Depuis 2021, Microids s’est attelé à nous proposer pas moins de 5 jeux inspirés de la licence belge mythique Les Schtroumpfs et pas forcément de la plus belle des manières selon les titres. Après Mission Malfeuille plutôt réussi, une suite, Le prisonnier de la pierre verte très oubliable et des spin-off sous forme de Mario Kart-like ou de party game avec Village Party, Les Schtroumpfs sont de retour sous la forme d’un platformer cette fois avec Les Schtroumpfs : L’Epopée des Rêves, attendu sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Nintendo Switch dès le 24 octobre prochain. Microids se sépare cette fois du studio lyonnais Osome Studio au bilan assez mitigé pour confier la licence à Ocellus Studio, lui aussi basé à Lyon et déjà à l’œuvre sur Marsupilami: Le Secret du Sarcophage. Alors, cauchemar assuré ou rêve éveillé pour l’éditeur français ?
Conditions de test : Nous avons arpenté les rêves de nos petits bonhommes bleus pendant environ 9h, le temps de terminer à 100% le jeu sur PlayStation 5.
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ToggleFais dodo, petit Schtroumpf costaud
Les jeux récents inspirés de la licence à succès Les Schtroumpfs ne nous ont pas habitués à proposer des scénarios percutants ni même très recherchés, mais il faut avouer qu’à défaut de proposer moult rebondissements ou enjeux supplémentaires, Les Schtroumpfs: L’Epopée des Rêves parvient à nous motiver à poursuivre l’aventure grâce à un postulat efficace, celui de réveiller tous les Schtroumpfs endormis par l’affreux Gargamel.
Grâce à une potion dont il a seul le secret, il parvient à empoisonner le village dans le but de les capturer, vous vous imaginez bien. Mais un des Schtroumpfs (ou deux si vous jouez en coopération) parvient à ne pas se faire endormir et décide alors de sauver ses amis. En possession d’une sorte de carte astrale donnant la possibilité de pénétrer dans les rêves de certains de ses amis, vous allez ainsi enchaîner les niveaux pour récolter champignons astraux et bobines de laine, mais aussi et surtout réveiller le Schtroumpf en train de rêver.
Au programme : 4 rêves majeurs de près d’une heure assortis d’une dizaine de plus petits mondes faisant office d’interludes, le temps de débloquer les niveaux majeurs suivants. Comptez environ 7h pour terminer le jeu en ligne droite, et près de 9h si vous voulez tout ramasser et débloquer les derniers trophées. Une durée de vie dans la même veine que les précédents jeux, qui ne tire pas en longueur et qui aurait même pu en proposer davantage.
Un platformer un peu timide donc sur son contenu, mais qui a le mérite de proposer à la fois aux joueurs et joueuses plus exceptionnels, mais aussi aux adeptes de challenge un jeu plus corsé sur certains niveaux. Disponible en solo ou en coopération à deux joueurs, Les Schtroumpfs : L’Epopée des Rêves permet également d’initier de jeunes têtes blondes à la pratique du platformer, le titre étant la plupart du temps très accessible avec même un mode un peu plus simple. On regrettera cependant une fonction speedrun pour les adeptes de ce genre de pratique, tout comme un mode plus corsé.
Une bonne recette qui marche… enfin !
Concrètement, chaque rêve majeur se composera de trois niveaux, eux-mêmes constitués d’une petite dizaine de scènes. Dans chaque niveau, votre objectif sera de rejoindre la fin, représentée par une porte ou un portail magique. Au sein des niveaux, plusieurs ennemis essaieront de vous barrer la route, en plus des difficultés représentées par les phases de plateforme.
Les ennemis seront par ailleurs la composante un peu plus faible du jeu, n’en proposant que trois ou quatre types différents. Pour les éliminer, vous pourrez leur sauter dessus (et encore pas tous) ou encore les arroser de votre pistolet collant, l’une des trois armes proposées par le jeu.
Effectivement, à certains moments très scriptés, vous bénéficierez d’armes ou d’accessoires vous permettant d’avancer dans les niveaux avec, il faut le saluer, un certain renouvellement de l’expérience au fil des heures. Que vous utilisiez votre pistolet collant pour remplir des récipients ouvrant des passages temporaires, un marteau ratatinant tout sur son passage mais permettant aussi de reconstruire des plateformes ou encore une lampe magique vous permettant de faire apparaître (mais aussi disparaître) des plateformes, il y aura toujours une solution simple à trouver, les niveaux étant relativement linéaires et surtout super bien level designés, ce qui fait que vous ne serez jamais perdus.
Des combats de boss joncheront parfois l’aventure, bien que ceux-ci ne soient pas très mémorables hormis le dernier qui vous mettra bien la pression tout en poussant à l’utilisation de toutes les mécaniques de jeu apprises jusqu’ici. A chaque fin de niveau, un point sur vos fruits amassés ainsi que sur les champignons et bobines de laines sera fait, pour vous permettra d’acheter pas moins d’une douzaine de tenues pour vos Schtroumpfs. Des interactions sont également possibles au sein du village, bien que l’on aurait aimé davantage de ce côté-ci, comme dans le premier jeu Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille.
Nous l’avons dit, pas vraiment de difficultés majeures ici. Vous disposez de deux cœurs vous permettant d’encaisser un coup avant de trépasser, tandis que des checkpoints fréquents vous permettront de ne pas trop rager en cas de chute, bien que dans certains niveaux, le fait de recommencer une phase un peu pénible peut être particulièrement agaçant. Nous pensons notamment au rêve de Tempête, heureusement niveau « facultatif », qui nous a semblé le moins pertinent et le moins bien travaillé, détonant clairement avec le reste du jeu.
Microids se réveille
Car il faut le dire, en espérant qu’une fois sera désormais coutume, Les Schtroumpfs : L’Epopée des Rêves brille par sa constance technique (sur PlayStation 5 tout du moins), avec des bugs mineurs se comptant sur les doigts d’une main, une mise en scène assez simple mais efficace, des graphismes chatoyants mais surtout une direction artistique qui ne cesse de se renouveler au long de l’aventure. Pas de new game plus mais un contenu end-game est à signaler, se débloquant après les crédits si vous revenez sur la carte astrale, pour des niveaux un peu plus pointus techniquement et bienvenus forcément.
Microids, et a fortiori Ocellus Studio semblent avoir trouvé là une formule qui marche, sans en faire des tonnes, grâce à une simplicité d’exécution propre aux platformers comme Astro Bot ou encore Super Mario 3D World. Les Schtroumpfs : L’Epopée des Rêves ne rivalise quand même pas avec ces mastodontes sortis ces derniers mois mais on sent l’envie de faire bien et cela se ressent clairement manette en main. Il a été de bon ton de « taper » sur Microids ces dernières années, et à raison au vu des productions moyennes qui se sont succédées, mais ici, on perçoit une volonté de changer, de s’améliorer, et à prix assez doux pour le genre. En espérant que les prochains L’Amerzone : Le Testament de l’Explorateur ou encore Les Fourmis soient du même acabit.
Toutefois, il ne faut tout de même pas oublier le manque de soin apporté à la partie sonore du titre. Effectivement, nous aurions apprécié découvrir de nouvelles mélodies, les quelques présentes tournant vite en rond, tandis que les Schtroumpfs ne s’expriment que par le biais d’onomatopées de type « Hey ! » ou « Yeah ! », en boucle pendant toute l’aventure, vous conviendrez que cela devient vite lassant. Tout comme les trop nombreux (mais courts heureusement) écrans de chargement qui viennent légèrement nous sortir de l’expérience. Après tout, rien n’est jamais parfait mais ces points précis auraient pu être améliorés pour un confort utilisateur bien plus accru.
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