Après un premier volet situé dans les années 70, Bob est enfin de retour dans sa suite avec Serial Cleaners. Cette fois-ci, notre nettoyeur sous le joug de la mafia ne sera pas seul, puisqu’il sera accompagné de trois autres nettoyeurs débutants avec Vip3r, Lati et Hal. Le soft nous envoie dans un New York des années 90, et cette suite est au final dans les clous du premier jeu, avec pas mal de ratés cependant.
Conditions de test : Nous avons terminé le mode histoire de Serial Cleaners en 7 heures de jeu. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUne veille de l’an 2000 particulière
Exit les années 70 du précédent volet, et bienvenue dans les années 90 avec cette suite à Serial Cleaner. Le soft, intitulé sobrement Serial Cleaners, nous proposera un scénario qui oscillera entre passé et présent. Le titre nous fait suivre Bob qui après s’être enfui avec sa mère à la fin du premier opus, a pris de l’âge et est désormais en compagnie de nouveaux nettoyeurs dans un New York des années 90. Vous ferez donc la connaissance de Hal, un personnage pas très stable psychiquement parlant, Vip3R qui n’est autre qu’une hackeuse coréenne douée ainsi que Lati, une autre demoiselle afro-américaine. Nos comparses se remémorent ainsi le passé et leurs diverses missions dans une maison bien miteuse autour d’un dernier verre la veille de l’an 2000. Mais de fil en aiguille, une certaine vérité va vite ressurgir entre nos protagonistes…
C’est ainsi que l’on pourrait grossièrement résumer la narration de Serial Cleaners, proposant dans un premier temps une écriture des personnages extrêmement soignée. On découvre forcément au fil de notre progression la rencontre entre Bob et les nettoyeurs, mais également les nombreuses missions périlleuses qu’ils ont dû effectuer pour se sauver les fesses. Qui plus est, les fans du premier opus devraient être aux anges car oui, nous suivrons aussi la progression de Bob. Autrement dit, nous aurons souvent des mini-flashbacks sur ce qu’il a fait après les événements du premier opus. Concrètement, la plupart des personnages dont Bob sont sacrément attachants, et aux histoires plus ou moins touchantes pour la plupart.
A contrario, et outre cette écriture incroyable des nouveaux nettoyeurs qui prennent aux tripes, il faut bien avouer que les p’tits gars de Draw Distance auraient peut-être oublié d’y ajouter au passage une histoire cohérente. Si le fil rouge est bougrement intéressant, et permet de surcroît aux nettoyeurs d’apprendre à se connaitre de plus en plus sur leur véritable nature, force est d’admettre que le tout parait relativement brouillon en arrivant au dernier chapitre. Certains détails tombent comme un cheveu sur la soupe et même la fin, qui vous offre certains choix, n’en restent pas moins peu engageant voire intéressants. Cela a ainsi pour conséquence de nous offrir une fin totalement inachevée et brutale.
Le guide des bons nettoyeurs
Contrairement au premier volet, Serial Cleaners a bien ajouté trois nouveaux nettoyeurs à contrôler pour notre bon plaisir. En premier lieu, nous avons Lati. Au niveau de ses capacités, notre protagoniste pourra courir un peu plus longtemps, et aura aussi cette faculté à escalader diverses parois ou obstacles à la manière d’un parkour. Qui plus est, elle ira également plus vite quant il s’agit de courir, alors qu’elle porte un macchabée.
Pour ce qui est du second nettoyeur, il y a Hal. Dans son côté mental très instable, ce professionnel aura la capacité de découper divers cadavres, ce qui fera tomber dans les pommes les divers flics aux alentours. Qui plus est, vu la brutalité de Hal, sachez qu’il sera le seul à pouvoir assommer les différents gardes présents sur la map pour ensuite les cacher dans des coffres, et ainsi pouvoir avancer plus sereinement.
Enfin, il y a Vip3r. La talentueuse hackeuse pourra de son côté pirater de nombreux terminaux présents sur les niveaux. Tout ceci aura pour effet en général d’activer certains mécanismes faisant du bruit pour faire diversion auprès des policiers, mais aussi d’aider parfois ses amis nettoyeurs à avancer. Pour le reste, a contrario de Hal et Lati, Vip3r pourra emballer ses victimes comme Bob afin d’éviter de laisser une longue trainée de sang lorsqu’elle les tirent par terre. Car oui, ce sera la moins forte du groupe. Par conséquent, elle ne pourra qu’uniquement les tirer, et non les porter.
Concrètement, le gameplay de ces trois nettoyeurs propose une complémentarité intéressante, tout en étant au service d’un level-design bien ficelé et personnalisé pour chaque protagoniste. Il y aura même des séquences où il sera concrètement possible de changer entre deux nettoyeurs différents, ce qui donne une osmose plutôt grisante. La seule ombre au tableau, ce sera finalement l’absence de moments où nous pourrons utiliser les quatre nettoyeurs simultanément, ce qui aurait pu amener à avoir des niveaux beaucoup plus élaborés et complexes…
Une structure peu diversifiée avec moults coquilles
Une fois les présentations faites à l’exception de Bob qui dispose d’un gameplay dans la lignée du premier volet, force est d’admettre que le titre n’a pas vraiment changé sur le principe même des missions. En effet, les nombreux niveaux consisteront à nettoyer un maximum de sang, récolter le nombre de preuves et de corps indiqués, puis prendre la fuite pour finir la mission. Comme Serial Cleaner, cette suite est finalement bougrement répétitive sur le déroulement des niveaux. Il y aura bien quelques variantes avec Vip3r pour les objectifs de mission mais dans la pratique, la boucle de gameplay sera toujours la même, sans proposer le moindre renouvellement. A la rigueur, il y aura éventuellement des objectifs annexes à remplir voire emmener des VIP d’un point A à un point B, mais rien de bien fou.
Voilà un point fâcheux, mais sachez qu’il y a quand même de petites nouveautés à prendre en compte. Tout d’abord, vous pouvez bousculer les gardes, afin de passer à un endroit qui vous parait impossible, et vous cacher par la suite. Un niveau d’alerte sera aussi déclenché avec un niveau jusqu’à trois insignes, un peu à la GTA. Bien entendu, il baissera automatiquement au bout d’une ou deux minutes en général. Ces petits ajouts apportent un petit plus au gameplay, mais le tout est hélas plombé par une IA totalement à la rue. Elle est très peu réactive et abandonne trop vite l’idée de vous chercher constamment. Du coup, cela rend le jeu grandement facile, et sachez qu’il n’y a même pas de mode de difficulté supplémentaire pour relever le challenge…
Bien évidemment, la caméra n’aide évidemment pas à la progression dans le soft. Si dans le fond, le fait de voir par étages l’emplacement des preuves et corps en sus des gardes est parfois très utile, le vue 3D isométrique n’est pas intuitive. Il pourra arriver assez souvent de vous heurter à la perspective discutable de la caméra pour un résultat confus. Et bien évidemment, cela a pour effet de vous faire quelquefois repérer accidentellement par des policiers. Autant dire que la caméra utilisée dans le soft n’est franchement pas ergonomique du tout, et un autre système aurait dû être employé pour progresser plus efficacement et sans fioriture.
Outre ces quelques écueils, revenons sur la construction des niveaux. Il y a beaucoup de verticalité sur ces derniers, et force est de constater que l’aspect infiltration n’en reste pas moins extrêmement bien foutu, si l’on excepte les nombreux défauts. Des folies intéressantes sont tout de même à noter sur quelques niveaux dont un se passant sur un tournage d’une sitcom, rien que ça. Qu’on se le dise, même s’il y a à boire et à manger, Serial Cleaners a plutôt bien calibré la construction de ses niveaux, captivante.
Une technique discutable mais une bande-son entrainante
Bien évidemment, il y a maintenant la technique de Serial Cleaners, loin de nous avoir enthousiasmés. Grosso modo, le titre de Draw Distance est pour le coup peu flatteur sur son moteur graphique, dont l’on sent hélas un manque de budget considérable. En voulant passer d’un aspect 2D coloré du premier volet à une esthétique 3D à mi-chemin entre Disco Elysium et Hotline Miami, autant dire que le résultat n’arrive pas à être convaincant. Les modèles 3D n’ont même pas de synchro labiale, les animations sont parfois ridicules, et la plupart des textures ne sont pas des plus folichonnes. En somme, le titre n’est vraiment pas une bombe graphique, en dépit d’une esthétique que vous pourrez aimer comme détester, voire de quelques effets graphiques dessinés à la main qui forcent le respect.
A contrario, Serial Cleaners fait clairement le sans faute sur sa bande-sonore. Les musiques en fonction du changement de nettoyeur proposent une ambiance qui leur collent bien à la peau, tout en rythmant assez bien les niveaux dans l’ensemble. Et pour les doublages, ils sont de bonnes factures, et cela fait plaisir d’en avoir afin de donner plus de consistance aux personnages, ce qui n’était absolument pas le cas dans le premier opus. Qu’on se le dise, Serial Cleaners s’en sort très bien sur son sound design.
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