Des jeux de rugby, on en a pratiquement toujours eu. Des bons jeux par contre, on les compte sur les doigts d’une main. On peut notamment se rappeller du coté d’EA Sports, qui nous a proposé d’excellents jeux avec les épisodes 2006 et 2008 de la licence, ou plus récemment Sidhe avec son deuxième épisode de Jonah Lomu Rugby Challenge. Par contre, des jeux mauvais, il y en a eu des caisses. Rugby 18, malgré toutes les bonnes volontés de ses développeurs, fait partie de cette caisse-là.
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ToggleLe rugby est un jeu doté de règles
A la rédaction, nous sommes peu à être de vrais amateurs du sport au ballon ovale. Pour autant, toute personne s’étant un peu intéressé au sport en profondeur connaît un minimum les règles de ce sport. Des règles dans le rugby, il y en a plein. Ce qui est pratique normalement, c’est que dans la conception d’un jeu vidéo, avoir des règles permet d’avoir un cahier des charges dans le game design. Et une chose est sûre, c’est que une bonne partie des règles et des concepts du rugby ne sont pas respectés dans le jeu. L’avantage, liberté de jeu donnée à l’équipe lorsque l’adversaire fait une faute, n’est pas du tout respecté. Entre les fois où il est enlevé dès la remise en jeu de la balle, ou quand il est complètement oublié, on se retrouve avec des phases totalement illogiques où l’adversaire fait un hors jeu mais récupère le ballon comme si de rien n’était. On ne parlera pas non plus des pénalités qui ne nous donnent jamais les mêmes possibilités et qui nous demandent même de prendre une décision tactique importante avec un temps limité. Insensé.
Tout d’abord, si on parle de la partie offensive du titre, le jeu nous propose de pouvoir faire des passes, effectuer des courses, faire des coups de pieds, des percussions ou encore quelques gris-gris. Le jeu reprend le système de jauge, classique du milieu de la simulation sportive, pour les passes, les coups de pied, mais également la course ou les percussions. Si en terme de mécanique pure, l’ensemble peut marcher, on voit rapidement que dès les premières minutes de jeu, il est quasiment impossible de faire ce que l’on veut, notamment à cause de l’IA. Dans le rugby on ne peut pas faire une passe vers l’avant. Du coup, il faut que les différents joueurs soient placés en profondeur. Dans Rugby 18, la notion de profondeur n’existe pas, ainsi que plus simplement la notion de placement offensif. Le positionnement des joueurs est ainsi on ne peut plus aléatoire, notre numéro 10 se trouvant ainsi toujours en position de taper un drop ou de dégager sans que l’on lui demande, et on va se retrouver avec aucun joueur au large et tous les autres partenaires groupés autour du demi de mêlée.
Côté gameplay
Rugby 18 possède quelques bonnes idées de gameplay, complètement gâchées par une IA calamiteuse
Parlons maintenant de la partie défensive du titre. On passera déjà le fait que l’on ne peut plaquer à plusieurs, chose pourtant primordiale dans le rugby. Il est impossible également d’avoir deux input de touche en même temps. Vous ne pouvez par exemple pas courir et plaquer, il vous faudra obligatoirement lâcher votre bouton d’accélération pour plaquer. Il n’y a pas de différence entre effectuer un plaquage classique et un plaquage plus agressif et donc risquant de se transformer en plaquage dangereux. Ici, c’est au petit bonheur la chance, vous pouvez donc faire, sans à aucun moment le vouloir, faire une faute, ce qui est complètement anti-gameplay. Par contre, les rucks sont plutôt bien gérés, le mini-jeu est bien fait, et la notion de s’engager dedans est une bonne idée. Dommage qu’encore une fois, l’IA fait n’importe quoi, et que l’ensemble manque de dynamisme. Vous allez vous retrouver par moment à perdre la balle car votre coéquipier à fait trois fois le tour du rucks avant de s’engager. Pour le coup, l’IA de Rugby 18 ne prend à aucun moment compte de quel joueur il s’agit.
Il est d’ailleurs impossible de demander à son défenseur de sortir et de gratter la balle, tout comme il est impossible d’arracher le ballon des mains adverses. Si l’on continue de parler des phases spécifiques au rugby, les mauls (ou mêlées ouvertes) sont par contre une calamité à jouer en défense. Le mini-jeu est clairement déséquilibré entre les deux côtés, et revient beaucoup trop souvent. Il suffit de voir un match de rugby pour voir que cette phase n’existe jamais ou presque en dehors des sorties de touches. Les touches par contre, sont plutôt réussies, logique même s’il est impossible ou presque de faire une touche pas droite, chose qui par contre arrive assez souvent dans un match.
Et là, nous parlons uniquement des possibilités que le jeu nous donne, car de nombreuses actions dans le rugby sont tout simplement absentes dans ce Rugby 18. Il est vraiment dommage que la partie stratégique soit passée à la trappe, et on regrettera également l’absence d’action liée au rôle du numéro 8, soit le troisième ligne centre. En effet, dans une mêlée (phase de jeu plutôt réussie ici), on aurait dû avoir la possibilité de sortir le ballon avec le numéro 8. Par ailleurs, si les phases de mêlée sont réussies, impossible de les utiliser correctement car la ligne offensive, comme dit précédemment, n’est jamais placée correctement.
Une forme et un contenu rigide
Même si le jeu est vraiment difficile à jouer pour toute personne aimant et connaissant le monde du rugby, on ne peut pas reprocher à ce jeu de proposer un contenu qui essaie d’être généreux. Notamment du côté des licences, où l’on retrouve le Top 14, la ProD2, ou encore la Pro14 et la Premiership. Les principales équipes nationales sont également présentes, mais pour le coup on ne comprend pas trop le choix de n’avoir pas mis de «vraies/fausses » équipes pour combler les manques. Au niveau des décors, aucun stade officiel n’est recensé, et aucune condition météorologique n’est disponible dans le jeu. Un choix difficile à comprendre lorsque l’on sait que le rugby se joue dans quasiment toutes les conditions météorologiques.
Graphisme et interface
D’ailleurs, les positions dans le jeu sont inversées ! En effet, si on regarde les avants, le numéro 1 est à la place du numéro 3 etc. Logique que le jeu se perde… Visuellement, la modélisation des joueurs est pour le coup un peu grossière, mais l’ensemble n’est pas moche. On pourra par contre reprocher ce gros manque d’inspiration en terme d’interface. C’est plat, simpliste, et on a l’impression que le tout paraît bâclé.
Sound design
Aucune musique n’est présente dans le jeu, et le public est quasiment muet. Les commentateurs, officiels et effectués par non moins que le duo Eric Bayle et Thomas Lombard, s’avère plutôt plat ! Les phrases sont très découpées, très arrêtées, à aucun moment on retrouve la véritable ambiance des matchs que l’on regarde à la télévision. Pourtant, il n’aurait pas été difficile, d’autant plus pour une équipe de développement française, de se rendre dans un stade, enregistrer les bandas, les chants des supporters, ce qui aurait pu retranscrire l’ambiance du sport.
Modes de jeux
Concernant les modes de jeux proposés dans Rugby 18, si on retrouve les classiques matchs rapides ou la possibilité de participer aux différents championnats, on retrouve un mode défi hebdomadaire, avec des affrontements mis en avant. Un mode carrière est également disponible, vous permettant de choisir une équipe, de créer votre staff, et de la faire évoluer. Autre problème ici : si vous faite une sélection automatique des joueurs, le jeu vous prendra un quinze de départ logique, avant de remplir l’ensemble de votre staff de piliers ! Le mode carrière propose quant à lui de participer à des divisons de 5 équipes, avec simplement des matchs allers. Un peu bizarre, mais cela a le mérite de proposer une progression assez rapide vers le haut des divisions. Un mode, se voulant similaire au MyTeam existant chez d’autres simulations sportives est disponible, mais il ne sert qu’à créer des équipes jouables hors ligne ou en ligne en match amicaux !
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