Avant toute chose, il est bon de remettre cet opus dans son contexte. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la saga des SaGa (belle répétition), il faut d’abord savoir que celle-ci a débuté avec les Final Fantasy Legends (un, deux et trois). Série « annexe », elle donna lieu plus tard à Romancing SaGa ainsi qu’à ce deuxième épisode, ce qui en fait donc le cinquième opus inscrit dans cette suite.
Jamais sans mes héritiers !
SquareSoft (à l’époque) savait donc où il mettait les pieds avec Romancing SaGa 2, et désirait trouver de nouveaux codes à implémenter dans les jeux de rôles au tour par tour. Force est d’admettre qu’ils ont plutôt bien vieillis, malgré les bientôt vingt-cinq ans du titre.
Nous commençons directement dans la peau de l’Empereur du royaume d’Avalon. L’objectif est simple : vous devrez partir sur les traces des légendaires Sept Héros qui ont sauvé le monde par le passé. Seulement vous ? Non ! C’est toute votre lignée, vos descendants, qui continueront cette tâche et évolueront de générations en générations.
Car oui, le leitmotiv du titre pourrait se résumer à ce simple adage : le plus important, c’est le voyage, non la destination ! Ainsi, lorsque votre héros passera l’arme à gauche, c’est son descendant qui prendra le relais. Avec des compétences et des classes de personnages héritées de son père, ce nouveau héros devra recomposer son équipe pour continuer l’œuvre familiale.
C’est cette chaîne qui donne tout le sel de Romancing SaGa 2. Le royaume d’Avalon, au fur et à mesure que vous investirez de l’argent dans les infrastructures, évoluera au fil des années, et vous permettra d’acheter de plus en plus d’équipements/items afin de toujours continuer votre épopée.
Romancing SaGa 2 mise sur la notion d’apprentissage par l’erreur : une méthode efficace mais qui peut s’avérer frustrante !
D’ailleurs, le système de combat est un parfait exemple de cette volonté de progression lente. En effet, ici, pas de niveaux, pas de points d’expérience ou autres. Si c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en attaquant à l’épée que l’on devient épéiste. Celles et ceux qui ont connu Final Fantasy II ne seront pas étrangers à ce système, qui augmente vos statistiques en fonction du matériel que vous utilisez.
Ainsi, il vous faudra passer par de nombreux combats afin de parfaire votre héros, qui de toute façon, sera encore plus affirmé lorsque vous prendrez le contrôle de son descendant (avec la notion d’héritage).
Ce n’est pas tout, puisque si tous ces systèmes d’héritiers, de développement de ville et de combats s’harmonisent à la perfection, vous devez également savoir que le jeu ne vous tient absolument pas par la main. Toutes les petites mécaniques, aussi futiles soient-elles, ne vous sont pas indiquées. Pas de tutoriel, pas de panneau, de menus ou autre : vous êtes seul avec vous-même, et le titre vous le fera bien comprendre !
C’est dans les vieux pots qu’on fait les soupes… les plus chères !
Par exemple, c’est à vous de comprendre que certaines armes font plus de dégâts sur des ennemis précis. C’est encore à vous d’assimiler le fait que vous pouvez expérimenter des formations pour votre équipe, afin de protéger un personnage plus faible (une mécanique incontournable car indispensable pour ne pas mourir trop souvent). Pour finir, vous apprendrez tout seul avec le temps qu’initier un combat contre une créature en lui courant dessus (les mobs sont affichés sur la carte) brisera ladite formation. Bref, un éternel cycle d’essais/erreurs, pour peu que l’on comprenne d’où vient l’erreur.
Les monstres suivent également la courbe de progression de vos héros, ce qui fait que l’on se retrouve en perpétuel challenge, puisqu’aucun temps de repos ne nous est accordé. Dans Romancing SaGa 2, on ne devient jamais « surpuissant », on se contente de dépasser la moyenne pour continuer à avancer. Le jeu est dur, très dur, et rebutera probablement les moins patients d’entre vous.
D’une manière générale, Romancing SaGa 2 est un titre qui fait partie du patrimoine. Très méconnu en occident, ce portage est l’occasion de découvrir (ou redécouvrir pour les chanceux) un univers riche, proposant un contenu dense, et affinant tous les codes connus des J-RPG de l’époque.
Le titre souffre d’un prix affiché plus cher que la mouture mobile, mais pas plus travaillé !
La direction artistique se veut classique, mais efficace. Le portage est certes convaincant et propose un affinage des couleurs et lumières honorable, tout comme l’OST, efficace, qui fait bien le job. Cependant, gardons en tête que cette mouture console n’est ni plus ni moins qu’une reproduction du portage smartphones/tablettes de 2016. Un peu fainéant pour le coup, surtout lorsque l’on voit le prix affiché : 25 €.
Cela fait donc cher pour un titre qui va souffler ses vingt-cinq bougies, et qui, je le rappelle, reste plus cher que la version mobile, qui elle est à 15€, un comble que l’on ne comprend pas ! Titiller la nostalgie, d’accord, mais en profiter pour gonfler les tarifs : non !
Rajoutez à cela que la traduction française est aux abonnées absents, et vous avez un titre qui est effectivement une pépite polie et très bien maîtrisée, mais qui en contrepartie ne fait aucun effort pour s’ouvrir au public.
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