La licence RPG Maker n’en est pas à son coup d’essai sur les consoles portables (et même sur les consoles tout court). En effet, après quelques passages sur PS2 et sur Nintendo DS, force est d’admettre qu’un constat simple s’imposait : la saga a toujours eu du mal à briller sur console. Est-ce que cette mouture 3DS change la donne ?
Entre ergonomie et maladresses !
D’entrée de jeu, RPG Maker FES prend le parti du guidage pas à pas, mais qui ne dure qu’un temps. Si, les premières minutes, le titre vous guide et vous dévoile certaines fonctionnalités clés du logiciel, c’est très rapidement que vous vous retrouvez livré à vous-même. Avis à celles et ceux qui utilise une version PC : vous allez être totalement dépaysé ici.
Mais ce dépaysement n’est pas une mauvaise chose. 3DS oblige, les menus, sous-menus et autres onglets permettant la création de votre jeu sont disposés de sorte à être accessible avec le stylet ou à la croix directionnelle + boutons. Soit dit en passant, la navigation est bien plus facile et intuitive aux boutons qu’au stylet, même si cela demande un petit temps d’adaptation.
Pour ce qui est de l’utilisation pure et dure, on peut dire que tout est là. Vous démarrer une nouvelle carte, vierge, et vous la composez à votre gré. Vous placez les maisons, le sol, les arbres, le décor et ainsi de suite. Dès le début, vous avez le choix entre plusieurs « types » de cartes, qui sont des stéréotypes des RPG. Ainsi, vous pouvez choisir entre créer une carte de ville, une carte du monde, une carte de donjon ou une carte d’intérieur. Simple, plutôt sommaire, mais assez intuitif.
Pour le reste, les possibilités de modifications sont moins permissives que sur PC, mais suffisent amplement à créer un jeu digne de ce nom très simplement. La base de données fidèle des fans est bien entendu présente, mais propose moins d’options que sur ordinateur.
En revanche, là où les fans attendent le titre, c’est dans le fait d’importer/exporter les données du jeu. Et là, nous nous heurtons au portage console. En effet, vous ne pouvez pas importer de fichiers extérieurs à la console, hormis en achetant un des nombreux DLC mis en place par le studio. De fait, vous ne pourrez pas bénéficier du fabuleux travail communautaire qui s’est mis en place depuis de nombreuses années sur PC.
Les DLC, nombreux disais-je, vous permettent de télécharger des packs de « thèmes ». Ainsi, si le style médiéval vous agace, vous pouvez acheter des packs modernes, avec de nouveaux personnages, décors et objets à utiliser librement. Si le choix est laissé au joueur de passer ou non à la caisse, nous aurions préféré que plusieurs thèmes (au moins trois ou quatre) soient offerts d’un coup, au lieu du simple « médiéval fantastique » de base qui est unique.
Créatif et accessible, mais pas forcément optimisé !
Concrètement, le titre tente de faire preuve de facilité et d’ergonomie. Si, la plupart du temps, cela se révèle vrai, force est d’admettre que, d’autres fois, quelques maladresses subsistent encore çà et là. Comme le fait de passer de votre « map » à la grille d’événement, qui oblige de quitter le menu de la carte pour ouvrir celui des outils : chose qui était résolu sur PC en cliquant simplement sur une icône qui faisait la transition facilement.
Les combats sont en vue à la première personne, et vous laisse libre choix de confectionner les classes de vos héros, leurs sorts ou techniques, le tout avec des monstres prédéterminés et des animations déjà mises en place pour vous.
Soyons clair, le titre est plutôt bon dans son ensemble, même si l’ergonomie de la 3DS n’est clairement pas optimale pour en profiter pleinement. La création reste intuitive, et les options présentes permettent de créer des projets solides, typiquement axé RPG « old-school » mais dont le charme agit toujours sur nos petits cœurs de joueurs.
Mais ce n’est pas tout, car une fois votre projet terminé, vous pouvez le mettre en ligne pour que d’autres joueurs puissent en profiter. Si vous le désirez, vous pouvez même ne rien créer du tout et jouer directement aux projets des autres qui, selon les talents, vont vous réserver assurément quelques surprises.
En effet, certains font vraiment preuve d’imagination pour surprendre et l’on a vite tendance à oublier qu’on joue à un jeu créé de toute pièce par quelqu’un, quelque part dans le monde. Cette fonctionnalité apporte vraiment une touche forte, puisque chaque partie est différente selon le créateur ou la créatrice. Cette fonction représente à elle seule la principale qualité du titre.
Donc, concrètement, que retenir de ce RPG Maker FES ? Eh bien, sans aller jusqu’à dire que c’est un RPG Maker en moins bien, il faut bien reconnaître qu’il autorise moins de choses et moins de personnalisation que son grand frère sur PC. Toutefois, il faut prendre le titre comme une porte d’entrée pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore la licence, car il reste intuitif, élégant et accessible à n’importe qui.
Il est déjà possible de faire énormément de chose avec cet outil qui devrait ravir les nouveaux venus. Rajoutez à cela que vous pouvez partager vos créations et jouer à celles des autres, et vous obtenez un logiciel maniable, puissant et simple d’utilisation. Comparativement aux anciennes itérations consoles que la licence a connues, celle-ci est de loin la meilleure et la plus poussée.
En revanche, on remarque bien que le fait d’avoir « compressé » cette formule sur 3DS lui a forcément causé du tort. Si l’on considère que c’est la communauté qui fait vivre la licence, RPG Maker FES ne va pas en profiter à son plein potentiel, et c’est vraiment dommage de ce point de vue-là.
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