Débutée en 2013 avec Rock of Ages, le franchise revient avec un troisième volet intitulé Rock of Age 3 : Make & Break. Aux commandes, nous avons une nouvelle fois le studio chilien ACE Team, mais épaulé par un autre petit studio en la personne de Giant Monkey Robot, tout en étant édité par Modus Games à l’instar de Sega sur les deux précédents opus.
En somme, outre le changement d’éditeur, l’ossature a été conservée pour ce troisième volet au niveau des développeurs, qui nous proposent d’ailleurs un éditeur de niveau en guise de nouveauté. Si le titre est toujours aussi plaisant dans son concept comme ses mécaniques, il y a un certain manque d’innovation.
Conditions de test : Nous avons terminé le mode histoire de Rock of Ages 3 : Make & Break en sept heures de jeu, sans chercher à avoir toutes les étoiles et à combattre les boss restants en mode guerre. Par la suite, nous avons passé un peu plus de deux heures à tester l’éditeur de niveau et voir son potentiel, ainsi qu’une petite poignée d’heures à tester les nombreux niveaux de la communauté. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleA travers les âges… avec Elpenor
Une fois n’est pas coutume, Rock of Ages 3 : Make & Break laisse le scénario de côté. Reprenant la mythologie d’Ulysse où ce dernier rend aveugle le cyclope Polyphème et s’enfuit en bateau, ce mythique personnage se fait hélas écraser par la fameuse bouboule en question. C’est à partir de là que nous suivrons à défaut le périple d’Elpenor, personnage secondaire très peu connu dans la mythologie grecque. Le bougre sera en compagnie de cette fameuse pierre des âges, et aura pour objectif de se sortir de la malédiction de Poséidon, qui l’empêche de rentrer chez lui.
Comme le précédent opus, on ne peut pas dire que la narration soit au rendez-vous. Pire, il est pratiquement inexistant tout le long du jeu, avec une fin faisant encore dans le grand n’importe quoi. Cela dit, les cinématiques sont toujours réussies, et l’humour aussi débile que parodique des précédents volets est conservé. Autrement dit, c’est encore une réussite de ce côté-là, et les différents clins d’œil à la pop culture sont bien présents. Nous voyageons aussi à travers les âges et les différentes mythologies, ce qui apporte un plus agréable.
Au moins, il y a bien ce point-là qui sauve l’aspect narratif du naufrage. Côté progression sur le mode histoire, ce sera similaire à son prédécesseur. Le joueur va devoir cette fois-ci parcourir les mers sous forme d’une carte du monde. Vous devrez comme le précédent opus, récupérer des étoiles pour débloquer bonus et prochains mondes historiques afin d’y affronter les nombreux personnages historiques caricaturés. De César en passant par la bête en provenance d’un dessin animé de Disney, Rock of Ages 3: Make & Break historique et what the fuck en même temps.
Un mélange qui prend bien, même si nous ressentons une certaine paresse dans l’aspect progression du mode histoire soft. Il n’y a eu que très peu de changements opérés comparé à son prédécesseur, même si la carte en elle-même est largement plus détaillée et un peu plus jolie que sur la version preview que nous avions testée. Pas de prise de risque pour ACE Team en somme, mais qui se repose sur une base robuste et pas déplaisante sur le mode campagne, avec ce côté déverrouillage progressif des mondes et boss à combattre donnant envie de tout faire à 100 %.
Un gameplay bichonné sans pour autant innover la formule
Nous pouvons le dire sans trop de craintes : le gameplay des deux précédents Rock of Ages était solide et proposait un concept neuf. Dans ce troisième volet, la recette est au final toujours la même en plus soignée. Comme d’habitude, nous aurons le titre découpé en deux phases soit les phases de courses avec notre boule géante, et l’aspect purement stratégique pour tenter de ralentir la boule adverse, ou la détruire avec nos pièges.
Pour la première séquence pas de doutes, la maniabilité de la boule est plus naturelle avec la gestion de l’accélération et du ralentissement de cette dernière. La caméra est aussi mieux maîtrisée pour notre bon plaisir. Qui plus est, on appréciera d’avoir différentes boules aux divers attributs comme la boule ballon permettant de flotter plus longtemps dans les airs tout en restant plus fragile, en passant par la boulette de viande plus petite et plus agile, mais grandissant au moindre choc.
Ces nouvelles bouboules ajoutées apportent une plus grande variété dans le gameplay en mode course, comme ce fut le cas chez son prédécesseur. Effectivement, ces dernières peuvent proposer des avantages comme des inconvénients que ce soit en dégâts, en robustesse, ou en vitesse. En clair, rien de bien nouveau à ce niveau-là, même si nous accueillons avec grand plaisir de nouveaux types de boules évoqués un peu plus haut qui restent aussi loufoques que fun à manipuler.
Au-delà de tout l’aspect course, il y aura toujours le côté stratégie. En mode guerre ou défi d’unités, vous aurez cette séquence où il s’agira de placer vos divers pièges moyennant de l’argent qui se récolte sur la map, ou via des mines à construire à côté des mines d’or. De ce côté, hormis un placement parfois un poil capricieux des pièges, le tout est encore efficace, bien que sommaire. En effet, excepté placer les pièges et voir s’ils détruiront la boule adverse ou bien utiliser votre éclair pour faire des dégâts sur le globe adverse, il n’y a rien d’autre à faire.
Il est de plus impossible d’upgrader les pièges, ce qui est regrettable. A contrario, on appréciera l’apparition de nouveaux pièges comme des bouffons venant se jeter à votre écran si vous leur roulez dessus pour vous obstruer la vue, en passant par le cheval de troie, permettant de vous approprier une parcelle de territoire de votre ennemi. Pour le reste rien de bien nouveau, même si la manipulation des pièges à placer à la manette est discutable. Au moins, ce sera toujours plus jouable qu’au clavier/souris, car la manette est largement recommandée pour ce type de jeu.
Des modes déjà vus, mais deux nouveaux assez fun
Du côté des autres modes de jeu, il n’y aura pas de gros bouleversement si ce n’est deux nouveaux modes de jeu qui font leur apparition. Mais avant de les détailler plus en profondeur, nous retrouvons toujours les mêmes modes de jeu à savoir :
- Guerre : Le but final est de défoncer la porte de l’adversaire représentée via une jauge de vie et de l’écraser. Dans un même temps, vous devrez poser des pièges sur votre territoire, et ainsi empêcher votre ennemi de détruire votre propre porte.
- Skee-boulet : Une course à base de points où vous devrez détruire des cibles, et ensuite rentrer votre boule dans l’un des trous à multiplicateur de score pour finir la course. Celui qui aura le plus de points sur trois manches remporte la partie.
- Contre-la-montre : Une course à finir le plus vite possible. La seule nouveauté est que votre boule prend la forme d’une bombe géante, et pouvant exploser une fois l’icône de la ficelle consumée.
- Course d’obstacles : Vous devez terminer la course premier sur deux ou trois manches tout en évitant les différents pièges posés sur la map.
Outre ces quatre modes de jeu classiques, Rock of Ages 3 : Make & Break en ajoute deux nouveaux avec défi d’unités et Humpty Dumpty. Le premier consiste à résister à des vagues de rochers en posant vos pièges et en les détruisant tous. Quant au second mode, votre rocher est une sorte d’œuf, en bien plus fragile.
Vous devrez de ce fait terminer le parcours en un seul morceau, et vous aurez des points de contrôle et seulement trois vies pour arriver à la fin du parcours. Ces deux modes apportent un peu plus de variétés et de fraîcheur. Il faut d’ailleurs bien admettre que le mode Humpty Dumpty est pour le coup tout aussi fun, et plaira aux hardcore gamers désirant un peu plus de difficulté. Car qu’on se le dise, le mode campagne est d’une difficulté plus qu’abordable, et sans possibilité de changer la difficulté.
Un éditeur de niveaux qui fait le minimum syndical
LA grosse nouveauté apportée véritablement à Rock of Ages 3 : Make & Break, c’est bien son éditeur de niveaux. Au lieu de retrouver le traditionnel mode local et multijoueur de Rock of Ages 2 : Bigger & Boulder, le troisième volet se scinde en Destruction pour les niveaux de la communauté et le mode histoire, et Créer pour la création de niveaux.
A ce niveau là, ACE Team a réalisé pour le coup un éditeur de niveau aussi accessible que simpliste. Après un petit tutoriel expliqué par Napoléon lui-même et vous montrant les bases, il faut admettre qu’il deviendra assez aisé de confectionner ses propres niveaux.
Avec un outil permettant de créer votre parcours en passant par la possibilité de déplacer le point de départ et d’arrivée à votre guise, tout est bien ficelé et cohérent dans l’ensemble. On notera aussi le fait de placer comme bon nous semble décors et pièges, le tout, en choisissant parmi les quatre modes de jeu – Guerre, course d’obstacles, Skee-Boulet et Humpty Dumpty. Il est d’ailleurs assez dommage qu’il soit impossible d’inclure le mode course contre-la-montre, ce qui aurait été plus pragmatique.
Concrètement, même si l’interface, la caméra et le zoom sont loin d’être parfaitement optimaux, force est de constater que l’éditeur de niveaux permet une personnalisation de chaque niveau assez poussée, en sus de proposer des parcours plus ou moins uniques pour chaque joueur. Bien évidemment, cela demandera un peu de temps à maîtriser la bête pour les néophytes en la matière, mais cela donne la possibilité au titre de disposer d’une durée de vie infinie avec la communauté qui devrait partager assez souvent moult niveaux.
Durée de vie, graphismes, bande-son, le trio gagnant ?
Sur la durée de vie sinon, et comme nous l’avons évoqué plus haut, Rock of Ages 3 : Make & Break est largement au-dessus de ses prédécesseurs. Effectivement, sachez qu’il faudra au minimum 6 à 7 heures de jeu pour finir le mode histoire en prenant son temps sur une première run, et sans chercher toutes les étoiles. On comptera donc une petite poignée d’heures pour le reste, et de nombreuses heures pour tester les différents niveaux de la communauté et l’éditeur de niveaux. Pour un soft tarifé à 29.99 €, c’est plus que convenable vu la qualité et le prix qu’il propose.
Sur l’aspect graphique, ACE Team a consenti à faire des efforts. Déjà utilisé sur le second volet, l’Unreal Engine 4 semble être maîtrise par les développeurs, et propose des décors pour le moins propres. La physique reste aussi crédible et des textures n’en sont pas moins qualitatives. Le style graphique propre à la licence fait également son retour et fait toujours mouche, comme les nombreux effets graphiques qui claquent bien. L’optimisation est également bien fichue, même si nous pourrons encore pester sur quelques bugs de collisions dérangeants.
Autant dire que les deux points précédents abordés sont très positifs pour le coup, et la bande-son en fait aussi partie. Outre quelques poignées de dialogues bien doublés et dans le ton débilement drôle du soft, les musiques sont aussi de qualité. Comme ses prédécesseurs, nous aurons droit à quelques thèmes symphoniques remixés qui fonctionnent bien.
On y retrouve du Mozart, Stravinsky voire du Vivaldi en version rock qui font un bien fou à l’ouïe. Et ces thème musicaux collent une fois de plus à l’ambiance déjanté de Rock of Ages III : Make & Break. En clair, ACE Team a fait encore une fois du très bon boulot.
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