Il y a des jeux que l’on n’attend pas et des jeux qu’on ne pensait pas voir fonctionner autant à l’usage. Skully est un peu des deux à la fois. Développé par les équipes du studio canadien Finish Line Games et édité par Modus Games (un label indépendant), le jeu d’aventure-plateforme sort ce 4 août sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch. Alors que vaut ce jeu au concept bien connu mais au pari risqué ?
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire principale en une petite dizaine d’heures de jeu, en ne prenant pas forcément le temps de ramasser le moindre collectible présent, le tout sur PlayStation 4 Pro.
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ToggleRouler sa bosse sans faire de vieux os
Un point sur l’histoire d’abord. Vous incarnez un crâne, seule partie de votre corps que Terry, la divinité qui vous accueille au début du jeu, est parvenue à ramener à la vie suite à votre décès. Incapable de parler, votre interlocuteur vous surnommera ainsi avant de vous expliquer succinctement les raisons pour lesquelles il vous a réanimé grâce à de l’argile magique.
Sur fond de conflit familial avec ses 2 sœurs Fiona et Wanda et son frère Brent, Terry vous demande de l’aider à reprendre des terres qu’il a perdues et à ramener la paix sur l’île où vous devrez évoluer : rivage, forêt ou encore grotte, les 7 environnements proposés sont variés durant les 18 niveaux (plutôt courts) qui composent le jeu.
Nul doute qu’au début du jeu, tout joueur pensera que la difficulté ne sera pas très élevée. Mais au fil des minutes, vous comprendrez que le système de die & retry atteint son paroxysme avec une multitude de tentatives pour passer des zones plus complexes que d’autres. Car oui, même si vous ne mourrez pas vraiment, vous recommencez au précédent point de passage dès que vous restez trop longtemps dans l’eau, (de l’ordre de 2 secondes au début du jeu environ) ou que vous tombez dans la lave sans compter les passages avec vent et autres tentacules qui giflent (vraiment).
Heureusement, ces points de passage sous forme de mares d’argile magique (nous y reviendrons) sont fréquemment présents et donc la prise de risque est moins punitive. Et heureusement, car prendre en main Skully sera aisé mais le maîtriser lui, et ses mouvements basés sur la physique, sera plus ardu.
Heureusement que les contrôles répondent bien malgré quelques sauts loupés car non réactif ou encore des chutes incompréhensibles. Reste qu’un compteur de morts aurait pu avoir son intérêt pour comparer son score avec ses amis.
Avoir la tête dure
Le gameplay de Scully possède quelques bases et ensuite des variantes. Le but du jeu est de rendre visite à chacun des membres de la famille de Terry afin de les convaincre de rendre les terres à l’intéressé (du moins c’est ce qu’il nous dit) et de ne pas utiliser le Cœur de vie pour asseoir leur puissance. Pour cela, vous devrez traverser de vastes mondes en courant, sautant, roulant ou grimpant aux murs (grâce à des plantes grimpantes utilisées par Skully), allant des niveaux composés de fines bandes de chemin aux vastes étendues de lave ou d’herbe, tout en évitant de tomber dans l’eau, la lave ou les ronces ardentes et ainsi recommencer.
Car oui, la précision est de mise et si vous êtes du genre « précipité.e » quand vous jouez, vous allez souffrir dans Skully. Car les sauts doivent être chirurgicaux et votre patience aiguisée afin de passer les différentes zones ardues qui se présenteront à vous et gagneront en difficulté au fil des chapitres. Les boss quant à eux (comprenez par-là les frères et sœurs de Terry), seront assez bien réussis et aisément à portée des joueurs, quand il suffira de leur infliger des dégâts en usant de vos déplacements agiles.
On notera cependant un passage en particulier, quand il vous faut fuir un raz-de-marée provoquée par Wanda, où la caméra est très mal placée et gâche très allègrement la scène tout en gênant les déplacements d’un Skully alors trop petit. Il faut également préciser que le jeu a été optimisé pour les manettes tant la relation entre les deux joysticks est pour le moins capitale : déplacements d’un côté et gestion de la caméra de l’autre.
Durant son aventure, Skully passera par plusieurs formes, interchangeables à chacune des mares d’argile magique présentes en jeu. D’abord sous une forme ultra-forte capable de casser des parois ou de faire tomber des pierres, le crâne passera par 2 autres états capables de magnétisme afin de faire bouger des plateformes soit de manière horizontale soit de manière verticale entre autres double-saut ou course rapide.
A terme, vous pourrez même invoquer les 3 formes simultanément et conserver leurs pouvoirs pour progresser avec votre crâne ambulant ou rentrer à nouveau dedans selon votre souhait. Aucun personnage n’est d’autant plus mis de côté car dans chaque niveau, tous sont indispensables pour progresser à un moment ou un autre et devront même être combinés à plusieurs reprises pour se sortir d’une situation paraissant insurmontable au premier abord.
De quoi varier les plaisirs et permettre une certaine liberté d’action dans votre approche du niveau ou dans les affrontements avec des adversaires variés aux explosions dévastatrices (bombe d’eau ou bombe de lave par exemple). L’intelligence du gameplay est accompagnée par une quête de collectibles présentés sous forme de fleurs dorées présentes en très (trop) grand nombre avec pour but de débloquer artworks magnifiques et autres éléments accessoires. Plusieurs centaines seront à collecter, cachées un peu partout dans les différents chapitres du jeu.
Pierre qui roule n’amasse pas mousse
Côté graphismes, Skully n’est pas une claque, mais n’a pas à rougir sur certains points pour autant. Sur PlayStation 4 Pro, le jeu n’a souffert d’aucun ralentissement majeur, mais il faut noter tout de même d’incroyables moments de popping surtout en début de niveau, très délétère pour un jeu en 2020 après un temps de chargement.
A noter également que dans de très nombreux cas, les effets lumineux étaient très réussis et très adéquats avec l’environnement proposé. Les grottes de lave proposent une ambiance rougeâtre très fidèle à ce que l’on imaginerait d’un tel endroit tandis que les reflets d’un soleil crépusculaire se reflètent à merveille sur une mer d’huile.
A noter tout de même quelques bugs de collision (dont un m’ayant obligé à reprendre au dernier point de contrôle) qui mériteraient d’être corrigés ainsi que quelques textures d’objets éloignés vraiment très peu travaillées.
Enfin, pour terminer niveau graphisme parlons des cut-scenes. Présentes à des moments clés de l’aventure, leur aspect stop-motion en une succession d’images « dynamiques » ne nous a pas emballés par la modélisation des personnages ou par les couleurs bien trop ternes, tellement éloigné de ce que propose le jeu.
Si l’on devait aborder la bande-son, il s’agit d’une très bonne surprise. La musique qui accompagne les différents lieux est rythmée et rafraîchissante, une ode à l’aventure épique qui nous attend. On regrettera cependant qu’elle ne change pas de rythme en fonction de la situation malgré quelques différences afin de séparer les lieux visités.
A noter également que le jeu est disponible en version originale sous-titrée français. Les voix originales, très charismatiques, font très bien le job et l’humour est bien présent. La localisation du jeu est très bien réalisée sans traduction hasardeuse (1 faute d’orthographe repérée cependant) et assimile correctement dans notre langue les blagues énoncées.
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