Reporté à deux reprises depuis son annonce en septembre 2020, Riders Republic a connu un développement mouvementé, ce qui ne l’avait pourtant pas empêché de nous offrir une bêta prometteuse l’été dernier. Disponible depuis le 28 octobre sur PC et consoles, le nouveau et ambitieux titre des créateurs de Steep parvient-il à nous proposer une expérience d’une qualité suffisante pour se faire une place majeure parmi les nombreuses sorties de cette fin d’année ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur PlayStation 5 et un téléviseur 4K pendant environ 24h, temps nécessaire pour terminer en solo les cinq carrières, participer à des événements annexes et multijoueur ainsi qu’explorer le monde ouvert. 583 étoiles ont été récupérées au total sachant qu’il en faut 750 pour accéder au Riders Ridge Invitational, ultime étape de la campagne.
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ToggleTout pour le solo ! Et le multi alors ?
Souhaitant mettre à profit l’expérience accumulée par Ubisoft Annecy avec Steep tout en adoptant un ton plus léger et décalé, Riders Republic vous invite à incarner votre propre personnage personnalisable se rendant dans une contrée appelée la Republic afin de devenir un as des sports extrêmes.
Après un prologue immersif façon Forza Horizon et un tutoriel vous donnant un aperçu du fonctionnement du jeu, vous êtes libre de profiter à votre guise de son contenu particulièrement généreux. Celui-ci vous servira à accomplir votre quête principale : accumuler les étoiles jusqu’à décrocher votre billet pour le Riders Ridge Invitational.
Pour vous y aider, les développeurs ont pris un malin plaisir à imaginer de très nombreux événements. S’appuyant sur un level design aussi varié que possible tout en respectant un minimum de logique et de cohérence, mêlant toujours habilement vitesse et technique, ils vous opposeront à une IA correctement conçue dont les performances évolueront en fonction du niveau de difficulté choisi et qui est représentée par des bots ou les « Ridatars » (l’équivalent des Drivatars) d’autres joueurs et joueuses.
Chaque parcours est adapté à la discipline et au style d’épreuve proposée. Le terminer vous octroie une étoile et, faire un très bon résultat, augmenter le degré de challenge ou retirer des assistances au gameplay, boostera votre gain d’XP. Sachez qu’il intègre également des objectifs secondaires qui vous permettront d’acquérir plus ou moins facilement de précieuses étoiles supplémentaires.
Courses de vélo/VTT et de ski/snowboard, épreuves de tricks VTT et ski/snowboard, carrière rocket suit/wingsuit, tracés multi-catégories, défis délirants des Shackdaddy Bandits vous mettant en scène dans des conditions insolites (comme glisser sur des rocket skis et voler jusqu’à la ligne d’arrivée avec une aile en papier), Tricks Academy permettant de peaufiner son skill, activités annexes à dénicher en explorant le monde ouvert (parcours techniques stunts, reliques à récupérer, points de vue à découvrir, ballons à faire éclater), il y a vraiment de quoi s’amuser.
Et ce qui est surtout très plaisant, c’est que les efforts fournis par le studio français pour éviter qu’un sentiment de redondance ne s’installe sur le long terme sont payants. Plus on progresse en accumulant de l’expérience, plus on débloque de nouveaux événements, plus on obtient un meilleur équipement pour performer, plus on a droit à notre lot de sensations fortes dans des environnements différents… tout du moins en solo.
En effet, nécessitant une connexion internet obligatoire pour en profiter, la production dispose d’un contenu multijoueur qui n’est malheureusement pas à la hauteur de nos espérances, la faute notamment à un cruel manque de variété.
S’il est vrai que participer à la Mass Race, un événement découpé en trois manches multi-catégories, est gratifiant sur le plan comptable (de six à douze étoiles en fonction de vos résultats), le nombre de tracés différents disponibles se compte sur les doigts d’une seule main et est trop bordélique dans les parties pouvant accueillir jusqu’à 64 joueurs et joueuses.
Quant aux modes Free-For-All et Tricks Battle : le premier vous confronte à des adversaires réels sur des circuits déjà parcourus en solo (carrières + défis Shackdaddy Bandits), le second de participer à un duel en 6v6 où il faut enchaîner les figures pour prendre le contrôle des zones d’une arène afin de marquer un maximum de points en cinq petites minutes. Problème de ce dernier, il n’y a que deux maps au lancement et elles sont exclusivement dédiées aux tricks ski/snowboard, délaissant ainsi complètement le VTT.
Enfin, sachez que la dimension personnalisation de l’avatar est gangrenée par la présence d’une monnaie premium entièrement liée à un système de microtransactions. Certes, une bonne partie de la boutique reste accessible avec des Bucks que l’on gagne en jouant mais, même si cela n’a aucun impact sur le gameplay ou nos performances, était-ce indispensable d’intégrer des achats avec de l’argent réel pour des skins sachant que le jeu est déjà vendu plein pot et nécessite un abonnement multijoueur sur consoles ? Non !
Un gameplay grisant et accessible
Ubisoft Annecy n’a pas ménagé ses efforts pour concevoir un gameplay accrocheur tout en restant accessible pour le grand public. Se situant à mi-chemin entre l’arcade et la simulation, celui-ci propose d’excellentes sensations manette en mains, peu importe l’équipement utilisé, qu’on joue en vue à la 1ère ou 3ème personne, le style adopté pour faire des figures (boutons en mode Pilote ou stick droit en mode Trickster) et les assistances, activées ou non, liées à la hauteur, la longueur et l’atterrissage après un saut.
Sincèrement, on s’amuse énormément tout en ayant conscience que faire n’importe quoi risque plus ou moins fortement d’aboutir à une déconvenue aussi bien dans les épreuves chronométrées que celles impliquant de marquer des points en enchaînant les figures. Autrement dit, ne vous attendez pas à caser des Superman ou des Japan Grab quand ça vous chante. Un combo de tricks réussi dépendra de plusieurs paramètres comme la vitesse ainsi que la qualité et l’amplitude de votre saut.
Rassurez-vous, en cas d’erreur, trois solutions s’offrent à vous : attendre trois secondes que le jeu replace automatiquement votre personnage devant un checkpoint manqué, vous relever après une chute en bourinant la touche Rond ou utiliser un backtrack qui vous permet de revenir en arrière afin de corriger votre course.
Réfléchissez intelligemment à la manière la plus efficace de vous relancer car elle dépendra énormément de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Par exemple, se relever interrompt un combo de figures et ne vous replace pas toujours dans le sens de la marche tandis qu’un backtrack n’impacte que vous, pas vos concurrents (ce n’est pas un flashback classique !).
Vous l’aurez compris, le gameplay de Riders Republic est d’excellente qualité pour notre plus grand plaisir. Cependant, quelques défauts agaçants sont venus perturber nos runs tout au long de notre session comme des bugs de collision et de caméra assez frustrants ainsi que certaines épreuves totalement dénuées de concurrence (absence de bots et de « Ridatars » sans aucune justification).
Notez également que, sans surprise, le support du 60 fps est un énorme atout pour renforcer les sensations de vitesse en jeu même si on regrettera que les transitions entre deux disciplines dans les événements multi-catégories ne soient pas fluides à 100 % (le temps se fige une fraction de seconde lors du changement de véhicule).
Les développeurs n’ont pas non plus pensé ou souhaité ajouter une page répertoriant la liste des figures disponibles, ce qui nous oblige à les mémoriser ou les sortir un peu au hasard, ni exploiter les gâchettes adaptatives de la DualSense. Quant au retour haptique, cette fonctionnalité ne semble se manifester furtivement que lorsqu’on évolue sur une surface inadaptée à l’équipement utilisé, ce qui n’apporte pas grand-chose. C’est dommage.
La Republic, un très joli monde ouvert à explorer
Prenant en charge la résolution 4K, Riders Republic nous offre un terrain de jeu d’une grande beauté prenant la forme d’un vaste monde ouvert à parcourir même s’il souffre d’un clipping omniprésent, bien plus visible en vol quand on cherche à se rapprocher du sol, et de quelques bugs d’affichage.
En plus d’héberger les très nombreuses activités évoquées précédemment, les différentes régions inspirées de célèbres parcs nationaux américains (Bryce Canyon, Grand Teton, Sequoia Park, Mammoth Mountain…) possèdent des biomes et reliefs variés ainsi que de somptueux panoramas, de jour comme de nuit, à immortaliser avec le désormais iconique mode photo.
C’est un pur régal de laisser de côté de temps à autre les courses et concours de freestyle juste pour se balader tranquillement dans la poudreuse, les rocheuses et les forêts dans l’unique but de profiter de l’instant présent.
Notez d’ailleurs qu’Ubisoft Annecy a pensé à ceux et celles qui aimeraient avoir ce monde rien qu’à eux en ajoutant un mode Zen accessible hors-ligne et dépourvu de tout élément susceptible de venir troubler la tranquillité de ces moments de contemplation. Un bonheur.
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