Sorti d’abord sur Wii U puis à nouveau sur Nintendo Switch avant de connaître une épopée fabuleuse avec plus de 48,4 millions de titres vendus depuis sa sortie sur la dernière console de Big N, le succès de Mario Kart 8 Deluxe attire forcément les convoitises et donne des idées à énormément de développeurs et autres éditeurs pour adapter ce concept à succès à toutes leurs licences phares.
Ces dernières années, nous avons eu droit à plusieurs adaptations de licences en jeux de kart comme par exemple Nickelodeon Kart Racers (le 3e opus est sorti il y a quelques semaines par ailleurs) ou encore Paw Patrol La Pat’ Patrouille : Grand Prix dernièrement. Mais ce mois-ci sort une nouvelle expérience venue tout droit des Français de Microids et des Lyonnais d’Eden Games (Test Drive Unlimited, V-Rally 3 dans les années 2000 par exemple) avec la sortie ce 15 novembre de Schtroumpfs Kart, exclusivement sur Nintendo Switch de 1 à 4 joueurs, au prix conseillé ambitieux de 49,99€. Alors, que vaut cette épopée « au pays des Schtroumpfs, ces petits êtres bleus » ?
Conditions de test : Nous avons pu jouer à Schtroumpfs Kart sur Nintendo Switch durant un total de 5h de jeu en mode solo mais aussi en multijoueur local à 2 joueurs.
Une course schtroumpfement étonnante
Premièrement, Schtroumpfs Kart se compose de manière très simple : vous disposez de 12 circuits différents répartis en 3 Coupes de 4 courses pour le mode Grand Prix : Village, Forêt ou Gargamel. Pour vous permettre de jouer les trublions de la route, 12 Schtroumpfs bien connus des habitués de la licence belge ont passé leur permis et sont à votre disposition, chacun disposant d’un kart personnalisé mais aussi d’une compétence spéciale propre (nous y reviendrons plus tard).
Ainsi, vous retrouverez de manière exhaustive le Grand Schtroumpf, le Schtroumpf Farceur, Tempête, le Schtroumpf Bricoleur, le Schtroumpf Maladroit, le Schtroumpf Cuisinier, la Schtroumpfette, Bouton d’Or, le Schtroumpf Robot, le Cosmoschtroumpf, le Schtroumpf Costaud et enfin le Schtroumpf Paysan. Nous sommes d’ailleurs surpris de ne pas retrouver des personnages iconiques comme le Schtroumpf Coquet ou le Schtroumpf à lunettes, mais nous mettrons cela sur le compte de la parité pour avoir plusieurs personnages féminins dans le casting qui serait sinon exclusivement masculin.
Sachez que n’importe quel joueur ou joueuse peut choisir n’importe quel kart, puisque tous ont les mêmes propriétés sur le bitume, sans distinction de cylindrées comme cela pourrait être le cas dans Mario Kart 8 Deluxe et ses 3 catégories. Néanmoins, cela n’est pas dérangeant ici puisque Schtroumpfs Kart se veut beaucoup plus accessible pour les plus jeunes, en proposant pas moins de 4 options d’accessibilité.
En effet, tout d’abord le jeu vous demandera avant le lancement d’un nouveau mode de jeu de choisir entre le mode « Fun » ou le mode « Super Vitesse ». Entendez par là que le mode « Fun » consistera en une vitesse réduite pour plus de maniabilité et une maitrise davantage possible pour les plus jeunes, mais qui clairement constituera un frein pour les plus grands et les adultes, et que le mode « Super Vitesse » demeure le mode normal de ce que l’on pourrait espérer d’un jeu de karting mais incluant aussi davantage de sorties de route ou de collisions.
Dans un second temps, lors de la sélection de votre personnage, vous pourrez choisir d’activer ou non 3 options d’assistance pour faciliter votre prise en main et ainsi remettre tout le monde sur le même pied d’égalité, ou presque. Vous avez ainsi la possibilité d’activer l’accélération automatique afin d’éviter de rester appuyés sur A pour avancer, mais aussi une conduite assistée, qui vous remettra sur le droit chemin si vous approchez trop près du bord de la route et ainsi limiter les blocages, et enfin, vous pourrez également mettre en place un volant virtuel comme à l’ancienne dirons-nous, pour outrepasser les joysticks et diriger le véhicule aux seuls mouvements de vos bras.
Chacune de ces options est activable ou désactivable à tout moment de la course et pour tous les participants via le menu pause du jeu. De plus, nous vous le signalions plus haut, dans Schtroumpfs Kart, chacun des Schtroumpfs possède une capacité spéciale allant des cadeaux explosifs pour le Schtroumpf Farceur, ou alors le gyrophare du Schtroumpf Maladroit pour dépasser ses adversaires tandis que le Schtroumpf Robot activera une tornade gênant ses ennemis par exemple ou encore les gâteaux donnant le hoquet (et vous faisant sauter en continu par la même occasion) du Schtroumpf Cuisinier.
Un ajout bienvenu et qui démarque cette nouvelle production de son principal « concurrent » à la casquette rouge bien que l’on regrettera que celles-ci se déclenchent uniquement lorsque l’on est dans les dernières places du classement. Et comme ces quelques nouveautés ne suffisent pas pour révolutionner une formule déjà bien établie, le reste des contenus proposés vient plutôt contraster ceci.
Moi j’aime pas le karting
Microids l’indiquait il y a de cela quelques mois notamment lors de notre preview à la Gamescom cet été, Schtroumpfs Kart n’a pas vocation à concurrencer directement le mastodonte Mario Kart 8 Deluxe. Et, il faut l’avouer, il est assez loin de l’égaler dans son contenu ou sa réalisation globale. Et même si l’on n’aime pas comparer deux jeux n’ayant pas les mêmes ambitions ni les mêmes moyens, nous sommes obligés de les mettre en contradiction tant leur proposition est similaire.
Et en effet ici, le reste de la proposition de Schtroumpfs Kart est somme toute classique avec des objets à envoyer pour déstabiliser ses adversaires (objets bien entendus adaptés aux petits êtres bleus et pouvant être ramassés par deux), mais on notera l’impossibilité d’en envoyer vers l’avant comme le propose pourtant le jeu de Nintendo.
On retrouve aussi une course répartie sur 3 tours, des rampes, des raccourcis disséminés sur le terrain, des phases de vol via des tunnels automatiques et un système de départ tonitruant si les conditions sont remplies (entendez par là qu’il vous faudra accélérer et rester dans une zone verte à l’écran pour disposer d’un boost de vitesse au démarrage de la course).
A noter toutefois de multiples petits ajouts qui viendront compléter un gameplay sinon trop classique, avec la présence de baies Schtroumpfantes à ramasser sur le terrain de course et qui viendront vous aider à compléter un carnet d’autocollant, semblables aux trophées et succès que l’on retrouve dans d’autres jeux sur les autres supports (dans la limite de 10 par course et pouvant être perdues en cas d’attaque d’un adversaire).
Au total, 110 autocollants mettant en scène des personnages de la licence sont à collectionner avec plusieurs objectifs comme ramasser ces fameuses baies par milliers, mais aussi disputer 5 courses en utilisant tel Schtroumpf, ou encore finir premier dans la Coupe Forêt etc., le tout en mode « Fun » et en mode « Super Vitesse ». Rien d’original donc si ce n’est quelques succès rigolos comme le fait d’obtenir le plus de collisions dans une partie, ou celui qui aura utilisé le plus d’objets etc., rallongeant ainsi la durée de vie du titre si on les veut tous.
D’autres modes de jeu viennent compléter le contenu de ce Schtroumpfs Kart, à l’instar d’un mode Miroir vous promettant de vivre les mêmes courses qu’à l’accoutumée mais en partant dans le sens inverse, troublant vos repères et réflexes. A noter que ce mode se débloque automatiquement dès que vous finissez premier d’une Coupe en mode Grand Prix et qu’il ne nous a pas emballés tant que cela durant nos sessions.
Si vous ne souhaitez pas vous embêter avec un mode en particulier, sachez que le jeu dispose d’un mode « Course libre » où vous pourrez paramétrer le nombre de courses à disputer, la difficulté de l’IA (avec de trop grandes variations du comportement des adversaires dans les retentissements une fois en jeu), les types d’objets disponibles etc., toujours seul ou à plusieurs jusqu’à 4 en écran splitté qui fonctionne très bien par ailleurs et c’est même là que le jeu montre tout son potentiel.
Enfin, il faut signaler un mode « Défi chronométré » qui vous demandera de faire le meilleur temps pour battre le Schtroumpf titulaire du circuit (12 circuits pour 12 Schtroumpfs différents on vous le rappelle), tandis que ceci vous permettra de vous mesurer à des fantômes du personnage à battre, ou encore au monde entier et ainsi tenter le meilleur score. Nous n’avons pas pu voir ces classements mondiaux, le jeu n’étant pas encore disponible au grand public au moment du test.
Parlons maintenant d’un sujet qui fâche, la technique. Clairement, il s’agit ici du strict minimum qui a été effectué sur ce titre. Le jeu n’est pas moche mais ne bénéficie pas d’éclairages aussi réussis que son homologue en salopette bleue, tandis que les circuits traversés sont plutôt vides et ne présentent pas énormément d’éléments surprenants (on pense notamment aux vaches ou encore aux fleurs rouges ou au chien avec son boulet dans Mario Kart), ces éléments qui rendent le terrain vivant là où dans Schtroumpfs Kart, tout parait un peu terne et vide, y compris les musiques dont la balance n’est pas toujours optimale.
Pas de problème particulier à signaler niveau fluidité et bugs coutumiers, si ce ne sont les circuits de la Coupe Gargamel, se déroulant aux abords et dans la demeure du scélérat, que nous avons trouvés clairement en dessous au niveau finitions, avec un manque de lisibilité de certains circuits et plusieurs bugs à signaler.
Nous avons également connu un bug récurrent qui apparaissait lorsque notre personnage bénéficiait d’un boost lors du passage sur une rampe d’envol provoquant une envolée plus impressionnante mais qui aurait pu nous ramener sur le terrain sans encombre, sans que le jeu n’intervienne pour nous remettre les pieds sur terre et provoquer par la suite une chute entre la rampe et la suite du circuit, provoquant à nouveau une remise à zéro de notre kart. Un bug étrange mais que nous avons rencontré à plusieurs reprises pendant nos sessions. Nous avons aussi eu droit à une obligation de reconnecter les manettes à chaque passage au menu principal…
A noter pour finir, que Schtroumpfs Kart ne dispose pas de dialogues ou phrases prononcées par nos personnages qui se contenteront de bruits et onomatopées lorsqu’ils sont contents ou qu’ils ont piégé un adversaire, tandis que les menus très (trop) simplistes, ne permettent pas énormément d’options de paramètres.
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