Annoncé pour la première fois au cours de la conférence Ubisoft diffusée dans le cadre de l’E3 2019, Roller Champions aura pris son temps avant de se lancer officiellement. Une alpha fermée en 2020, une bêta en 2021, plus d’un an de silence radio complet et, hop, le voilà qui refait surface en passant gold à la surprise générale environ un mois avant de débarquer sur PC et consoles. Alors, le jeu de sport coopératif et compétitif free-to-play d’Ubisoft Montréal est-il à la hauteur des attentes qu’il suscite depuis tout ce temps ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé avec une manette Xbox One sur un écran 1080p ainsi qu’un PC équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz), d’une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 2060 et d’une mémoire vive de 16 Go de RAM. Le titre a tourné en configuration Élevée pendant environ 6h30, temps nécessaire pour terminer une cinquantaine de parties (rapides et classées confondues) et faire le tour du contenu proposé par le jeu au lancement.
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ToggleWelcome to Rolleeer Champioooooooooons !
Avant d’entrer dans le vif du sujet, tâchons de rappeler en quoi consiste exactement Roller Champions. Concrètement, le jeu de sport sur roller nous invite à participer à des matchs en 3v3 de sept minutes (dix maximum en cas de prolongation due à une égalité entre les deux équipes ou si celle en train de perdre a la possession à la fin du temps réglementaire).
Au sein d’une arène fermée similaire à un vélodrome, l’objectif est de marquer le plus de points en lançant une balle dans un but en forme d’anneau. Pour que celui-ci s’ouvre, il faut parvenir à franchir des portes similaires à des checkpoints sans en perdre la possession. Un tour de piste rapporte un point, deux en octroie trois et trois permet d’en inscrire cinq, nombre de points minimum requis pour gagner la rencontre.
Accessible par son concept, le titre cherche aussi à l’être dans son gameplay orienté arcade. Et si tout n’était pas encore au point lors de la dernière bêta, au lancement, les différentes mécaniques disponibles s’avèrent toutes bien huilées et la prise en main est dynamique et instantanée. Maniabilité, tir, passe, tacle, esquive, plongeon aérien, aspiration, uppercut, coup de pied à 360°… le jeu se dote d’une palette d’actions variées et très sympathiques à utiliser même si, bien entendu, les placer le plus efficacement possible nécessite de la réflexion et un bon sens du timing, surtout si l’on souhaite atteindre le rang Élite en mode classé.
Autres qualités, les sensations de vitesse sont présentes, le rythme des parties est grisant, le juste équilibre entre l’attaque et la défense nous a semblé au rendez-vous, la différence de gain de fans (l’équivalent de l’XP) n’est pas très importante entre victoire et défaite afin que tout le monde y trouve son compte et on prend en permanence beaucoup de plaisir à sillonner l’arène, y compris lorsqu’on roule avec des inconnus.
Dit comme ça, cela peut être étrange étant donné qu’on a affaire à une expérience centrée sur la coopération et la compétition. Pourtant, avec un minimum de jugeote et d’observation, nous avons réellement eu l’impression qu’une alchimie se créait assez facilement avec les autres joueurs et joueuses par le biais d’une communication non verbale. Certes, ça ne fonctionne pas à chaque fois et le jeu d’équipe sera toujours plus efficace avec des amis, mais, très sincèrement, que ce soit pendant une partie rapide ou classée, il y a vraiment ce petit quelque chose, cette main tendue, qui est là et nous incite à trouver notre place sur le terrain de manière intuitive. Que demander de plus ?
Un contenu de lancement trop restreint
Déjà pointé du doigt lors de la bêta, le contenu proposé par Roller Champions au lancement n’est malheureusement pas à la hauteur de nos espérances. Alors oui, c’est vrai, c’est très souvent le cas pour le genre des jeux service (ou game as a service) et les développeurs ont d’ores et déjà des plans en tête pour les semaines et mois à venir (quatre saisons prévues après la période inaugurale) mais on s’attendait quand même à plus de générosité et d’ambition de leur part.
Finalement tout ce à quoi nous avons droit pour l’instant c’est : des parties rapides et classées se disputant dans seulement trois arènes différentes (Acapulco, Mexico et Chichén Itzá), des salons personnalisés pour les soirées entre potes (match contre l’IA envisageable mais pas recommandé puisqu’elle est à la ramasse non-stop), un skatepark sans intérêt (petit hub social ne pouvant accueillir que six personnes pour se détendre ou s’entraîner), quelques récompenses quotidiennes et défis hebdomadaires sans grande originalité et… c’est tout puisque aucun mode de jeu temporaire n’est encore accessible.
Côté personnalisation de l’avatar, là en revanche, il y a déjà de quoi davantage s’amuser (casque, tenue, gant, roller, animations de but, célébrations…) à condition de mettre la main à la poche. Et oui, pour rappel, le jeu de sport d’Ubisoft est un free-to-play et, qui dit free-to-play, dit microtransactions et battle pass, ou plutôt Roller Pass dans notre cas. Si une version gratuite est présente avec quelques récompenses cosmétiques à la clé, c’est sans surprise la version Premium qui attirera les regards de ceux et celles qui souhaitent arpenter l’arène avec style.
Pour cela, il faut obligatoirement dépenser 500 Wheels (la monnaie virtuelle du titre), soit l’équivalent de 4,99€. Et, bonne nouvelle, si vous jouez suffisamment, vous pourrez rentabiliser votre achat afin de ne pas avoir à repasser par la case microtransactions plus tard. Autant dire que le modèle économique est honnête pour le genre. En revanche, si des articles de la boutique absents du Roller Pass vous intéressent, pas le choix, il faudra refaire chauffer la carte bancaire (de 4,99€ pour 500 Wheels jusqu’à 99,99€ pour 13000 Wheels).
Une réalisation cartoon au rendu plus proche du karting que de la F1
Terminons ce tour d’horizon de Roller Champions en faisant un point sur son aspect technique. Dans l’ensemble, la réalisation aux inspirations cartoon imaginée par les développeurs offre un rendu visuel assez joli. Cependant, même si nous avons conscience que cette production est plus modeste que nombre d’autres licences Ubisoft en termes de budget et de ressources, les pattes graphique et artistique auraient mérité d’être davantage travaillées. Par rapport à un titre comme Fortnite, la production franco-canadienne fait peine à voir.
Concernant le sound design, les bruitages sont de bonne qualité, l’ambiance dans les arènes est au rendez-vous avec la présence d’un public survolté, notamment au début et dans les derniers instants d’une rencontre, et la petite playlist pop intégrée au menu principal est agréable pour les oreilles. Malheureusement, on se serait bien passé des voix-off et commentaires cringe au possible, aussi bien en français qu’en anglais.
Enfin, notez que le jeu souffre également d’un manque de peaufinage au lancement. Outre les quelques bugs divers et variés rencontrés (visuels, soucis de placement de la caméra lors des replays…), les problèmes les plus dérangeants sont ceux liés au matchmaking, à la stabilité des serveurs et provoquant des crashs in-game ou au moment de quitter le jeu. Rien de catastrophique ni d’insurmontable à corriger mais on croise les doigts pour que des mises à jour soient déployées dans les prochaines semaines afin que le début de la Saison 1 se fasse sans accrocs ou presque.
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