Plus de cinq ans après le quatrième volet, la licence fétiche de Rebellion revient avec Sniper Elite 5. Ce cinquième opus, après une petite virée sympathique en Italie, nous plonge directement en France, et plus précisément au cœur de la résistance française et de la fameuse opération Overlord menée lors du débarquement de normandie. Ainsi, après un Sniper Elite 4 vraiment agréable, force est de constater que les p’tits gars de Rebellion se sont un tout petit peu reposés sur leurs lauriers.
Conditions de test : Nous avons terminé la campagne de Sniper Elite 5 en 10 heures de jeu. Nous avons ensuite essayé brièvement le mode invasion du soft, mais aussi le mode survie et multijoueur durant quelques heures de plus. Le titre a été testé majoritairement sur PS5.
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ToggleVive la résistance française !
Les narrations se suivent et se ressemblent sur Sniper Elite, et Sniper Elite 5 ne déroge évidemment pas à la règle. Dans la peau de Karl Fairburne, notre sniper de l’ombre hors pair, notre héros devra à nouveau mettre à mal le nouveau plan des nazis, après sa petite victoire en Italie. Le bougre devra mettre un terme à l’opération Kraken des nazis, visant justement à empêcher le débarquement en normandie, et qui pourrait accessoirement aider grandement l’Allemagne nazie à remporter la guerre.
Dans un classicisme des plus flagrants, Sniper Elite 5 propose une nouvelle fois une trame vraiment inintéressante au possible. En effet, force est d’admettre que la mise en scène dans la narration est toujours aussi pauvre comme les personnages, toujours d’une platitude sans nom. Hormis le côté frenchy de ce nouveau volet qui fait forcément bien plaisir avec des événements clés de la Seconde Guerre dont le mythique débarquement de Normandie, le reste est plutôt famélique en matière d’histoire à proprement parler.
On ne s’attendait pas à un miracle sur la trame scénaristique du soft, et c’est bien ce qu’il s’est passé. Reste maintenant à savoir si après la fin du jeu, Rebellion va continuer d’une façon ou d’une autre l’histoire de Sniper Elite, qui ne devrait certainement pas s’arrêter là. Concrètement et dans la logique des choses, le prochain volet devrait certainement explorer les contrées berlinoises, et donc dans un possible remake de Sniper Elite V2 si cela se produit bel et bien.
Des niveaux plus ouverts, mais avec un sacré recyclage…
Dans sa construction pure et dure, Sniper Elite 5 reprend clairement les bases solides laissées par Sniper Elite 4. Le titre de Rebellion propose une nouvelle fois des niveaux assez grands et ouverts, qui forcent à l’exploration. Comme toujours dans chaque niveau, il s’agira d’accomplir des objectifs primaires certes, mais également des missions annexes. De manière générale, celle-ci permettent clairement de trouver divers collectibles ou éventuellement diverses récompenses à base de munitions voire en déblocages d’armes si vous trouvez entre temps des établis prévus à cet effet.
Egalement, ces dernières peuvent aussi servir justement à par exemple couper les communications radio, ce qui peut de surcroit empêcher l’arrivée de renforts supplémentaires si vous vous faites repérer. Concrètement, le level-design est donc toujours aussi bien ficelé. Qui plus est, les possibilités pour le joueur de parvenir à ses fins sont immenses, étant donné qu’il sera en général assez libre d’aborder les missions comme il le souhaite, et en ayant même la faculté de finir les différents niveaux sans tuer personnes. Autrement dit, Sniper Elite 5 a accompli une belle prouesse, en proposant une architecture des niveaux plutôt solide, et encourageant clairement l’exploration.
Cependant et on pouvait le craindre, Rebellion a semble-t-il, joué la carte de la paresse sur cet épisode. Il y aura en effet cette désagréable sensation de jouer à Sniper Elite 4, tant la plupart des niveaux se suivent et se ressemblent esthétiquement parlant. En clair, il ne sera pas rare de revoir différents assets provenant de Sniper Elite 4 voire de V2, ce qui aura clairement le don de rendre la chose assez fade et lassante à la longue. En sus, on ne sera pas surpris de l’extrême répétitivité des objectifs, qui en deviennent barbants et qui ne se résumera qu’à aller d’un point A à un point B pour saboter diverses structures, voire à tuer des cibles en particulier. Indéniablement, Sniper Elite 5 peine vraiment à se renouveler sur ce point, et c’est fort dommage.
Etre sniper c’est toujours amusant, ou presque
En dehors de ces nombreux couacs dans la construction globale du soft, Sniper Elite 5 reste tout du moins amusant dans son gameplay. Pour ceux qui connaissent déjà la licence, ce cinquième opus reprend évidemment le feeling de Sniper Elite 4, avec un peu plus de grimpettes pour accéder à divers bâtiments, mais encore doté d’une petite rigidité sur les mouvements de Karl a contrario. Toutefois, la disposition du pouls et la barre de vie ont changé au niveau de l’interface, ce qui donne un peu plus de clarté. Bien entendu, on retrouve fatalement ce gameplay ô combien jouissif avec les diverses killcams façon rayon X, et le vent et la gravité à prendre en compte quand il s’agit d’ajuster nos cibles au sniper. Les tirs masqués font aussi leur retour, et permettent via le bruit environnant ou que vous créez, d’utiliser votre sniper sans silencieux pour dégommer vos adversaires sans éveiller les soupçons des autres gardes.
Il faut bien l’avouer, les sensations manette en main sont toujours aussi fun, et sachez que les gâchettes adaptatives et le retour haptique de la DualSensse sont bien prises en compte, même si cela reste assez léger. Au rayon des nouveautés, la production de Rebellion s’enrichie un peu plus avec notamment la vue FPS sur les armes traditionnelles quand vous visez plus précisément, rendant les gunfights beaucoup plus immersifs. Cela n’en reste néanmoins qu’un ajout anecdotique comme les nouveaux types de munitions ou gadgets, qui viennent juste donner un peu plus de possibilités aux joueurs afin de se sortir de situations plus périlleuses, voire se la jouer beaucoup plus fine.
La formule est donc finalement quasiment la même que Sniper Elite 4, ce qui fait que le soft traine hélas les mêmes boulets en matière de défauts, avec l’IA. Concrètement, c’est exactement la même depuis Sniper Elite V2, avec une IA qui justement vous encerclera sur votre dernière position connue. Autrement dit, il en devient vite facile de prendre les gardes à revers, comme il devient également pénible de se faire repérer pour un rien. Il est coutumier de se faire voir par les gardes dans des angles impossibles alors que techniquement, vous n’êtes pas censé être vu. Il en va de même quand vous êtes dans les hautes herbes alors que vous n’êtes pas censé être vu, ou bien quand vous tuez des gardes avec les tirs masqués. L’équilibrage de l’IA est une fois encore désastreuse pour ne pas changer, et il serait temps de la changer sur le prochain opus.
Bien évidemment, si l’on peut citer un autre défaut ce sera forcément les bugs que le soft se traine, en sus de sa répétitivité prononcée. Au fil du jeu, le gameplay se renouvelle finalement assez peu, et vous ferez inévitablement toujours les mêmes actions qui passeront que vous alliez en mode bourrin ou discrétion. C’est le bât qui blesse en plus de voir parfois notre héros se coincer dans le décor. Mais dans l’absolu et nous l’avons évoqué plus haut, heureusement que le gameplay est en définitive plaisant tout le long.
La personnalisation à son paroxysme
On ne sait pas vraiment si l’on peut appeler ça une nouveauté car cela est implémenté dans le gameplay depuis Sniper Elite 4, mais la personnalisation des armes a quant à elle, été revue. Désormais, quand vous débloquez diverses armes voire leurs accessoires, vous serez dans l’obligation de remplir certaines conditions à savoir trouver les établis dans divers niveaux, ou terminer certains niveaux ainsi que réaliser des défis d’éliminations. Ce n’est donc que par ce biais là que vous pourrez obtenir de nouvelles armes ou accessoires, et il faut dire que cette nouvelle formule de personnalisation des armes bien que complète, n’en reste pas moins fastidieuse en matière de progression, et pénalise à notre sens le joueur qui n’a pas forcément envie d’emprunter ce chemin là pour tout débloquer.
C’est vraiment le gros point noir de ce côté personnalisation des pétoires, qui aurait dû rester à la rigueur sur le système précédent, bien plus intéressant et accessible pour tout le monde. Ceci dit, les compétences ont fait peau neuve, mais dans le bon sens. En finissant vos missions vous gagnez de l’expérience. Cela vous fait donc monter en niveau, et vous donne un point de compétences. Vous avez ensuite le choix de la répartir dans combat, équipement ou corps, afin de donner la possibilité à Karl d’avoir un peu plus de vie, d’endurance, voire de porter un peu plus d’équipement en l’occurrence. Qu’on se le dise, malgré la grande simplicité de ce système de compétence, celui-ci reste bienvenu, et fonctionne relativement bien.
Du bon multi pour rallonger la durée de vie ?
Sur sa durée de vie, Sniper Elite 5 n’est pas si maigre que ça en contenu. Outre la campagne principale qui se plie en environ 10h et qui est d’ailleurs jouable en coopération jusqu’à deux joueurs, le mode invasion vient se rajouter à la liste, et demeure assez rafraichissant. Comme son nom l’indique, le mode invasion autorise le joueur adverse à envahir la campagne principale d’un autre joueur, et de contrôler un soldat nazi. Votre but sera forcément à terme de tuer Karl Fairburne, en sachant qu’il n’apparaitra pas sur la map et que vous devrez le chercher par vous même.
A l’inverse, sachez que le joueur contrôlant Karl pourra quant à lui vous repérer plus ou moins dans la zone où vous vous trouvez en utilisant des téléphones prévus à cet effet. En somme, bien qu’assez intéressant sur le papier, le mode invasion n’en reste pas moins peu concluant dans la pratique, et dont les joueurs ont la liberté de vous exclure de leur partie, alors que l’option mode invasion est désactivable à tout moment…
Pour le reste, Sniper Elite 5 s’offre un mode multijoueur assez efficace avec des modes de jeu traditionnels, mais également un match à mort à distance, qui colle bien avec le principe de Sniper Elite, qui est de tuer à distance. En sus, vous retrouverez également un mode survie jouable en coop jusqu’à deux joueurs via trois maps. Clairement, le contenu qu’a à offrir le titre de Rebellion est plus que généreux dans son ensemble, même si nous regrettons que la dixième mission du mode campagne qui consister à éliminer Hitler, soit payant et avoisine les 6,99 € en guise de DLC…
Bande-son et technique, ça commence à dater…
Côté graphismes, on sent un moteur graphique très vieillissant sur Sniper Elite 5. Si certaines textures sont de très bonne qualité, la vétusté du moteur commence à se ressentir sur les animations, les explosions et même sur les expressions faciales, clairement d’un autre temps. Si l’ensemble tient encore un peu la route, on a pu observer un brin de clipping et d’aliasing sur PS5, avec également pas mal de bugs qui sont encore à corriger. Cependant, l’ensemble graphique reste encore correct, la fluidité est optimale sur PS5, mais il serait peut-être temps de changer de moteur d’ici le prochain volet.
On termine avec la bande-son. Au delà d’un doublage anglais et de quelques personnages parlant anglais avec l’accent français nous faisant sentir comme à la maison, les musiques sont quant à elles oubliables. Cela a toujours été le gros point noir des Sniper Elite, avec des thèmes musicaux qui n’arrivent jamais à nous marquer plus que ça, alors que l’ambiance est pourtant de qualité. Dommage donc, mais la cohérence reste là néanmoins.
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