Shin Megami Tensei est une série de RPG bien connue du public nippon, mais on connaît surtout les nombreux dérivés comme les Devil Summoner, les Persona ou encore les Devil Survivor. Même si le gameplay change plus ou moins selon les différents titres, on retrouve beaucoup de similitudes entres les opus comme les invocations de démons et les fusions entre autres.
Sommaire
Toggle« Shin Megamin Tensei : Les mondes parallèles »
Bon nombre d’opus de la série Shin Megami Tensei se déroulent à Tokyo dans une ambiance très nippone avec des codes empruntés aux Shonen ou aux Seinen mangas. Avec Strange Journey, nous sommes plutôt devant un univers proche des films de science-fiction des années 80. The Thing est un bon exemple d’inspirations des développeurs, notamment pour le lieu de départ qui est l’Antarctique, mais aussi à travers quelques moments de l’aventure. Dans ces terres glaciales, un phénomène particulier commence à recouvrir la planète en augmentant son diamètre avec le temps. Cette matière noire, appelée le Schwartzwelt (littéralement « monde noir » en allemand), est en réalité une autre dimension hostile abritant des démons de toutes sortes. Dans le but de stopper son avancée, les Nations Unis rassemblent un groupe d’élite venant des quatre coins du globe pour explorer cet étrange monde. Nous incarnons un jeune soldat américain faisant partie de l’une des escouades créées pour l’occasion.
Comme à l’accoutumée, la licence ne manque pas d’introduire des sujets sérieux sans pour autant aller jusqu’à la critique pompeuse. Le Schwarzwelt nous est décrit comme une réaction défensive de la planète face à une espèce humaine brisant l’équilibre entre ressources et production. Il est intéressant de voir que chaque décor met en avant un scénario catastrophe bien particulier propre à l’univers du jeu, mais pas seulement. Pour en citer deux bien parlant : des montagnes d’ordures pointant du doigt la négligence écologique, ou encore des rues remplies de magasins pour mettre en avant un consumérisme destructeur. Ces thèmes ne sont pas là pour donner des leçons mais bien pour que vous jugiez, en tant que joueur, quel sera votre destin ainsi que celui de l’humanité. En effet, au cours de l’épopée, les choix de dialogue sont légion. Que ce soit avec les boss de chaque monde, les personnages secondaires qui vous accompagnent ou d’autres plus mystérieux, les prises de positions auront une incidence sur le dénouement. Six fins différentes sont à débloquer selon vos penchants.
Même si le tout met un peu de temps à démarrer, le scénario de Strange Journey est plutôt agréable à suivre et bien écrit dans l’ensemble. Cette atmosphère SF un peu kitch donne une certaine saveur que l’on retrouve également à travers différentes mésaventures auxquelles font face l’équipage. On apprécie aussi le fait de décider soi-même quel camp à raison ou tort, en nous basant non seulement sur ce qu’il se passe dans le jeu, mais aussi dans la réalité. Après tout, certains sujets évoqués sont clairement d’actualité.
Shin Megami Tensei X Etrian Odyssey
Atlus ne prend pas énormément de risque dans le type de jeu choisi puisque Shin Megami Tensei : Strange Journey Redux est un Dungeon Crawler tout ce qu’il y a de plus classique. On sait que la série Etrian Odyssey vient de chez eux et ce n’est donc pas une surprise de voir que le sujet est maîtrisé. Pour faire court, on se balade dans des labyrinthes avec une vue à la première personne, les combats se déclenchent aléatoirement, et la carte se dessine automatiquement sur l’écran tactile en même temps que votre progression. On retrouve bien évidemment la particularité de la licence avec ses nombreux démons qui sont à la fois nos pires ennemis et nos meilleurs alliés.
A l’image d’un Persona 5 pour parler à plus de monde, des négociations presque hasardeuses peuvent avoir lieu avec des démons selon votre bon vouloir. Si tout se passe comme prévu, il vous est alors possible d’exiger un objet, de l’argent ou bien le démon lui-même pour qu’il intègre votre équipe. Cependant, il ne vous sera pas possible de converser avec certaines créatures trop primitives, et d’autres qui n’auront tout simplement pas envie de vous adresser la parole. Il faut savoir que les choix de dialogue (que l’on évoquait plus haut) déterminent vos affinités avec certains types de démons. Si la voie diplomatique ne fonctionne pas, la fusion reste un bon moyen de remplir votre collection mais surtout de gagner des alliés de plus en plus puissants.
Il y’a tout de même une limite étant donné que le monstre résultant d’une fusion ne peut pas avoir un niveau plus élevé que votre avatar. Cette mécanique de mélange fait partie du sel de la licence, de même que ses combats stratégiques basés sur les forces et les faiblesses des démons. Lorsque l’on exploite un point faible, cela déclenche des attaques bonus provenant d’alliés ayant la même affinité que l’attaquant. En plus de tester différentes combinaisons au petit bonheur la chance, le remplissage du bestiaire est un formidable moyen de savoir comment bien frapper un ennemi. Il faut tout de même avouer que le système est répétitif et que l’on ne passe pas à côté des phases de grind pour gagner de l’expérience, mais aussi pour recruter en masse.
La particularité de cette opus est l’importance de la combinaison Demonica (un acronyme qui sonne bien, spécialité japonaise) qui vous permet en premier lieu d’explorer les mondes en toute sécurité mais qui améliore aussi vos capacités de combat et d’exploration. Durant vos randonnées dans ces décors apocalyptiques, il est possible de détecter et ramasser de la matière (appelée Forma). En rapportant régulièrement vos trouvailles au laboratoire du vaisseau, vous pouvez développer de nouvelles applications pour votre armure ou débloquer de nouveaux équipements.
Les nouveautés de cette version Redux
Même si nous n’avons pas connu la première version, il est bon de noter quelques ajouts qui facilitent grandement la progression. Le nombre d’applications pouvant être activées sur la combinaison Demonica n’est plus limité et l’une d’entre elles permet même d’éviter le Game Over en cas de mort de votre avatar (et ce même si vos démons sont encore tous debout). Un apport bienvenu quand on connaît la franchise et la malchance que l’on peut expérimenter via une pétrification ou une mort instantanée infligée par certains sorts. De nouveaux démons viennent aussi s’ajouter à la liste, mais on retiendra surtout l’apparition d’un nouveau personnage, Alex. Cette jeune fille qui erre dans le Schwarzwelt et désire vous tuer pour on ne sait quelle raison.
D’ailleurs, Atlus en a profité pour refaire une beauté à tous les personnages grâce à de nouveaux artwork. La direction artistique est toujours aussi inspirée et dépeint parfaitement cette atmosphère lugubre et chaotique. En revanche, il faut bien avouer que les graphismes ont pris un sacré coup de vieux. Heureusement, ce n’est pas le cas des musiques de Shoji Meguro qui nous montre son talent et sa polyvalence. Nous sommes bien loin de son style très contemporain qu’il applique sur les derniers Persona par exemple. Nous avons droit à des compostions plus sombres et solennelles qui collent parfaitement avec l’ambiance. Même si l’on regrette l’absence de traduction française pour les textes (uniquement en anglais), nous obtenons un doublage japonais intégral en compensation.
Cet article peut contenir des liens affiliés