Depuis le récent reboot du célèbre hérisson bleu, SEGA n’a eu de cesse de tenter de redorer le blason de son héros fétiche, Sonic, en tentant diverses expériences vidéoludiques plus ou moins réussies (plutôt moins, quand même). Le dernier en date, Sonic Boom : Le Feu et la Glace, ne parvient tout de même pas à suivre cette volonté.
Un scénario aussi vide que la tête d’Eggman
Est-ce qu’on s’en doutait ? Bien sûr que oui, les aventures de Sonic ne laissant jamais une grande part à un scénario complexe (Adventure I & II peut-être ?). Dans cet épisode, le terrible docteur Eggman tente de rassembler un maximum de Ragnium, un minerai précieux pouvant décupler les robots de ce dernier. Cependant, petit problème, c’est en exploitant la mine principale de cette ressource que des fissures anormales se créent un peu partout sur différentes îles. Essence combinée de Feu et de Glace, ces fissures doivent être refermées à tout prix sous peine de graves conséquences.
La bonne nouvelle, c’est que Sonic et ses amis, en refermant une première brèche, ont tous obtenus le pouvoir de ces deux éléments. Ainsi, ils peuvent à loisir passer de l’un à l’autre, et se frayer un chemin à travers les différents niveaux proposés.
Le gameplay se base donc sur ce changement : faire fondre la Glace avec le Feu, et geler l’eau avec la Glace. Les différents niveaux sont donc pensés de cette manière, et une des premières choses qui change, contrairement à l’accoutumée, c’est le modèle dynamique qui s’en retrouve impacté. En effet, vous vous retrouverez souvent bloqué par certains éléments qui vous obligeront à vous stopper net afin de réfléchir quelques secondes à la marche à suivre. Cela ralentit un brin l’action, mais c’est pour mieux nous y retrouver. Rassurez-vous, ce n’est jamais bien compliqué.
En revanche, je pense qu’il ne faut pas prendre cela comme un mauvais point, mais plutôt comme une force. En effet, j’ai trouvé que les stages étaient construits à la manière d’un Rayman Legends, c’est-à-dire que si vous ciblez le 100%, vous devrez carrément explorer les environnements afin de dénicher les trésors des niveaux (qui vous serviront à débloquer du contenu annexe). En partant du fait que Sonic et ses amis (Amy, Tails, Knuckles et Sticks) ont tous des capacités différentes, il devient alors très plaisant de chasser les items et de ne pas se contenter de courir tout droit comme un dératé en se laissant porter par la vitesse.
Certes, nous pouvons nous poser des questions sur la nécessité de rassembler ces objets anecdotiques, mais en soi (et en ayant fait la majorité des Sonic, même des nullités comme « Sonic et le Chevalier Noir »), c’était bien la première fois depuis longtemps que je me suis amusé à jouer à un jeu de la licence. C’est prenant, fun, addict, et pour couronner le tout, le soft change régulièrement de phase de gameplay en proposant des niveaux annexes afin de casser un peu le rythme. Bien sûr, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais tout de même, l’intention est là.
Les fesses entre deux chaises n’est pas la posture idéale
Je vais être tout à fait franc. Sonic Boom : Le Feu et la Glace m’a fait un peu le même effet que son titre. J’ai été très enjoué de le parcourir, et je ne regrette pas de l’avoir fait, car le fun était présent, et cela m’a fait plaisir de retrouver un jeu « correct » estampillé Sonic. D’un autre côté, il m’a refroidi en voyant la répétition des niveaux, en proposant un 100% de « remplissage » et en constatant la durée de vie absolument ridicule du titre. Certes, je ne demande pas à un titre de la licence de me tenir en haleine pendant cinquante heures, mais tout de même, comptez environ entre cinq et huit heures de jeu pour en voir le bout (en sachant que sans me forcer, lors du premier run, je suis arrivé à 72% de complétion).
Le jeu se veut donc très facile d’accès, et si quelques défis placés çà et là peuvent venir titiller votre côté challenger, on parcourt le jeu d’une manière très directe sans trop de difficultés. Les Boss, proposant des phases un chouïa différentes, ne posent, eux aussi aucun problème, en plus d’être dispensables. L’humour, omniprésent dans les cinématiques, ne relève pas non plus le niveau, même si on peut repérer quelques blagues qui prônent l’autodérision et qui font leurs petits effets (comme Eggman qui lâche un triste « Tu peux me croire, je sais ce que ça fait de ne plus être respecté et d’être la risée de tous », petit clin d’œil à la série en général depuis quelques années).
Le titre peine à se renouveler, malgré une intention louable de nouveauté !
Pour le reste, le soft ne sort pas tellement des sentiers battus. Il propose une expérience plutôt fun et intéressante, mais malheureusement inaboutie et plutôt bâclée. C’est dommage, car l’intention était là, l’idée fort sympathique, mais pas emmenée assez loin. Du coup, c’est un jeu que l’on termine, que l’on range, et que l’on oubli très vite. Rude !
Pour ce qui est de la direction artistique, l’ambiance est posée de façon correcte, et les graphismes flattent l’œil même pour une 3DS. Les environnements sont très bien représentés et le fait d’avoir des niveaux moins dynamiques nous laisse un peu plus le temps de les admirer. L’OST, quant à elle, se situe dans le Sonic pure tradition et propose des pistes « punchy » flirtant entre l’électro, la pop et la house.
Toutefois, lors de certaines scènes rapides, j’ai pu constater de légères chutes de framerate sur 3DS ET sur New 3DS. Rien de bien méchant, mais enfin bon, ça se remarque !
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