Shadow Warrior revient après 6 ans d’absence avec un certain Shadow Warrior 3. Après un second volet sous le signe du monde ouvert avec tout un aspect RPG et d’armes générées procéduralement qui nous avait quand même convaincus, ce troisième volet revient sur une formule plus classique, et sera disponible officiellement le 1er mars sur PC, PS4 et Xbox One.
En effet, le soft se calque presque sur le premier Shadow Warrior, sorti en 2013. Et qu’on se le dise, cette forme marche tout aussi bien sur Shadow Warrior 3, même s’il y a, vous allez le voir, pas mal de choses à redire sur la production du studio polonais Flying Wild Hog.
Conditions de test : Nous avons terminé Shadow Warrior 3 en 5h de jeu en mode moyen, qui est le mode normal du jeu. Nous avons ensuite recommencé l’aventure, afin de voir si les petits bugs et rares soucis d’optimisation ont été corrigés par la suite. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleDragon à abattre en vue
Sans surprise, Shadow Warrior 3 reprend clairement là où Shadow Warrior 2 nous avait laissés. Après avoir ouvert la porte des ombres, Lo Wang a ainsi libéré un dragon pompant l’énergie chi de la planète, et la menaçant logiquement. Notre héros, à l’aide de son ennemi de toujours Orochi Zilla, vont devoir mettre hors d’état de nuire le vilain dragon géant, et ainsi empêcher la fin du monde. Dans sa narration, que l’on ne retiendra pas forcément étant donné que ce n’est pas le crédo des Shadow Warrior, force est de constater que l’ambiance déjantée du soft est toujours présente.
Qu’on se le dise, on retrouve un Lo Wang en pleine forme nous lâchant ses punchlines légendaires, et la relation entre Hoji et notre héros est toujours aussi fraiche que drôle à écouter. D’ailleurs, on en apprend d’une part un tout petit peu plus sur les vraies motivations du démon banni Hoji mais d’autre part, on regrette que certains personnages présents dans le soft soient beaucoup trop en retrait, et donc sous-exploités. C’est le bât qui blesse car il y avait mieux à faire. Cependant, les nombreuses références à la pop culture font bien plaisir.
Outre cette narration relativement fade mais dotée d’un final qui convient, Shadow Warrior 3 impressionne en revanche dans sa direction artistique, dépaysante. C’est clairement le premier mot qui vient à l’esprit, dans la mesure où ce côté néo-japon féodal est totalement captivant et saisissant du début à la fin. Le studio Flying Wild Hog s’est tout de même surpassé pour nous proposer à minima quelques panoramas sympathiques à regarder, et sentant bon le japon féodal.
Le DOOM Eternal accessible
Si ce Shadow Warrior 3 va être comparé logiquement à DOOM Eternal, ce n’est pas un hasard. En effet, que ce soit dans le double saut, le dash ou encore les exécutions voire certaines pétoires utilisés, c’est littéralement ce que l’on retrouve dans la première heure de jeu. Mais à la différence de la production d’Id Software, Shadow Warrior 3 impose sa propre patte en matière de gameplay. D’ores et déjà, il faut savoir que le soft combine très intelligemment combat au corps à corps via la katana de Lo Wang, et les armes à feu.
Ainsi, Lo Wang pourra sortir son katana via le clic droit, et tirer même instantanément avec le clic gauche. Cela permet de donner un gameplay ultra fluide dans la prise en main, en sus d’accentuer le côté fun, jouissif, brutal et viscéral que l’on veut voir dans un Shadow Warrior. De plus, les exécutions ne font pas qu’apporter uniquement de la santé aux joueurs, car ils les récompensent également.
Une fois une, deux ou trois jauges d’exécutions remplies via les orbes récoltées dans les niveaux ou via les démons, vous pouvez dézinguer les nombreuses créatures démoniaques via une exécution, et ceci vous rapporte automatiquement une arme bonus de ce dernier, qui ne dure évidemment qu’un temps. C’est à ce moment-là que le côté « stratégique » rentre en jeu, car ces armes bonus variant d’un démon à un autre, seront à utiliser à bon escient pour éliminer un maximum d’ennemis sur la phase de tir du moment.
Concrètement, Shadow Warrior 3 propose dans ses phases de gunfights une facette intéressante de comment utiliser intelligemment vos pétoires et armes bonus après l’exécution, voire les pièges de chaque arène à activer en tirant dessus, ou bien les barils élémentaires de feu, glace et électricité qui peuvent être bien utiles. On notera également la classique récupération de santé à récupérer sur la map, en tirant avec une arme à distance sur les ennemis, voire en les exécutant. En clair, si l’on retrouve fatalement un côté DOOM Eternal prononcé, cela n’en reste pas moins un peu plus accessible dans l’ensemble. Le résultat est donc sympathique, à peu de chose près.
Effectivement, outre un arsenal excellent en matière d’arme à feu, le soft souffre hélas outre la comparaison agressive à DOOM Eternal, de combats parfois beaucoup trop confus. A cause notamment d’un surplus d’effets inutiles, le titre devient parfois brouillon, notamment au corps à corps ou via certaines armes bonus que l’on récolte sur les ennemis une fois ceux-ci exécutés salement, mais drôlement.
Egalement, on notera la construction répétitive du soft dans l’ensemble. Shadow Warrior 3 propose sans cesse le même schéma de progression avec principalement de la plateforme, des combats et ainsi de suite, sans vraiment renouveler ses mécaniques de jeu. Des combats de boss sont bel et bien de la partie également pour tenter de varier le tout, mais ils sont finalement peu nombreux et pas forcément très originaux qu’on se le dise. Toutefois, on pourra affirmer qu’en 5h de jeu qui est le temps pour boucler l’aventure en normal, la construction du level-design reste en définitive convenable, sans non plus être l’extase.
De la plateforme sympathique pour un système d’amélioration lambda
Dans ce troisième volet, le titre a donc revu beaucoup de choses, et a même ajouté des séquences de plateformes. Une fois encore – et le titre va souffrir énormément de la comparaison tout le long de ce test -, c’est incontestablement du DOOM Eternal, à quelques détails près. Grosso modo, il s’agit principalement de courir sur les murs là où le jeu nous l’autorise, d’utiliser une touche pour se balader d’anneaux en anneaux avec un grappin, voire d’user et abuser du double saut et du dash pour atteindre certaines plateformes.
Plutôt plaisantes au début, celles-ci se révèlent en définitive plutôt répétitives. Effectivement, on en fait vite le tour, et celles-ci ne se transforment qu’en simple formalité. Pour autant elles ne sont pas mauvaises, et parviennent quelquefois à varier finalement les plaisirs, mais trop rarement.
Pour le reste, Shadow Warrior 3, a défaut d’offrir sur cet épisode un côté RPG, se dote bel et bien d’un système d’upgrade agréable. En accomplissant des défis ou en récoltant des orbes gris ou violets, vous pourrez en effet améliorer Lo Wang, mais également ses armes à feu comme son katana. Cela permet de surcroit de faire monter un peu en puissance notre personnage et ses pétoires, afin de mieux négocier les gunfights.
D’ailleurs, les avantages sont non-négligeables entre avoir plus de munitions pour chaque arme, offrir des coups élémentaires avec votre sabre, améliorer la santé de Lo Wang voire les dégâts élémentaires ou l’explosion de chi, la fameuse onde de choc repoussant les ennemis, mais qui finalement ne sert pas à grand-chose. Il faut le dire, le système d’amélioration bien que classique, est vraiment bienvenue, et offre surtout aux joueurs des cartouches supplémentaires et efficaces dans l’élimination des démons.
Que valent la technique et la bande-son ?
Graphiquement, que peut-on penser de Shadow Warrior 3 ? Plutôt joli dans ses vidéos de gameplay, le soft tient finalement ses promesses. Dans son aspect un peu plus coloré, le titre de Flying Wild Dog reste effectivement agréable pour la rétine, mais sans que cela nous mette une grosse claque pour autant. On sent une certaine vétusté dans les textures, qui n’en restent pas moins grossières la plupart du temps comme certains effets de sang et d’eau, pas vraiment trépidant. Pareil pour les arrière-plans, qui auraient mérités un peu plus de travail.
Dans les autres points qui fâchent également, ce sont les quelques bugs de collisions. Ce n’est pas non plus un gros problème en soi mais quand ils arrivent, ils en deviennent vite rageants. De plus, même si les cinématiques sont de qualité, on pourra tiquer sur certaines animations pas forcément folichonnes. Néanmoins, l’optimisation en jeu est excellente et bougrement fluide, du moins sur notre seconde partie et après avoir effectuée une mise à jour. La satisfaction vient donc de là et graphiquement dans l’ensemble, le jeu n’en reste pas moins super éclatant.
Pour finir sur une bonne note, le sound design n’est clairement pas en reste. Avec des doublages qui sonnent juste et des bruitages de très bonne facture, Shadow Warrior 3 marque déjà un bon point. La plupart des thèmes musicaux choisis collent tout aussi bien à cette atmosphère néo-japon féodal, comme aux différents gunfights qui sont finalement ultra bien rythmés avec ces différentes musiques.
Cet article peut contenir des liens affiliés