Avec la concurrence actuelle, sortir un MMORPG basé sur un modèle économique Free-to-play n’est pas une mince affaire. Nombre de joueurs et joueuses avaient peur dès sa sortie initiale en 2015 que le plaisir de jeu ne se retrouve qu’en sortant sa carte bleue (vous pouvez d’ailleurs retrouver notre preview de l’époque ici). Que nenni, car si ledit modèle n’a pas grande popularité auprès des gamers, force est d’admettre que Skyforge a su l’adapter à sa manière sans que cela soit intrusif pour autant.
Quand immortel rime avec polyvalent !
Le scénario de Skyforge prend place dans le monde d’Aelion. Cette planète est la malheureuse victime d’assauts extraterrestres depuis toujours, et le Dieu Aeli parvenait à repousser ces attaques afin de protéger Aelion. Avant de disparaître mystérieusement, Aeli a fait don d’un grand cadeau à quelques élu(e)s : le fait de devenir immortel ! Dès lors, ces hommes et ces femmes eurent pour unique mission de protéger Aelion en l’absence de la divinité.
Vous vous en doutez, vous incarnez un de ces immortels et devrez lutter férocement contre les différentes menaces qui viendront perturber la fragile paix d’Aelion. Disons-le tout de suite, si le scénario pose des bases convaincantes, la narration peu fluide du jeu ainsi que les différents dialogues (souvent mal amenés et plutôt barbants) vous feront vite passer votre chemin. L’intérêt du titre n’est pas là : il faut lorgner du côté du gameplay et de la direction artistique qui parviennent à rehausser le sel du jeu.
Vous débutez donc dans une phase de tutoriel, classique pour les jeux du genre, dans laquelle vous apprendrez les rudiments du combat. Petite précision, ce tutoriel est plutôt bedonnant et plat, ce qui donne une fausse mauvaise impression. Le titre souffrant de petites maladresses techniques, il est facile de se faire un premier avis biaisé du jeu.
Orienté action, Skyforge s’est donné les moyens de pouvoir contenter un peu tout le monde. En effet, dans cette optique de vouloir séduire un peu tout type de joueurs et joueuses, le titre a décidé d’appliquer la même méthode dans son système de jeu : celle du « touche-à-tout ». Ainsi, vous débloquerez très vite les quatorze différentes classes et pourrez « switcher » entre elles de manière immédiate. Plus besoin donc de créer un personnage par classe : votre unique héros (ou héroïne) deviendra une véritable machine de guerre polyvalente pouvant alterner entre Tank, DPS et Distance avec une efficacité redoutable.
Bien entendu, avant de jongler comme un artiste de cirque entre toutes ces panoplies et compétences, il vous faudra au préalable investir vos ressources et progresser dans ces différentes voies.
Pour le reste, le passage sur console est pour le moins optimisé. N’ayant pas testé la version PC, je ne puis m’étendre plus que cela sur la dimension « jouer à la manette ». Personnellement, je n’ai pas trouvé cela inconfortable ou « mal amené », mais j’ai constaté en revanche que le menu principal n’était pas à son paroxysme en terme d’ergonomie, notamment lorsque l’on passe du temps dans le menu afin d’optimiser son personnage.
Très dynamique, mais un brin répétitif !
Les combats sont instinctifs, il faut bien l’avouer. C’est fluide, c’est efficace et le fait de pouvoir changer de classe à loisir rajoute une touche de tactique dans des joutes dynamiques. Très vite, on enchaîne les affrontements avec une facilité remarquable, et « l’appel du loot » deviendra votre plus grande raison d’aller au front.
En effet, il n’y a pas de niveau dans Skyforge, mais un système de Prestige donnant une idée de votre progression. Ainsi, les combats servent à vous procurer de quoi faire progresser votre personnage. Rien n’étant bridé, vous pouvez bien entendu farmer des heures durant en Paladin pour augmenter la classe de l’Artilleur par exemple, c’est à vous de choisir votre orientation future.
Nous tombons donc dans ce qui pourra fâcher pas mal de joueurs : le jeu est assez répétitif et sa progression linéaire. Le but étant de partir en missions dans différentes zones (plus d’une centaine), celles-ci sont assez closes et ne proposent que du combat à la chaîne.
Il faut donc aimer se battre à longueur de temps et aimer amasser vos gains afin d’augmenter votre personnage, pour recommencer une mission, qui vous enverra dans une autre zone, et ainsi de suite. Pour le coup, c’est ce qu’on nomme « le goût et les couleurs » et si certains seront déçus par ce choix de progression, d’autres y trouveront leur compte.
Concernant le modèle économique du Free-to-play, je vous rassure tout de suite, il ne s’imposera absolument pas comme un problème. Certes, vous pouvez dépenser de l’argent réel contre une augmentation des gains gagnés lors des batailles, mais en soi, cela ne fait gagner « que » du temps et n’est pas une optique contraignante pour celui ou celle qui décide de ne pas investir quelques euros (pour ma part, j’ai joué sans ne jamais rien dépenser). Nous avons donc là un équilibre convaincant et plutôt affiné qui ne rebutera pas le débutant.
Côté direction artistique, il est assez difficile de se positionner. Ce mélange de science-fiction mêlé à de la « fantasy » est un peu déroutant au début, et puis on s’y fait. Les différents effets sont réussis et agréables à l’œil, et le tout se veut pertinent avec l’univers proposé. Il est en revanche dommage que l’OST du jeu ne soit pas à la hauteur de mariage de genre, car trop en retrait et pas assez identitaire.
Et si la DA s’en sort bien, ce n’est pas la même chanson concernant la technique pure et dure du titre. Pas mal de bugs sont répertoriés (collisions, dialogues et affichage, entre autres), et même si la version présentée ici est encore dans sa phase Bêta, espérons sincèrement que lors de la sortie finale en avril prochain, ceux-ci ne soient plus qu’un lointain souvenir.
Cet article peut contenir des liens affiliés