Bon nombre de jeux indépendants empruntent la voie du roguelite, mais depuis un certain Slay the Spire nous avons droit à un dérivé qui commence à faire son chemin. En témoigne les très nombreuses annonces du type ces derniers temps si vous suivez l’actualité. Roguebook est l’un d’eux, mais il compte sur une particularité bien à lui pour se démarquer : « le Tower Deck ».
Conditions de test : Nous avons joué une quinzaine d’heures sur PC via Steam, nous avons terminé le titre et débloqué le système d’épilogue. On précise qu’il s’agissait d’une version bêta fournie par Nacon avant sa sortie.
Un peu de Faeria et de Magic ?
Avec le studio Abrakam, Nacon a effectivement eu le candidat idéal pour concevoir un jeu de cartes de ce type. Les créateurs de Faeria ont en effet prouvé qu’ils pouvaient offrir une belle expérience en la matière. Avec Roguebook, on s’écarte d’un style à la Heartstone pour celui du roguelite, et notons également la présence Richard Garfield, le créateur du jeu de cartes Magic : The Gathering. qui a apparemment apporté une petite touche. Autrement dit, attendez-vous à recommencer un paquet de fois jusqu’à atteindre le bout sans encombre. On reste cependant dans l’univers de Faeria puisqu’on se retrouve coincé à l’intérieur d’un livre très ancien qui renferme une volonté maléfique. Malgré cette connexion avec le lore de Faeria, on regrette tout de même un gros manque de narration.
Nous avons un vieux marchand qui nous introduit rapidement ce qui nous attend et c’est à peu près tout. S’en suit des combats pour passer les différentes pages du livre et une fois que vous êtes arrivé au bout, vous êtes parti pour recommencer plusieurs fois avec un système d’épilogue qui vous permet d’ajouter de la difficulté. Malgré tout, même en prenant en compte que le roguelite est évidemment une boucle à faire encore et encore, Roguebook se termine un peu trop rapidement. Comptez une dizaine d’heures pour en venir à bout la première fois. Bien entendu, pour tout débloquer et atteindre le 100%, il en faudra énormément plus, mais le souci vient surtout du fait qu’on fait vite le tour du contenu.
C’est dommage car le titre a tout de même des arguments, à commencer par son rendu graphique enchanteur. On retrouve une très bonne direction artistique proche de Faeria avec de jolis décors, des personnages atypiques en 2D (comme Sorroco), un bestiaire correct et surtout de très belles illustrations sur les nombreuses cartes. Malheureusement, cela manque un peu de sensationnel avec des effets visuels assez pauvres. Clairement les animations ne rendent pas hommage à ces sublimes cartes. Concernant les musiques, elles passent assez inaperçues et ont au moins le mérite de ne pas nous agacer à la longue.
Tag Duel
Si on enlève le souci de la brève aventure, Roguebook possède une structure plutôt addictive. Chaque session débute par le choix d’un duo de héros sachant que 4 sont disponibles au total, chacun ayant ses propres cartes et compétences uniques. On se retrouve ainsi plongé dans des pages vierges du livre qu’il faudra dévoiler au fur et à mesure grâce à notre pinceau magique. Seul le chemin menant jusqu’au boss est révélé en préambule, toutefois il est impératif d’explorer pour gagner en puissance. Vous disposez ainsi d’un nombre limité de gros coups de pinceau qui révèlent une parcelle autour de vous. Sachant que tous les environnements sont générés aléatoirement et qu’ils sont découpés en plusieurs hexagones, il faudra être minutieux en jouant les coloristes afin de couvrir un maximum de terrain pour dénicher un maximum de secrets.
Car ces pages (ou cartes) renferment de nombreux bonus comme de l’or, des pages du livre, des parchemins, des ateliers d’alchimistes (pour transformer les cartes), de l’encre, et des coffres permettant de piocher une nouvelle carte contre de l’or. En bref, tout ce qu’il vous faut pour renforcer votre deck et vous aider à redonner des couleurs à l’environnement. D’ailleurs venons-en au gros morceau du jeu, à savoir son gameplay à base de cartes à activer pour terrasser toute sorte d’ennemi. Contrairement à beaucoup d’autres où il est logiquement plus efficace de construire un deck relativement petit pour être certain de sortir les combos souhaités, Roguebook nous encourage à les accumuler.
Plus on en a et plus on gagne en possibilité. Cela peut sembler assez fouilli au début mais ça marche plutôt bien. Les combats se déroulent au tour par tour et les cartes se divisent grossièrement entre celles qui infligent des points de dégâts et celles qui donnent des points de protection pour résister à l’attaque ennemi suivante. Bien sûr, il en existe des tas aux effets particuliers qui viennent pimenter les duels. On rajoute à cela les synergies que l’on peut mettre en place pour chaque duo de héros. On se retrouve ainsi très vite avec une tonne de cartes que l’on va apprendre à manier pour s’adapter à chaque situation.
Avec une bonne maîtrise cela donne des combos vraiment satisfaisant à appliquer avec des tactiques pour jouer beaucoup cartes à la fois ou bien pour en piocher régulièrement. Il y a également un système de gemmes que l’on peut équiper aux cartes pour leur donner des effets supplémentaires. Aussi, plus vous avez de cartes et plus votre arbre de compétences se débloquent, ce qui renforce les effets de vos decks. On enchaîne ainsi assez facilement les parties en améliorant l’arbre d’amélioration en dépensant les pages récoltées durant une partie, et en augmentant progressivement le challenge sachant que les héros gagnent en EXP après chaque run. Chaque niveau atteint vous donne ainsi accès à de nouvelles cartes.
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