Les remasters et remakes sont légion en ce moment, fautes de sorties de jeux inédits à se mettre sous la dent. Ces dernières années, le studio Blind Squirrel Games a réussi à se tailler la part du lion dans le monde des remasters HD avec, par exemple, une participation à Mass Effect Legendary Edition, et proposera dès le 7 septembre prochain (en version digitale uniquement, les versions physiques ayant été repoussées) la sortie de Sonic Colours Ultimate, un remaster de l’épisode publié par Sega en 2010 sur Nintendo DS et Nintendo Wii et proposé à 39,99 €. A noter que les possesseurs de l’édition Deluxe pourront profiter du titre dès le 3 septembre.
Ces derniers mois, la licence au hérisson bleu a connu un regain d’intérêt de la part du public et de son éditeur avec notamment l’arrivée en 2022 d’un second film en live-action tiré de l’univers du jeu, mais aussi d’un nouvel opus ambitieux dont les premières infos semblent converger vers une aventure en monde ouvert à sortir également l’année prochaine. En attendant, que vaut le portage amélioré d’une des aventures les plus plébiscitées du hérisson bleu à sortir sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One ?
Conditions de test : Nous avons parcouru les mondes que nous propose le jeu pour un total de 7h de jeu effectives sur PlayStation 5, en rétrocompatibilité d’une copie PlayStation 4.
Tails of Sonic
L’histoire de Sonic Colours Ultimate est on ne peut plus classique. En effet, suite aux événements dépeints dans Sonic Unleashed, le Docteur Eggman a un nouveau plan machiavélique en tête et va user de nouveaux stratagèmes pour attirer le hérisson et son ami, Tails, dans ses filets. Pour cela, il crée un gigantesque parc d’attractions galactique et nos deux héros naïfs s’y rendent. Ils se rendent compte que leur vil ennemi a en fait emprisonné des Wisps, des extraterrestres colorés aux pouvoirs uniques qu’il voudrait utiliser pour parvenir à ses fins et prendre le contrôle de l’univers, rien que cela.
Bien que le scénario reste classique, il s’avère efficace et nous plonge directement dans l’histoire. A travers une quarantaine de niveaux dans 6 mondes composés de niveaux et d’un boss, le hérisson devra secourir les Wisps, qui le remercieront en lui confiant leurs pouvoirs (transformation en foreuse, en cube, en piquant collant etc.), mais aussi ramasser anneaux dorés, pièces rouges conférant des bonus ou encore jetons de personnalisation de votre hérisson préféré. En bref, si vous avez déjà joué à Sonic Colours il y a une décennie, vous ne trouverez que peu de nouveautés dans cette version Ultimate.
Si parcourir l’ensemble des niveaux de Sonic Colours Ultimate ne devrait vous prendre pas plus de 6-7h la première fois, les multiples embranchements ainsi que tous les collectibles à ramasser forceront les plus acharnés d’entre nous à essayer encore et encore les niveaux pour glaner le meilleur score et le 100% de chaque planète en gonflant considérablement la durée de vie du titre. Heureusement, le gameplay n’a été que très légèrement modifié, facilitant une prise en main rapide, sans oublier pour autant les errances de l’époque.
En effet, les phases en 3D poseront une fois de plus quelques problèmes parfois, causant une instabilité de notre personnage, surtout à haute vitesse. On aurait préféré que Blind Squirrel Games et Sega s’attèlent de manière plus assidue sur ce point déjà reproché à l’époque. Par contre, les phases en 2D, les transitions et les autres effets visuels ont pris du cachet et sont particulièrement réussis. Et c’est malheureusement sur ces quelques points que le jeu se démarque, laissant le reste du portage un peu faiblard.
Un remaster qui ne fait pas beaucoup d’efforts
On s’en doute, actualiser un opus sorti sur des consoles datant d’il y a 10 ans ne doit pas être des plus simples. Néanmoins, les développeurs réussissent à transposer le matériel d’origine dans ce Sonic Colours Ultimate en actualisant les graphismes, textures et effets lumineux présents dans les différents niveaux terrestres, mais aussi aquatiques, bénéficiant ici d’une grande plus-value, le tout en définition 4K et en 60 FPS sur PlayStation 4 (et Xbox One soit dit en passant). On pense notamment au monde Starlight Carnival, de toute beauté, mais aussi aux séquences de glisse sur des rails ou de loopings vraiment réussies.
On ne peut pas en dire autant des très nombreuses cinématiques (plutôt longues de surcroît) qui n’ont, semble-t-il pas bénéficié du même traitement, étant très ternes, encore dans leur jus de l’époque, dans une tentative de rendre hommage au titre originel, du moins de notre point de vue. Un choix discutable et qui tranche avec la qualité du reste du remaster. De même pour le mode multijoueur du Game Land, très peu intéressant car pouvant être largement réalisé seul.
De plus, on en parlait précédemment, le gameplay n’a été qu’adapté aux consoles actuelles sans pour autant corriger les problèmes de l’époque. On pense notamment aux double-sauts qui répondent très rarement correctement dans le timing voulu ou encore sur la sensibilité du joystick qui devrait être revue à la baisse en réglages standards. L’utilisation des pouvoirs des wisps reste finalement anecdotique car la majorité des niveaux pouvant être réussis sans forcément utiliser ces extraterrestres bien trop laissés à l’arrière plan.
Qui dit remaster dit aussi ajouts de fonctionnalités ou nouveautés de gameplay. Sonic Colours Ultimate nous propose un peu des deux mais finalement tellement à la marge que cela en devient presque oubliable. Au programme, Tails peut désormais vous sauver d’un game over si vous ramassez un jeton à son effigie, un mode de jeu Rival Rush (un ensemble de courses contre Metal Sonic disponibles après avoir collecté des anneaux rouges dans un monde spécifique permettant de débloquer des récompenses), un nouveau pouvoir de Wisp (transformant Sonic en fantôme), des contrôles personnalisables, un système d’achats d’éléments de personnalisation de notre personnages, entre autres petits features esthétiques.
Autant dire que Sonic Colours Ultimate tient ses promesses mais le tout reste tout de même fainéant et surtout peu engageant pour un joueur l’ayant déjà essayé à l’époque. Il nous faut néanmoins féliciter l’effort effectué sur la présence de voix françaises, alors inexistantes à l’époque sur le jeu d’origine, qui proposait de plus des traductions erratiques. Ajoutez à cela une bande-son toujours aussi efficace, remixée pour l’occasion pour au final un aspect sonore aux petits oignons.
Cet article peut contenir des liens affiliés