Installée depuis plusieurs années maintenant, la licence Senran Kagura a connu moult itérations. D’abord réputée comme étant un jeu d’action en sidescrolling, la série de Kenichiro Takaki nous a ensuite proposé bon nombre de nouveaux épisodes et autres spin-off. Cette fois, Marvelous s’attelle au flipper avec Senran Kagura Peach Ball.
Pour réaliser ce test, nous avons déshabillé de nombreuses fois nos shinobis, avons bouclé l’intégralité des modes principaux et joué dans les différentes configurations (nomade et en docké).
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ToggleLes shinobis roulent leur bille
Déjà sorti au Japon en décembre 2018, Senran Kagura Peach Ball a franchi nos contrées européennes le 9 juillet 2019 sur Switch. Uniquement disponible en version numérique on notera que le titre est aussi prévu sur Steam courant 2019. La bonne nouvelle, c’est que la série continue de faire les yeux doux au public occidental puisqu’en plus d’une sortie pas si éloignée que ça avec l’archipel nippon, on a droit à une traduction complète dans la langue de Molière. Idéal pour comprendre le simili-scénario et parcourir les menus sans trop de complication.
L’approche de ce Peach Ball ne s’est pas faite sans crainte. Malgré un très chouette jeu de tir Senran Kagura Peach Beach Splash sorti en 2017 et un moyennement réussi remake Senran Kagura Burst:Re Newal paru en janvier, les spin-off ne semblent pas toujours réussir à Marvelous. Après un Senran Kagura Reflexions plus que moyen, voilà que la franchise s’adonne aux jeux de flipper. Pari réussi ? Fallait-il effectivement flipper avant de passer à l’achat ? Malheureusement, tout n’est pas si charmant dans le jeu.
Pourtant, le topo de base a de quoi séduire : un jeu de flipper avec nos célèbres shinobis. Quel plaisir de retrouver les petites bouilles de nos héroïnes préférées comme Asuka, Yumi, Ryona ou encore Haruka. Il faut dire que la série n’a plus à prouver son succès. Avec une dizaine de titres sortis sur différentes plateformes et des centaines de milliers de copies distribuées, la saga a trouvé son public. Après la musique avec Bon Appétit!, le jeu de cartes sur mobile, le jeu de tir ou encore le beat them all, au tour du flipper.
Un bon jeu de flipper sur Switch
Partir sur un jeu de flipper est tout de même assez osé de la part de Marvelous. Développé par Honey Parade Games, Senran Kagura Peach Ball s’engouffre dans un genre terriblement classique et pourtant, relativement exigeant. Parmi les bonnes surprises, on a notamment eu droit à Yoku’s Island Express qui a tenté de renouveler le genre avec un savant mélange entre le jeu de flipper et le metroidvania.
Dans les grandes lignes, Senran Kagura Peach Ball est un jeu de flipper classique. Mais la série étant réputée pour son côté sexy, quoi de mieux que de placer l’une de nos shinobis en plein milieu de la table de jeu en petite tenue ? Le but est de faire le plus gros score bien sûr, mais l’objectif principal reste avant tout de déshabiller complètement les jeunes filles et de leur ôter leur petite tenue qui symbolise différents animaux (chien, tanuki, minette…). Comme tout bon Senran Kagura qui se respecte en somme.
On devra donc jouer avec nos billes, parcourir les différents secteurs de la table et taper notre shinobi. A un certain pallier de points, on débloquera ainsi des minis épreuves appelées Défis Coquins. Ici, on rentre dans le chapiteau avec notre shinobi et il est question d’un défi où il faudra réaliser un maximum de points avec des mini-jeux, comme taper dans des canards en plastique, un ballon de baudruche ou un marchand de glace. A la fin, on a le droit à une petite animation sexy en fonction des objets qui étaient à disposition.
Le Super Défi Coquin !
Tout cela nous mènera à l’épreuve ultime, le Super Défi Coquin. Après plusieurs défis coquins standards, on atteint donc l’ultime défi (le troisième) où cette fois, on passe au niveau supérieur : il n’est plus question de taper dans des objets mais directement dans l’une des parties intimes de la jeune fille, sa poitrine ou ses fesses. Une fois réussi, on terminera sur la seconde phase où il faudra tapoter en rythme la partie du corps en question avant de terminer sur une animation où la shinobi termine à poil.
Plutôt amusants au début, ces défis coquins restent ultra répétitifs. Puisque hormis l’animation et les objets à taper, il faut toujours faire la même chose. De plus, même si cela s’inscrit dans l’ADN de la série, il faut bien avouer que l’ultime phase où il est carrément question de jouer avec les seins et les fesses de nos héroïnes frôle l’abus.
C’est un peu too much. Même pour un Senran Kagura. On passe du sexy au vulgaire sans passer par le provocant et l’on ne retrouve pas forcément la satisfaction que l’on a habituellement. Autant, on apprécie la fille étonnée de recevoir de la glace sur la poitrine, autant, cette partie est beaucoup moins grisante.
Beaucoup plus contrasté sur les autres points
Malgré ce petit écart, Senran Kagura Peach Ball est un bon jeu de flipper. Sur le terrain en tout cas. Les mécaniques fonctionnent bien. Les objectifs qui apparaissent sur la droite s’enchaînent et donnent un sentiment de réussite à chaque palier où il est question de réaliser telle ou telle action dans une partie. Puis au fil des parties, le titre devient rapidement lassant et, passée l’agréable sensation des premières minutes de jeu, il peine à montrer d’autres qualités.
Avant une partie, on aura le choix entre deux types de balles : légères ou lourdes. On peut penser que cela change quelque chose au gameplay mais non. A vrai dire, difficile de remarquer une quelconque différence entre la physique des deux. Un léger changement dans la force de frappe ? Peut-être. Mais très peu. Cela n’affecte pas non plus les vibrations des Joy-Con. C’est dommage, parce que même ces dernières ne sont pas suffisamment mises en avant. Pourtant, quand ça correspond aux bonnes phases de gameplay, ça fait des merveilles.
A force d’enchaîner les parties, le soft devient rapidement insipide. Ce n’est d’ailleurs pas le mode histoire qui va rattraper le coup. Celui-ci nous permettra de choisir parmi cinq scénarios qui retracent chacun l’histoire d’une shinobi. Cependant, tout est un prétexte à venir sauver les filles en les mettant à poil : celles-ci ont été transformées en animaux et il faudra les aider à retrouver une forme humaine. Mais si vous suivez un peu le lore de Senran Kagura, vous remarquerez que cela ne le fait pas avancer et peine difficilement à s’inscrire dans l’univers. On enchaîne les dialogues et les différentes scénettes sans grande conviction. Débloquer de nouvelles tenues est-ce une motivation suffisante ? Pas forcément.
Pire encore, le titre n’offre pas de challenge. Une fois les contrôles en main, le défi est quasiment inexistant. On s’amuse évidemment à faire monter le score, mais sans aucune satisfaction derrière vu la facilité du titre. Surtout qu’une fois que l’on connaît le tableau, on sait ce qu’il faut faire pour gonfler le score. Certes, on a deux tables de jeux colorées et attractives (une typée parc d’attractions, l’autre inspirée du Japon) mais on a vite fait le tour. Et c’est le gros sentiment de frustration de ce Senran Kagura Peach Ball : une fois qu’on l’a apprivoisé au bout d’une quinzaine de minutes, il ne nous surprend plus et l’on s’ennuie.
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