Après l’avoir longtemps attendu, Shin Megami Tensei V est enfin là. En plus des fans de toujours qui attendent ce nouvel opus avec impatience, Atlus peut sans doute compter sur de nouveaux adeptes grâce à la série Persona, et surtout un Persona 5 qui a cartonné. Même si le spin-off est désormais bien plus populaire, ce nouveau MegaTen montre que le Papa en a encore dans le ventre.
Conditions de test : Nous avons joué plus d’une quarantaine d’heures au titre sur Switch OLED en mode portable et docké. Nous avons débloqué une seule fin. Seul le doublage anglais était disponible (le doublage japonais sera disponible à la sortie en DLC gratuit).
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ToggleL’apocalypse express
Justement, en parlant de Persona, le running gag consistant à y voir des influences de ce dernier dans tous les JRPG où il est question de lycéens combattant une catastrophe pourrait s’appliquer ici. Blague à part, la série Shin Megami Tensei sait nous plonger dans une ambiance radicalement différente des RPG japonais plus classiques.
Il garde ainsi son héritage « punk » avec une atmosphère sombre et apocalyptique sous fond de lutte entre les anges et les démons. L’histoire ne perd pas de temps pour nous mettre dans le bain, avec un protagoniste qui se retrouve rapidement plongé dans un Tokyo dévasté.
Dès nos premiers pas, une entité mystérieuse nous propose de nous prêter sa force. Ou plutôt de la combiner à la notre, ce qui nous transforme en un puissant être légendaire à la belle chevelure bleutée, appelé Nahobino.
Cela fait du bien de retrouver cette patte d’Atlus où l’on ne perd pas de temps pour nous jeter dans l’action, sans pour autant donner le sentiment d’accélérer les choses artificiellement. On sait seulement que l’on s’embarque dans un conflit obscur qui dévoile ses enjeux au fil de la progression. La légèreté de la narration et le manque de personnages secondaires vraiment marquants pourra tout de même en gêner certains.
« Les démons de Megami »
En marge de la narration, ce sont surtout les démons qui viennent apporter de la matière, que ce soit dans les dialogues ou les ambiances, grâce à de l’humour noir et parfois une violence décomplexée. L’un des plaisirs du jeu est d’ailleurs de tenter de trouver les bonnes répliques lors des combats pour les recruter tout en répondant à leurs demandes (en argent, PV, PM…).
Le plus impressionnant reste toutefois le travail d’Atlus en matière de graphismes. Après être restée cloisonnée sur les consoles portables de Nintendo, ce retour de la série à une console de salon (ou hybride) nous place dans les meilleures conditions possibles pour retrouver la franchise.
En plus des vastes décors à explorer offrant beaucoup de verticalité, et même quelques phases de plateformes, ce sont surtout la modélisation et les animations de chaque démon qui profitent d’une belle cure de jouvence.
Globalement, Shin Megami Tensei V fait parti de ces titres « similaires » qui mettent une claque à Gamefreak en matière de technique pour de la Switch. Malgré un peu d’aliasing, les créatures sont visibles directement dans les environnements et l’ensemble reste fluide. On reste sur du 30 FPS stable sauf lors de quelques « Naruto Run » de notre héros avec beaucoup d’éléments à l’écran. On préférera tout de même le mode docké pour profiter d’une meilleure résolution.
Atlus a su rendre l’exploration attractive avec un tas de choses à ramasser ou à chercher, en plus des quêtes annexes et autres boss secondaires surpuissants se baladant dans quelques coins de la carte façon Xenoblade. De plus, on ne sent jamais obligé de fouiller tous les recoins avant d’avancer grâce à des points de sauvegarde bien placés et permettant des voyages rapide confortables (et sans temps de chargement dans une même zone).
Une exigence de qualité
On peut en outre revenir à un point de sauvegarde à partir de n’importe où en pressant une simple touche. Ainsi, grâce à ces accommodements, on se perd aisément dans ces énormes étendues qui semblent sans limites. Mais cela rend surtout les périodes de renforcement bien plus digestes.
Si c’est la première fois que vous touchez à un opus de la série Shin Megami Tensei, attendez-vous à déclencher le game over un paquet de fois et à être frustré au moindre coup manqué. Le gameplay au tour par tour est exigeant mais très gratifiant puisqu’il nous force à adapter notre équipe pratiquement à chaque boss un peu coriace.
Il est souvent nécessaire d’EXP un peu pour gagner du niveau, mais le recrutement et la fusion de monstres sont les points clés de chaque victoire. Dans Shin Megamin Tensei V, l’exploitation des faiblesses liés au éléments, l’application de statuts néfastes (poison, sommeil,…) et le renforcement des alliés sont des paramètres bien plus déterminants que dans la plupart des JRPG.
Après s’être fait détruire par un boss pour dénicher ses faiblesses et connaitre ses techniques, on se retrouve donc souvent à recruter un maximum de démons et à les fusionner pour se forger une équipe taillée sur mesure. Nahobino est d’ailleurs le plus versatile puisque l’on peut appliquer des essences de monstres afin de lui assigner les techniques et les résistances que l’on souhaite.
Ce n’est tout de même pas cher payé puisque sa mort entraîne la défaite, même si le reste de votre équipe est encore debout. Il serait dommage de passer à côté de cette difficulté piquante, mais afin de le rendre plus accessible, Atlus proposera un mode facile lors de la sortie pour celles et ceux qui le souhaitent. Il est d’ailleurs possible de réduire la difficulté à tout moment, mais impossible de revenir en arrière par la suite.
De petites nouveautés pour enrichir le gameplay
Atlus veut évidemment élargir son public, mais n’oublie par les fans de longue date, qui apprécieront sans doute les petites nouveautés en matière de gameplay comme le « Skill Potential ». Chaque compétence dispose d’un +X ou d’un -X qui influe sur la puissance de celle-ci. On ne pourra donc pas donner n’importe quel attaque à n’importe quel démon, ou alors en connaissance de cause.
Autre élément stratégique important en combat, les compétences Magatsuhi qui offrent des avantages sympathiques lorsque la jauge correspondante est pleine, comme des coups critiques garantis pendant un tour complet. Là encore, on pourra piocher parmi celles qui améliorent notre style de jeu.
Enfin, nous avons les Miracles qui remplacent le système d’applications de Shin Megami Tensei IV : Apocalypse. En dépensant de la « Glory » (une monnaie unique qui s’acquiert en retrouvant les Miman perdus ou en récoltant des blocs lumineux), vous pourrez obtenir des bonus qui rempliront votre jauge de Magatsuhi plus rapidement ou bien des emplacements supplémentaires pour les compétences de vos démons.
Si l’on a employé quelques anglicismes lors de ce test, c’est parce que certains textes contextuels du jeu n’ont pas été traduits comme les termes « Glory » ou « Weakness » lorsque l’on attaque la faiblesse d’un ennemi. On espère un correctif d’ici la sortie. Pour rester dans la langue de Shakespeare, sachez que le doublage anglais est correct dans l’ensemble (en particulier les démons).
On termine sur la bande-son qui répond à nos attentes avec une qualité équivalente à Shin Megami Tensei IV. On peut compter sur des musiques atmosphériques mettant l’accent sur le côté glauque, mystérieux ou apocalyptique, mais surtout des thèmes de combat qui sortent du lot.
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