Prenez un jeu dans la plus pure tradition de la plateforme, mélangez avec un zeste de gameplay rafraîchissant, une touche de level-design pertinent et un enrobage tant sonore que visuellement travaillé, et vous obtiendrez Shantae : Half-Genie Hero !
Fouette, cocher !
Comme à l’accoutumée, le jeu démarre en trombe avec une situation pour le moins tarabiscotée (oui, ce mot est encore utilisé de nos jours). Ni une, ni deux, voilà que vous allez devoir sauver le monde. Oui, ça va vite et ça perturbe au début. Inhérent aux anciens épisodes, ce démarrage turbo nous rappelle pourquoi nous avons craqué pour un titre comme celui-ci : c’est avant tout pour son ambiance et son style de jeu. Exit donc le scénario, même si ce dernier revêt le même manteau burlesque que celui de ses aînés et parvient à nous décrocher un sourire de temps à autre.
En lieu et place, nous avons là un jeu très nerveux (plus que les anciens) qui, d’emblée, mettra la barre de difficulté assez haute, contrairement à d’autres qui proposent un tutoriel plutôt abordable. Ici, le titre nous fait comprendre très vite qu’il va falloir observer, tant les décors que les ennemis, apprendre les différents patterns et surtout s’armer de la bonne dose de nervosité pour aller vite et bien sans pour autant se planter dans le premier ravin qui passe. Ainsi, nous fouettons chaque ennemi qui a le malheur de passer à portée de cheveux et nous sautons de plateforme en plateforme tout en évitant divers pièges retors.
Test Shantae and the Seven Sirens – L’un des meilleurs épisodes de la saga
Mais là où le titre tente d’innover, c’est avec le nouveau système de danse, inclut sur une seule touche, qui permet à notre belle Shantae de se métamorphoser en animal (après avoir débloqué la danse en question). Cette nouvelle mécanique de gameplay s’intègre parfaitement avec l’univers (en premier lieu), mais également avec les niveaux, puisque vous devrez régulièrement revenir dans les lieux déjà visités afin d’en découvrir tous les secrets.
Ainsi, le singe permet de grimper sur les murs et de se faufiler dans les passages étroits, tandis que l’imposant éléphant vous permettra de briser de gros blocs de pierre afin de vous dégager un nouveau passage. Rajoutez à cela que chaque « transformation » possède plusieurs améliorations qu’il va vous falloir dénicher (tout comme Shantae), et croyez-moi, chaque visite dans un niveau, même connu, vous maintiendra en alerte permanente.
Les différents items bonus que l’on connaît (comme la boule à pointes, entre autre) deviennent des sorts qu’il est possible d’enclencher ou enlever d’une simple pression de gâchette. Ces sortilèges puisent votre jauge de magie, mais vous permettent en un clin d’œil de basculer de la boule à pointes aux boules de feu en passant par un bouclier. Assez ingénieux, ce système rajoute encore une touche de piment dans la manière de jouer !
Une technique de qualité
Comme cité un peu plus haut, la technique de Shantae : Half-Genie Hero est de très bonne facture. Exit les graphismes pixellisés qui faisaient le sel de la saga. De ce fait, force est d’admettre que ce petit coup de jeune est bienvenu et donne un cachet absolument sublime à cet univers Arabisant fantasque. Que cela soit dans l’animation des personnages (qui dansent presque en permanence) des ennemis et même des boss, plus ingénieux, beaux et retors comme jamais, il y a dans le titre une magie qui opère et envoûte.
La bande son est dans la lignée des prédécesseurs, à savoir une touche de musique orientale, tantôt mêlée à de l’électro, tantôt à du jazz, et j’en oublie d’autres. Bref, l’œil est flatté, tout comme les oreilles, qui nous font danser sur notre canapé en même temps que l’héroïne. Cette puissance m’a remémoré de folles parties endiablées sur des jeux rétros du même style, il y a donc comme une petite faim qui se fait sentir, et qui est plus que rassasiée lorsque l’on déguste cette Madeleine de Proust.
En revanche, je ne comprends toujours pas le manque de finition concernant la traduction. En effet, bien qu’en version française, le jeu souffre d’une très mauvaise qualité d’écriture. Parfois, cela en devient ridicule, même si on « capte » là où le PNJ veut en venir, en revanche, d’autres fois, c’est absolument incompréhensible, avec pour preuve l’image ci-dessous (prise lors de ma partie).
Certes, c’est un détail qui peut facilement passer au second plan, car le scénario n’est pas le point fort du jeu, et que l’on comprend très facilement les actions qui nous sont demandées, mais tout de même, Pirate’s Curse souffrait du même défaut, et si je devais comparer les deux titres, je dirai que Half-Genie Hero est pire au niveau traduction que son aîné. Dommage !
Concernant la durée de vie, nous avons là du… Correct pour le prix proposé ! Si vous êtes connaisseurs de la série, comptez une petite dizaine d’heures pour boucler le scénario, et forcément un peu plus si vous tentez le 100%. De plus, petite mention spéciale au contenu post-game, qui, comparé aux aînés, n’est pas plus folichon que cela, mais propose déjà un peu plus de surprises qu’avant !
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