Le concept d’un Dark Souls tout en Boss Rush, cela n’a jamais été véritablement fait. Et c’est du coup le studio Chinois Dark Star, composé d’anciens de Blizzard, Ubisoft ou encore Konami, qui ont pour le coup créé un Boss Rush à la Dark Souls, avec Sinner : Sacrifice for Redemption. Avec le savoir-faire des membres du studio, le titre est-il finalement une réussite ?
Adam et les sept péchés capitaux
Un peu comme les Dark Souls, la scénario de Sinner : Sacrifice for Redemption n’est pas transcendant. Vous incarnez Adam, un chevalier tombé au combat. Ce dernier, pour enfin trouver sa rédemption, va devoir aller prendre ses armes une dernière fois, et aller poutrer sept boss, qui représentent les sept péchés capitaux. On ne va pas y aller par quatre chemins, la trame de la production de Dark Star est encore plus effacée que celle des Dark Souls par exemple. A aucun moment on n’est véritablement emballé par le pitch de départ, même si le thème des sept péchés capitaux est en soi très bien traité.
Ce n’est pas pour sa narration que vous jouerez à Sinner : Sacrifice for Redemption, c’est une certitude. Heureusement que le thème des sept péchés capitaux est bien traité et pertinent.
Ceci dit, Sinner : Sacrifice for Redemption a le don de présenter habilement les divers boss représentant les sept péchés capitaux. Tout juste avant l’affrontement, nous avons le droit à des cinématiques, racontant brièvement l’histoire de chaque protagoniste que nous irons affronter. L’idée est plus que louable, mais nous regretterons la qualité des cinématiques, pas si fofolles que l’on aurait pu l’imaginer. Il y avait bien mieux à faire de ce côté là, tout comme le chara-design de certains boss, complètement inégaux. Effectivement, quelques boss sont très inspirés et complètement dans le ton glauque des sept péchés capitaux, mais d’autres manquent cruellement d’inspirations, et c’est bien dommage.
La direction artistique, quant à elle, reste globalement une réussite. Les décors sinistres de chaque arène rendent bien, et font grandement l’affaire pour la plupart. En revanche, là où le titre pèche, c’est le fait que ces arènes manquent cruellement de détails et font hélas beaucoup trop vides, quand certaines arènes d’un Furi proposaient bien plus en terme de détails. Du coup, même si l’orientation artistique à la Dark Souls fonctionne bien, on pourra assez vite tiquer sur ce vide intersidéral de ces arènes, qui auraient demandé un peu plus de travail. Heureusement que le design des boss compense un peu.
On commence bien équipé, pour finir à poil à la fin
Là où le soft de Dark Star arrive franchement bien à se démarquer, c’est par l’intermédiaire de son système de sacrifice. Etant donné que vous êtes sur un jeu en mode Boss Rush, vous arrivez sur une sorte d’autel de sacrifice, orné de sept pierres tombales. Pour les activer et ainsi aller affronter le boss rien de plus simple, vous devrez obligatoirement faire votre sacrifice, avant de tout bonnement aller expier votre péché en battant le boss en question. Et au rayon des sacrifices, vous pouvez être vachement désavantagé en affrontant les boss au fur et à mesure. Notre Adam pourra voir ses attaques vives et lourdes à l’épée diminuer en terme de dégâts, son endurance baisser tout comme certain de ses équipements, ou sa capacité d’auto guérison être sucrée. En somme, plus vous affronterez de boss, plus vous finirez pratiquement tout nu en terme d’avantages ou équipements. Ce système de levelling à l’envers est franchement bien trouvé, mais dommage qu’en battant chaque boss, le seul bonus que vous obtiendrez c’est de voir votre santé ou endurance augmenter… Un peu de variété comme des attributs aléatoires n’auraient vraiment pas fait de mal.
Outre ce système complètement bien foutu et amenant un peu de piment dans les combats, le gameplay tient-il au moins la route pour compenser ? Très franchement, et si vous avez déjà touché ou vu du gameplay d’un Dark Souls, on s’en rapproche énormément. D’ores et déjà, dans le feeling de vos deux armes que sont une longue épée, et une épée courte avec bouclier, on est clairement dans des attaques un peu lentes et lourdes d’un Dark Souls, c’est un fait. Egalement, votre personnage peut aussi parader, et même effectuer un contre pour étourdir l’un des nombreux boss si vous appuyez sur la touche parade à la dernière seconde. Aussi, en sus d’une potion de soin, le bougre est équipé d’une poignée de bombe incendiaire, de lances électriques, ainsi que de la possibilité d’enflammer son épée pour faire plus de dégâts. Dans l’idée, on retrouve un système similaire à la production de From Software sauf que là, c’est votre équipement pré-défini du début à la fin du jeu, avec une interface simpliste mais efficace. En somme, ne vous attendez pas à vous retrouver avec un système d’inventaire car ici, il n’y en a pas. Du coup, on trouvera là un gameplay intuitif, bien calibré, un poil dynamique avec des roulades qui sont totalement efficaces, en sus de la parade. Les seuls gros points noirs au tableau, ce seront la caméra, pas du tout ergonomique à manier, ou bien encore le verrouillage, qui fonctionne une fois sur deux pour sélectionner notre cible. Nous avons également pu remarquer quelques bugs par-ci par-là, mais rien ne nous empêchant cependant de poutrer joyeusement les différents boss du titre, et d’en ressortir pleinement satisfait systématiquement.
Sinner : Sacrifice for Redemption dispose d’un gameplay à la Dark Souls bien calibré, mais surtout un système de sacrifice totalement bien pensé.
Maintenant, que valent finalement les boss en terme de difficulté ? Déjà, la chose relativement appréciable, c’est que chaque boss auront des pattern, et un style radicalement différent. Nous n’aurons à aucun moment un gros sentiment de redite et pour les vaincre. Il faudra d’ailleurs mourir un nombre incalculable de fois avant de comprendre les mouvements des différents boss, et trouver le moment propice pour les attaquer. Dans l’ensemble, les combats diffèrent d’un boss à l’autre, même si nous pourrons aisément reprocher à certains boss d’être un peu trop faciles à battre. Des modes de difficulté n’auraient pas été de trop, mais il faut bien avouer que la plupart des combats deviennent de plus en plus tendus et stratégiques via ce système de sacrifice qui nous met pratiquement à poil au fur et à mesure. Au niveau de sa durée de vie d’ailleurs, sachez que pour une première run, vous pourrez mettre au moins 5h de jeu pour en voir le bout, et battre difficilement tous les boss qui se dresseront sur votre chemin. Hélas, mis à part ça, il faut admettre qu’il n’y aura pas de mode de jeu derrière pour prolonger la durée de vie… Heureusement, le titre n’est pas si onéreux que ça à sa sortie, soit à 18,99 €. Et qu’on se le dise, les Dark Souls-like avec ce côté Boss Rush, ça ne court pas les rues.
Du côté de son habillage graphique, Sinner : Sacrifice for Redemption est en globalité acceptable. Le moteur graphique employé fait globalement le taf, mais aurait pu bien mieux faire sur pas mal d’aspects. D’ores et déjà, la distance d’affichage est beaucoup trop floutée et pas forcément très attrayante. De plus, nous avons la sensation que certaines textures manquent hélas de peaufinages, et surtout cruellement de détails. Bienheureusement, la modélisation des boss est quant à elle largement beaucoup plus convaincante, mais le moteur graphique souffle quand même entre le chaud et le froid, et on ne pourra qu’en ressortir déçu. On se consolera néanmoins avec le côté artistique plus ou moins réussi, ainsi que l’optimisation pratiquement correct. Enfin correct, il faut savoir aussi qu’à certains moments, le soft se tape curieusement quelques grosses baisses de framerate après avoir terrassé certains boss… En supplément, on a eu le don de se chopper un ou deux crashs durant notre test mais sinon, dans l’ensemble, le soft est visuellement correct, sans pour autant nous éclater la rétine.
Enfin, il y a le sound design. Lors des diverses cinématiques qu’ils nous sont données à voir, le doublage V.O. est déjà relativement bon, voire très bon qu’on soit clair là dessus. Au niveau des musiques, ce n’est pas si mauvais que ça également. Les thèmes musicaux sont même clairement dans le ton de ce que l’on attend dans Sinner : Sacrifice for Redemption. En revanche, en dépit de la qualité de certaines musiques, la plupart manquent tellement de punch que l’on finit curieusement par les oublier purement et simplement… En globalité ce n’est pas foncièrement mauvais, mais le studio Dark Star pouvait mieux faire, et devra s’améliorer sur ce point lors de ses prochaines productions.
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