Véritable star et sans doute l’un des personnages les plus repris et plébiscités – entre films, séries et jeux vidéo, notre bon vieux Sherlock revient ce 10 juin sur PC, PlayStation 4 et Xbox One avec Sherlock Holmes – The Devil’s Daughter, successeur de Crimes & Punishments sorti il y a déjà quasiment 18 mois. Bourré de bonnes idées, ce dernier avait surpris pas mal de joueurs et bien qu’il n’était pas parfait sur toute la ligne, il possédait un très bon potentiel que le studio Frogwares souhaite bien embellir aujourd’hui. Alors, prêt à vous plonger dans un décor londonien ?
« Avant de continuer, je tiens tout de même à préciser qu’il n’est pas nécessaire d’avoir jouer aux précédents épisodes, ni même d’avoir fait le tour de Crimes & Punishments. Si les références aux œuvres de Sir Arthur Conan Doyle sont bien évidemment présentes, il n’est en aucun cas vital de connaître l’univers pour pleinement profiter du titre. »
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Toggle« Élémentaire je dirais … »
Et c’est le moins que l’on puisse dire. Après un prologue qui nous laisse quelques indices sur la suite de l’aventure, nous sommes directement propulsés au cœur-même de l’intrigue, dans la demeure de notre protagoniste au 221B Baker Street. Une certaine nouvelle voisine vient nous rendre visite et nous présente à un jeune garçon, Tom, qui nous explique qu’il a besoin d’aide pour retrouver son père disparu.
Bien sûr, notre bon vieil ami Watson ne manquera pas de rappeler à notre héros qu’il est sans enquête depuis un petit moment maintenant et que c’est l’occasion idéale de se remettre dans le bain. Quoi de mieux qu’une petite enquête pour reprendre ses marques tout en aidant un pauvre garçon ?
Très rapidement, on remarquera la fidélité de l’univers et si tout au long de l’aventure, chaque personnage aura ce petit quelque chose d’accrocheur et d’intéressant, nos protagonistes principaux respectent bien la fiction originale. Un savant mélange entre Jeremy Brett et Robert Downey Jr., opposant l’homme qui a personnifié Sherlock dans les années 80/90 et notre Holmes des temps modernes avec les dernières adaptations en date.
Et cette nouvelle version n’est pas déplaisante, elle rend notre héros à la fois méthodique, soigné et perfectionniste tout en ayant ce côté décalé, comme s’il avait toujours la tête ailleurs, pensif – ou qu’il se réveillait après une dure soirée de débandade. C’est en quelque sorte une version quelque peu rajeunie de notre détective avec une certaine exploration sur sa vie personnelle et sa famille, qui fonctionne bien mieux que prévu, bien que parfois un peu cliché.
On remarquera qu’après avoir fait le tour de l’antre dans laquelle nous vivons – similaire à Crimes & Punishments, notons-le, que l’on pourra plus ou moins personnaliser notre personnage. Quelques éléments de personnalisation sont ainsi proposées dans sa chambre, vous permettant de choisir entre une quinzaine de coupes de cheveux et de chapeaux et tout autant de barbes et autres effets de style. La possibilité de porter des lunettes est également présente, tout comme la dizaine de costumes différents que l’on peut enfiler, entre la tenue décontractée, la sportive, la classe et j’en passe.
Votre première mission sera donc de recueillir indice après indice des éléments vous permettant de retrouver les traces du père de Tom et cette petite excursion vous emmènera dans les rues d’un Londres Victorien de toute beauté. Si bien sûr, l’aspect graphique ne prouve pas encore le potentiel de nos consoles actuelles, la direction artistique, quant à elle, est vraiment soignée et les ruelles et places que nous pourrons parcourir sont agréablement bien modélisées. On ressent tout de même bien là quelques efforts et ajouts intéressés, une fois descendu de la résidence, on se retrouvera nez à nez avec des passants, des jeunes garçons qui tendent le journal du matin, des habitants en pleine animation de rue et j’en passe.
« Une histoire diabolique »
Il est un peu difficile et délicat de rentrer dans le scénario en lui-même sans vous donner trop d’indices (sans mauvais jeu de mot avec le contexte actuel) sur ce qui va se passer par la suite. Mais les habitués auront vite compris les démarches à faire. L’histoire est découpée en plusieurs cas de figure où, par exemple, retrouver le père disparu du petit Tom fait partie d’une première « Enquête ». De ce fait, vous devrez résoudre plusieurs d’entre elles à la suite, chacune étant indépendante dans son évolution procédurale mais liée par une intrigue générale.
Mêlant mécanismes de jeux d’action, de jeux de réflexion et de point’n click – où vous devrez interagir avec le décor pour trouver et dénicher tel ou tel élément, Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter garde sa bonne recette et arrive à mêler habilement tous ces aspects du gameplay. Vous avancerez ainsi selon vos choix et vos déplacements et devrez résoudre plusieurs casses-têtes et autres puzzles pour parvenir à vos fins.
En tant que bon détective, vous aurez bien évidemment un petit carnet où vous noterez tous les éléments aperçus, que ce soit sur les personnages rencontrés avec leurs spécificités, les preuves et autres documents ramassés ou des faits que vous avez surpris ou dialogues écoutés. Cela vous permettra notamment, de retrouver des indices que vous avez peut-être loupé ou oublié et de faire le lien entre plusieurs événements, le tout dans une interface fluide et facile à comprendre.
Une aventure unique et particulièrement addictive !
Sur le terrain, Holmes devra identifier les potentiels indices ou objets/éléments du décor avec lesquels interagir, et l’une des meilleures choses que l’on avait à propos du système d’enquête, sur Crimes & Punishments notamment, est de retour avec la fameuse perception de notre protagoniste pour mettre en surbrillance certaines choses. Cependant, ce système a été approfondi et si en action, vous aurez toujours les boutons R1/L1 (Sur PlayStation 4) pour utiliser ces fameuses capacités, celle d’identification permettra au joueur de profiler visuellement de certains personnages.
De ce fait, lorsque vous identifierez un suspect ou tout autre PNJ, vous pourrez interpréter à votre manière certaines marques ou gestes de la personne. Des marques autour du poignée pourrait laisser supposer par exemple, une tentative de suicide ou quelqu’un qui l’aurait agripper trop brutalement. Des yeux rouges pourraient indiquer que la personne viendrait de pleurer, frotter ses yeux un peu trop ou une conjonctive qui viendrait lui faire défaut. Cela vous permet ainsi de caractériser le personnage et d’en tirer une conclusion sur elle, son passé et potentiellement ce qui lui ai arrivé.
Tout cela changera la perception de Sherlock qui devra faire certains choix et prendre des décisions dans des dialogues qui ont eux aussi progressé, avec un indicateur qui montrera au joueur si l’élément en question est un moment clé ou un fait important.
« La fille du Diable finira par vous tuer »
Si les mini-jeux et autres puzzles sont assez diversifiés et que l’on appréciera rapidement les mécaniques du jeu, faciles à prendre en main soit dit en passant, le soft est cependant entaché par quelques soucis, notamment techniques. Bien que le gameplay, la narration et son univers sont bien plus que convaincants, il est assez délicat de dire que le reste l’est.
Des baisses de framerate, quelques soucis de textures, des animations rugueuses, des phases d’exploration parfois incertaines et des cinématiques parfois même enclins à des problèmes. Le tout serait pardonnable si l’on serait dans un monde totalement ouvert ou si nous prenions une baffe graphique, mais ce n’est pas le cas : Lorsque notre bon vieux Sherlock se coince contre un meuble, aussi insignifiante que soit une chaise, est plutôt frustrant, tout comme les contrôles parfois imprécis sur les directions de notre personnage.
Certes, force est de constater que le rendu est plaisant et que parcourir les ruelles de Londres avec les animations des passants a ce petit quelque chose, mais le rendu technique est plus que moyen, le tout soutenu par des écrans de chargement nombreux et particulièrement longs. Et apparemment, Frogwares en est conscient puisqu’il propose, pendant ces écrans d’attente, de feuilleter notre calepin, nous permettant de survoler nos indices et autres preuves. Le soucis, c’est que l’on souhaite profiter de l’expérience de jeu et que même en tant que bon détective, nous avons besoin de nous sentir sur le terrain.
Rappelons que si la direction artistique nous imprègne bien de l’univers londonien du titre avec un joli tableau, le tout est soutenu par une bande-son au top. Il suffit de voir le nom de Two Steps from Hell derrière la musique de la bande-annonce officielle pour comprendre que la BO passe bien, voire même très bien. Petite déception cependant au niveau des doublages. Si la VF est de bonne facture – tout du moins correct, et ce malgré un certain manque de personnalité et sans profondeur émotionnelle, impossible d’opter pour les voix originales qui auraient, je pense, été de meilleure augure
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