Pour accompagner le lancement de sa nouvelle console, Sony se devait de fournir des jeux pouvant toucher un large public. Sackboy : A Big Adventure est le plateformer du lot, probablement pensé pour attirer un public plus jeune (mais pas que) vers son nouveau système. Verdict sur la copie rendue par Sumo Digital.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 standard sur une partie d’environ 12 heures de jeu, réalisée surtout en coopération à deux joueurs. La version PlayStation 5 sera, quant à elle, testée dès que possible afin de fournir un retour sur les spécificités de cette version (graphismes améliorés, retours haptiques, etc.).
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ToggleUne scénarisation plus poussée
C’est donc Sumo Digital qui s’est vu confié l’avenir de Sackboy, comme c’est maintenant le cas depuis Little Big Planet 3, Media Molecule ayant rendu son tablier après le deuxième épisode de la saga.
Dès qu’on lance le jeu, ce qui frappe, c’est la scénarisation plus poussée qu’à l’accoutumée. L’époque de LBP premier du nom est bien loin puisqu’on a ici droit à de vraies cinématiques avec de la véritable mise en scène et surtout, de vrais doublages (même Sackboy a droit à une voix malgré son absence de dialogues).
Néanmoins, malgré cette évidente volonté de proposer un mode histoire, celui-ci n’a strictement aucun intérêt narratif à moins d’être un enfant, ce qui tombe bien puisque c’est en partie le public visé. Cela ne veut pas dire que les plus grands n’y trouveront pas leur compte, au contraire, mais pour cela il faut se pencher sur la partie gameplay du titre.
Nouvelle formule
Premier constat manette en main : Sackboy : A Big Adventure n’a plus grand-chose à voir avec ses grands frères de la licence Little Big Planet. Si on retrouve bien évidemment l’univers si particulier de la série, le gameplay évolue quant à lui du plateformer 2D vers le plateformer 3D avec caméra automatique. De plus, le côté création est désormais totalement absent (pour ne pas faire d’ombre à Dreams, peut-être ?) mais cela ne sera pas considéré ici comme un défaut, le jeu n’étant PAS un Little Big Planet au sens strict.
Côté contrôles, le titre est relativement classique. On court, on saute, on s’accroche, on attrape et on frappe. Rien de bien original, mais le tout fonctionne plutôt bien, malgré quelques imprécisions et problèmes de perspectives (assez rares). Quelques mouvements plus subtils sont également de la partie, malheureusement rien ne nous pousse réellement à les utiliser et la plupart des joueurs et joueuses ne se rendront même pas compte de leur existence.
On débloque aussi quelques mécaniques supplémentaires au fil de la progression (grappin, boomerang) mais ces dernières restent généralement cantonnées à quelques niveaux précis, ce qui a le mérite d’apporter un peu de fraîcheur lorsque la monotonie commence à s’installer. Heureusement pour nous, à coté de cela le jeu nous réserve quelques brillantes idées.
Plus d’un tour dans son Sackboy
En effet, là où le soft brille, c’est dans ses niveaux. Presque chacun des parcours visités propose sa propre petite idée qui vient savamment accompagner les mécaniques de base afin de renouveler sans cesse l’expérience. Cela va du simple changement d’angle de vue à une soudaine phase sur rails effrénée en passant par des niveaux musicaux surprenants.
Certains lieux se paient même le luxe d’apporter des mécaniques complètes supplémentaires histoire de nous surprendre un peu plus, comme c’est notamment le cas des plateformes à contrôler avec la fonction de détection de mouvement de la manette par exemple.
C’est cette généreuse variété qui permet à notre cher Sackboy de tirer son épingle du jeu et, ainsi, de se tisser un parcours radieux tout au long de la dizaine d’heures nécessaires pour arriver au terme de cette aventure consistante.
Il existe un deuxième point sur lequel cette Big Adventure est particulièrement efficace : son multijoueur. Jouable intégralement de 2 à 4, le jeu voit son intérêt augmenter proportionnellement au nombre de participants. Les niveaux n’en deviennent que plus amusants, plus rythmés et, surtout, plus chaotiques. On a de plus droit à des niveaux spéciaux qui ne sont réalisables que si l’on s’y rend à plusieurs.
Plusieurs interactions sont possibles entre les joueurs et joueuses. Se porter/lancer pour atteindre des endroits trop élevés, laisser un partenaire nous transporter en roulant, se mettre des claques, se pousser dans le vide, les joyeusetés ne manquent pas et, même si la coopération est le plus souvent de mise, quelques amitiés risquent fort de se briser en fin de soirée.
Cette dimension « ami/ennemi » se retrouve d’autant plus au cœur de l’aventure qu’il existe un système de classement de fin de niveau. Ce dernier permet à la personne ayant récolté le plus de points de prendre un selfie aux côtés d’une précieuse coupe durement gagnée. Pendant ce temps, les autres n’ont que leurs yeux pour pleurer… et leurs poings pour venir perturber le cliché !
Notez qu’au moment où nous écrivons ces lignes, le multijoueur n’est disponible qu’en local, mais Sony promet une mise à jour ajoutant le multijoueur en ligne d’ici la fin de l’année.
Un enrobage de qualité
Côté technique, le jeu s’en sort très bien. Les textures sont plutôt jolies, il n’y a pas de chute de framerate, les temps de chargement sont bien moins longs que dans Little Big Planet 3, bref, du bon et nous avons hâte de vous fournir des retours sur les apports de la version PS5 à ces niveaux-là. Artistiquement, le titre est sublime mais ce n’est une surprise pour aucun connaisseur de la licence. Le tout est également porté par des couleurs chatoyantes tandis que nos oreilles sont gâtées par une bande-son d’enfer très variée, qui alterne entre compositions originales et chansons de la réalité véritable.
Petite parenthèse pour évoquer l’accessibilité du jeu. Sony continue visiblement ses efforts pour permettre à tout le monde de profiter de ses exclus et cela se voit. On retrouve ainsi des options pour les daltoniens, la possibilité d’augmenter la taille des sous-titres et de changer le mapping des touches comme bon nous semble, mais aussi un système de « fusée de détresse » qui permet à un joueur bloqué de se téléporter vers le joueur 1. Pratique si vous jouez avec un enfant qui a du mal à suivre par exemple.
Enfin, comment terminer un test parlant de Sackboy sans évoquer la personnalisation. On retrouve ici tout ce qui a fait le succès de notre chère mascotte avec la possibilité de débloquer des tenues composées de plusieurs éléments (tête, torse, jambes, etc.) qu’on peut associer à notre guise sans limite. Petit ajout de cet opus, la possibilité de faire des émotes et même de les personnaliser en y ajoutant une expression de notre choix. Couplez cela avec le fameux jeu d’acteur (qui permet de faire gesticuler les bras et la tête de notre protagoniste) et vous risquez de passer un bon moment à prendre des captures d’écran aux côtés de vos futurs anciens amis.
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