dit dans nos colonnes, Reigns est une vraie petite pépite maligne à souhait. Alors quand on a appris que le jeu allait s’offrir une adaptation de Game of Thrones, on était forcément très excités à l’idée d’attaquer Reigns GoT.
Rodé comme jamais
L’efficacité de la formule Reigns n’est plus à démontrer. Il faut bien admettre qu’elle s’approprie la licence GoT avec beaucoup d’intelligence. On commence dans la peau de Daenerys Targaryen alors qu’elle s’assoit sur le trône de fer. Du calme, il n’y avait aucun spoiler dans cette phrase hein, on part juste du principe qu’on joue le roi/la reine du royaume des 7 couronnes. En tant que mère des dragons on va donc devoir prendre des décisions pour diriger notre royaume. Accepter un prêt de la banque de fer mais devoir le rembourser avec intérêt quelques lunes plus tard, aider le nord à repousser la flotte des îles de fer mais sacrifier une partie de son armée navale dans l’équation, etc.
Reigns Got est toujours soumis à cette redoutable mécanique du dilemme. Si on mourait assez facilement déjà dans les autres versions du jeu, l’affiliation à Game of Thrones a clairement donné envie au studio de pousser la blague encore plus loin. Du coup, on se retrouve avec un jeu vraiment difficile tant on meurt pour un rien. Alors à force de morts, on finit par connaître les pièges (les cartes reviennent tout de même assez régulièrement), mais même ainsi on ne tient pas bien longtemps sur le trône de fer. Il faut bien reconnaître que même si c’est souvent très drôle, c’est aussi assez frustrant.
Chaise musicale
Reigns GoT s’approprie parfaitement la série TV (oui, c’est adapté de la série HBO et pas des livres). L’humour des précédents jeux se marie très bien avec cette adaptation. On sent vraiment que l’équipe de Nérial s’amuse vraiment avec les personnages et leurs relations. On ne trouve pas moins de 9 personnages jouables, avec chacun leurs cartes uniques, leurs aventures, leurs façons de répondre. Par exemple, Tyrion répondra souvent par des petites piques bien senties, alors que Daenerys peut totalement se la jouer grande snobe avec Jon Snow juste pour s’amuser. On a aussi l’option d’envoyer paître un maximum de personnages, et ça défoule il faut bien dire ce qui est ! Les traits de caractères des personnages sont respectés tout en étant exagérés. On ne tombe jamais dans la parodie ridicule, mais plutôt dans l’humour malin qui se joue des codes établis. Notez qu’il est impératif d’être à jour avec la série et d’avoir vu toutes les saisons sous peine d’être un peu perdu. De facto, Reigns GoT exclut tous ceux qui ne connaissent pas du tout l’univers, vous êtes prévenus.
Le jeu s’ouvre aussi habilement à l’univers de la série en nous faisant bien plus voyager que d’habitude. On passe forcément du temps à Port-Réal, mais aussi à Winterfell, Mereen ou même à la taverne du coin. Très souvent ces déplacements sont synonymes de risques. L’habillage du titre est aussi entièrement aux couleurs de la série. Le tout est brillamment illustré par la patte visuelle minimaliste de Reigns tenue par le talentueux Arnaud De Bock. Reigns GoT embarque également les musiques officielles de la série. Bon on les aime bien hein, mais le générique en entier à chaque démarrage du jeu c’était peut-être pas obligé.
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