Après l’immense succès Resident Evil 2, il était évident que Capcom ne s’arrêterait pas en si bon chemin. La preuve en est que ce remake de Resident Evil 3 arrive moins d’un an et demi plus tard, reproduisant presque parfaitement le schéma de sortie des épisodes originaux. Géré par une équipe différente que celle ayant officié sur Resident Evil 2 Remake, cet opus arrive-t-il à convaincre et à se démarquer de son grand frère ? Voici des éléments de réponse.
Conditions de test : Test réalisé sur une partie complétée en normale en environ 7 heures de jeu. L’intégralité des documents et des armes ont été trouvés et tous les coffres/serrures ouverts. La note de ce test ne se base que sur la partie solo du jeu, le mode multijoueur Resistance n’ayant pas encore pu être testé en profondeur. Nous en reparlerons dans un autre article.
Sommaire
ToggleJill-et de sauvetage
Chronologiquement, Resident Evil 3 se déroule avant, pendant, et légèrement après Resident Evil 2. L’occasion de voir une Raccoon City encore pleine de survivants en fuite, donnant lieu à quelques séquences ressemblant (de très loin) à l’introduction de The Last of Us. On débute alors aux côtés d’une Jill Valentine, qui découvre en même temps que nous le chaos qui est en train de s’installer inévitablement dans la ville, alors que le fameux Némésis est d’ores et déjà à ses trousses.
Il sera alors question de trouver un moyen de fuir l’endroit en un seul morceau, et si possible de faire payer Umbrella pour ses crimes. Au cours de son périple, notre chère Jill rencontrera des membres de l’U.B.C.S (Umbrella Biohazard Countermeasure Service), une équipe militaire déployée sur place pour secourir les rescapés de l’épidémie. Dans ce groupe, Carlos, second personnage jouable du titre, se liera d’amitié avec notre héroïne, lui apportant un soutien plus que nécessaire en ces temps difficiles.
Voilà comment on pourrait résumer la base du scénario de cette nouvelle version du jeu. Par son contexte (forces déployées sur place, civils encore présents et surtout Némésis), Resident Evil 3 est résolument plus orienté action que l’épisode précédent.
Un parti pris qui risque de diviser
Ce côté action se ressent également énormément dans la structure du jeu, plus linéaire (dans le sens où l’on fait beaucoup moins d’allers-retours dans les mêmes lieux comme c’était notamment le cas dans le commissariat auparavant) et surtout beaucoup plus intense.
Si quelques rares localisations vous offriront tout de même leur lot de backtracking (le fait de revenir sur vos pas), attendez-vous principalement à une véritable fuite en avant quasiment permanente où tout s’enchaîne à 100 à l’heure. Notez qu’il s’agit ici d’un choix totalement assumé par les développeurs, il vaut donc mieux réaliser votre achat en connaissance de cause afin d’éviter toute déception.
Cette orientation est une véritable réussite puisqu’elle arrive à nous tenir en haleine de bout en bout grâce à des séquences frénétiques à la mise en scène léchée, le tout couplé à un gameplay amélioré. En effet, Jill n’est pas une débutante comme pouvaient l’être Claire et Léon.
L’ancienne membre des S.T.A.R.S. se meut avec plus d’agilité que ses compères, ce qui se traduit via la mécanique d’esquive. En appuyant sur une gâchette, vous pouvez à tout moment réaliser un mouvement permettant d’éviter les attaques. Si votre timing est parfait, vous aurez même l’opportunité d’infliger plus de dégâts à vos ennemis. De la même façon, vous n’êtes désormais plus inactif lorsqu’un zombie vous saisit, puisqu’il faudra marteler une touche pour vous dégager et diminuer les dégâts reçus. Quelques (rares) QTE sont également présents afin d’intensifier le ressenti dans certaines situations.
Il faut toutefois souligner que ce choix de game design apporte quelques faiblesses à un soft pourtant très solide. Tout d’abord, le rythme semble parfois un peu trop effréné pour le jeu lui-même, qui expédie alors certaines scènes un peu trop vite. De la même façon, l’exploration, bien que toujours présente, se retrouve reléguée au second plan, tout comme les énigmes qui sont presque totalement absentes.
Enfin, cette aventure à toute allure se finit forcément très rapidement tant tout s’enchaîne sans temps mort. Il faudra donc compter sur 6 à 8 heures de jeu pour votre première partie en normal selon votre façon de jouer. Quelques bonus à débloquer (armes, munitions infinies, etc.) sont de la partie et ajoutent un peu de rejouabilité à une campagne de qualité. Le mode multijoueur baptisé Resistance viendra heureusement compenser un peu cette faiblesse, bien qu’il ne nous ait pas encore été possible de tester ce qu’il valait. Petite précision, bien qu’un deuxième personnage soit jouable, il s’agira ici de phases scriptées faisant partie intégrante du scénario principal. Pas de scénario annexe à la Resident Evil 2 donc.
On va s’ambiancer
Vous l’aurez compris, tout va globalement très vite dans ce jeu. Il existe malgré tout quelques moments un peu plus posés, notamment dans un lieu bien précis qui représente l’un des meilleurs moments de l’aventure, que nous éviteront de vous spoiler ici. L’ambiance y est bien plus lente et effrayante, avec quelques allers-retours qui rappelleront légèrement le commissariat tant aimé des fans. En parlant de commissariat, sachez que quelques clins d’œil à RE2 pointeront le bout de leur nez à intervalles plus ou moins réguliers, ajout appréciable.
Niveau sonore, le jeu s’en tire très bien. Les musiques sont beaucoup plus présentes que dans le titre de l’année passée, chose qui avait été vivement critiquée par certains. La partie bruitage n’est pas en reste, puisque la spatialisation est très réussie et vous fera sursauter plus d’une fois via des petits bruits venant parfois d’une autre partie d’un bâtiment ou de la ville.
Visuellement, le jeu est un cran au-dessus de Resident Evil 2, qui était déjà très beau, et la direction artistique est elle aussi réussie. Ce léger upgrade graphique semble cependant avoir eu un petit impact négatif sur la physique du jeu, puisqu’elle est malheureusement un peu moins poussée qu’avant. Ainsi, une fois complètement mort, un zombie ne peut plus être démembré et ne semble plus pouvoir réagir à nos tirs du tout, et même lorsqu’ils ne sont qu’à moitié morts, les impacts de nos tirs se montrent un poil moins convaincants. Dommage.
Resident Evil 3 : Némésis
Point essentiel à aborder dans ce test : Némésis. Véritable S.T.A.R. de l’opus original, nous ne pouvions pas ne pas l’aborder plus en détails. Doté d’un nouveau design convaincant, la monstruosité d’Umbrella se montre toujours aussi stressante et redoutable.
Son I.A. nous a paru de qualité puisqu’elle s’adapte très bien aux mouvements et réactions du joueur afin de lui mettre le plus de bâtons dans les roues possible. De même, ses palettes de mouvements se montrent suffisamment variées pour qu’il reste surprenant même après plusieurs rencontres.
Il est néanmoins dommage de constater que la bête est finalement assez facile à éviter, du moins en mode de difficulté normal. Il est aussi regrettable que Némésis ne nous traque dans des zones « ouvertes » qu’à de rares occasions et que la plupart de ses apparitions soient ultra scriptées, contrairement à un Mister X qui pouvait nous suivre dans des environnements où l’on devait passer plusieurs fois. Le monstre reste tout de même une réussite de manière générale, mais n’est peut-être pas aussi exceptionnel qu’on l’aurait souhaité.
Resistance
Un dernier paragraphe pour aborder brièvement le mode online du jeu. Celui-ci ne sera pas pris en compte pour la note finale de ce test car, à l’heure où nous rédigeons ces lignes, le jeu n’est pas encore officiellement disponible pour tous, rendant le online quasiment désert et donc difficile à réellement évaluer.
Toutefois, quelques parties ont tout de même été réalisées, et ce qui en est ressorti est plutôt positif dans l’ensemble. Resistance se présente comme un multijoueur asymétrique où 4 joueurs jouent des survivants qui doivent s’échapper d’un complexe, tandis qu’un cinquième joueur incarne le Mastermind, un personnage qui peut faire apparaître divers monstres et pièges sur le chemin du groupe de rescapés.
Chaque survivant possède ses propres compétences actives et passives, tout comme les différents Mastermind, qui ne sont autres que des méchants tirés d’autres épisodes de la saga (Annette Birkin, Alex Wesker, etc.). Le gameplay reprend les base du mode histoire à quelques adaptations près.
Si les premières parties se montrent difficiles à appréhender, force est de constater que le plaisir prend finalement le dessus une fois les bases assimilées. le seul véritable problème venait d’un équilibrage qui semble très perfectible, le Mastermind pouvant créer des situations parfois totalement insurmontables. Un mode à surveiller qui vient en tout cas rentabiliser l’achat et compenser la durée de vie de la campagne.
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