S’il est pour l’instant difficile de prévoir une future participation sur le ring de l’EVO (événement majeur pour les jeux de combat), Sclash compte bien se frayer un chemin dans le cœur des joueurs, joueuses via son concept simple mais efficace : un coup égal un mort. C’est en effet l’approche privilégiée par les développeurs de Bevel Bakery. Le jeu est pensé pour des sessions courtes entre amis, que ce soit en local depuis son canapé ou via le online.
Le game design est ainsi orienté autour des samouraïs qui, généralement, participaient à des combats au sabre relativement expéditifs. C’est du moins l’image que l’on s’en fait. Philosophie également empruntée par la licence Samurai Shodown, même si pour cette dernière les barres de vie sont bien présentes et capables d’encaisser plusieurs coups et combos. Ce qui n’est pas le cas de Sclash, préférant aller au bout de la vision, de quoi se démarquer de la concurrence.
Condition de test : Nous avons joué pendant un peu plus de 4 heures sur la version PC. Cela nous a laissé le temps de terminer le mode histoire, essayer les autres modes de jeu et faire le tour du roster comme des arènes.
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ToggleD’une pierre deux coups
Jeu de combat nous faisant incarner des samouraïs, Sclash sort du lot via sa proposition radicale et peu commune dans un genre où nous avons l’habitude des combos. Au-delà de l’hommage historique, ce parti pris amène automatiquement une tension lors des joutes. Prenant le contrepied total de ce qui se fait, lorgnant généralement vers toujours plus de dynamisme, d’agressivité et de richesse de gameplay, le soft préconise ici l’efficience et la patience.
Patience oui, mais aussi sens du timing, sans quoi la défaite est assurée. Et parfois plus vite qu’on ne le pense. A l’instar de certains ralentis dans des films de samouraïs, nous ne sommes pas toujours certains d’avoir pris ou reçu le coup mortel. Pour profiter pleinement du jeu et son concept, les équipes de Bevel Bakery ont fait le choix d’une absence de profondeur et d’un nombre de coups limité. Quatre touches suffisent pour prendre le jeu en main, aucune manipulation nécessitant une quelconque exécution ni d’enchaînement.
Nous sommes dans une économie de mouvement. Nous disposons quand même de coups en fonction d’une direction, ainsi qu’une attaque chargée pouvant briser la garde adverse. L’importance du placement vous incitera souvent à vous mettre à bonne distance de l’adversaire, d’autant qu’il y a un dash, vers l’avant ou l’arrière, ainsi qu’une parade. Attention aux excès cependant, chaque action vous coûtera de l’énergie. La jauge épuisée, vous serez sans défense face à l’attaque adverse.
Les combattants possèdent le même nombre de barres d’énergie qu’il faut veiller à utiliser avec précaution. De surcroît, il faut garder un œil sur celles de l’ennemi pour profiter d’une ouverture. Il suffira de rester inactif ou de s’éloigner de son opposant pour se recharger. Malgré la brièveté des affrontements, quoique par prudence cela peut prendre un peu de temps, on apprécie la liberté de choisir le nombre de rounds à gagner pour remporter le duel, ou encore l’immédiateté d’un rematch.
Le sabre du mal
Aussi simple qu’efficace, le gameplay de Sclash offre de bonnes sensations, notamment via quelques petits feedbacks visuels et sonores sympathiques. On ressent aussi la tension du combat, sachant qu’il suffit d’une erreur pour perdre. On retrouve bel et bien l’essence d’un duel de samouraïs, et vous aurez le loisir de modifier certains éléments d’un personnage grâce à pléthore de cosmétiques déblocables en jouant.
En revanche, avec seulement cinq combattants de disponibles, on fait trop vite le tour. On retrouve quelques techniques et patterns propres à chacun, mais c’est relativement limité. Quand bien même les développeurs précisent que le jeu est conseillé sur de courtes sessions, le manque de personnages peut impacter l’envie d’y retourner. Du moins c’est notre ressenti. D’autant plus qu’en terme de chara design nous sommes convaincus, ajoutant à la frustration de ne pas avoir davantage de protagonistes.
Difficile également de ne pas voir les limites d’un gameplay volontairement pauvre. L’apprentissage n’existe pas vraiment dans Sclash, ce qui est autant une bonne chose qu’une mauvaise. C’est là que tout l’enrobage esthétique du titre est précieux, puisqu’il réhausse l’intérêt qu’on lui porte. La touche graphique rappelant des peintures japonaises ainsi que les décors habillant les arènes ne laissent pas indifférents.
C’est notamment via le mode histoire que l’on profite au mieux des jolis environnements concoctés. Un mode à l’image du game design général, entre simplicité et efficacité. Si l’on se contente de marcher et de combattre sans réelle recherche de situations, cela fait office de tuto et nous profitons d’un contexte narratif piochant dans la mythologie japonaise, avec des personnages reprenant les noms des célèbres figures divines que sont Amaterasu et Susanoo, entre autre. Le tout, porté par des doublages de qualités ainsi qu’un récit centré autour des personnages.
Les cinq samouraïs
Notons le soutien d’une OST de très bonne facture nous plongeant dans l’ambiance féodale prisée, et ça fonctionne très bien. Sclash parvient à insuffler un peu de personnalité dans son roster par ce mode de jeu, ce qui n’est pas pour nous déplaire, en plus de rester cohérent sur le fond et la forme. C’est également agréable de pouvoir combattre dans des arènes diversifiées et possédant une version jour et nuit. Petite particularité, nous pouvons choisir nos niveaux préférés pour influer sur la sélection aléatoire.
Le soft possède clairement plus de bonnes idées que de ratés. Cependant, il y a des ratés un peu gênants, bien que pouvant être arrangés dans l’avenir. Nous avons mentionné la pauvreté du roster, mais ce n’est pas foncièrement mieux avec les modes solo. S’ils sont là, dans les faits ils ne sont pas très intéressants, la faute à un mode histoire qu’il faut de nouveau traverser, avec le rythme lent que ça implique.
Un chipotage pour certains sans doute, mais nous avons trouvé cela un peu redondant, ne servant qu’à passer le temps en débloquant des cométiques. Malgré des modificateurs que l’on peut ajuster afin de personnaliser sa partie : absence d’attaque chargée, de dash, etc. De quoi souligner, à nouveau, l’absence de samouraïs jouables, car leur nombre réduit ampute le soft de pas mal de variations dans ses modes.
C’est souvent désagréable de revivre les mêmes affrontements et croiser les mêmes visages. Pour finir, sachez que Sclash possède un mode en ligne pour affronter des gens du monde entier, de quoi garantir un peu de temps de jeu supplémentaire. Malheureusement, lors de notre test nous ne pouvions pas en profiter, les développeurs préférant, à juste titre, peaufiner encore un peu celui-ci.
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