Clairement, on a encore très peu vu de run and gun ces temps-ci, et voilà qu’arrive donc Rogue Stormers par Black Forest Games, que l’on connaît notamment pour la licence Giana Sisters, relativement sympathique. Le titre mélange en sus du run and gun un petit côté rogue-like avec un soupçon de RPG et justement, est-ce que ce mélange prend bien finalement ? Le titre est-il de qualité ? Réponse dans le test.
Sommaire
ToggleDu run and gun mélangé à du rogue-like, une bonne idée sur le papier
Comme tous les run and gun qui se respectent, on ne peut pas véritablement dire que le scénario de Rogue Stormers soit trépidant qu’on se le dise. En tant que Soldat, vous aurez tout simplement pour but d’éliminer une bonne fois pour toute Hector Garg, un monstre totalement ignoble responsable de la transformation des habitants en mutants hideux, dans la cité médiévale de Ravensdale. Vous vous en doutez, on passera malheureusement assez vite outre l’histoire du soft, totalement en second plan et dont vous vous y intéresserez vraiment très peu. Mais de toute façon, on ne va pas se le cacher, cela n’a jamais été le point fort des run and gun donc bon, soyons plutôt cléments sur cet aspect. Concernant sinon le level-design du soft, nous sommes forcés d’admettre que ce n’est pas ça du tout. En effet, la construction des niveaux reste en soi assez fade tout comme sa direction artistique vraiment très peu inspirée, et n’ayant finalement pas sa propre identité. C’est regrettable, surtout qu’il y avait bien mieux à faire pour varier les décors ou leurs donner un peu plus de vie, surtout pour un jeu procédural.
Car effectivement, Rogue Stormers prend pour le coup la forme d’un run and gun, avec un côté procédural. En effet, comme tout bon rogue-like se respectant, le titre de Black Forest vous incitera pour le coup à parcourir les six niveaux du titre d’une traite car à chaque mort, vous devrez systématiquement recommencer du tout début. Chose assez appréciable, vous ne recommencez pas à chaque fois au même endroit dans les niveaux, et les divers tableaux sont également générés aléatoirement. Malheureusement, et en dépit de ce côté procédural vraiment chouette en l’état, on s’aperçoit finalement que ce dernier montre rapidement ses limites. Pour faire simple, en recommençant par exemple un même niveau trois ou quatre fois, vous aurez assez vite fait le tour de ce dernier côté génération procédurale… D’autres rogue-like font au passage bien mieux sur cet aspect-là. Bon, ne crachons pas trop dans la soupe non plus, car au moins, le système de loot aléatoire au niveau des améliorations – nous allons y venir – reste en soi assez touffu, ce qui n’est pas plus mal.
Maintenant que nous avons vu le côté rogue-like assez limité finalement, qu’en est-il de ce gameplay typé run and gun ? Très honnêtement, on en ressortira globalement assez déçus. Déjà, il est assez incompréhensible que la touche saut pour notre personnage soit assignée à la touche L2 sur PS4, puis les gunfights sont en définitive relativement mous et monotones sur la longueur. C’est bien dommage pourtant car de base, les premières minutes sont diablement fun qu’on se le dise à défourailler du monstre en veux-tu en voilà mais finalement, on se rend vite compte des divers problèmes dont se dote le soft, à commencer par sa lourdeur. En effet, il est tout simplement hallucinant de voir des sauts se dotant d’une petite lourdeur vraiment déplaisante dans un premier temps. Puis en sus, la visée au joystick droit n’est pas toujours aussi précise que l’on ne le voudrait, même si ça doit être certainement mieux sur PC. Aussi, ce qui casse un peu le gameplay reste par moment sa lisibilité de l’action, restant tellement en dent de scie que l’on a du mal à s’y retrouver à certains moments. On rajoutera aussi les quelques ralentissements qui se glissent parfois sur le soft quand il y a un peu trop de choses à afficher, et vous obtenez un gameplay redondant, répétitif et tout simplement assez lent pour un run and gun. Des problèmes de hitbox sont également à noter, car vous vous faites parfois un peu toucher de manière abusive par certains ennemis.
Un autre problème de taille vient entacher un peu la qualité de Rogue Stormers, c’est sa difficulté vraiment mal dosée. En fait, ce que nous n’arrivons pas à comprendre, c’est que les développeurs n’aient pas proposé plusieurs modes de difficulté pour adoucir un peu le challenge de Rogue Stormers. Car vous l’aurez compris, la production de Black Forest Games n’a qu’une seule difficulté standard, et elle est particulièrement retord notamment si vous jouez en solo. Alors, déjà que le titre devient vite lassant en solo, nous vous laissons imaginer ce que ça donne avec en sus une difficulté totalement abusive… Et bien, tout simplement frustrer le joueur, d’autant plus qu’actuellement, les serveurs sont globalement déserts, du moins sur la version PS4 que nous avons pu tester. En somme, vous pourrez néanmoins vous rabattre sur un mode coopération en local, à défaut du mode coopération en ligne où il n’y a personne. Parce que jouer seul, et tenter d’affronter les boss tout seul et même si vous avez du skill, c’est pratiquement du suicide tant certains ne sont pas vraiment évidents.
Cinq héros à choisir dés le début – ou presque -, et des améliorations en pagaille !
Afin de varier bien évidemment les plaisirs sur Rogue Stormers, vous aurez le choix entre cinq personnages dès le début du jeu. Le seul problème, c’est que vous ne pouvez qu’en choisir un seul dès votre toute première partie, dans la mesure où les autres se débloqueront si vous arrivez à passer tous les niveaux d’une traite – chose assez tendue en solo rappelons-le… -. Au programme, si vous arrivez à tous les débloquer, voilà les cinq personnages que vous pouvez contrôler :
- Brecht : Armé de son fidèle Fusil Motorisé, ce soldat aura également la capacité d’entrer en mode rage, et donc de tirer plus vite et de faire masse de dégâts.
- Presto : Le bougre aura à disposition un bon vieux lance flamme pour tout cramer, et pourra se protéger des balles, et améliorer ses tirs grâce à sa capacité spéciale.
- Camille : Un personnage assez bourrin, dans la mesure où elle aura à disposition un lance-roquettes, et pourra balancer en guise de compétence spéciale, une bonne pluie de roquettes sur ses ennemis, rien qu’ça !
- Stabbygale : Elle non plus ne fera pas dans la finesse, car cette dernière sera armée d’un bon vieux fusil à pompe, et aura la possibilité quant à elle de balancer un énorme shuriken, pour faire un maximum de dégât.
- El Cazador : On termine avec une classe à distance quand notre protagoniste aura un sniper entre les mains, et pourra même balancer une énorme balle en guise de capacité spéciale.
Concrètement, les cinq personnages que vous pouvez choisir sont assez variés qu’on se le dise, mais il est en soi dommage une fois encore qu’ils ne soient pas disponible dès le début, histoire de donner la possibilité aux joueurs de varier les plaisirs. Et hélas, il est également regrettable de voir qu’en changeant de personnages, le gameplay reste malheureusement une fois de plus assez mou et monotone… Un peu de dynamisme n’aurait pas été du luxe.
Sinon, qui dit run and gun procédural dit bien entendu des améliorations en veux-tu en voilà. Rogue Stormers se dote d’ailleurs d’un petit côté RPG. En clair, plus vous tuerez d’ennemis et plus vous gagnerez d’expérience ce qui vous fera monter en niveau. Par la suite, vous pourrez choisir un talent au hasard, que vous pouvez par contre garder à l’infini même si vous mourrez, contrairement aux diverses améliorations que vous trouverez dans le jeu. Car effectivement en plus des talents, vous pourrez trouver en vous baladant dans le soft des améliorations aléatoires. Elles sont trouvables en général dans les divers coffres – des coffres vous enlevant de la santé mais vous donnant du loot rare, des coffres à clés ou qu’il faudra payer en pièces d’or etc… -, et vous donnent des petits coups de pouce comme par exemple faire plus de dégâts, améliorer vos points de vie, upgrader votre cadence de tir et j’en passe. Bien évidemment, ces dernières, vous ne les gardez pour qu’une seule partie car si vous mourrez, vous serez bon pour espérer trouver de nouvelles améliorations pour votre personnage.
De plus, il sera également possible de dénicher des armes secondaires, qui elles aussi seront générées aléatoirement, et vous les trouverez de la même manière que les améliorations. Concrètement, sans être exceptionnel non plus, il est agréable d’avoir ce système de loot aléatoire, où tout va se jouer sur la chance du joueur, qui pourra autant tomber sur du bon loot, comme sur seulement des kits de santé ou juste de l’expérience en plus. Le tout est quand même chouette c’est un fait.
Graphismes corrects, ambiance sonore ignoble ?
Pour ce qui est de l’aspect graphique de Rogue Stormers globalement, on ne peut certainement pas affirmer que le titre de Black Forest Games soit une véritable claque. Même si nous pouvons admettre à la rigueur que les arrières plans et que quelques textures sont relativement agréables pour la rétine, on ne pourra que pester dans un premier temps sur les couleurs tout simplement fades du soft. Du coup, cela n’aide pas vraiment à accrocher au style graphique, mais il faut avouer que nous avons pu voir parfois quelques bugs graphiques au niveau de certaines textures et des ennemis, mais également ces quelques ralentissements qui n’aident pas non plus. Après, pour le rendu global c’est assez correct, mais pas non plus joli pour autant, et on aurait également aimé un peu plus de variété sur les décors, ainsi qu’un renouvellement au niveau du bestiaire des ennemis mais bon décidément, on ne peut malheureusement pas tout avoir sur ce Rogue Stormers.
Donc en globalité cela reste correct mais sans plus, mais pas comme la bande-son de Rogue Stormers, à la limite de l’indigeste. En plus de se répéter, les musiques sont juste très vite redondantes car il n’y en a pas beaucoup, puis on aurait presque envie de couper le son tant ces dernières ne collent pas vraiment à l’univers proposé. Non franchement il n’y a pas grand-chose à sauver de cette bande-sonore, qui tombe très facilement aux oubliettes.
Cet article peut contenir des liens affiliés