La série Senran Kagura s’occidentalise de plus en plus et les épisodes qui débarque dans nos contrées deviennent de plus en plus nombreux. La sulfureuse franchise signée Kenichiro Takaki, nous propose un nouvel opus, quelque peu différent de ses prédécesseurs : Senran Kagura Peach Beach Splash, un TPS qui se la joue un peu à la Splatoon.
Avant de commencer, je tiens à préciser sur les personnes qui ne connaissent pas la série, que la licence Senran Kagura n’en reste pas moins particulièrement coquine. Je vous mets donc en garde sur les connotations sexuelles qui pourront être présentes au fil des lignes et des images directement capturées du jeu souvent sexy.
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TogglePrenons Splatoon et remplaçons les calamars par des filles en bikini
La série Senran Kagura n’est pas à son premier essai. Depuis plusieurs années maintenant, son concept nous propose de découvrir la vie de jeunes femmes shinobis qui doivent accomplir diverses missions. Connu tout d’abord pour être un sympathique beat them all, cet épisode Senran Kagura Peach Beach Splash sort un peu des sentiers battus et se lance sur le terrain des jeux de tir, et plus précisément, un TPS.
Localisé dans nos contrées sur PlayStation 4, il est bon de noter tout de suite qu’il s’agit ici du premier épisode entièrement traduit dans la langue de Molière. En perdant sa version portable (pas de mouture PlayStation Vita ici), Senran Kagura Peach Beach Splash essaye d’approcher encore un peu plus le public français avec une traduction entièrement effectuée. C’est un bon point, et il est important de le souligner puisque rares sont les productions nippones à venir dans notre pays en faisant l’effort de sortir des lignes anglaises. S’il y a encore quelques coquilles avec quelques phrases parfois maladroitement tournées, le travail de localisation est respectable et assez honorable pour être mis en avant.
Le topo de ce nouvel opus est assez simple : il fait chaud, très chaud, surtout lorsque les diverses écoles de ninjas arrivent sur une île. Du coup, quoi de mieux que d’organiser un tournoi ouvert à nos différentes héroïnes qui devront s’affronter à coups de pistolet à eau. Oui, quoi de mieux pour se rafraîchir, que de se pavaner en bikini sur les plages de sable chaud et de tirer de grandes giclées d’eau. A travers plusieurs petites histoires, on retrouvera alors nos ninjas issues des différentes écoles qui devront s’affronter à travers plusieurs épreuves et où évidemment, votre équipe devra l’emporter.
Senran Kagura Peach Beach Splash, des filles, de l’eau, des bikinis, le titre de fin d’été quoi !
On ne va pas se le cacher, l’histoire est un sacré prétexte à balancer de l’eau sur tout ce qui bouge. Les différentes scénettes sont bien clichées à souhait avec notamment les deux animateurs du tournoi bien délurés comme on aime. C’est assez dommage en soi puisque la première cinématique est très sympathique tout comme l’opening assez rythmé. Il y a sans doute matière à faire avec l’univers Senran Kagura mais cela ne semble pas être au programme de ses créateurs, tout du moins, pas pour cet opus. Le soft s’axe davantage sur quelques dialogues entre filles où elles se disent des choses toutes bêtes, se bagarrent comme des jeunes adolescentes ou parlent de leur gros lolos. Bref, des courtes scènes qui peuvent d’ailleurs être passées facilement en martelant la touche correspondante.
Malgré tout, et si l’on prend le temps de lire les différentes lignes de dialogue, on remarque quelques pistes intéressantes. On découvre alors que certaines filles risquent de partir ou sont appelées autre part et des liens se tissent parmi nos protagonistes. Si aucun revirement intéressant ne se fera, cela laisse l’intrigue ouverte à plusieurs chemins possibles. La série pourrait donc pourquoi pas, se baser sur ces différents éléments scénaristiques pour développer les prochains épisodes de la série. Du coup, on ne se mouillera pas trop à dire que l’histoire est ici bien plate mais que l’on se prépare surtout à un retour cinglant de la franchise sur ce plan-là pour l’avenir.
D’un autre côté, cette simplicité de scénario met en avant un point important de la série : le fan-service. Et du fan-service, vous en aurez à toutes les sauces. Que ce soit dans les tenues de nos personnages, leurs formes rebondies, leurs mimiques innocentes et tendancieuses, les animations lorsqu’elles se font battre et j’en passe. Lorsque votre héroïne voit ses points de vie passer à zéro par exemple, on a le droit à une petite animation où elle se retrouve à quatre pattes ou dans d’autres positions suggestives comme si elle se sentait faible et démunie. Bref, vous l’aurez compris, l’esprit de la série est bien là et Senran Kagura Peach Beach Splash fait du mieux possible pour combler les fans en dosant comme il se doit cet aspect-là. Coquin au possible sans pour autant tomber dans la perversité absolue.
Une histoire à mouiller sa culotte
Senran Kagura Peach Beach Splash est donc un jeu de tir en vue à la troisième personne. On pourra y incarner différentes héroïnes issues de la série et manier plusieurs armes. En partant dans le premier mode de jeu destiné au Solo, on pourra effectuer quatre parcours différentes, un pour chaque école. On enchaînera alors dix épreuves spécifiques à chaque branche qui nous permettront de relater l’histoire des différentes ninjas. Une fois sur le terrain, le fun est assez immédiat. On accroche rapidement à cet univers décalé, surtout après le premier discours des animateurs assez drôle, et on prend un véritable plaisir à jouer.
Les mécaniques sur le terrain sont assez simples. On disposera alors d’un fusil que l’on pourra précédemment choisir parmi l’arsenal (fusil d’assaut, double pistolet, fusil à pompe, fusil de précision…) et il suffira de tirer sur les assaillants. Deux systèmes de visée sont à disposition avec un ciblage manuel et un autre semi-automatique. Enfin, il est bon de noter que le rechargement est un peu différent des autres jeux de tir que vous pouvez connaître puisqu’il ne suffira pas simplement de presser la touche carré de votre manette pour entamer l’action mais il faudra maintenir la touche. Bah oui, un pistolet à eau, ça se recharge en pompant.
Très clairement, la partie jeu de tir est assez simple en soi. Il n’y a aucune originalité pour le coup, si ce n’est peut-être un dash à effectuer avec la touche Rond, et il ne faudra pas trop espérer de ce côté-là. Les sensations de tir sont quasiment inexistantes sur certaines armes et peuvent être oubliées, les impacts, ne procurent pas vraiment de plaisir. S’il est assez accessible, le jeu n’en reste pas moins plutôt frustrant sur les échanges de coups de feu que l’on peut avoir avec ses opposants. Rajoutons à cela que les arènes sont souvent mal conçues : il n’est pas rare de devoir marcher un moment avant de retrouver un joueur et l’architecture des différentes arènes est assez inégale.
Qu’à cela ne tienne, ce Peach Beach Splash propose une originalité assez bien conçue : un système de cartes. En fait, lors des parties, il sera possible d’utiliser trois cartes, assignées aux touches directionnelles Gauche, Haut et Droite, et cela vous permettra d’avoir un bonus parfois non négligeable. On compte notamment sur la présence de trois compagnons de route qui peuvent tirer un temps à vos côtés et six cartes action. Parmi ces dernières, on retrouve par exemple la possibilité de se soigner, d’avoir un bouclier de quelques secondes, une attaque de zone, etc… Vous aurez alors un roulement de trois cartes qui arrivent en jeu et il sera vraiment important de les utiliser à bon escient.
Du coup, ces éléments à collectionner s’obtiennent entre deux parties en ouvrant des paquets de cartes et bien évidemment, tout cela est aléatoire. On commencera alors avec des cartes de bas niveau (à une étoile) puis l’on aura parfois la chance d’obtenir une carte plus rare lorsque l’on aura terminer un tournoi ou un autre mode de jeu. La difficulté joue également sur la rareté des boosters à ouvrir puisque selon votre choix (entre facile, moyen et difficile), les récompenses sont plus ou moins sympathiques. A cela s’ajoute aussi le gain d’argent, à monnayer dans la boutique du jeu.
Un bon défouloir qui peut avoir du mal à vous tenir en haleine
A travers cette boutique, on pourra alors acheter pas mal d’éléments à côté. Si l’on peut compter sur quelques boosters, ce store est principalement destiné à se procurer des éléments cosmétiques (tenues, accessoires) mais également une bonne dose de vidéos, scénettes supplémentaires et autres gadgets que les fans apprécieront. Il y a de quoi collecter et le fait de recevoir des récompenses à chaque match, peu importe le mode de jeu, est plutôt motivant en soi.
Mais ce n’est pas tout puisqu’il est possible d’augmenter le niveau de chaque élément de son deck. Celui-ci se compose alors de votre héroïne, de l’arme, des trois compagnons et des compositions supplémentaires. On pourra bien sûr sauvegarder son deck favori et du coup, choisir le plus adéquat selon votre style de jeu. Chacun des éléments peut augmenter de niveau : votre héroïne gagnera en points de vie à chaque pallier tandis qu’une arme augmentera par exemple sa puissance de feu. Ce côté évolutif donne à la progression un aspect particulièrement grisant. Et ce n’est pas plus mal puisque entre le scénario en demi- teinte et l’aspect rébarbatif des matchs, on a au moins un véritable prétexte à enchaîner les affrontements.
Pour sûr, plus votre élément sera rare, plus il faudra de prérequis pour qu’il passe de niveau. Il est donc conseiller d’économiser pour les cartes les plus importantes et bien choisir ses préférées pour ne pas se retrouver dépourvue de bonus. Au passage, sachez que les points à donner aux éléments du deck pour les faire progresser, s’obtiennent lorsque vous gagnez une carte en doublon. Forcément, il faudra ouvrir le plus de paquets possible pour progresser. Enfin, pour clôturer la partie deck, sachez que chaque personnage de votre équipe peut être personnalisé par vous-même. Vous pouvez donc vous rendre sur la fiche de telle ou telle héroïne et lui choisir son arme, ses bonus et il sera possible par la même occasion, d’augmenter son niveau. Forcément, si vous augmentez le niveau du fusil de précision sur un personnage, celui-ci augmentera sur toutes les éventualités de deck, pas besoin de recommencer avec un autre protagoniste donc.
Bon allez, une dernière dose de culotte en vue
Le soft proposera plusieurs modes de jeu mais également du multijoueur. Pour la première feature, on peut compter sur le fameux tournoi que l’on a précédemment cité mais également un mode défi à travers lequel on aura sensiblement la même chose, à la différence près qu’il est plus court. On aura alors plusieurs scénarios où l’on aura des groupes de différentes tailles mais dans le fond, le principe reste le même. Enfin, on pourra faire un championnat où il y a plusieurs coupes à remporter (de plus en plus difficile, cela va de soi). Cette fois-ci, on laisse de côté les quelques dialogues d’entre deux matchs et l’on se focalise sur des parties en cinq contre cinq.
Pour ce qui est du multijoueur, celui-ci se divise en trois catégories. Un mode classique, où l’on enchaînera les affrontements à travers divers modes de jeu, comme du match à mort par équipe. Un mode compétitif, où cette fois-ci le but sera bien sûr de faire le meilleur score pour augmenter votre rang. Et enfin, un mode survie, où cette fois-ci, votre équipe de plusieurs joueurs devra faire face à de nombreuses vagues ennemies. Assez classique en soi et cela fonctionne bien, tout du moins pour une bonne partie de plaisir. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, le multijoueur n’a rien de véritablement compétitif. Non pas qu’il y a un certain déséquilibre, c’est juste que le jeu n’est pas calibré pour cette fonctionnalité. Sachez au passage que l’on a eu aucun problème de serveur et si le matchmaking n’est pas instantané, nous avons trouvé des joueurs assez aisément.
Enfin, si l’on fera fi du mode entraînement tout ce qu’il y a de plus basique, il y a bien évidemment les à côtés. On pourra par exemple retrouver notre équipe féminine dans les douches pour les asperger à coups de canard en plastique ou les habiller de différentes tenues. Pas mal de choses à faire, il faut l’avouer, mais qui s’adresse principalement aux plus fans d’entre vous et qui se fait rapidement oublié.
Enfin, et il est vrai que nous n’avons pas abordé cet aspect-là, mais Senran Kagura Peach Beach Splash reste assez limite sur son aspect graphique. Plutôt daté, il relève le niveau grâce à ses couleurs vives et la modélisation des filles. Bah oui, on ne va pas se mentir, Marvelous sait très bien s’y prendre avec les filles et elles sont vraiment belles. Le chara-design est réussi tout comme les animations… M’enfin, vous voyez ce que je veux dire en parlant des animations. C’est assez dommage puisque cela tranche avec les textures plus que moyennes et les décors visuellement vraiment datés. Le sound-design n’est pas en reste puisque passé les premières minutes à trouver les musiques sympathiques, elles deviennent inlassablement redondantes après la première heure de jeu. Si l’on retrouve quelques sons agréables, la majeure partie est assez saoulant à la longue. Et les bruitages, notamment des filles, sont eux aussi assez lourdingues.
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