Dans le monde des jeux de stratégie, nous comptons moult licences qui parviennent à rester sur le devant de la scène. Et aujourd’hui, nous allons parler de l’une d’entre elles : Romance of the Three Kingdoms. Certes, il ne s’agit pas d’une série de jeux aussi populaires que le sont Total War, Civilization ou encore Crusader Kings & consorts, mais elle reste présente dans l’horizon du jeu vidéo depuis plus de trente ans maintenant. Une belle prouesse !
Dès lors, quoi de plus normal pour nous que de nous intéresser au quatorzième épisode de cette licence à succès au pays du soleil levant ? Rien, en effet. D’ailleurs, l’intrigue présente dans cette licence n’est pas inconnue du public francophone, puisqu’il s’agit de la complexe période des trois royaumes, que nous narrent aussi les divers titres comme Dynasty Warriors, par exemple.
Ainsi, nous avons la lourde tâche de nous intéresser au petit dernier de cette série qui nous plonge dans une Chine en proie au chaos de la guerre. Un univers où moult héros s’élèvent au-dessus des autres avant de chuter face aux hordes d’ennemis se dressant sur leur route. Mais que vaut cette nouvelle itération ? Allons voir cela immédiatement !
Conditions du test : Nous avons joué à Romance of the Three Kingdoms XIV pendant environ vingt-cinq heures. Durant ce temps, nous avons essayé plusieurs scénarios et testé à de nombreuses reprises l’éditeur de personnages. Le test a été effectué sur PlayStation 4 Pro.
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ToggleUn héritage de trois décennies, au scénario de plusieurs siècles
Depuis trois décennies, Romance of the Three Kingdoms nous dépeint une période de troubles, où chaque seigneur de guerre avait le même objectif : prendre le pouvoir. Et, avec son jeu de stratégie de grande envergure, Koei Tecmo tente de nous offrir la simulation la plus poussée et la plus précise possible sur cette époque. Pour le joueur, il s’agit de prendre la place d’un seigneur de guerre, diriger une armée et tenter d’unifier les territoires de la Chine, tout cela dans le but d’être la dernière nation encore debout.
Pour une personne amoureuse de cette période historique si souvent romancée à travers les siècles, ce titre est une véritable aubaine. Après un Dynasty Warriors 9 polémique et un Total War: Three Kingdoms d’exception, ce Rotk XIV a beaucoup à prouver. Mais pour un amateur du genre de la stratégie et de l’histoire des Trois Royaumes, ce nouveau Romance of the Three Kingdoms se présente d’emblée comme un must-have. Pas dépourvu de défauts, ce dernier n’en demeure pas moins bourré de qualités.
D’entrée de jeu, Romance of the Three Kingdoms XIV offre aux joueurs une grande variété de scénarios différents, représentant chacun une période importante de cette époque. On y retrouve de tout, de la Révolte du Turban Jaune aux nombreux conflits qui ont opposé les Wei, Shu et Wu. Pour chaque scénario, le joueur peut incarner un nombre incroyable de seigneurs de guerre, ou simplement en créer un de zéro afin de pouvoir ajouter votre propre personne à ces temps quelques peu tourmentés.
Pour créer votre avatar, il existe un éditeur de personnages très complet. Vous pouvez choisir son portrait à travers une banque d’images très vaste et respectant le style graphique du jeu, choisir la descendance et les aïeux de votre personnage (pratique pour créer une dynastie sur plusieurs générations), choisir leurs traits de personnalités, leurs tactiques de combat, il ne manquerait que de pouvoir leur ajouter une biographie si voulue et tout serait ultra complet.
Ensuite, vous pouvez décider de les ajouter aux divers scénarios du jeu, les incarner ou simplement décider de les utiliser dans votre armée ou les combattre à votre bon vouloir. De quoi ajouter de la rejouabilité dans un jeu qui ne propose que le fameux mode scénarios.
Un casting très complet et étoffable
Comme dit plus haut, l’objectif principal de chaque scénario est d’unifier la Chine. Pour cela, il vous faudra gouverner l’ensemble de la nation mais aussi vaincre vos différents adversaires au travers de phases de combat en temps semi-réel et de diplomatie au tour par tour. En parlant de diplomatie, les options disponibles sont très basiques, et le jeu évoluera donc plus rapidement dans le sens de la conquête militaire que de l’unification par la paix. Et puis, autant être honnête, l’IA va aussi aller dans ce sens. Du coup, autant vous préparer à combattre.
Côté combats, la victoire et la défaite ne vont pas seulement être une question de nombre (et ça je peux vous le garantir). En effet, il sera aussi question de prendre en compte les formations utilisées, les tactiques employées, le terrain et les lignes de ravitaillement. En l’absence de vivres, vos troupes vont commencer à perdre du moral, puis toutes leurs forces. Ainsi, cela ajoute une dimension stratégique supplémentaire et force le joueur à être toujours en alerte et revoir sa stratégie en fonction des situations. Une vraie réussite.
Sans compter que le jeu a tellement de choses à offrir que les joueurs peuvent décider de plonger plus ou moins en profondeur dans les diverses mécaniques. Toutes ne sont pas nécessaires à la victoire finale mais si le désir d’optimisation est présent chez le joueur, alors de nombreuses heures attendent ce dernier dans la gestion plus ou moins complète de ses villes, régions et de ses armées. Moult petits éléments de gameplay sont présents pour enrichir l’expérience, sans pour autant la rendre injouable pour les néophytes. A chacun de trouver sa manière de procéder, via la gestion manuelle ou l’automatisation de certaines choses.
Mais, bien entendu, Romance of the Three Kingdoms XIV reste un jeu historique. Dès lors, pléthores de cutscenes et autres événements historiques vont survenir à mesure que le joueur rencontre certains critères d’activation. Ainsi, le joueur pourra en apprendre plus sur l’époque et les personnages historiques de cette dernière à mesure qu’il avancera dans les divers scénarios. Une belle manière d’en découvrir plus sur les secrets de certains personnages si le joueur le souhaite, sans non plus être obligatoire au bon déroulement du jeu. L’immersion est donc bien présente et poussée le plus loin possible sans être trop invasive.
Quelques défauts, pour une expérience globale plaisante
Malgré tout, et comme tout jeu, Romance of the Three Kingdoms XIV présente aussi quelques défauts. Sur le long terme, ce dernier peut vite devenir répétitif, à juste regarder nos troupes traverser moult territoires et les colorer de votre blason, sans véritable autre objectif que l’unification du pays. Car oui, avoir des objectifs un peu différents de juste unir toutes les nations sous une même bannière ne serait pas du luxe. Après tout, l’unification a mis du temps et avoir ne serait-ce que des objectifs annexes ou ponctuels à remplir ferait un bien fou à cet opus.
De plus, pousser un peu plus le développement des personnages serait intéressant également. On en revient trop vite au simple rapport seigneur-serviteur et au désir de chacun de s’élever. Il serait intéressant de voir quelques éléments novateurs apparaître comme la possibilité de gagner sans unifier la Chine ou un développement de personnages plus original, via quelques événements secondaires ou via le développement d’une relation bien spécifique entre deux d’entre eux.
Car non, simplement unifier la Chine n’est pas suffisant pour offrir une sensation d’accomplissement suffisante. Une victoire culturelle, économique ou même diplomatique serait un grand plus et plus d’événements pour changer le cours d’une partie auraient été les bienvenus également.
Historiquement parlant, la période des Trois Royaumes était rythmée par nombres d’hommes et de femmes aux objectifs et aspirations très variées. Afin de permettre d’identifier tout cela et d’apporter encore plus d’originalité à chaque avatar, l’ajout de ces objectifs aurait été un plus, et cet ajout aurait pu se faire par le biais de quêtes annexes ou simplement avec un petit aspect narratif en plus. Cela n’entache en rien le fait que Romance of the Three Kingdoms XIV est un bon jeu de stratégie, mais pousser un peu plus l’immersion dans les personnages aurait été agréable.
Enfin, le jeu se montre comme étant accessible dans sa partie gestion. En effet, les villes et zones sont plus faciles à gérer que dans un Nobunaga’s Ambition. Ici, vous devez simplement allouer la gestion de l’entraînement et du développement à un personnage, qui se chargera de recruter et/ou de faire évoluer votre ville en fonction de vos besoins (à vous de lui dire lesquels). Bien entendu, l’évolution dépendra grandement des caractéristiques de chaque personnage dans la fonction occupée. De quoi vous permettre une chouette gestion de vos personnages et de leur implication dans votre développement !
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