Nouveau Sniper Ghost Warrior, et nouveau personnage à contrôler. Le titre développé comme toujours par CI Games nous permet d’incarner Jon North contrairement à Cole Anderson dans l’épisode précédent, et ce troisième opus a par ailleurs la particularité d’être un jeu à monde ouvert cette fois-ci, à l’instar de ses aînés qui étaient plus linéaires et bourrés de scripts. Ce changement de direction fait-il de Sniper Ghost Warrior 3 une production largement plus au-dessus que les deux précédents volets ? Verdict dès maintenant dans ce test.
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ToggleUn bel amour fraternel et une Géorgie à feu et à sang !
Comme vous l’aurez compris, le soft ne nous permettra plus de contrôler Cole Anderson, et laisse par conséquent la place à Jon North, un Sniper américain envoyé en Géorgie avec un objectif personnel, et celui donné par ses supérieurs. En effet, notre bougre aura dans un premier temps pour mission personnelle de retrouver son frère Robert North, qui fût enlevé sous ses yeux par une mystérieuse organisation. Dans un second temps, ses supérieurs l’envoient en Géorgie pour se débarrasser des séparatistes, qui font éclater une guerre civile, et tente de renverser le gouvernement en place.
Très concrètement, la trame scénaristique proposée est en premier lieu beaucoup plus intéressante en soi que ses prédécesseurs, grâce notamment à quelques cinématiques qui font clairement le boulot pour essayer de raconter proprement l’histoire de Sniper Ghost Warrior 3. Ces dernières réussissent d’ailleurs à poser les bases de cet amour fraternel entre Jon et Robert North, mais également ce qu’il se trame en Géorgie, où tout n’est pas tout beau, tout rose. En fait, la chose sur laquelle on pourra pester malgré une trame qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur ce qu’il se passe vraiment en Géorgie et ce qui est arrivé à Robert North, c’est le fait que sur certains détails comme par exemple ce qu’il est advenu du frère de Jon North, le scénario parvient hélas à griller ses cartouches d’emblée.
Et dans le fond, c’est quand même dommage car il y avait peut-être moyen de nous surprendre véritablement afin de nous accrocher ou nous prendre aux tripes, mais ce n’est jamais vraiment le cas et ce, malgré quelques révélations sympathiques. Mais bon en clair, c’est ultra prévisible puis qu’on se le dise, la plupart des personnages proposés ne sont en aucun cas inoubliables. Effectivement, si la relation fraternelle entre Robert et Jon North semble assez bien développée, nous avons quand même du mal à nous attacher aux personnages, et c’est la même chose pour les autres protagonistes féminins, que ce soit Lydia ou Raquel. Bon néanmoins, notons quand même que nous revoyons Cole Anderson dans ce troisième opus, mais pas pour très longtemps malheureusement.
Autre chose qui nous a également un peu chagrinés pour le coup c’est la fin du jeu, assez expéditive qu’on se le dise. On le voit clairement gros comme une maison, et il est même possible que le soft se dote peut-être d’une suite. Bien évidemment ce n’est pas sûr mais connaissant CI Games, il y a de forte chance que le studio ne s’arrête pas en si bon chemin avec sa licence fétiche c’est une certitude. Au-delà de ça, nous sommes quand même forcés de constater que le background un peu Europe de l’Est est carrément dépaysant dans cet épisode, et surtout fort accrocheur. Puis, autant dire que le level-design proposé sur les trois grandes zones du jeu à parcourir est juste réussi dans l’esprit, avec pas mal de points en hauteur pour vous adonner aux joies du sniping, puis les décors sont autant variés que dépaysants, incontestablement.
Du Far Cry-like qui fonctionne ?
La première chose qui frappe lorsque nous jouons à ce Sniper Ghost Warrior 3, c’est effectivement son petit côté Far Cry. On voit que CI Games s’est laissé pas mal influencer par la licence d’Ubisoft, et cela se voit par la possibilité d’utiliser un véhicule pour se balader librement sur la map, en passant par le système de planque qui a été largement emprunté à Far Cry, définitivement. D’ailleurs, malgré que la conduite du véhicule soit en soi plaisante, on reste particulièrement surpris par le fait que la localisation des dégâts ne soit pas de la partie voire même inexistante. Donc vous pouvez vous prendre des arbres ou des rochers, ce n’est pas pour autant que votre bolide commencera à fumer et pour le réalisme, on repassera. Ah oui également, à savoir qu’un système de voyage rapide est également de la partie, pour éviter de vous taper certains chemins à pied ou en voiture, et casser un peu ce côté monotone.
Outre cela, il y a également le fait que cet opus-là se dote du coup de trois grandes zones à explorer dans la Géorgie, et qui prennent par conséquent la forme de trois maps, assez grandes. C’est l’une des premières forces du titre car qu’on se le dise, il y a quand même beaucoup de choses à faire dans ce Sniper Ghost Warrior 3. Des avants-postes à reprendre des mains des ennemis, en passant par les quêtes annexes peu intéressantes certes mais qui ont le mérite d’être là pour prolonger l’expérience, et en finissant forcément par les missions principales, ainsi que les divers points d’intérêt où il s’agira de sauver des civils, ou bien trouver tout simplement de l’argent pour acheter vos armes ou autres – nous y reviendrons plus tard -, il y a franchement de quoi faire. Côté contenu, c’est plus qu’acceptable, et notez que le jeu peut se finir en environ 15h si vous ne faites que quelques activités secondaires, et si vous vous focalisez sur les missions principales. En gros pour le reste, vous pouvez facilement compter entre dix petites heures voire un peu plus pour voir les 100 %. Dommage au passage qu’il n’y ait pas de de mode multijoueur, comme ce fût le cas sur les deux précédents opus.
Du coup pour les missions principales en elles-mêmes justement, sont-elles variées et intéressantes qui plus est ? Très franchement et on ne va pas se mentir, Sniper Ghost Warrior 3 a vraiment le don de proposer un peu de variétés il est vrai, avec quelques objectifs sympathiques – se déguiser en livreur de vin pour infiltrer une zone et éliminer une cible par exemple -. Par contre, sur la seconde partie, on reste sur notre faim avec des objectifs de missions un peu répétitifs, et dont le procédé restera finalement toujours le même à savoir aller dans une zone, puis trouver et tuer la cible. Quelques missions d’escorte à distance seront de la partie également, mais pour le reste, ça se répète un peu trop, malgré quelques missions qui sortent du lot.
Outre cela, notre bon vieux Jon North pourra donc aborder les missions comme bon lui semble, car ce côté ouvert vous permet d’y aller à la bourrin, comme en infiltration. Et le problème du jeu, malgré le fait que vous pouvez aborder les missions comme vous le sentez, c’est l’I.A. En effet, cette dernière a un peu trop souvent tendance à vous repérer de façon assez abusive, ce qui casse un peu le côté infiltration, surtout quand vous tuez un ennemi en hauteur avec un sniper doté d’un silencieux, et qu’un autre garde devient suspicieux pour un rien. Aussi, quand l’I.A. vous recherche, celle-ci paraît complètement confuse car elle peut parfois partir un peu dans tous les sens et même passer devant vous sans vous apercevoir parfois… En bref, Il y aurait tellement d’exemples à citer pour montrer du doigt les nombreux défauts de l’I.A. complètement à la ramasse, et qui arrive parfois à vous toucher alors que vous êtes assez loin d’eux… Sniper Elite 4 fait même mieux très franchement c’est dire.
Sinon à part ça, le grande force de Sniper Ghost Warrior réside dans le feeling des armes, mais également dans l’utilisation du drone, affreusement bien pratique pour le coup. Clairement, la visée des armes et le recul restent bons, et puis l’utilisation du sniper fait toujours autant plaisir. La nouveauté dans l’utilisation du sniper est d’ailleurs la distance, en sus de prendre en compte comme toujours le vent, la gravité ou encore la position dans laquelle vous êtes. Car oui, en plus de devoir vous mettre en position couchée ou accroupi pour stabiliser votre tir, il faudra également utiliser le calibrage de portée. Cet outil vous servira donc à régler la distance où vous êtes par rapport à l’ennemi, et cela aura pour effet de compenser la gravité et le vent pour le coup, et de faire donc le tir parfait. En mode normal, sachez qu’un petit indicateur rouge, quand vous retenez votre respiration, sera de la partie pour vous indiquer où tirer, tout simplement. On appréciera donc la crédibilité du feeling des armes, puis l’utilisation du Sniper reste en soi assez réaliste, même si nous serons a contrario assez déçus par les killcams du jeu… Les killcams en X-Ray comme dans Sniper Elite 4 nous manquent cruellement…
Autre nouveauté également, il s’agit donc de ce fameux drone. Celui-ci, vous pouvez le lancer via la croix directionnelle du haut quand bon vous semble sauf quand ce dernier se fait détruire ou n’a plus de batterie et auquel cas, il faudra attendre un petit moment que ce dernier soit disponible. Donc une fois lancé, vous contrôlerez directement ce drone pour marquer notamment les ennemis via la voie aérienne, comme avoir la possibilité de pirater des tourelles ou d’adopter la vision nocturne, si vous avez débloqué bien évidemment ces objets-là. Cela permet donc de véritablement préparer le terrain, et d’observer où sont placés les ennemis avant de passer à l’action.
Très franchement, le gameplay reste en soi assez plaisant, et fait donc penser à Far Cry sur certains points. Mais ce qui nous a gênés dans le soft, c’est également le fait que le jeu arrive à se doter de quelques ralentissements, et d’une optimisation assez douteuse sur PS4, entre multiples crashs avec message d’erreur, voire même des freezes agaçants nous forçant à redémarrer le jeu. Egalement, en plus de la répétitivité des missions que nous avons citée plus haut, les diverses maps, bien que grandes, manquent un peu de vie et puis nous avons l’impression par moment que la visée, bonne à la base, a des fois quelques petits soucis de précisions. Sans tous ces problèmes cités, Sniper Ghost Warrior 3 aurait donc pu s’avérer encore plus plaisant, mais ce ne sera hélas pas le cas, malgré que ce dernier soit un tout petit peu fun au premier abord.
Sniper, Ghost et Warrior !
La production de CI Games s’adapte pour le coup à votre façon de jouer via trois arbres à compétences accessibles à tout moment et se nommant Sniper, Ghost et Warrior – ou en français Sniper, Fantôme et Guerrier -. En fonction de votre façon de jouer, vous gagnerez des points d’expérience qui seront automatiquement attribués à l’un de ces trois types de compétences, en fonction de l’action que vous avez faite. Si vous tuez un ennemi discrètement, vous gagnerez de l’expérience dans le domaine fantôme, tandis qu’en tuant des ennemis en mode bourrin, vous aurez de l’expérience qui se verra attribué à guerrier, et ainsi de suite. Tous les 1000 Xp, vous obtiendrez du coup un point de compétence, que vous pourrez attribuer sur Sniper, Fantôme ou Guerrier. En gros, ce système-là marche franchement bien et ces spécificités que sont Sniper, Fantôme et Guerrier se complètent vraiment, et s’adapte à votre style de jeu. Les compétences que vous pouvez avoir sont certes basiques – avoir un peu plus de munitions, courir plus longtemps, maintenir votre respiration plus longtemps, réduire le nombre de ressources demandé pour acheter vos armes ou munitions etc… -, mais efficaces dans l’idée. Bien entendu une fois encore, on aurait aimé que ce soit un peu plus poussé, mais le tout reste complémentaire dans l’ensemble.
Au-delà de ça, nous vous parlions un peu plus haut des trois fameuses planques que vous pourrez visiter dans le soft, et ces dernières se doteront toujours des mêmes choses à disposition pour votre personnage. Vous aurez dans un premier temps un établi, et cet outil vous donnera la possibilité, moyennant quelques ressources que vous aurez ramassées sur la map – pièce mécaniques, explosives électroniques et j’en passe -, de crafter directement vos munitions, vos gadgets – grenade, kits pour silencieux, mines etc… -, ainsi que vos kits de soins et piqûres d’adrénaline en l’occurrence. L’idée est bonne, mais vous ne vous en servirez que finalement assez peu, dans la mesure où la cache d’armes vous permettra déjà d’acheter vos armes, munitions, gadgets ou encore accessoires pour vos armes – silencieux, viseurs etc… -, via de l’argent que vous récupérez en finissant les missions ou points d’intérêts dans le jeu. D’ailleurs, sachez qu’au niveau des armes, vous en avez une trentaine en comptant les Snipers, armes secondaires et de poings ce qui reste un chiffre assez sympa, et sachez que vous les débloquerez au fur à et mesure que vous accomplissez des missions dans le soft, ou si vous les ramassez sur les ennemis.
Enfin, vous aurez votre ordinateur portable pour choisir la plupart de vos missions annexes comme principales, mais également la possibilité de dormir sur un lit comme dans un Far Cry finalement, histoire de vous soigner, et de faire passer le temps. Car oui, vous avez un cycle jour/nuit dans le titre, et c’est plutôt réussi. L’interface globale de l’établi, de la cache d’arme, de l’ordinateur portable ainsi que du lit est au passage plutôt claire au final et on s’y retrouve assez rapidement, sauf peut-être au niveau de la cache d’armes, où le tout reste un peu confus. Cependant, ce système de planque et d’artisanat reste une bonne idée en soi, même si elle est un peu plombée par le fait que vous pouvez tout simplement acheter vos munitions, armes, kits de soins et accessoires via de l’argent glané en missions ou en fouillant la map.
L’aspect Graphique, entre errances techniques et bugs…
La toute première fois que nous avions vu le jeu à la Gamescom, c’était encourageant au niveau de l’aspect technique de Sniper Ghost Warrior 3 qui s’était semble-t-il considérablement amélioré avec le CryEngine, utilisé depuis Sniper Ghost Warrior 2. Malheureusement, le jeu étant maintenant sorti, on en ressort plus que déçus finalement. Très franchement, sans être laid pour autant, la production de CI Games oscille entre le correct et le moyen qu’on se le dise. Certaines textures passent bien, tandis que d’autres sont tout simplement grossières, tout comme certaines végétations. On ne parlera pas également des cinématiques qui sont juste datées, en plus d’avoir le sentiment que ces dernières sont dans une basse résolution assez légère…
Bien évidemment, et comme nous l’avons notifié plus haut, Sniper Ghost Warrior 3 est plombé par ses problèmes de framerate qui avoisinent parfois les 15-20 FPS sans que l’on comprenne pourquoi, puis ces maudits crashs et freezes parfois en pleine mission pour encore plus vous frustrer. Des temps de chargement entre les zones sont également présents, et même quand vous voulez continuer votre partie, à peine votre jeu lancé. En effet, vous aurez à attendre plus de cinq minutes pour que le jeu charge, et que vous puissiez enfin jouer, ce qui est tout bonnement scandaleux pour un jeu à peine sorti… Il y a aussi divers bugs qui se glissent dans le soft notamment quand vous faites des éliminations discrètes au corps à corps, et vous obtenez pour le coup une version PS4 affreusement buguée au possible, avec des animations pas folichonnes… On ne dirait pas que CI Games ait appris de ses erreur pour maîtriser le moteur graphique CryEngine, qui peut pourtant faire de belles choses. Mais là ce n’est finalement pas le cas, et c’est juste correct, sans gros plus, si ce n’est les effets de lumières particulièrement crédibles à la limite.
Enfin, pour la bande-son, les doublages VF de Sniper Ghost Warrior 3 restent assez corrects, sans pour autant nous faire trépider c’est un fait. La satisfaction que l’on trouvera dans la bande-son sont les musiques géorgiennes et les quelques musiques d’action sympathiques, puis également les divers bruitages des armes vraiment réalistes pour le coup.
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