La faculté de Capcom de ramener sur le devant de la scène les personnages de la série, alors qu’ils semblent avoir été aspirés dans le tourbillon de l’oubli, tombe toujours à pic. De nouveau dépoussiérés, c’est sur Nintendo Switch que Resident Evil Revelations et Revelations 2 sont disponibles depuis le 28 novembre 2017. En effet, le premier épisode, qui s’apparente à un spin-off, sorti à l’origine sur N3DS (2012) aura fait bien du chemin depuis sa parution à sa commercialisation récente sur PS4/XB1 dont vous retrouverez ici le test. Shinji Mikami désormais absent aux commandes de la série qu’il aura créée, Revelations 2 plus axé pour une expérience de jeu de salon sied parfaitement à l’architecture hybride de la Switch et la possibilité de pouvoir emporter l’aventure en mode portable a définitivement son charme.
les jeux coûteront 19,99€ pièce sur l’eShop
Ainsi, la Resident Evil Revelations Collection apparaît pour la Switch en cartouche pour le Japon et les Etats-Unis : le premier épisode est uniquement disponible sur la cartouche et un code sera fourni pour pouvoir télécharger le second volet si votre switch a assez de place pour installer le jeu de ses 26Go de données ! Pour l’Europe, il faudra se contenter de faire chauffer nos connexions internet hélas !
Dans cet article nous traiterons uniquement Revelations 2 qui représente plus un défi technique pour la Switch que l’épisode précédent taillé d’une architecture au format portable qui tourne très naturellement sur la Switch et rien n’est à rajouter au test de ce dernier si ce n’est les bonus de gameplay et de contenu que nous traiterons dans les paragraphes qui suivront.
Sommaire
TogglePiqûre de rappel
Resident Evil Revelations 2 est un volet au format épisodique paru en 2015 avec quelques DLC ajoutés en cours de route. Fortunés que nous sommes, les possesseurs de la version Switch auront droit à tout le contenu supplémentaire inclus dans leur achat. En tout point supérieur graphiquement, une intrigue plus élaborée, un scénario plus costaud, un level design au top et un système de combat plus nerveux. Revelations 2 conserve la structure épisodique sur la laquelle se déroulera l’histoire en proposant plus de variété et l’expérience de jeu ressentie est plus adéquat à ce qu’on trouve sur console de salon. Dans une ambiance proche d’un Code Veronica ou encore le premier Resident Evil, c’est un vrai retour aux sources qu’on découvre Revelations 2 qui marche sur les sillons de son prédécesseur, en mieux.
L’histoire se situe entre les événements de Resident Evil 5 et Resident Evil 6, Claire Redfield engagera le premier chapitre, détenue captive sur une île aux activités certainement pas réglementaires, épaulée par Moïra Burton (fille de Barry Burton : auteur de la blague du “Jill sandwich”) afin de trouver une échappatoire tant bien que mal de cet enfer. Aux rennes du personnage secondaire, Barry Burton, à la recherche de sa fille disparue : c’est la surprise que de se retrouver aux commandes de ce bon Barry. Les scénarios des deux protagonistes phares vont s’alterner successivement pour éclairer les parties restées dans l’ombre lors d’un premier passage dans les environnements austères avec l’un ou l’autre. Le duo Barry et Natalia, une jeune fille qui ne se souvient pas de son passé, ainsi que celui constitué par Claire et Moïra ont bien plus d’impact dans le gameplay que Revelations. Les compagnons de route ont des compétences bien différentes et pourtant complémentaires au protagoniste principal les accompagnant donnant un net avantage durant la progression dans l’histoire et pourront même vous aider à vous soigner dans les situations critiques (true story) :
- Moïra étant pratiquement inutile lors des affrontements, elle pourra néanmoins dévoiler des objets cachés dans les environnements ou aveugler les ennemis avec sa lampe torche quelques instants sans oublier de clouer au sol les ennemis tombés à terre d’un bon coup de pied de biche. Les portes barrés ou caissons renforcés ne résisteront pas longtemps face au maniement de son arme blanche.
- Natalia pourra déceler la présence des ennemis à travers les murs et déceler les objets enfouis dans l’ombre. De sa petite taille, elle pourra se faufiler dans des petites ouvertures ou brèches dans les murs.
L’astuce pour augmenter ses chances de survie sera de cartographier mentalement les lieux pour avoir en tête les passages difficiles d’accès avec le duo précédent. Pour la majorité de l’aventure, les environnements auront changé dû au temps et aux événements circonstanciels. L’approche se fait souvent d’un point de vue différent des deux duo, parfois retraçant les pas de l’un ou explorant de nouveaux lieux qui demandent de la prudence et d’utiliser les compétences des duos à bon escient.
Le Joy-Con bleu ou rouge Neo ?
Une force de la version Switch est d’avoir deux Joy-Con détachables en deux manettes indépendantes. Vous voyez où je veux en venir ? La coopération avec un ami est facilement faisable cependant la maniabilité avec un Joy-Con n’est absolument pas conseillé et tient plus du défi du dépassement de soi que du plaisir de jouer à RE Revelations 2. En effet, le stick analogique droit manque cruellement dans ce cas ce figure et le risque de perdre son ami en proie aux zombis est garanti. La caméra ne peut être dirigée qu’en visant avec son arme ou alors demande de bien gérer ses virages pour que celle-ci suive sans trop de mal. Pour éviter des crises au Joy-Con : préférez une vraie deuxième manette avec le loyal stick droit pour jouer en coop, ce sera beaucoup plus plaisant. La coopération sur le petit écran de la Switch n’est pas non plus l’idéal pour s’aventurer à deux dans les environnements hostiles, de plus le format en split-screen non orthodoxe surprendra plus d’un. Ce sera par conséquence sur grand écran que la Switch brillera de mille feux en coop sur Resident Evil. Malgré le format inusuel, pouvoir interagir avec un ami durant la progression n’a rien perdu de son charme, le couch-gaming reste une valeur sûre chez Nintendo alors que l’industrie prône pour la coopération en ligne en solo devant son écran à parler dans un micro …
Un pas de plus dans la matrice que d’utiliser la jolie technologie inclue dans les Joy-Con
Le jeu bénéficie énormément du gyroscope des Joy-Con permettant de viser plus facilement avec plus de précision (bien que ce ne soit pas parfait) ou enclencher une attaque à courte portée en virevoltant son Joy-Con de gauche à droite : on croirait y être. Proche des sensations de Resident Evil 4 sur Wii dans sa maniabilité, avoir en plus le motion control du Joy-Con droit pour diriger avec aisance le réticule de visée rajoute un confort de jeu parfait dans son ensemble. Il faudra toutefois un petit temps d’adaptation pour vraiment maîtriser les limites de la sensibilité d’inclinaison et la détection du mouvement : dans ce cas un entraînement intensif sur Splatoon 2 aidera à mieux manipuler l’art du Joy-Con. Et pour ceux qui ont été entièrement happés par l’univers du jeu : recharger l’arme équipée en simulant avec les Joy-Con un rechargement manuel wouah !
Une mutation parfaite
La version Switch arrive sans mal à apporter toute l’expérience d’une console de salon dans le creux de nos mains avec des ajouts qui n’ont rien de fioritures. En effet, visuellement, la différence avec les consoles de salon est difficilement palpable : le travail de lighting n’a rien de franchement exceptionnel depuis sa version d’origine mais permet avec brio d’apporter toute la noirceur dont le titre a besoin sans faire office de cache misère. Le chargement des niveaux est un peu long, heureusement qu’ils n’interviennent pas souvent, il faudra espérer un patch pour régler ce problème plus sérieux qu’il n’y paraît sur papier. La qualité des textures plus nourrie du plus bel effet que le volet précédent et le level-design est d’un cran supérieur voire plus que ce dont on a eu droit avec Revelations. Étonnant de voir à quel point le jeu arrive à s’adapter du style salon au style nomade avec une fluidité parfaite que les puissants monstres de salon actuels ne peuvent simplement pas proposer. Le résultat est pratiquement identique face à la concurrence que ce soit en mode nomade ou TV : avec une préférence pour le mode nomade (720p, 30fps) car le jeu est sublime sur l’écran de la console comparé au mode TV (1080p, 30fps) qui laisse transparaître par occasion quelques petites imperfections qui ne gâchent en rien le plaisir de jeu.
Les temps de chargement sont le seul vrai défaut de la version Switch
Si le motion control est un sérieux plus au titre de Capcom, celui-ci aura réussi à faire une transition parfaite vers la Switch, par la même occasion le studio revoit son éclairage de façon à mieux discerner les éléments à l’écran sans devoir monter la luminosité artificiellement.
Capcom n’est pas du tout avare en ajouts de tout genre : des costumes, niveaux, collectables pour ne citer que les plus évidents au lancement du jeu ainsi que le mode RAID complet. Pour ceux étrangers à cette dernière option, il s’agit simplement d’un mode Mercenaries dans le lequel il faudra remplir les objectifs de missions (la plupart du temps sera d’occire les zombis pour être original) ainsi engranger des points pour améliorer son personnage qui augmentera de niveau après avoir accumulé assez d’expérience. L’aspect RPG est savamment mis en avant pour optimiser son personnages de compétences principales et secondaires ainsi que de l’armement adéquat pour affronter les hordes de monstres qui attendent le pas de la porte.
En somme : du contenu additionnel qui fait plaisir, qui augmente la durée d’utilisation du jeu et la rejouabilité reste intéressante en proposant des défis à la difficulté croissante en parallèle à un mode histoire bien complet à lui tout seul.
Les Amiibo sont nos amis, il faut les aimer eux aussi
Revelations 2 est également compatible avec les Amiibo ! Non, nos bouts de plastique ne vont pas rester sur les étagères à se décolorer avec le temps : cette fonction apporte des points supplémentaires pour améliorer l’armement de son personnage, les récompenses sont très généreuses permettant de raccourcir le temps investi à accumuler assez de points pour renforcer les capacités.
La réédition de Capcom s’adresse surtout aux joueurs ayant loupé ces épisodes qui renoue avec les origines du gameplay de Resident Evil avec un jeu optimisé pour la switch, merveilleusement bien équilibré entre scénario et combat dynamique, la tonne de bonus livrée à l’achat de la version Revelations 2 saura garder la switch de nombreuses heures allumée pour nourrir cette faim insatiable d’affronter les défis que le jeu nous propose. Le jeu est clairement une belle addition à la ludothèque de la Nintendo Switch qui se paie le luxe d’être transportable et de reprendre l’aventure exactement là où la console s’est mise en veille ! De plus, faire le jeu en coopération, c’est là qu’il prend tout son sens ! A faire absolument !
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