Le premier jeu officiellement dévoilé pour la next-gen de Microsoft. Voilà comment a longtemps été défini Senua’s Saga: Hellblade II depuis sa révélation au grand public à la surprise générale lors des Game Awards 2019 en même temps que la console de nouvelle génération de Xbox, la Xbox Series X. La suite de Hellblade: Senua’s Sacrifice aura, en 4 ans, cristallisé les attentes des joueurs et joueuses de la marque au X blanc sur fond vert, convaincus qu’ils tenaient là la vitrine technologique prouvant les capacités d’une console qualifiée de « plus puissante de tous les temps ».
Les années passées et les déceptions accumulées pour la marque portée jusqu’alors par Phil Spencer avec la sortie ratée de Redfall et les passages à vide en termes d’exclusivités, les doutes et les craintes n’ont fait que se renforcer à mesure qu’aucune nouvelle n’émanait officiellement du studio anglais Ninja Theory hormis quelques journaux de développeurs pendant près de 3 ans.
Dès lors que la communication s’est enclenchée fin 2023, dévoilant en début d’année une date de sortie pour le 21 mai 2024 uniquement sur PC, Xbox Series X/S et Xbox Game Pass, le studio a pu nous faire voir l’étendue de ses talents à travers diverses séquences bien choisies où la narration et l’excellence visuelle mélangeaient leurs vertus à l’approche d’un titre qui s’annonçait comme LE gros jeu de l’année pour Xbox, tentant ainsi de rattraper maladresses sur maladresses et licenciements après licenciements.
Pourtant considéré comme de niche par bon nombre de médias, chacun pensait que Microsoft allait pousser la sortie de son seul jeu maison du semestre à grands renforts de communication partout dans le monde, sur écrans géants, journaux et internet. Mais il faut croire que même la société dirigée par Satya Nadella le considère comme ce suscité « jeu de niche », allant même jusqu’à provoquer l’émoi général de la presse en proposant la sortie des tests au niveau mondial à l’heure exacte de la sortie du jeu. Peur de spoilers narratifs incommensurables ou alors cela cache-t-il autre chose concernant les qualités intrinsèques du jeu ?
Conditions de test : Nous avons terminé une première fois l’aventure de Senua’s Saga: Hellblade II en difficulté dynamique sur Xbox Series X, puis nous avons rejoué certains chapitres clés pour récupérer les derniers totems de savoirs et visages cachés, pour une durée totale de jeu avoisinant les 9h. Bien que nous efforcerons de ne pas divulguer d’informations narratives capitales, nous aborderons certaines séquences du jeu et des rappels du premier opus seront présents dans la suite de cet article. Rassurez-vous, aucun spoiler narratif important ne sera divulgué dans ce test.
Sommaire
ToggleBienvenue en Enfer, encore !
A la fin de Hellblade: Senua’s Sacrifice, nous avions laissé Senua désabusée de n’avoir pu ramener son cher et tendre Dillion à la vie dans les tréfonds de Helheim. Toujours attristée par cette perte qu’elle a fini par accepter, elle est désormais persuadée de sa mission à venir. On la retrouve au tout début de cet opus en infiltration dans un groupe d’esclaves, en vue de les libérer de l’emprise des esclavagistes menés par le Goði, le chef de ces derniers.
Alors que le navire fait cap vers une île islandaise perdue du Xe siècle, une tempête vient réduire la bicoque en miettes, forçant Senua à lutter pour sa vie et rejoindre la rive. C’est de ce postulat que démarre Senua’s Saga: Hellblade II. Toujours en proie à ses mystérieuses voix intérieures, signe d’une psychose profonde présente depuis son enfance mais majorée suite à la perte de sa moitié, Senua va devoir faire face à de nouvelles menaces, affinant toujours plus la frontière entre le réel et l’irréel, si tant est qu’il y ait une vraie différence sur cette île maudite. Le travail sur la psychose générale est d’ailleurs toujours très juste et brillamment mis en scène, avec l’aide de spécialistes qui ont épaulé les équipes durant le développement.
Une apparition fantomatique la poussera par ailleurs dans ses retranchements ; cette Ombre ne prendra son identité que plus tard dans le jeu et il faut avouer que cela est très réussi, puisqu’on ne s’attend pas forcément à cette révélation, poussant Senua à se dépasser pour prouver qui elle est et ce dont elle est capable. Toujours seule lors du premier opus (bien que suivie par son vieil ami décédé Druth de par les pierres de savoir, toujours présentes ici – nous y reviendrons plus tard), Senua va se voir accompagnée par plusieurs compagnons d’aventure, rencontrés à des étapes clés de son parcours.
On pourra notamment remarquer la présence d’un homme rencontré très tôt dans l’histoire, Thórgestr, faisant partie des esclavagistes et qui va devoir, contre son gré, suivre Senua et la guider sur les terres islandaises, mais aussi Fargrímr et Ástríðr, deux autres locaux qui viendront ponctuer l’aventure de notre guerrière de leur sagesse ou de leurs talents. Une pluralité de protagonistes bienvenue, bien que l’on aurait aimé que chacun bénéficie du même traitement, allant plus en profondeur sur leurs motivations, leurs antécédents mais aussi leurs vices et secrets.
Et l’on retrouve là un premier écueil. En voulant ajouter d’autres personnages à son panel narratif, Senua’s Saga: Hellblade II en oublierait presque son héroïne, toujours la plupart du temps seule à l’écran, mais ne semblant pas aussi touchée par la situation que dans le premier opus où l’histoire et les motivations personnelles la rongeaient de l’intérieur. Ici, animée par sa promesse de ne laisser aucun autre être humain subir le même sort que son mari et elle-même, décidée de libérer tous les esclaves qu’elle croiserait et empêcher toute barbarie de continuer à se perpétrer, le combat s’excentre donc et en perd un peu sa saveur mélancolique et fataliste qui était une des forces du premier jeu. On aurait par ailleurs aimé que Senua aborde davantage les voix dans sa tête, sa condition de « voyante » des deux mondes avec ses alliés d’un périple.
Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de mise en situation initiale faite au lancement du jeu qui, hormis le récapitulatif proposé en début de partie, n’expliquera pas vraiment où nous sommes ni quand, ni pourquoi Senua a décidé de rejoindre ce bateau et pas un autre, ou comment elle a eu connaissance de ce trafic d’esclaves ici-même etc.. Nous pourrions par ailleurs aborder la fin de l’histoire, qui sans en révéler les tenants et aboutissants, ouvre très grandement la porte à de nouvelles itérations qui pourraient être davantage violentes et sans pitié qu’auparavant, bien que l’on aurait aimé plus de réponses à nos questions. On aurait aimé globalement plus de violence, plus de dureté dans l’action visible à l’écran, pour étoffer le côté anxiogène du titre.
A noter que l’aventure ne vous prendra pas plus de 7h pour être terminée une première fois, ce qui peut paraître peu (et ça l’est vu la vitesse à laquelle cela passe). À n’en pas douter, cette durée de vie fera parler d’elle longtemps, mais c’est le parti-pris des développeurs qui souhaitaient proposer une expérience plus ramassée et donc plus intense et moins étirée. Dans les faits, c’est bien le cas mais il faut bien avouer que nous n’aurions pas dit non à davantage de péripéties sur la route et un plus profond traitement des motivations de Senua et de plusieurs personnages, comme signalé plus haut. Il s’agit là clairement d’un des points les plus sensibles du jeu, le récit ayant tellement de possibilités d’être creusé davantage, comme par exemple ce panache de fumée épais au loin ressemblant clairement à un volcan mais qui ne sera pas vraiment mis en avant autant que nous l’aurions souhaité.
Une durée de vie comme très souvent sujette à débat en corrélation avec le prix de vente du produit. Comptez ici 49,99€, soit le double du premier opus, plutôt marketé comme un jeu « triple-i ». Ici, avec les moyens de Microsoft derrière et les attentes stratosphériques des fans de la marque, la stabilité de la durée de l’expérience par rapport au premier volet pourra en décevoir plus d’un ou d’une, sans pour autant devoir en vouloir au studio qui n’a jamais caché cette information, surtout si l’on prend en compte les moyens techniques associés.
Le nerf de la guerre
Bien décidée à rejoindre le siège du Goði, Senua va devoir traverser des zones maudites de l’île, mais aussi partir à la recherche du secret d’un peuple enfoui et caché, dans des séquences claustrophobiques au sein de cavernes habitées, constituant probablement certains des passages les plus anxiogènes de l’aventure.
Pour rejoindre ces cavernes et autres contrées éloignées, Senua va devoir traverser des colonies maudites, parfois remplies d’ennemis pouvant surgir à tout moment et sans prévenir, lançant notre guerrière dans des combats singuliers, admirablement bien mieux mis en scène que dans le précédent opus. Plusieurs adaptations ont par ailleurs été faites pour rendre l’ensemble plus technique et organique. Terminé les combats à plusieurs, dans Senua’s Saga: Hellblade II, vous affronterez chaque ennemi en solo, et enchaînerez les divers affrontements pouvant aller jusqu’à près d’une vingtaine d’ennemis à la suite lors d’une bataille mémorable plus loin dans l’aventure, rappelant, sans avoir à en rougir, la Bataille des Bâtards de Game of Thrones.
L’occasion de parfaitement recentrer l’action sur ce qu’il se passe vraiment devant nous et d’atteindre un sommet en terme de mise en scène encore rarement observé pour un jeu de cette trempe. On rappelle pour l’occasion que le jeu de Ninja Theory a été développé par une équipé composée de « seulement » 80 personnes en un peu plus de 4 ans, le développement ayant réellement débuté après la première présentation au public lors des Games Awards 2019.
Une mise en scène à couper le souffle donc, avec un enchainement de combats scénarisés et orchestrés, pilotés à la seconde près dans un unique et long plan séquence du début à la fin du jeu, proposant parfois des ruptures dans l’action, des bousculades engendrant d’autres combats dans un effet boule de neige des plus saisissants, sans jamais vraiment savoir quand l’action va s’arrêter…. du moins dans la seconde moitié de l’aventure. Il nous faut en effet avouer que le premier tiers du jeu s’est avéré un peu plus calme et moins spectaculaire que prévu, le rythme s’intensifiant davantage par la suite. Nous avons par ailleurs été surpris de constater qu’une grande majorité de la communication avait choisi d’appuyer sur des séquences arrivant assez tardivement dans le jeu, ajoutant malheureusement à cette impression précisée juste avant.
Rassurez-vous, la mort viendra régulièrement, mais pas aussi souvent que l’on aurait souhaité. Pourtant paramétré sur Dynamique, le rythme et l’intensité des combats ne nous ont pas semblé insurmontables, avec quelques morts au compteur mais nous ramenant juste avant le combat en question, même quand celui-ci se trouve au milieu d’une de ces « super-séquences ». Autrement, Senua aura la possibilité de tomber à terre et se relever à temps ou esquiver une ultime frappe fatale grâce au retour des touches préalablement utilisées dans le premier opus, à savoir une attaque légère, une attaque lourde, un focus de concentration, un sprint, une esquive et une parade.
Exit donc la pourriture qui remplissait votre bras après avoir cumulé les morts dans le premier jeu. Ici, l’échec est présent, certes, mais moins punitif qu’auparavant. A vous de voir quelle est votre formule préférée, mais une fois de plus ici, les choix de Ninja Theory provoqueront des remous. Nous n’avons pas testé les autres modes de jeu (facile ou difficile) mais il faut avouer que l’intérêt de ce système Dynamique, s’acclimatant à vos réussites et échecs en direct et en continu n’est pas aisément palpable, son apport étant donc difficilement quantifiable.
Des contrôles somme toute basiques, qui auraient mérité d’être encore étoffés pour davantage coller à un côté action, ce que ne semble pas souhaiter le jeu qui se veut avant tout un mélange de genres narratif et contemplatif. Comment lui reprocher puisqu’il n’en a jamais omis l’appartenance ? On ne joue pas à Hellblade pour ses combats, mais pour son histoire et sa fidélité visuelle tout simplement exceptionnelle, mais il faut avouer que les gigantesques efforts apportés au gameplay de combat viennent renforcer une formule solide sur les autres aspects, bien que l’on aurait préféré davantage de précision dans les esquives et des fenêtres de parade davantage mises en avant.
Une suite époustouflante techniquement
Une gifle. On ne vous laissera pas sans détails croustillants supplémentaires, mais très sincèrement, nous tenons là l’apogée du photoréalisme et de la fidélité visuelle. Avec sa patte graphique propre à lui puisque très près d’un rendu « réel », Senua’s Saga: Hellblade II est donc une gifle monumentale sur écran 4K, du moins sur Xbox Series X (n’ayant pu tester le jeu sur Xbox Series S ou encore sur un bon PC). Mais à n’en pas douter, pour cette dernière plateforme, cela doit être renversant.
Bien qu’une fois de plus, le choix de Ninja Theory d’incorporer d’emblée de larges bandes noires au-dessus et en dessous de l’action pour un rendu plus cinématographique a fait et fera parler les plus pointilleux d’entre nous, il faut avouer qu’après un temps d’adaptation, nous n’avons pu décrocher notre regard des détails apportés à chaque parcelle de terrain traversée : des ruines de pierre aux collines verdoyantes, des forêts lugubres aux grottes éclairées à la lumière d’une simple torche fatiguée… tout, absolument tout dans Senua’s Saga: Hellblade II est proche de la perfection dans sa modélisation, dans son positionnement, son éclairage, grâce à un travail de photogrammétrie d’orfèvre orchestré d’une main de maître par les équipes de Ninja Theory au fil des multiples allers-retours en Islande pour tenter de reproduire au centimètre carré près les espaces visités, le tout grâce à la puissance d’un Unreal Engine 5 surprenant de bout en bout.
Nous tenons-là, à n’en pas douter, l’une des plus belles productions vidéoludiques créées, si tant est que l’on soit attirés par le photoréalisme poussé à outrance. Mais ne nous arrêtons pas uniquement sur les décors et modélisations de terrain, puisqu’il faut avouer que les personnages non-joueurs ou même notre Senua en chef ont bénéficié d’un travail titanesque de reconstruction, grâce à de la motion capture de pointe, possible grâce à l’utilisation d’un hangar de motion capture au sein même du studio Ninja Theory. La capture des scènes de combat seule ayant bénéficié de plus de 70 jours complets de travail.
Il faut rendre grâce à l’incroyable Melina Juergens pour son interprétation sans faille d’un personnage tiraillé par ses divers personnalités, un personnage haut en couleurs qui gagne incontestablement en maturité et en assurance au sein de cette nouvelle itération. Une interprétation que l’on doit à l’appropriation parfaite du personnage pour cette jeune femme sans expérience, devenue actrice acclamée alors qu’elle n’était « que » monteuse vidéo.
Surtout visible lors des gros plans ou des changements de perspective, nos personnages prennent littéralement vie, avec leurs imperfections et leurs expressions magnifiées, pour toujours plus d’immersion au cœur de l’action. Alors bien entendu, il existe ci et là des textures moins définies, des séquences moins réussies (notamment lors de certaines cinématiques étonnamment), mais rien, absolument rien ne vient gâcher le potentiel visuel et technique d’un titre qui entrera forcément au Panthéon de la fidélité visuelle.
La contemplation étant au centre de l’expérience, l’utilisation de la fréquence d’image bloquée à 30 fps constants ne gêne en rien notre compréhension et notre mouvance au sein de cet univers ultra-cohérent et se rapproche donc davantage d’un rendu cinématographique. Mis il faut avouer qu’en combat, pouvoir monter jusqu’à 54 voire 60fps aurait donné un peu plus de peps. Mais ici encore, les choix artistiques du studio sont ce qu’ils sont et il faut les respecter, mais feront à leur tour beaucoup parler. A noter que nous n’avons pas connu de problème technique grave (bug ou crash), mais qu’un seul et unique ralentissement s’est fait ressentir lors d’une scène dans le dernier tiers du jeu, probablement corrigée dans le patch day one.
Mentionnons également le travail titanesque réalisé sur l’audio du jeu, tout simplement magnifié à outrance avec ce nouvel opus. Déjà bien présente dans le premier jeu surtout pour les phases de discussion avec Senua, les Furies qui prennent possession de l’esprit de la jeune femme sont de retour dans cette suite, toujours plus bavardes et narrant en continu l’action à l’écran, donnant leur avis sur la situation ou les agissements des autres protagonistes, ou encourageant notre héroïne. Les actrices Abbi Greenland et Helen Goalan ont notamment participé à l’enregistrement de ces Furies et il faut avouer que c’est tout à fait saisissant (sauf qu’il y a, à notre goût, trop de phrases chuchotées).
À noter l’absence de version audio française, vous en comprendrez facilement les raisons, l’objectif étant de conserver le matériau initial. Mais rassurez-vous, des sous-titres en français sont bien présents et par ailleurs mieux localisés sur l’écran (avec tout de même quelques fautes d’orthographe repérées). Notons également une légère désynchronisation de la piste audio dans le tout dernier chapitre du jeu, provoquant des retards ou des avances dans les sous-titres affichés, et qui sera elle aussi normalement réglée pour la sortie.
Mais le son binaural mis en place ne sert pas que pour les dialogues des Furies, puisqu’il est utilisé en permanence dans les environnements plus ouverts ou exigus pour localiser plus précisément la source des différents bruits entendus. Prenons l’exemple d’une visite dans une des grottes traversées. Entre les dialogues de nos Furies, le souffle de Senua, les bruits sourds et annonciateurs d’un calvaire sans fin ou encore les pleurs étouffés d’une femme au loin, tout est incroyablement juste, saisissant de contraste et incroyablement immersif, à un degré beaucoup plus important que pour le premier jeu. Autant le dire tout de suite, Senua’s Saga: Hellblade 2 doit remporter des prix pour le travail sonore effectué. Et pour vous, obligation d’y jouer avec un casque ou des écouteurs, c’est un ordre !
Quid des carences ludiques du premier opus ?
En plus des esclavagistes qu’elle va devoir affronter (enfin surtout au début du jeu), Senua va devoir faire face à diverses entités comme des Daugrs (des sortes de morts-vivants nordiques), ou des âmes errantes et perdues, mais également des créatures mythologiques étonnantes, dont nous vous réservons la surprise, faisant office de mid-boss. Et là aussi, nous pourrons signaler un point déceptif. Le bestiaire affronté est quelque peu en amélioration par rapport à au précédent jeu (qui n’était clairement pas assez varié), mais cela ne suffit pas, tout de même, pas pour ne pas ressentir une certaine monotonie quand l’on rencontre un ennemi. Il y avait tant de possibilités d’incorporer davantage de créatures mystiques, mythologiques, connues des légendes celtes et nordiques, qu’il est dommage d’être resté aussi restrictif. Mention spéciale tout de même aux mid-boss précédemment cités qui apportent une vraie bouffée d’air frais et un gameplay exotique à chaque fois.
Mais si vous avez joué à Hellblade: Senua’s Sacrifice, vous avez pu vous rendre compte que la structure du jeu était très scolaire, enchaînant plus ou moins les mêmes boucles de gameplay (exploration, énigmes, combats etc.). Senua’s Saga: Hellblade II parvient à mieux digérer l’expérience acquise pour nous délivrer un ensemble bien plus cohérent, bien équilibré, avec étonnamment beaucoup moins d’énigmes que dans l’opus précédent.
En effet, à notre plus grande surprise, il n’y a plus de casse-têtes de perspectives à travers des portes aux deux mondes opposés. Place à l’utilisation d’autels faisant apparaître ou disparaître des zones permettant la progression. Mais rassurez-vous, les énigmes des portes aux runes sont de retour, dans une bien moins grande mesure qu’auparavant. Tenant littéralement sur les doigts d’une main, ces énigmes permettront une réflexion renforcée car demandant souvent l’utilisation d’une réalité alternative pour être réussies, mais demeurent bien trop peu présentes pour être capitales.
L’exploration est donc également de la partie puisqu’il vous faudra, comme dans le premier opus, retrouver des totems de savoir, délivrant une fois de plus par Druth des informations sur les peuples du nord, leurs rites et leurs personnages emblématiques. L’occasion d’en apprendre plus sur ces hommes aux mœurs difficilement recommandables, mais aussi de débloquer un Succès s’ils sont tous trouvés dans les niveaux. Au nombre de 18 répartis dans 4 chapitres (sur les 6 que compte l’aventure), ces totems vous permettront également de débloquer l’accès à un type de narration alternatif.
Il s’agit ici d’une des nouveautés de cet opus, la possibilité de rejouer tout ou partie de l’histoire avec des narrateurs alternatifs, certains se débloquant dès la fin de votre première run, tandis que le troisième type sera donc débloqué si vous trouvez tous les totems. Cet ajout qui peut paraître anecdotique nous a littéralement conquis, car modifiant considérablement la manière dont est racontée l’histoire de Senua, du moins dans ses tronçons narrés (rien ne change hormis cela), apportant un œil nouveau sur les événements maintenant que vous les avez tous vécus au moins une fois. Une façon originale de forcer le joueur ou la joueuse à relancer une partie et qui devrait à coup sûr devenir l’un des standards des prochaines années.
A noter, côté exploration, la présence de visages (très bien) cachés dans l’environnement, notamment dans les pierres bordant les routes et qui, en cas de focus sur cette zone, permettront l’ouverture d’un passage secret pour trouver un arbre de vie caché. Là aussi un Succès sera au rendez-vous, entre autre…
Mais qui dit exploration + contemplation dit souvent, de nos jours, un mode photo. Bien que très classique dans son approche technique, ce mode apporte une vraie possibilité créative en incorporant des filtres, des mises à l’échelle de l’image (permettant la suppression des bandes noires si vous le souhaitez), mais aussi en ajoutant la possibilité d’incorporer des sources de lumière artificielle, tout en pouvant proposer de faire se mouvoir Senua sur ces plans capturés pour affiner sa position et rendre votre capture encore plus réaliste et saisissante. Un véritable tour de force technique qui permettra une fois de plus à Senua’s Saga: Hellblade II de se démarquer et de créer un nouveau standard. L’occasion d’y passer des heures entières pour les joueurs et joueuses, et pour le studio de prouver au reste de l’industrie qu’une équipe aux valeurs indépendantistes a de la ressource sous le capot. Vous avez dit avant-gardistes ?
Cet article peut contenir des liens affiliés