Développé par les Allemands d’Abbey Games, Reus fait partie de ces simulations où l’on prend le rôle d’un dieu qui exerce son influence sur l’environnement et ses habitants ainsi que sur le cours des événements. Toutefois, Reus diffère de ses illustres prédécesseurs.
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ToggleUn jeu polythéiste
Reus ne ressemble pas aux god game classiques que vous avez peut-être connu comme Black & White, on pourrait même dire, à certains égards, qu’il n’en est pas vraiment un. Rappelons qu’il s’agit en plus d’un jeu indépendant, mais malgré les limitations évidentes dont il est victime comparé aux grosses productions, c’est un bon moyen de donner un peu de fraîcheur grâce à des mécaniques intelligentes.
La première particularité est que vous n’êtes pas vraiment le dieu unique d’un monde en expansion, en réalité vous incarnez quatre divinités ou plus exactement quatre géants représentant chacun un élément. Après avoir passé le didacticiel qui vous explique les grandes lignes et les capacités uniques de chaque géant, toutes les parties que vous effectuez commencent de la même façon. Vous démarrez sur une planète vierge dépourvue de vie et ce sera à vous d’effectuer une terraformation pour apporter les conditions nécessaires à l’émergence d’êtres vivants.
Pour cela vous disposez des quatre géants divins qui ont, pour première faculté, de pouvoir créer un environnement unique. Le géant de roche peut créer une montagne entourée d’un désert, le géant de l’eau peut créer un océan, une condition obligatoire d’ailleurs pour que les géants du marais et la forêt puissent faire naître leurs verdures respectives, à savoir le marais et la forêt. Vous pouvez disposer ces différents types de surface comme bon vous semble sur cette petite planète. En effet, n’espérez pas un espace de jeu immense avec cette vue en deux dimensions. Etant donné que vous jouez le rôle d’une sorte de dieu contrôlant les géants, vous pouvez zoomer selon vos envies et faire le tour du monde en un petit coup de joystick.
En communion avec la nature
Une fois que vous avez préparé le terrain, vous devez utiliser les pouvoirs des géants pour créer des ressources, ce qui amènera automatiquement un pèlerin qui installera un village d’Hommes. A partir de là, le but sera de faire prospérer un maximum les habitants. Le bien-être est illustré par un chiffre qui augmente quand votre village se développe. Pour se faire, les trois ressources principales sont : L’or, la nourriture, et la science. Les nombreuses capacités de nos titans permettent de disposer des ressources sur les parcelles du village comme des plantes, des animaux ou des minerais, pour en démarrer et/ou augmenter la production.
Toutefois, il ne faut pas placer n’importe comment ces dernières vu que vous êtes limité par vos frontières et que l’une des tâches importantes est la construction d’une structure aléatoire (école, hôpital…). Bien entendu il est nécessaire de respecter des conditions spécifiques. Certaines demandent uniquement de la nourriture ou plus d’or… Les possibilités sont nombreuses et votre marge de manœuvre est faible. Il faut donc maximiser votre production, et cette partie du jeu qui nous fait douter de son statut de god game. Une grosse partie du gameplay consiste à faire des maths vu que chaque ressource vous donne un chiffre (produit 5 de nourriture ou 4 d’or…). Même si le principe est simple au début, tout cela se complique quand on prend en compte la symbiose entre les ressources. Par exemple, un animal à côté d’une plante produira plus de ressources. Les possibilités sont nombreuses et les capacités des géants permettent d’accentuer la profondeur du système en apportant de la richesse comme des terres plus fertiles, ou un boost de production. Il est même possible de transmuter vos ressources pour en acquérir de nouvelles.
La date de sortie de Reus sur PS4 et Xbox One est enfin connue !
Achever la construction d’un bâtiment vous donne accès à un apôtre qui pourra se loger sur un géant pour débloquer une nouvelle capacité. L’autre aspect à prendre en compte est le comportement des hommes. Quand le niveau de prospérité atteint un certain niveau, un nouveau pèlerin apparaît et peut créer un autre village. C’est dans ce cas de figure qu’il faut prendre en compte la convoitise d’un village. S’il est plus développé que les autres, les habitants seront tentés d’entrer en guerre pour piller des ressources. Ils peuvent même se retourner contre les géants. Heureusement il existe des moyens pour contrôler ce sentiment d’avidité comme augmenter la dangerosité des animaux pour effrayer les hommes, ou encore ajouter de l’adoration à vos ressources. Malheureusement, si vous échouez à contenir ces sentiments malsains, il sera nécessaire de faire subir la colère divine de vos géants en détruisant carrément le village.
La vie est un éternel recommencement
Il n’y a aucune ligne directrice, ni histoire, Reus est un titre qui se recommence à l’infini et qui pousse à fond le système de succès pour donner de l’intérêt. Le but est d’accomplir le plus de taches possibles pour gagner en niveau et débloquer plus de possibilités pour développer votre planète. Ainsi au niveau 1, il n’est possible de ne faire que des sessions de 30 minutes. Durant cette limite de temps, vous devez faire prospérer votre planète pour compléter un certain nombre objectifs et passer au niveau supérieur (avec des parties d’une heure etc). Ils sont nombreux et variés, et bien entendu, ils deviennent de plus en plus difficiles au fur et à mesure.
Ce principe est également le gros défaut de Reus. Recommencer en partant de zéro devient vite rébarbatif, les débuts se déroulent toujours à peu près de la même façon. Même si les possibilités sont certes nombreuses, il faut attendre un certain temps pour apprécier les nouvelles découvertes. On précise également que l’un des plaisirs d’un god game est de pouvoir orienter sa nature (bon ou mauvais), ici, nous sommes obligés d’être bienveillant sauf quand l’homme prend une mauvaise direction. De plus, une fois que l’on comprend bien le principe, on ressent vite les limites de par l’environnement et le gameplay en lui-même. Pour résumer, le concept est très vite répétitif.
Il dispose tout de même de beaucoup de qualités comme évoquées précédemment, mais son aspect graphique lui donne aussi un certain charme. Les géants et les décors sont très inspirés, en bref l’aspect visuel est un gros plus qui nous donne envie de commencer à jouer la première fois que l’on met la main dessus. La bande son reste correcte sans être exceptionnelle, rien à dire de plus à ce sujet. Reus coûte tout de même un certain prix pour un jeu indépendant (une vingtaine d’euro), alors réfléchissez bien avant de l’acquérir puisqu’il ne conviendra pas à une majorité de joueurs. Enfin, bien évidemment, les textes sont en français.
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