Six ans c’est particulièrement long, mais les p’tits gars de Ace Team ont mis tout ce temps pour donner naissance à la suite de Rock of Ages, intitulé Rock of Ages 2 : Bigger & Boulder. Le premier volet était plutôt sympathique avec pas mal de défauts malgré tout, mais sa suite est finalement au-dessus de son aîné, définitivement.
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ToggleAtlas en possession de la boule de Sisyphe !
Rock of Ages II : Bigger and Boulder, comme son prédécesseur, nous donnera la possibilité de jouer un mode campagne, et le titre s’offre une histoire pas forcément fameuse. A défaut de retrouver le personnage de Sisyphe dans le premier volet en compagnie de sa précieuse boule de pierre – on le voit tout de même rapidement dans le mode campagne en guise de clin d’œil -, le soft mettra en scène Atlas cette fois-ci, qui en faisant tomber littéralement la Terre, va se tromper de boule, et chiper celle de Sisyphe justement. Et ensuite, afin d’éviter que Dieu s’en aperçoive, notre bougre s’enfuira avec sa nouvelle bouboule sur la Terre qu’il portait.
Oui, cette suite de Rock of Ages est encore bien plus farfelue que son prédécesseur, et nous fait qui plus est traverser les différents âges, en sus de nous faire rencontrer divers personnages historiques. Et comme toujours, on retrouve des cinématiques complètement dingues avant d’affronter les différents personnages historiques à savoir par exemple Jeanne d’Arc, Henri VIII, Ramsès, et j’en passe. L’atmosphère dégagée dans Rock of Ages II est toujours aussi improbable que rigolote tout du long avec pas mal de clins d’œil en tout genre – dont un à Pokémon, oui oui -. En dépit des clins d’œil sympathiques par contre, la trame narrative ne sert finalement que de prétexte, et vous ne jouerez certainement pas à Rock of Ages II : Bigger and Boulder pour son histoire qu’on se le dise.
Il y a de quoi pouffer de rire en voyant les diverses cinématiques de ce second volet, toujours plus déjanté !
La direction artistique de Rock of Ages II : Bigger and Boulder est par ailleurs tout aussi atypique que son aîné. Ce qui est intéressant, c’est concrètement la diversité des décors qu’il nous est donné de voir. Qui plus est, cette dernière nous fait littéralement traverser les différentes périodes historiques, avec sa petite touche d’humour qui fonctionne clairement du feu de dieu. Malheureusement, le soft aura pour péché mignon de s’offrir quelques décors issus du premier opus, mais l’aspect artistique du soft fait finalement le café, et on apprécie.
Un jeu de boules tactique
Comme le premier volet, cette suite de Rock of Ages reprend les codes de son prédécesseur, en améliorant le gameplay de ci de là. Première chose que l’on remarque, il n’est plus possible d’acheter votre type de boule en cours de jeu via de l’argent et la roue des unités, présente dans le premier volet, a également disparu pour laisser place à une interface bien plus claire et épurée. Effectivement, avant de commencer votre partie, vous aurez des emplacements d’unités, qui vous donneront la possibilité de choisir vos unités, et vos types de boules que vous allez utiliser contre vos adversaires. A noter que l’on retrouve à peu de choses près les mêmes unités que le premier volet à part quelques nouvelles plutôt rigolotes, mais également de nouveaux types de boules tout aussi loufoques les uns que les autres, définitivement.
Justement, il faut savoir que les différents types de boules disposent maintenant de statistiques, contrairement au premier volet qui restait franchement un peu trop sommaire à ce niveau-là. Dès maintenant, vous pourrez prendre en compte plusieurs domaines sur vos différentes boules à savoir force, vitesse, accélération, dégâts et poids. Ces statistiques de vos boules vous permettront donc de vous monter une stratégie sur la seconde phase de jeu qui est de contrôler votre boule, mais nous reviendrons un peu plus tard sur ce point pour nous focaliser sur la première phase du jeu, soit la partie stratégie/tower defense.
Ce point-là a été légèrement amélioré, mais le principe reste toutefois le même par rapport au premier volet. Votre objectif sur cette première phase de jeu est clairement d’enquiquiner votre adversaire, et l’empêcher d’enfoncer votre porte. Car oui, l’objectif principal est de démolir la porte de votre adversaire représentée via une barre de vie, puis de l’écraser avec votre belle boule. Et donc pour l’en empêcher, vous pourrez mettre à disposition pas mal de pièges et de défenses, que ce soit des éléphants, des taureaux du paradis, des tours, des trampolines pour faire tomber la boule adverse et le ralentir pour éviter qu’il vous égratigne votre porte, et j’en passe. Il faudra réellement placer vos pièges et défenses au bon endroit pour le ralentir au maximum, et pourquoi pas détruire sa propre boule, ce qui l’obligera par la suite à attendre que sa boule se reconstruise pour qu’il retente à nouveau de réaliser le parcours, en quête de faire du dégât sur votre porte. D’ailleurs, sachez que si vos défenses sont détruites, vous ne pourrez plus replacer de défenses ou pièges au même endroit. A contrario, vous pouvez y remédier toutefois en emmenant avec vous une unité spéciale qui vous permettra de replacer vos unités au même endroit.
Très clairement, cet aspect stratégie/tower défense est encore plus tendu que son prédécesseur, et il faudra vraiment placer vos unités intelligemment dans l’espoir de ralentir ou détruire la boule de votre adversaire, et le tout fonctionne toujours parfaitement bien c’est un fait. Il faut savoir également que vous récoltez de l’argent via la seconde phase de jeu avec votre boule en détruisant tout sur votre passage ou en faisant du dégât sur la porte adverse, ou via des mines d’or que vous aurez soigneusement posées sur le parcours en question. On peut également vendre nos unités pour se refaire un peu d’argent pour placer un bien meilleur piège, mais on pourra toujours autant pester sur la précision un peu hasardeuse pour placer nos unités, et la caméra n’est parfois pas véritablement optimale en vue du dessus. Néanmoins, on pourra compter sur un zoom assez précis afin de placer nos unités en bonne et due forme.
Rock of Ages II : Bigger and Boulder sublime son gameplay avec des nouveautés et une interface pas vilaine.
Viens ensuite la seconde phase de jeu, où nous contrôlons notre fameuse bouboule. Les contrôles sont plutôt intuitifs sur notre boule ronde ou en forme cubique – il y en a en effet de différentes formes – dans un premier temps, puis la construction des divers parcours dans le mode campagne sont une fois de plus assez bien foutus. Certains parcours sont longs, d’autres un peu moins, et la plupart vous demanderons un skill assez important pour éviter non seulement les pièges adverses, mais aussi pour contrôler la vitesse de votre boule car si vous allez trop vite, il y a de grandes chances pour que vous ratiez votre saut alors que la plateforme est assez proche. D’ailleurs, la physique de la boule reste cependant crédible, et on ressent incontestablement que le poids diffère en fonction de la boule que vous choisissez, chose assez plaisante en soi. Malheureusement, on pourra parfois rager sur une caméra pas vraiment très pratique à manier pour s’y retrouver, saupoudré de parfois quelques petits bugs de collision qui donne une physique quelquefois un peu étrange. Mais, au-delà de ça, les sensations de vitesse de notre boule se ressentent, et il s’agit là d’un pur bonheur de voir un effet de destruction tout simplement fun et jouissif.
Mais en dehors d’un gameplay en deux phases qui deviennent un peu répétitives sur la longueur, sachez que Rock of Ages II : Bigger and Boulder est clairement plus libre au niveau de son mode campagne. Comme le premier volet, vous évoluez certes sur une carte du monde, sauf que cette dernière, sur cette suite, est largement plus détaillée et laisse plus de liberté au joueur. Effectivement, vous êtes libre d’affronter n’importe quel personnage historique en mode guerre – le mode découpé en deux phases de jeu donc -, comme en mode course d’obstacles une fois ce dernier vaincu dans le mode guerre. Qui plus est, pour évoluer sur la carte du monde, un système d’étoile sera aussi de la partie, et il faudra parfois un certain nombre d’étoile pour progresser sur la map. Le système est une bonne idée dans le fond et vous l’aurez compris, il faudra par conséquent battre tous les personnages historiques en sus des trois gros boss du jeu pour atteindre le boss final. Au passage, petite mention à certains boss plutôt originaux à combattre – notamment le boss de fin, tout simplement épique ! -, même s’ils sont pour la plupart malheureusement beaucoup plus faciles que sur le volet précédent…
Sinon, en combien de temps se termine le mode histoire du soft ? Et bien, il vous faudra entre 5 et 6 heures de jeu pour voir le bout du tunnel en mode normal. Le soft dispose toujours de trois modes de difficulté – facile, normal et difficile -, mais se dote d’une I.A. parfois pas très futée qu’on se le dise. Mais à contrario de ce détail, sachez qu’il est possible de prolonger l’expérience de Rock of Ages II en jouant jusqu’à quatre joueurs via son mode multijoueur. En effet, il sera possible de faire du mode guerre et course d’obstacles jusqu’à quatre joueurs que ce soit en local, comme en ligne avec d’autres joueurs. Cela permettra de rallonger un peu plus la durée de vie, qui est d’ores et déjà honnête pour 14.99 €. D’autant plus que les joueurs sont fréquemment présents sur les serveurs, mais comme toujours, la communauté reste assez mi figue mi raisin, et il faut bien avouer que nous avons vu mieux. Mais au-delà de ça, jouer avec des personnes que vous connaissez pourra s’avérer être une expérience particulièrement fun.
De l’Unreal Engine 3 à l’Unreal Engine 4 pour un résultat satisfaisant ?
Du premier au second volet, Rock of Ages a donc franchi un palier graphique en optant pour l’Unreal Engine 4 d’Epic Games. Le jeu est donc forcément plus joli pour la rétine, et s’offre à peu de choses près, le même style graphique que le premier volet. On part clairement sur des graphismes à mi chemin entre du réaliste et du cartoon, et le mélange prend finalement bien. Quant aux cinématiques, elles sont elles aussi plutôt atypiques dans un premier temps, avec des animations totalement exagérées, et le tout dans une modélisation des illustrations et des personnages tout en 2D, comme dans un South Park pour vous donner une idée. Cela rend bien et en sus d’un aspect graphique soigné, Rock of Ages II : Bigger and Boulder s’offre une physique quant à elle particulièrement bien foutue, et des effets de feu et de lumière qui envoient du pâté qu’on soit clair. Le seul reproche que l’on pourrait lui faire en dépit d’un aspect destruction ultra détaillé, c’est peut-être que le soft ne soit pas une si grosse claque que cela non plus, avec des arrières plans notamment pas finis, ce qui fait quand même un peu tache qu’on se le dise. Mais au-delà de ça, notre boule dispose d’une modélisation fort flatteuse.
La surprise de ce second opus résidera dans le fait que le soft se dote enfin de doublages. Chose plutôt rigolote sur ce second opus, les personnages historiques français parlent la langue de Molière, et quant aux autres, cela reste de l’anglais. C’est là que l’on voit que les développeurs adorent jouer de l’auto dérision, et puis que dire des musiques qui sont non seulement variées avec des thèmes symphoniques ultra connus, mais qui collent en supplément avec l’univers proposé. Non très franchement, le sound design de Rock of Ages II : Bigger and Boulder frôle la perfection c’est indéniable.
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