Il y a bien longtemps que vous et moi ne nous étions plus retrouvés pour tester un petit Visual Novel, n’est-ce pas ? La dernière fois, c’était avec Punch-Line en octobre 2018. Il est donc plus que temps de corriger cette erreur et de nous intéresser à un nouveau venu dans le genre : Song of Memories. Pour celles et ceux qui s’intéressent ne serait-ce qu’un peu à cet univers jonché de pléthores de dialogues, une chose fait écho immédiatement, c’est bien PQube l’éditeur. Eh oui, le même que lors de notre dernière rencontre pour parler d’une production alliant visuels au style anime et narration aux airs de roman. Bon, par contre, il ne s’agit pas du même développeur. En effet, Song of Memories est bien le fruit du travail des petits gars de chez PureWish. Mais trêve de galimatias, car nous pourrions parler des heures durant, et partons directement dans cette petite aventure romancée afin de voir si ça vaut le coup de passer à la caisse.
Song of Memories, surprise continuelle… mais pas au début
Bien entendu, rien que le terme « Visual Novel » suffit à faire penser à moult productions qui se contentent d’être de simples histoires de lycéens où la romance est centrale et dont les pérégrinations ne font que tourner autour de « qui vais-je choisir pour accompagner mon personnage ? ». Dès lors, on ne s’attend à rien de spécial lorsque l’on lance un titre tel que Song of Memories, un énième titre narratif dont la trame s’inscrit dans la vie de quelques adolescents tout ce qu’il y a de plus normal, du moins au début. De plus, le début du jeu vous place dans cette chaleureuse ambiance propice à tout soft du genre. Une impression de déjà-vu pourrait donc rapidement prendre le pas sur le plaisir pendant les premières minutes que vous passerez à lire et avancer dans cette histoire romancée. Et, bien entendu, comment se passer du personnage de la sœur adoptive trop cute in love de son frère qui ne l’est pas et avec qui elle entretient une relation à moitié malsaine ?
Et, après le cliché dantesque du « Visual Novel » où toutes les filles sont proportionnées de la façon la plus naturelle qui soit, ou pas, on peut donc passer aux clichés japonais qui font que notre bon vieux continent les caractérise de tas de stéréotypes. Notre héros vit avec sa sœur adoptive, sans parents puisque décédés dans un accident tragique. Et comme le tableau n’est pas encore assez suggestif, votre avatar va s’empresser d’ajouter une deuxième cute-girl à l’équipe en l’invitant à vivre à vos côtés, sans surveillance d’un adulte forcément, pour qu’elle puisse quitter l’hôpital où elle est si malheureuse sans ses amis. On s’approcherait presque d’un hentai à l’eau de rose (enfin… si ça existe). Autre élément bien stéréotypé que l’on peut retrouver dans ce genre de productions, c’est que vous êtes l’homme parfait, les autres n’étant que de simples pervers avides de petites culottes et de sueur des filles sportives du bahut. AM-BIANCE donc.
Comme pour briser la rythmique quasi monotone d’une production lambda du genre, Song of Memories introduit quelques petites escarmouches bien sympathiques qui sauront ponctuer votre aventure de la plus belle des manières.
Autant le dire, le premier contact avec Song of Memories ne va pas aider à la différencier des autres de sa catégorie et nous ferait presque regretter le bon temps passé sur Steins;Gate ou encore Psycho-Pass. Mais il ne faut pas s’en faire, quelques retournements de situation vont faire que votre aventure va devenir bien plus palpitante qu’elle ne l’était au premier abord. Le jeune homme qui vous incarné, qui portera le nom que vous désirez, va faire la découverte d’un étrange objet technologique où se trouve un groupe de filles (eh oui, encore) à l’intelligence artificielle ultra avancée. S’il fallait vous les caractériser, disons qu’on pourrait les sortir tout droit d’un anime japonais sur les magical girls ou qui, à moindre échelle, pourraient postuler pour remplacer Sailor Moon & Co.
Si cette découverte ne suffisait pas pour vous surprendre, qu’en est-il d’une attaque de monstre au beau milieu d’un « Visual Novel » ? Ça vous en bouche un coin ? Eh bien nous aussi ! Comme pour briser la rythmique quasi monotone d’une production lambda du genre, Song of Memories introduit quelques petites escarmouches bien sympathiques qui sauront ponctuer votre aventure de la plus belle des manières. Un peu à la manière dont les combats d’Utawarerumono : Mask of Truth venaient ajouter du fun dans un torrent de textes toujours plus intéressants. Mais puisque je vous vois venir, sachez tout de suite qu’il ne s’agit pas de combats stratégiques comme le jeu susnommé mais bien de combats de rythme, à la manière du mini-jeu de karaoké comme on peut retrouver dans les jeux de la série Yakuza. Désolé donc à tous ceux qui espéraient déjà pouvoir s’attaquer à ceci après Persona 3: Dancing in the Moonlight ou Persona 5: Dancing in Starlight, on vise un gameplay moins complexe ici.
Du déjà vu dans un brin d’originalité
Forcément, Song of Memories va aussi vous demander de faire des choix qui impacteront votre progression et la continuité de l’histoire en vous proposant pas mal de phases plus sombres, enjolivées de quelques touches de romance comme savent le faire les VN. Est-ce un problème ? Pas vraiment, si ce n’est que le jeu vous berce d’une histoire pleine d’amourettes pour finir à la moitié de l’intrigue par vous agresser à coups de mobs sanguinaires. Un petit équilibrage entre les deux univers pour qu’ils coïncident un peu mieux n’aurait sans aucun doute pas été du luxe. Malgré tout, nous apprécions fortement cette originalité qui sait faire en sorte que le jeu sorte du lot.
N’en déplaise à certains, la mécanique des combats de rythme est très bien ficelée et quoi qu’un peu basique, elle parviendra à ravir ceux qui savent prendre du plaisir à juste taper sur un bouton au bon moment. Ça casse la routine et ça fait du bien, surtout quand il s’agit de réaliser tout cela sur une bande-son orchestrée d’une main de maître.
De ce fait, on comprend très vite que Song of Memories essaie de bâtir du neuf sur fond de territoire connu, ajoutant une pointe apocalyptique et monstrueuse à une love-story rosâtre et parfois sans intérêt, mue par des personnages tout droit sortis des clichés de tous les genres. En cela, les développeurs ont eu bien raison de parier car le jeu n’aurait été qu’un autre « Visual Novel » basique et oubliable au milieu d’une marée d’autres productions semblables.
La mécanique des combats de rythme est très bien ficelée et quoi qu’un peu basique, elle parviendra à ravir ceux qui savent prendre du plaisir à juste taper sur un bouton au bon moment.
En plus des quelques points positifs qui sont à retenir de cette belle proposition vidéoludique, le chara-design reste correct et les personnages attachants (bien qu’il soit toujours compliqué de jouer avec une physique des seins aussi étranges que celle de cet opus) parviennent à nous intriguer le temps qu’il faut pour amorcer la surprise qui attend les joueurs. Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, disons directement que les visuels sont en règle générale très bien exécutés et les animations font pleinement leur effet, si l’on considère les mouvements de poitrines déstabilisants comme étant voulus et assumés par l’équipe derrière le projet. Malgré tout, ce petit détail d’animation ajoute un trait d’humour à une réalisation qui en propose déjà pas mal, sur un fond de sérieux qui se marie très bien à l’histoire.
Malgré quelques incohérences entre les dialogues disponibles dans les phases libres et ceux proposés lors de l’évolution de la trame narrative, l’ensemble fait très bien son travail en proposant une réelle évolution dans la relation du personnage principal avec l’ensemble des autres présents dans le soft. Bien entendu, l’ensemble est servi sur un plateau de fan-service qui parvient tantôt à convaincre, tantôt pas, tout dépend de la position que l’on prend face à chacun des interlocuteurs du héros de cette histoire. Fort d’une harmonie certaine entre ces aspects narratifs niais ou apocalyptiques et les quelques mécaniques originales que l’on trouve dans le titre, Song of Memories peut se targuer de faire correctement son job : occuper et amuser le temps de quelques heures, même s’il ne s’agit certainement pas du jeu de ce début d’année.
Cet article peut contenir des liens affiliés