Débutée en 2009 sur Nintendo DS, avec un épisode intéressant mais regorgeant de problèmes de maniabilité, la série Scribblenauts a depuis beaucoup évolué, et c’est pour le mieux. D’un jeu de réflexion assez basique, mais au concept diablement accrocheur, la licence finit par véritablement flirter avec l’aventure sur 3DS et sur Wii U. Cette année, elle nous revient une fois encore, mais dans un registre complètement différent. Scribblenauts Showdown est en effet un party game, à la croisée des chemins entre le concept d’origine et un Mario Party. Et il faut bien reconnaître que, sur le papier, ça en jette pas mal.
Un concept amusant
Bien évidemment, qui dit Scribblenauts dit écriture. Parce que le concept d’origine de la série repose exclusivement sur la création d’objets et d’adjectifs via le vocabulaire du joueur. Dans les épisodes précédents, il fallait en effet écrire pour faire apparaître divers éléments, dans le but de résoudre certaines énigmes, parfois assez tordues. Ici, ce concept est poussé à son paroxysme, avec pas moins de 35 000 mots pouvant être utilisés, et autant d’objets (et d’humeurs) à découvrir. Il est vrai qu’en lisant cela, on a tendance à penser que les possibilités sont énormes, et que l’on aura vite fait de se la jouer à la Minecraft dans Showdown. Mais ce serait trop vite oublier que l’on se trouve dans un Party Game tout ce que l’on fait de plus classique.
Scribblenauts Showdown est en effet un concentré de mini-jeux, destinés à être réalisés à plusieurs, et se regroupant dans deux catégories distinctes : rapidité et créativité. Dans la première, il s’agira de secouer son Joy-Con le plus vite possible, dans le sens indiqué, pour gagner. Rien de bien passionnant, puisque seul le contexte change, et on parvient parfois à décrocher la victoire sans trop comprendre pourquoi, tandis qu’il arrive aussi que la manette ne réagisse pas forcément très bien. De quoi pester, par moment, contre une technologie qu’on nous annonçait révolutionnaire, et qui ne semble parfois guère mieux qu’une vulgaire Wiimote. Quant à l’autre catégorie, il s’agira de jeux un poil plus ludiques, dans lesquels on commence par créer un objet.
De quoi pester, par moment, contre une technologie qu’on nous annonçait révolutionnaire, et qui ne semble parfois guère mieux qu’une vulgaire Wiimote.
Chaque mini-jeu créatif débute en effet sur une roulette, déterminant quel sera le type d’objet à créer, ou bien la première lettre qu’il faudra utiliser. Dans les deux cas, vous pourrez ensuite constituer vos mots via un système bien plus intuitif que sur Nintendo DS, qui a par ailleurs la bonne idée d’indiquer les différentes variantes du vocabulaire touchant aux caractères que l’on vient de rentrer. De quoi gagner du temps… et même découvrir toutes sortes de bizarreries qu’on n’aurait pas un seul instant imaginé trouver dans un jeu aussi mignon. Pour le coup, le plaisir de la découverte est là, et il faut bien avouer qu’à plusieurs les choix de mots peuvent se révéler particulièrement hilarants. Même si rien de vulgaire n’est évidemment présent.
Du party game classique
Qui dit party game à la Mario Party, dit bien évidemment plateau de jeu. Scribblenauts Showdown n’en dispose que d’un seul, et il n’est pas particulièrement beau, collant parfaitement à l’ambiance visuelle (et musicale) générale du soft (et plus généralement de la licence) qui se veut coloré et très minimaliste. Mais c’est dans la façon dont vont s’enchaîner les mini-jeux, et la progression sur le plateau, qu’il se démarque quelque peu de ses concurrents. En effet, il ne s’agira pas uniquement de pur hasard, comme lorsque l’on jette un vulgaire dé dans la série de Nintendo, puisqu’il faudra se constituer un deck de cartes aux effets divers, que l’on reçoit toutefois de façon aléatoire, certes. De quoi changer quelque peu la recette habituelle, sans pour autant révolutionner le genre.
Il ne s’agira pas uniquement de pur hasard, puisque pour progresser sur le plateau il faudra se constituer un deck de cartes aux effets divers, que l’on reçoit toutefois de façon aléatoire, certes.
L’intérêt, c’est que lorsque l’on utilise une carte à effet nécessitant l’utilisation d’un mini-jeu pour être résolue, c’est le gagnant de l’épreuve qui reçoit l’effet bénéfique, ou le perdant l’effet néfaste. Ainsi, dans le cas où vous utilisez une carte faisant avancer de quatre cases et nécessitant la résolution d’un mini-jeu, il vous faudra vaincre vos adversaires pour en bénéficier. De quoi apporter un brin de stratégie à une recette qui, en dehors de ça, se révèle particulièrement plate et monotone, pour ne pas dire redondante. Par ailleurs, il faut reconnaître que cela fonctionne très bien en multijoueur (la base du jeu en somme), où chaque retournement de situation est l’occasion de rire un bon coup, parfois au détriment d’un joueur trop confiant.
S’il n’embarque pas énormément d’épreuves destinées au multijoueur (jusqu’à 4), Scribblenauts Showdown a tout de même un peu de contenu à revendre. Réussir un mini-jeu, ou même gagner une partie, confère un certain nombre d’étoiles (appelées ici Starites), qui permettront ensuite d’acheter de quoi personnaliser son personnage, ou de débloquer des niveaux et des objets dans le mode bac à sable. Ce dernier est en quelque sorte la continuité de ce que proposait la série jusqu’ici, avec de petites zones dans lesquelles il faudra contenter des personnages, ou réaliser quelques actions, afin d’obtenir là encore des étoiles. Rien de bien surprenant, mais d’un côté il est plutôt amusant d’errer quelques minutes sur chacune des cartes, à faire apparaître divers objets.
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