De l’excellente licence Deus Ex en passant par Remember Me ou encore Hard Reset, voilà les quelques jeux qui ont exploité à son summum le background Cyberpunk. Mais voilà que Ruiner entre aussi dans la danse, en tentant de proposer une histoire tout aussi intéressante, et dans un univers Cyberpunk qui plus est. La production de Reikon Games parviendra-t-elle à nous charmer ?
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ToggleKill The Boss !
Déjà, et on ne va pas y aller par quatre chemins, la trame scénaristique de Ruiner est plus qu’intéressante. Vous incarnez un personnage masqué robotique, dont son nom est parfaitement inconnu, qui se réveille dans un ascenseur, sans ce qu’il sache pour autant ce qui lui est arrivé. En fait, notre héros ne se souvient que d’un seul et unique objectif qu’on lui a programmé dans sa tête : tuer le Boss. Le titre se déroule au passage en 2091 dans la ville de Rengkok, et lors de votre périple, une mystérieuse hackeuse viendra vous aider à vous sortir de cet état second qui vous incite à tuer le boss. Vous apprendrez que vous devrez également sauver votre frère retenu prisonnier et bien évidemment par la suite, la trame narrative se développera un peu plus, et nous saurons enfin qui se cache derrière toute cette mascarade. Les dialogues sont plutôt bien écrits en soi, et il est tout simplement appréciable que Ruiner se dote de quelques petits rebondissements dans l’histoire au sujet de la mégacorporation HEAVEN, qui a fait fortune dans la virtualité, une chose pas réellement saine pour l’humanité.
Car effectivement, si l’histoire parait en somme plutôt simpliste au premier abord, le titre s’offre quelques petits twists vraiment sympathiques dans la narration. Cela nous a surpris et incontestablement, quel bonheur de retrouver un background cyberpunk solide et charmant tout du long. La fin du jeu est au passage bien ficelée, même si l’on pourra regretter que cette dernière, malgré un rebondissement plutôt surprenant, soit un peu brutale et vite expédiée finalement. De plus, le jeu a à son actif quelques petits choix de dialogue par moment, mais cela n’est finalement pas exploité, et on a vraiment l’impression que les développeurs ont laissé cette possibilité au joueur beaucoup plus dans un esprit second degré qu’autre chose.
Ruine a des qualités narratives et artistiques, mais gâchées par une construction assez peu inspirée et répétitive.
Par contre, la chose qui va certainement fâcher à juste titre, ce sera dans un premier temps sa mise en scène, en sus de son level design, passablement décevants. D’ores et déjà, la mise en scène de Ruiner est au final beaucoup trop rigide, et l’absence des doublages gâche en définitive un peu l’immersion. C’est dommage, car avec des doublages, cela aurait pu permettre à Ruiner de faire oublier à la limite cette mise en scène au niveau des cinématiques, un peu pauvre. Et le level-design, c’est une déception à cause de sa répétitivité flagrante. La plupart du temps, le soft vous demandera de visiter des décors beaucoup trop industriels, aux teintes quasi ressemblantes sur la plupart des niveaux. Il y a bien quelques moments où le titre tente de sortir son épingle du jeu en proposant quelques décors et une construction un peu plus rafraîchissante, sans succès. C’est assez regrettable, surtout que les premiers niveaux sont pourtant relativement sympathiques dans l’esprit.
Néanmoins, outre une construction peu inspirée, le background cyberpunk et sa direction artistique ne sont clairement pas en reste. La ville de Rengkok notamment est assez dépaysante et rafraîchissante malgré sa taille assez étriquée. Elle est qui plus est assez vivante et bien foutue, puis il faut le dire, le titre est en globalité pas vilain artistiquement parlant que ce soit par certains panoramas, comme sur le chara design qui nous plonge véritablement dans cet univers Cyberpunk, qui se dote d’une atmosphère franchement efficace de bout en bout. Pour enfoncer un peu le couteau dans la plaie, il est encore dommage que sa construction et son level-design soient répétitifs, il y avait vraiment moyen de proposer plus de variétés dans l’univers de Ruiner proposé par Reikon Games car il y a de l’idée.
Un gameplay nerveux qui demande un skill énorme
Si vous ne le saviez pas encore, Ruiner prend logiquement la forme d’un jeu d’action en vue 3D isométrique. La particularité de Ruiner qui plus est, est tout simplement de ne pas rester comme un piquet sous peine de vous faire allumer par les adversaires et de mourir un bon paquet de fois. Non, car le shooter est d’une part ultra nerveux à chaque gunfights et d’autre part, le soft se base sur un système de dash dans un premier temps bien pensé. Effectivement, une certaine compétence nommée l’hyper accélération vous donnera la possibilité de programmer vos futurs dashs à l’avance, et cette dernière, si elle est bien utilisée, peut vous permettre de réaliser des combos parfaitement dévastateurs au corps à corps, ou vous sortir de situations mal embarquées.
Concrètement, et dans un premier temps, Ruiner nous procure un plaisir de jeu certain, avec un gameplay assez dynamique, et demandant un assez bon skill pour se sortir des gunfights plutôt perilleux. Les déplacements de notre personnage sont plutôt satisfaisants, et il est juste jouissif sur la première partie du jeu d’enchaîner nos ennemis au corps à corps comme à l’arme à feu, même si on pourra reprocher une lisibilité parfois compliquée. Les développeurs veulent aussi pousser les joueurs à véritablement combiner le tout avec des pouvoirs à leur disposition via un arbre à compétences, pour justement réaliser des combos tout simplement cataclysmiques. Mais ça nous y reviendrons plus tard, et il faut bien avouer que si nous prenons notre pied au premier abord, on s’aperçoit assez vite que le jeu a le don de se doter de quelques imprécisions de gameplay un peu rédhibitoires, notamment quand il s’agit d’orienter le stick comme il faut pour que notre personnage veuille bien se positionner en face de l’ennemi pour le frapper au corps à corps, voire sur l’hyper accélération, où le réticule n’en fait parfois qu’à sa tête. La visée est parfois aussi assez pénible au stick, mais fonctionne en revanche du feu de dieu sur le combo clavier souris. D’ailleurs, il est assez curieux qu’il soit impossible de mapper ses touches…
Tout le long du jeu, Ruiner vous emmènera donc à combattre des boss, ainsi que des vagues d’ennemis en arène, tout simplement. Il faudra clairement rester concentré et abuser de votre skill pour pouvoir progresser, car les checkpoints sont malheureusement assez mal placés. C’est un peu gênant, et ce problème aurait dû être réglé par les développeurs. Pour varier un peu les plaisirs, sachez que Ruiner vous fera donc combattre des boss, tout aussi tendus à affronter qu’autre chose. Les combats s’effectueront de façon traditionnelle contre ces derniers, et il sera plus que conseillé d’analyser leur pattern et d’user de vos divers pouvoirs pour les vaincre. Le principe reste donc un peu répétitif sur la longueur, et notez que le soft s’offre d’un système de piratage pour récupérer des armes, où il faudra enchaîner une série de boutons. Le système est simple, et vraiment pas trop prise de tête pour le coup. Pour le côté santé et mana pour utiliser vos pouvoirs qui plus est, le tout est à la sauce rétro dans la mesure où vous récupérez de la santé et mana sur les ennemis défunts, ou bien via des dalles prévues à cet effet.
Le jeu est diablement fun en combinant durant les combats vos pouvoirs aux armes à feux et au corps à corps, mais dommage que la difficulté soit parfois mal gérée…
Pour sublimer le gameplay de Ruiner, le titre de Reikon Games a donc à sa disposition un système d’arbre à compétences très complet. En finissant des niveaux ou en ouvrant quelques caisses sur ceux-ci, vous gagnerez du karma, ce qui vous fera gagner de l’expérience. Une fois que nous en avez acquis suffisamment, vous monterez d’un niveau, et obtiendrez un point de compétences. Vous pourrez donc le répartir par la suite où bon vous semble, parmi les 13 compétences actives et passives à votre disposition. La plupart sont vraiment cool à utiliser comme l’onde de choc ou la possibilité de pirater vos adversaires pour les mettre de votre côté, mais nous avons quand même l’impression que certaines ont une désagréable impression de « remplissage ». Après, le tout est complet et nous n’allons pas cracher dans la soupe, mais il est bien dommage de voir que vous n’utilisez peu ou pas du tout certains pouvoirs mis à disposition. Cependant, l’arbre à compétences est complet, et on s’en contentera de manière satisfaisante. Autre petit point noir avant de passer à autre chose, il faut savoir que l’interface pour changer nos compétences est juste affreuse et plutôt mal pensée… C’est regrettable, car le reste de l’interface est claire en soi.
Les deux parties les moins sympas maintenant, ce sont la difficulté globale du titre, comme l’aspect semi-ouvert du soft bien moins exploité. Premièrement, Ruine est d’une difficulté sans nom. Le mode normal s’apparenterait presque à un mode difficile caché. Même en baissant la difficulté en facile, certains passages sont plutôt retords, et nul doute que vous risquerez de mourir un paquet de fois si vous ne faites pas attention. Les hardcore gamers devraient y trouver leur compte certes, mais il est fortement possible que les joueurs casuals puissent être rebutés par cette difficulté un peu mal gérée. On espère qu’un patch sera de la partie pour corriger légèrement le tir et rééquilibrer le tout, et sachez que Ruiner se dote d’une aspect semi-ouvert en sus des niveaux linéaires. En effet, vous serez libre de vous balader dans la ville de Rengkok une fois certains niveaux terminés, et vous serez libre d’y effectuer quelques quêtes annexes. Seulement voilà, ces dernières ne sont pas foncièrement très intéressantes en l’état, et vous aurez vite fait de vous diriger vers le prochain niveau. Dommage que ce côté-là n’ait pas été exploité à son maximum car il y avait matière à faire quelque chose de colossal… Pour terminer avec la durée de vie sinon, Ruiner se finit entre 6 et 7 heures de jeu en switchant entre les modes de difficulté, en sachant qu’il n’y a même pas de new game + ou des à côtés comme un mode survie pour prolonger l’expérience… Donc à part si vous voulez refaire les niveaux pour améliorer vos rangs, c’est tout ce que vous pourrez faire, et encore.
Le beauté visuelle et sonore d’un univers cyberpunk !
Techniquement parlant maintenant, Ruiner est beau comme il peut se doter de quelques ratés assez évitables. Le titre adopte l’Unreal Engine 4 au niveau de son moteur graphique, avec une légère pointe de Cel-Shading qui passe bien. La modélisation des décors est dépaysante et agréable à l’œil dans un premier temps, et puis les modèles 3D, du moins certains sont agréables, à peu de choses près. Car malgré un chara-design pas vraiment déplaisant dans le fond, il faut avouer que la modélisation de certains personnages sur les cinématiques est quelque peu bizarre, et on ne parle franchement pas des animations, donnant lieu à une mise en scène justement assez ridicule pour le coup. Mais au-delà de ça et en dépit d’une level-design répétitif comme nous avons pu le citer en début de test, Ruiner s’en sort franchement pas trop mal graphiquement, et se paie le luxe d’être d’une fluidité irréprochable, et qui plus est propre au niveau des textures, et des divers effets de lumière et pyrotechnique. Il est d’ailleurs assez plaisant que la ville de Rengkok transpire la vivacité au niveau des PNJ et en clair, on apprécie.
Pour terminer en apothéose, la bande-son de Ruiner est tout bonnement exceptionnelle du début à la fin. Les diverses musiques électro collent diablement bien à cette atmosphère Cyberpunk déjà saisissante de base. Rien que d’écouter les divers thèmes musicaux mixant du dark électro et de l’électro pur en dehors ou pendant les combats est un sacré régal ! Seule ombre au tableau, on regrette assez amèrement qu’il n’y ait pas de doublages une fois encore, afin de rendre les cinématiques tout simplement plus vivantes…
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