Remnant : From the Ashes est un jeu d’action/aventure développé par Gunfire Games, studio américain filiale de THQ Nordic à qui l’on doit notamment les deux derniers opus de Darksiders. Avec cet opus, l’objectif affiché est de proposer un bon RPG des familles où il faudra dézinguer une bonne flopée de monstres bien énervés, le tout via un système de génération procédurale des niveaux pour corser l’aventure !
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ToggleDu classique niveau histoire
Le titre, dès les premiers instants, nous plonge dans un monde post-apocalyptique où l’humanité a dû, bien malgré elle, se résigner à courber l’échine face à un mal sournois et destructeur. Mais puisque jamais l’espoir ne doit s’éteindre, une poignée de résistants cherche désespérément à percer à jour les mystères de la Racine, cette entité venue d’une autre dimension, qui répand inexorablement la désolation sur Terre. Confinée dans un bunker – le Service 13 – la résistance organise tant bien que mal la survie en préservant jour après jour ce qu’il reste de vie dans ces contrées reculées, décharnées par ce mal qui rôde.
Alors que la situation semble inextricable, que le dernier espoir semble avoir disparu, vous incarnez le héros qui trouvera peut-être la clé là où tous ont échoué. Le dernier sauveur n’est d’ailleurs jamais revenu de sa quête. La tâche ne s’avèrera donc pas aisée. Le personnage que vous contrôlez, en vue à la troisième personne, ne disposera, aux premiers moments du jeu, que d’un piètre équipement et de peu de ressources. Il lui faudra donc rapidement trouver le moyen de se renforcer significativement afin de rendre le change aux créatures qui se dressent par centaines sur cette île embourbée dans la tempête.
La résistance du Service 13 se compose de plusieurs spécialistes qui, moyennant l’approvisionnement en matériaux, pourront décupler la puissance de feu de notre héros ainsi que ses moyens de défense. Il conviendra toutefois dans les premières phases de gameplay d’aider l’équipe à réanimer « l’oeil écarlate » situé au cœur de l’édifice qui permettra de voyager de dimension en dimension. Une fois cette étape franchie, la grande aventure commence.
Notons de primer abord, que l’un des traits singuliers du titre est la possibilité de réaliser le mode campagne (qui s’étalonne entre 10 et 15 heures de jeu grand maximum pour les plus patients) en solo ou en coopération en escouade de 3 joueurs. Autant l’aventure mérite d’être achevée une fois seul, autant la vivre en coop peut avoir tout son intérêt, en particulier lors de certains affrontements avec des monstres à la barre de vie gargantuesque. Ainsi, l’histoire peut se vivre entre potes ou avec des joueurs random moyennant un matchmaking relativement efficace si tant est que l’on trouve chaussure à son pied !
Un bestiaire et un système d’amélioration des armes intéressants
Sans spoiler l’histoire et les différentes ramifications qu’elle recèle, attardons-nous sur deux dimensions centrales du titre : le bestiaire et le système d’armement.
On l’a vu, dès notre arrivée sur cette mystérieuse île, le comité d’accueil composé de monstruosités aux teintes pourpres s’attachera à vous faire immédiatement regretter votre voyage. Sans défrayer la chronique, les différents ennemis se distinguent, comme à l’accoutumée, par un type de déplacement et un type d’attaque bien spécifique. Ainsi, même si les premiers mobs rencontrés seront aisément vaincus, on rencontrera très vite de bonnes grosses bêtes bien énervées qui entraveront l’accès à certains endroits clés de la map.
D’ailleurs, parler de map est quelque peu erroné dans la mesure où le jeu se fonde sur un système de dimensions parallèles où le joueur devra se téléporter tour à tour en prenant soin, à chaque voyage, de passer par la case départ du Secteur 13.
Si on ajoute à cela la génération procédurale des niveaux, on comprend aisément que l’aventure ne saurait être, à première vue, redondante. Les différentes zones à explorer, dans les immeubles délabrés jusque dans les égouts infestés de vermines, mettent à jour des ennemis aux compétences variées allant des pions très friables mais bien nombreux jusqu’au sous-boss teigneux qu’il faudra affronter avec ruse. D’ailleurs, si l’on devait proposer une certaine comparaison en termes de bestiaire avec un autre titre récent, ce serait peut-être Fade to Silence, que nous vous présentions sur le site il y a quelques semaines. La ressemblance est parfois frappante non seulement du côté des ennemis mais aussi de l’histoire dans son ensemble.
Côté armement, le titre fait la part belle à un système de modificateurs assez intéressant, permettant, notamment d’accroître les dégâts des armes et de pourfendre avec une efficacité accrue les ennemis les plus coriaces. D’ailleurs, dans la lignée classique d’un bon jeu de shoot, le joueur pourra disposer d’une arme de poing plutôt rapide comme un pistolet mitrailleur, et d’une arme à vocation plus destructrice comme le fusil à pompe (par exemple) afin d’alterner les plaisirs. Une autre arme, plus adaptée au combat rapproché, permettra au joueur d’éradiquer les ennemis à très courte distance moyennant une attaque circulaire détonante par exemple.
Notons également qu’au niveau du gameplay, le titre s’en tire avec les honneurs sans défrayer la chronique. Comme attendu, notre personnage peut esquiver et switcher d’une arme à une autre assez aisément. Le système de visée et de tir est là encore classique et convenu, le tout restant au final peu mémorable.
Pour ce qui est enfin du système de compétences, inhérent à ce genre de titre, les développeurs ont imaginé une mécanique assez bien vue : les traits. Au nombre de 4 (la vitalité, l’endurance, les compétences de guerrier, et le travail d’équipe), ils permettent de personnaliser plus avant votre personnage en fonction de vos habitudes de jeu et de vos préférences.
Et le fun dans tout ça ?
On l’aura compris, le titre trace sa route en terrain connu via des mécaniques classiques et déjà éprouvées. Le caractère punitif de certains aspects du jeu comme celui imposant au joueur de revenir au point de passage en cas de mort se place certes dans la logique implacable du jeu post-apocalyptique.
Malgré tout, après quelques heures de jeu, force est de constater qu’il manque un ingrédient majeur au titre : l’amusement. À bien y voir, le titre est passablement linéaire, convenu et quelque peu terne. Si, en coop, le plaisir de jeu peut, à certains moments, se faire sentir, l’impression d’ensemble est que ce jeu est bien fade. La faute à une histoire respirant le déjà-vu, à des mécaniques mille fois rabâchées et à un intérêt global peu évident, si ce n’est peut-être certains affrontements avec des boss bien spécifiques. Mais tout ceci est trop maigre pour inviter le joueur à y revenir la fleur au fusil en imaginant débusquer un contenu inattendu qui appâterait le chaland.
Ce contenu est inexistant pour l’heure et l’ennui vient rapidement étreindre notre envie de jouer malgré certains passages plus plaisants que d’autres, il faut le concéder.
Au final, Remnant : From the Ashes devrait difficilement marquer les esprits. Nous évoquions plus haut la comparaison avec Fade to Silence, et il faut bien que sous bien des aspects, ce dernier est bien plus intriguant et mieux ficelé que Remnant : From the Ashes. Dans Fade to Silence, la corruption rampante, s’infiltrant perpétuellement dans toute forme de vie mais également le système de recrutement d’alliés au gré de l’aventure donnait une épaisseur significative au titre. La sensation de s’élever seul face à un mal d’une brutalité extrême ainsi que la nécessité de développer un instinct de survie aigu donnait corps à l’impression d’immersion et lutte pour la vie. Comparativement, Remnant semble manquer d’épaisseur, de profondeur et peut laisser transparaître le sentiment que les nombreuses inspirations du titre n’ont pas été suffisamment exploitées et approfondies pour donner au titre une identité propre intéressante et originale.
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