C’est donc plus de cinq ans après sa sortie officielle sur PC, PS3 et Xbox 360 que Sine Mora s’offre une réédition, avec sa version EX. En ajoutant du nouveau contenu, les férus du genre comme les néophytes en la matière devraient pouvoir y trouver leur compte sans soucis vu l’efficacité du titre.
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ToggleDes enkies contre un empire dans une guerre sans merci !
Outre le mode arcade que l’on pourra retrouver dans le soft, Sine Mora EX a à son actif un mode scénario, censé permettre aux néophytes des shoot’em up entre autres, de pouvoir se faire la main. Dans Sine Mora EX, l’histoire sera en général contée par divers personnages, via des lignes de textes évidemment doublées par l’un des protagonistes. Pour illustrer le tableau, Sine Mora EX nous plonge dans un univers futuriste où l’empire Layil, mène une guerre sans merci contre le peuple des enkies.
De ce fait, nous suivrons en somme le périple des rebelles enkies menant la guerre contre ledit empire, tandis que nous aurons de l’autre côté un membre de l’empire, Ronotra Koss, bien décidé à en découdre avec le responsable de la mort de son fils, tué pendant les bombardements sur les Enkies. Très honnêtement, et ce qui a le don d’être intéressant en premier lieu dans la narration de Sine Mora EX, c’est cette capacité à nous faire voir les deux camps en guerre via quelques protagonistes. Mais cependant, même si l’idée est bonne, les dialogues n’en restent pas moins inintéressants du début à la fin tout comme les personnages, auxquels on ne s’attachera que très peu.
Le contenu de Sine Mora EX est intéressant, mais dommage que le mode scénario soit décevant et court.
En clair, ce point-là est globalement décevant, bien que l’on pourra cependant apprécier l’agencement de la trame scénaristique entrecoupée par les lignes de textes entre chaque chapitre et niveau. On notera quelques rebondissements assez inattendus et bien agencés par ailleurs, avec un petit côté voyage dans le temps fort plaisant. Mais cela n’enlèvera en rien la faiblesse au niveau des personnages un peu creux mais bon, l’intrigue est en soi convenable. Et puis très franchement, il faut admettre qu’en général, les shoot’em up s’offrent des trames très simplistes mais Sine Mora, tente de proposer quant à lui une intrigue intéressante, mais ne réussit le pari qu’à moitié.
En revanche, il se rattrapera à la rigueur sur la direction artistique. Le petit côté science-fiction et futuriste de Sine Mora a sacrément son charme, notamment avec une variété de décors qui fait en soi son petit effet. Le background aussi est intéressant dans le fond, mais le tout est quand même un peu vite plombé par une grosse sensation de déjà vu, même si quelques panoramas de ci de là ne nous laisseront pas vraiment indifférent.
Un Shmup original pour un contenu plus conséquent
Dans son gameplay néanmoins, Sine Mora EX est plutôt efficace, et arrive à renouveler le genre du shoot’em up. Comme tout bon titre de ce genre, Sine Mora EX vous permet de contrôler un vaisseau et personnage différent dans chaque mission. Votre but sera bien évidemment de dézinguer tous les vaisseaux ennemis qui arrivent à l’écran, puis ensuite d’affronter un boss tout simplement gigantesques, et où vous devrez tirer sur ses points faibles, tout en évitant les salves de tir du bougre. Incontestablement, on voit que Grasshopper Manufacture s’est inspiré des Danmaku ou d’Ikaruga – sauf que là, on est sur un shoot’em up totalement horizontal et non vertical – au niveau de la difficulté à esquiver les tirs, car tout se fait clairement au pixel près.
D’ailleurs, pour esquiver vos tirs, cela ne demandera pas uniquement votre skill, car vous aurez à disposition trois capsules. Une seule est disponible pour le mode scénario, mais les deux autres seront utilisables sur le mode arcade du soft. Ces trois capsules à utiliser vous donneront respectivement la faculté de ralentir le temps pour mieux esquiver les tirs de façon optimale – la seule capsule disponible en mode scénario -, remonter le temps, ou bien tout simplement vous protéger via un bouclier, qui renverra instantanément les tirs adverses. Cela enrichit pour le coup le gameplay de Sine Mora EX, totalement décomplexé et surtout assez fun. Qui plus est, les boss à affronter sont tout simplement tarabiscotés et surtout colossaux, et disposant d’une esthétique d’une part plaisante, et d’autre part qui auront le don de vous impressionner étant donné la taille minuscule de votre vaisseau comparé aux mastodontes qu’il vous sera demandé d’affronter.
Si vous voulez un shoot’em up qui casse les codes du genre, vous avez Sine Mora EX, une version ultime qui propose des mécaniques de jeu originales et tout bonnement fun !
Avant d’aborder la maniabilité du vaisseau par ailleurs, Sine Mora EX se joue clairement comme un shoot’em up classique ou presque, si l’on excepte l’utilisation des capsules qui donne une plus value au gameplay. Pourquoi ou presque d’ailleurs ? Et bien, tout simplement car dans un premier temps, votre vie sera représentée par une sorte de distorsion temporelle. Tout en haut de votre écran au milieu, vous trouverez effectivement un compte à rebours qui s’écoule, et cela représente votre vie. Lorsque vous vous faites toucher vous perdez du temps, mais vous pouvez en regagner facilement en tuant des ennemis, tout comme en récoltant du temps sur les ennemis vaincus. L’approche est diablement originale et rend les combats pour le coup encore plus nerveux, soit une chose que l’on demande souvent à ces types de jeu, en sus d’une lisibilité dans les combats très satisfaisante. Au passage, et comme tous les shmup qui se respectent, vous récupérerez des bonus comme un bouclier, de quoi remplir votre jauge de capsule, mais aussi des améliorations d’armes, des bonus de scoring, ou des cartouches pour votre arme secondaire dévastatrice, qui varie en fonction des différents vaisseaux. Plus vous récupérerez d’amélioration d’armes, plus vous ferez de dégâts mais prenez garde à ne pas vous faire toucher, sous peine de perdre quelques améliorations et de devoir les choper avant qu’elles ne disparaissent définitivement.
Viens donc ensuite la maniabilité du vaisseau, assez laborieuse. Pour faire simple, tout le gameplay de la production de Grasshopper Manufacture, du moins sur PC qui est la version que nous avons testée, se joue à la souris. Le déplacement se fera donc à la souris sauf que le soucis, c’est la sensibilité du vaisseau qui est malheureusement beaucoup trop lourdingue pour pouvoir le déplacer aisément pour aller par exemple récupérer des bonus assez loins, voire éviter aussi des tirs. C’est indéniablement le point noir du gameplay de Sine Mora EX comme sa répétitivité concernant l’agencement des niveaux, qui se déroulera toujours de la même façon.
Mais étonnamment, cette version EX de Sine Mora apporte du contenu supplémentaire plutôt bienvenu. Dans un premier temps, mis à part le mode scénario se terminant en trois petites heures en normal, le mode entrainement où vous combattez que des boss, ou bien encore le mode arcade qui vous permet de parcourir librement les niveaux en choisissant votre capsule, vaisseau et protagoniste, le soft se focalise sur le côté coopération ou affrontement en local. Effectivement, cette ultime version de Sine Mora apporte un mode affrontement pour défier un de vos amis en partie locale, et on notera également l’ajout du mode coopération pour le mode scénario. Egalement, un mode défi a fait son apparition, histoire de rallonger la durée de vie du mode scénario notamment, assez pauvre. Concrètement, le contenu reste assez convenable, et à savoir que les possesseurs du jeu original auront automatiquement Sine Mora EX gratuitement, du moins pour les joueurs Steam. En revanche, il y a fort à parier que cette version EX du titre ne garantira pas un certain intérêt de la part des gamers ayant déjà touché au titre original, sauf si ces derniers veulent pourquoi pas faire le jeu en coopération et encore…
Un coup de polish vraiment visible ?
Ce que Sine Mora EX a d’autre à proposer, c’est notamment son aspect graphique, qui a été un poil amélioré sur cette version. Le tout est encore plus propre au niveau des textures, et on sera toujours autant bluffé par la profondeur des arrière-plans qui sont un pur régal à observer, et nous plongeant dans ce monde futuriste appréciable. Bien évidemment malgré ce coup de polish, le titre commence à accuser le coup au niveau des textures qui commencent à devenir assez vieillottes, mais on appréciera que le titre s’offre du 60 FPS au niveau de sa fluidité, et puis d’une résolution 4K, mais cela n’en reste pas moins un peu gadget et dispensable pour le rendu en 4K d’ailleurs. Mais qu’à cela ne tienne visuellement, c’est encore regardable, et loin d’être catastrophique, en témoigne les boss qui bénéficient d’un niveau de détails impressionnant. En sus de cela, il sont plus que sympathiques au niveau de leur design et conception, et on ne pourra que remercier le travail de Mahiro Maeda – derrière The Animatrix – The Second Renaissance notamment – pour la conception de ces boss.
Côté nouveautés enfin dans la bande-son, les doublages ne sont plus en hongrois au niveau des cinématiques. Effectivement, cette version EX de Sine Mora s’offre enfin des doublages anglais d’excellente facture pour notre plus grand bonheur. Les musiques resteront en revanche tantôt entraînantes, tantôt oubliables, pour un résultat que l’on qualifiera de mi-figue, mi-raisin malheureusement, et malgré tout l’effort du compositeur Akira Yamaoka derrière les thèmes musicaux, et qui avait officié notamment sur l’aspect sonore de Silent Hill, ou encore Shadows of the Damned.
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