Rares sont les jeux qui parviennent à nous envoûter dès le premier coup d’œil, mais Silence : The Whispered World 2 fait partie de ceux-là. Faisant suite aux Chroniques de Sadwick, le titre de Daedalic nous a charmé dès sa première présentation et semblait annoncer une expérience pour le moins enchanteresse. Bien qu’il ait mis le temps à arriver entre nos mains, il est enfin là ! C’est maintenant le moment de passer au verdict et de voir si, oui ou non, Silence est aussi bon qu’il semblait l’être lors de son annonce et de ses présentations.
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ToggleUne histoire envoûtante et des personnages attachants
Tout d’abord, il convient de préciser que le soft est avant tout une aventure narrative se présentant sous la forme d’un point and click. L’histoire prend donc une place importante dans l’expérience du joueur. Celle-ci se propose de nous faire vivre les aventures de Noah et de sa sœur Renie, tous deux orphelins. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’histoire démarre directement sur les chapeaux de roues pour nos deux personnages. Le scénario prend en effet place dans un contexte de guerre et, alors que Renie joue avec ses amies, Noah se saisit de sa jeune sœur afin de l’amener dans un bunker, tandis que des bombardiers arrivent afin de raser leur ville de la carte. Tous deux parviennent à se réfugier dans l’abri, mais les autres n’ont pas cette chance.
C’est donc sur cette note tragique que débute Silence. Afin de consoler Renie, Noah décide alors de lui raconter une histoire… celle de Silence. Sans trop en dire, l’histoire résume dans les grandes lignes les événements du premier opus, nous indiquant que Silence est un monde créé dans les rêves de Noah devenant, dans ce monde, Sadwick, un clown triste. On apprend alors que ce dernier aurait détruit Silence afin de sauver Noah d’une maladie. Pendant ce récit, un autre bombardement survient alors et touche le bunker. De nouveau et pour une raison inconnue, les deux enfants se retrouvent brusquement propulsés dans le monde de Silence. Et c’est à ce moment que débute véritablement l’aventure.
L’on arrive donc dans un monde aux couleurs chatoyantes et à l’apparence paisible, sauf qu’il est confronté à une menace bien réelle : la Fausse Reine a pris possession de ce dernier et se sert de créatures nommées Traqueurs afin d’assouvir un dessein qu’il vous faudra découvrir par vous-mêmes. D’une manière plus générale, l’histoire se présente comme une forme de parcours initiatique et symbolique se concentrant davantage sur la petite Renie. Et bien que l’aventure manque un peu d’approfondissement, elle se montre assez entraînante, notamment grâce à des personnages bien particuliers. Si certains peuvent manquer de profondeur, ce n’est certainement pas le cas de la petite Renie, petite fille toujours optimiste et à l’innocence touchante. On donnera également une mention spéciale à Spot, l’adorable chenille capable de prendre différentes formes afin d’aider ses amis. Clairement, on a rarement vu plus mignon et attachant que ces deux personnages qui nous ont littéralement fait fondre !
Un point’n click facile et classique dans sa maniabilité
Et comme il s’agit d’un point and click, il faudra, pour avancer, interagir avec l’environnement qui se présente comme une succession de tableaux, où il faudra cliquer sur des endroits clés à des moments précis afin de pouvoir avancer, comme dans tout point and click qui se respecte en somme. Hormis de simples clics qui permettent d’interagir, il est à certains moments possible de maintenir le clic gauche enfoncé en déplaçant la souris dans une direction précise, afin d’actionner ou de déplacer certains objets. Egalement, il est parfois nécessaire de récupérer certains objets qui vous permettront d’avancer. Mais bien que vous les stockiez sur vous, il n’y a aucune gestion d’inventaire. Disons simplement que si vous disposez du bon objet, il sera possible de réaliser la bonne action au bon endroit. Le gameplay est donc on ne peut plus simple… peut-être un peu trop.
On remarquera simplement une très légère originalité, notamment la possibilité de se servir de Spot pour se tirer d’un mauvais pas. La chenille est en effet capable de s’aplatir ou de se gonfler, ce qui peut permettre de déplacer des objets lourds, casser des mécanismes, ouvrir des portes… etc. La créature peut également acquérir différentes capacités selon les moments du jeu, comme absorber de la lave et la recracher, ou ingurgiter de l’eau pour la relâcher dans un lieu qui en aurait besoin. Bref, Spot est très utile, on peut même dire qu’il est le personnage le plus serviable de Silence… et de loin ! De même, il peut arriver, lors de l’aventure, que l’on alterne entre différents personnages, notamment Renie, Noah et Spot. Parfois, il est même possible de choisir lequel on souhaite contrôler lorsque ceux-ci sont séparés. Ceci amène donc différentes interactions. Par exemple, Si Renie actionne un objet, ceci peut avoir un impact pour faire avancer Noah de son côté, et inversement. Le fait de pouvoir jouer plusieurs personnages est donc assez sympathique.
Maintenant, il semble tout de même nécessaire de souligner que l’aventure est loin d’être compliquée. Les énigmes, déjà peu nombreuses, n’ont rien de complexes, et les seules fois où vous bloquerez, ce sera quand un passage manquera de logique dans les actions à réaliser… ce qui est fort dommage. C’est qui est particulièrement symptomatique de ce phénomène, c’est surtout le fait d’être parvenu à finir une énigme en réalisant des actions au hasard, tout simplement parce que les indices n’étaient ni clairs, ni logiques. Il est même possible de passer les énigmes, si jamais elles se montrent trop ardues pour les quelques joueurs en difficulté, ce qui n’arrive pour ainsi dire pas. On se doute néanmoins qu’avec ce jeu, Daedalic doit également viser un public jeune et a donc souhaité lui faciliter un maximum la tâche. On le remarque aussi par la possibilité d’afficher directement les interactions possibles sur un tableau sur la simple pression d’une touche. Tout ceci nous amène donc à une aventure relativement courte. Il faudra compter environ cinq petites heures pour arriver au bout, ce qui est relativement faible pour un titre facturé 29,99€ à son lancement…
L’aventure nous propose également différents choix de dialogues qui donneront une fausse impression de liberté mais qui ne changera pas grand chose, hormis les réactions des personnages sur le moment. Deux fins sont effectivement disponibles, mais celle que vous aurez ne dépend que du choix fait en toute fin de jeu. Ceux effectués au cours de l’aventure ne sont que des différences à court terme. L’on pourrait donc avoir certains regrets de ce côté-là. Il est dommage que Daedalic ait décidé d’offrir des choix au joueur sans que ceux-ci ne soient pas plus impactants dans l’aventure, ce qui aurait drastiquement influencé la durée de vie.
Réalisation artistique
La réalisation artistique est par ailleurs un gros morceau sur lequel il est nécessaire de s’arrêter un moment, car ça ne rigole absolument pas. Graphiquement, le titre est purement sublime, pas tant techniquement que dans sa réalisation artistique, de toute beauté. N’ayez crainte, si vous baviez sur les images du jeu avant sa sortie, le rendu en jeu est identique. Le plus étonnant est que l’on pourrait même souligner que les cinématiques (assez peu nombreuses) sont bien moins nettes que le rendu in-game lui-même, ce qui est assez étonnant et agréable pour être souligné. Vraiment, le soft est une pure merveille graphique, autant au niveau de la réalisation des personnages que des environnements, d’une beauté exemplaire, ou même des animations. Celles-ci participent à rendre chaque personnage plus humain. Le rendu général est à ce point réussi qu’il est à des années-lumière du premier opus, avec une patte graphique encore plus réussie mais également bien différente, ce qui est un sacré tour de force de la part des développeurs qui ont su changer de style et se sublimer.
Du côté sonore, bien qu’on ne touche pas au même niveau de maestria, la musique est tout de même à la hauteur et nous offre une bande son des plus agréables, collant parfaitement à l’univers féerique dépeint dans Silence. Les doublages, uniquement en anglais (mais avec les sous-titres français), sont également de qualité et cohérents pour chaque personnage. On sent les comédiens impliqués et cela fait réellement plaisir pour un jeu de cette envergure. Mention spéciale au doublage de Renie qui est particulièrement réussi, et participe indubitablement à rendre la petite fille aussi attachante. Les bruitages bénéficient eux aussi d’un travail soigné, et notamment les sons propres à Spot, renforçant le côté adorable de la créature.
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