Rollerdrome est un jeu d’action et de tir à la 3e personne, alliant combats frénétiques et roller. Le titre est développé par Roll7, ceux derrière OlliOlliWorld, et est édité par Private Division. Les studios nous invitent à parcourir un concept qui n’est pas sans rappeler le film de Norman Jewison, Rollerball (1975), mettant en scène le regretté James Caan. Nous avons déjà mentionné cette parenté lors de notre preview.
Le soft emprunte plusieurs idées de gameplay ci et là afin de proposer une expérience plutôt originale et qui va naturellement miser sur ses phases d’actions. Ne soyez donc pas surpris d’y trouver des allusions à des licences comme Tony Hawk’s ou My Friend Pedro, quand d’autres y verront peut-être du Max Payne. À chacun sa référence.
Conditions de test : Jeu testé sur PC via Steam. Nous avons terminé l’histoire principale ainsi que le mode de jeu supplémentaire pour une petite dizaine d’heures passées sur le soft.
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ToggleMoi, Kara
Petit rappel au cas où, mais comme pour le film de 1975, le soft développé par Roll7 prend place dans un futur proche, 2030, monde où les grandes entreprises dominent, et où la frontière entre réalité et spectacle s’estompe. La population se divertissant en suivant le violent rollerdrome, nouveau sport populaire. Mais la nouvelle challengeuse, Kara Hassan, compte bien remporter le titre convoité de championne de la ligue, en dépit des manigances qui se jouent en coulisse. Bien que le contexte donne envie, le scénario n’aura pas vraiment de place et ne fera que figure de contexte narratif. Ce n’est pas spécialement préjudiciable au vu des intentions des studios, néanmoins, pour nous, cela reste une légère frustration.
Car, à l’image du film avec James Caan, il y avait matière à raconter des choses pertinentes. Sur la place de la violence et du sport dans nos sociétés, entre autre. D’autant plus qu’il y a des scènes plus narratives, certes peu nombreuses et relativement basiques, mais elles sont là. Ce n’est que l’affaire d’un couloir ou d’un vestiaire où il est possible de glaner deux ou trois informations sur le lore de Rollerdrome. En revanche, le titre se rattrape sur ses visuels. Si cela ne plaira pas à tout le monde, pour nous c’est une réussite. Le style BD privilégié ici, qui peut faire penser à la proposition de Sable, apporte une identité et offre une très bonne lisibilité dans l’action. Ce qui est le principal.
En outre, la bande-son fait un super travail pour accompagner le tout. Nous sommes rapidement passés dessus lors de notre preview, le temps de bien s’en imprégner. Et force est de constater que l’OST dispose de plusieurs morceaux de qualité. Dans une ambiance teintée synthwave, à consonance majoritairement électro et dotée de la ferveur propre aux années 80, la bande-son nous transporte immédiatement. Les musiques savent créer une certaine atmosphère et arrivent à nous motiver comme il faut lors des runs. Des sonorités peuvent d’ailleurs rappeler le travail d’un Giorgio Moroder, célèbre compositeur de Scarface ou encore Midnight Express.
D’autant plus que le cœur du jeu, le gameplay, ne pourra que conforter notre engouement pour le titre de Roll7. Suivant la philosophie de l’arcade empruntée à la franchise de skate déjà mentionnée, on retrouve une jouabilité à la fois simple et intuitive, autant qu’accessible. Toute figure est à portée de main et il ne faudra que quelques parties pour manier pleinement Kara. Un petit temps d’adaptation reste nécessaire, pour appréhender les mouvements. Cependant, on prend vite le coup, on apprend à gérer la caméra qui fait de son mieux et on se familiarise avec le terrain. L’utilisation du mode réflexe, le Bullet-Time, pourra permettre de ralentir le temps afin de mieux visualiser l’espace et s’y orienter.
La couleur de la victoire
Ralentir le temps sera aussi et surtout utilisé pour shooter vos ennemis, avec classe et précision. À ce sujet, Rollerdrome facilite les choses en optant pour une visée automatique, ce qui fluidifie l’action. On évite ainsi de complexifier inutilement les phases de tirs. Le but premier étant de faire en sorte que les joueurs, joueuses puissent atteindre le fameux état de flow prisé de ce genre de jeu. C’est ce moment où l’on entre en symbiose avec le gameplay et où nos réflexes deviennent instinctifs. On enchaîne alors les tricks et les mises à mort stylées. Et le soft parvient régulièrement à nous faire entrer dans cet état.
D’autant plus que le challenge est plutôt bien dosé, malgré un pic significatif à partir des demi-finales, mais rien d’insurmontable. Qui plus, les plus habiles d’entre vous pourront s’atteler au mode de jeu supplémentaire, « Ça va saigner », qui se débloque une fois la finale remportée. La garantie d’épreuves à hauteur de vos talents, et l’occasion de refaire les niveaux précédemment traversés muni de tout son arsenal et d’un nouveau costume. Malheureusement, hormis des musiques remixées et la difficulté plus élevée, les ajouts s’arrêtent là. On repart sur des arènes connues, mais plus fournies en ennemis.
Et nous touchons un point laissé en suspend lors de notre preview. Rollerdrome n’embarque finalement que peu de niveaux différents et, c’est notre avis, le level design n’est pas fou du tout. Surtout en comparaison du nombre restreint d’arènes. Il y a bien quelques lieux appréciables, mais que ce soit dans leur esthétique ou construction, les terrains de jeu manquent de créativité et d’ingéniosité. Là où cela se tient, c’est que la profondeur de gameplay est plutôt limitée. Et au vu du peu de terrains proposés et de leur structure, les dizaines de Grabs et Grind possibles sont suffisants. au même titre que l’armement d’ailleurs.
Parabellum
Nous ne l’avons pas précisé, mais bien que vous débutez avec deux flingues, au final ce sera quatre armes qui vous accompagneront. Chacune ayant sa cible attitrée, pour des dégâts plus optimaux. Pour autant c’est bien le mélange des tirs et des armes qui seront le plus viable. Cela reste peu, car on en fait vite le tour et il n’y a pas de possibilité d’amélioration ni rien. On se consolera par le fait qu’au moins, on se familiarise avec, comme avec le bestiaire, pas des plus fourni mais d’une diversité amplement suffisante pour apprendre les patterns et s’en servir à bon escient. Une fois ces connaissances acquises, vous pourrez profiter pleinement du super réflexe, qui s’enclenche après une esquive parfaite, et va augmenter vos dégâts pour un court moment.
Un outil redoutable et qu’il faudra totalement maîtriser pour atteindre les meilleurs scores. Car si les parties peuvent être corsées, précisément dans le mode supplémentaire, cela se retrouve aussi sur les défis type Tony Hawk’s à réaliser pour avancer. Ils vous demanderont un peu d’effort et de détermination. Rollerdrome reste un jeu de skills et de réflexes c’est indéniable. Malgré tout, les développeurs ont à cœur de ne pas pénaliser les joueurs et joueuses moins à l’aise. En effet, via les options de jeu il est possible d’activer ou non des assistances.
Munitions infinies, un Bullet-Time illimité ou encore une invulnérabilité, sans parler des défis pouvant être désactivés. Des efforts louables qui permettront à tous de s’en sortir. Enfin, notons l’intelligence du game design, parfaitement tourné autour du shoot et du roller, avec une boucle de gameplay pertinente, reprise du cas d’école qu’est Doom. Vous avez besoin de santé ? Il faudra se mouiller et tuer. Vos chargeurs sont vides ? Il ne vous reste qu’à enchaîner les tricks. Cette mécanique permet d’être constamment en mouvement, mais aussi d’inciter, presque obligatoirement, à tenter des choses et à s’améliorer dans Rollerdrome.
Dans un registre différent, c’est le même principe que dans Devil May Cry. De fait, le jeu s’ouvre à nous et laisse entrevoir l’étendue de ses possibilités, certes limitées, mais totalement atteignables, et rapidement. Dommage qu’on ressente un manque de punch sur les armes et que la présence de « boss » n’approfondisse pas les possibles. La faute à des confrontations peu intéressantes et mal construites. Nous avons pris peu de plaisir lors de ces séquences qui manquent cruellement de créativité. Fort heureusement, leur nombre se compte sur les doigts d’une main. Enfin, jeu de skills oblige, il y a évidemment un système de notation ainsi qu’un classement en ligne pour ceux qui veulent se mesurer au monde entier.
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