Développé par le studio français Douze Dixièmes et édité par Focus Home Interactive, Shady Part of Me est sans doute l’une des belles surprises de cette fin d’année sur la scène indépendante. Voici ce qu’il faut retenir de cette belle aventure.
Conditions de test : Nous avons eu accès au jeu quelques jours avant l’annonce de sa sortie prévue aux Game Awards 2020. Nous l’avons ainsi terminé sur PC.
In the Shadows
De notre côté, Shady Part of Me est ce petit jeu indépendant que l’on n’avait pas vu venir cette année. A l’image d’un DARQ, il est assez court mais très intense. Durant ces 7-8 heures de jeu, vous allez incarner une petite fille et une ombre. Toutes deux vont s’entraider afin de trouver une sortie. Une sortie à quoi ? Dans quel endroit ? Eh bien nous n’en dirons pas plus car sa narration alambiquée, à base de petits dialogues et de mots apparaissant dans le décor, est le moteur qui nous tient en haleine pour avancer.
Nous ne parlerons donc pas non plus des thèmes abordés, et on vous conseille vivement de ne pas trop creuser si vous comptez y jouer car cela gâcherait selon nous une bonne partie de l’expérience. Ne vous attendez pas toutefois à des révélations surprenantes, il s’agit surtout de comprendre le contexte petit à petit. On peut même aller jusqu’à y rejouer une seconde fois pour avoir un nouveau niveau de compréhension en mettant à profit tout ce que l’on a appris.
En outre, l’expérience est également très visuelle avec des mondes assez réalistes en premier lieu et qui partent ensuite rapidement vers l’onirique. Avec cette notion d’ombre et de lumière, on reste surtout sur des teintes monochromes, mais la direction artistique diablement maitrisée avec ce style crayonné reste l’un des points forts du titre. Chaque environnement est unique et offre son lot de scènes qui supportent donc cette narration particulière. Un vrai régal pour les yeux.
Un duo contrasté
Précisons également qu’en plus des textes en français, nous avons droit à des voix dans notre langue. Certes, les dialogues ne sont pas non plus très nombreux, mais cela fait toujours plaisir de le noter en ce qui concerne les jeux indépendants. Car l’ombre et la petite fille vont parfois faire des introspections et aussi échanger entre elles. Leur entraide est ce qui forme d’ailleurs le cœur du gameplay puisqu’elles vont devoir résoudre tout un tas de casse-têtes afin de progresser vers la sortie.
A l’aide d’une simple touche nous passons de la 2D (avec l’ombre) à la 3D avec la petite fille. Un principe assez simple mais qui nous tient sur la longueur grâce à un renouvellement constant. Rien de bien corsé mais la dose de challenge est suffisante pour une progression fluide. On passe rarement plus de 10 minutes sur un puzzle même si on s’étonne à ne pas parfois trouver une solution assez simple.
On peut penser que la raison vient du fait que Shady Part of Me joue sans arrêt avec la perspective et la physique. On note d’ailleurs un déséquilibre dans le plaisir de jeu puisque l’on appréciera beaucoup plus les phases avec l’ombre avec une 2D plus malléable. La petite fille nous donne parfois l’impression de n’être qu’une assistante qui déplace des caisses. Cette dernière craint la lumière, tandis que l’ombre ne peut se mouvoir que dans celle-ci. Chaque énigme a pour but de créer une route personnalisée pour notre duo.
La progression est par ailleurs assez fluide grâce à une absence de game over. Il est en effet possible d’utiliser un rembobinage à la Braid à tout moment pour corriger nos erreurs ou ne manquer aucun origami (le seul type de collectible du jeu). En plus de profiter d’une belle aventure, on remarquera le soin apporté pour différencier les deux plans. Cela se répercute sur l’aspect visuel mais aussi sur la musique. La différence n’est pas énorme mais notable. On aime à penser que cette subtilité souligne d’ailleurs le lien entre les deux personnages. Enfin, cette épopée poétique a la chance d’être sublimée par une bande-son magnifique et très immersive.
Cet article peut contenir des liens affiliés