Avec Soul Covenant, le studio Thirdverse, basé à Tokyo, n’en est pas à son premier coup d’essai dans la transposition d’un jeu d’action à l’arme blanche en VR. Il s’y est déjà essayé avec quelques titres pas franchement inoubliables, comme X8, Swords of Gargantua ou encore son avant dernier jeu, Altair Breakers. Désormais, Soul Covenant est censé être leur jeu ultime, et les développeurs se doivent de maitriser ce côté action que le studio affectionne tant. Si la partie narrative, qui est une nouveauté pour eux, nous a emballé, il faut dire que le reste du contenu pose de gros soucis…
Conditions de test : Nous avons terminé Soul Covenant en 6h, en faisant à côté un peu de grind pour améliorer notre avatar. Le titre a été testé sur PlayStation VR2.
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ToggleLe mythe d’Adam et Eve revisité dans un univers atypique
S’il y a bien une première chose positive à souligner autour de Soul Covenant, c’est sa capacité à proposer une narration divertissante. Après avoir choisir un avatar via un éditeur de personnage hélas famélique, vous êtes prêt à vous plonger dans cet univers reprenant toute la mythologie gravitant autour de Adam et Eve, dans une version post-apo/futuriste.
Le titre nous envoie dans la peau d’un avatar ayant la capacité de se cloner, pour revivre incessamment ses propres morts. Les lieux sont sous le joug d’un certain Adam, une IA qui veut tout faire pour réécrire le monde, et ainsi ouvrir la frontière entre la vie et la mort. Vous serez ainsi le héros devant empêcher cela, et vous serez aux côtés d’autres soldats possédant plus ou moins cette capacité génétique de se cloner. Une autre IA, nommée Eve, veillera à vous guider dans votre quête pour sauver l’humanité.
Vu sous cet angle, la narration parait alambiquée, et c’est plus ou moins un problème dans un premier temps. Quelques éléments ne sont pas faciles à comprendre, et la plupart des cinématiques proposant des hologrammes montrant une action, voire juste de bêtes images statiques, n’aident absolument pas à y voir plus clair. Ceci dit, une fois bien rentré dans l’histoire, force est de constater que l’on y trouve des relations sympathiques entre des personnages plutôt attachants, notamment la relation entre Taiga et Julia qui est on ne peut plus touchante.
Les autres protagonistes, comme Eight ou Sarah, ne sont également pas en reste, même s’ils seront hélas beaucoup trop en retrait. Parmi les autres bonnes idées qui viennent annihiler la complexité de la trame, il y aura forcément quelques rebondissements. Globalement ils sont bien amenés, et on arrive à apprendre les réelles motivations des héros comme des antagonistes. Clairement, ce sont ces points qui font la force du récit qui parvient à être captivant mais aussi terriblement poignant à certains moments clés du soft. Les deux fins proposées font aussi sens, et sont plus ou moins réussies dans l’exécution.
Toutefois, on ne pourra pas être émerveillé par sa direction artistique, trop sommaire et peu engageante. La faute à une pauvreté affligeante dans les décors proposés, qui se comptent sur les doigts de la main. L’aspect terne des environnements est beaucoup trop prononcé, et on aurait de toute façon aimé plus de diversité dans les panoramas, n’aidant pas à approfondir le background pourtant prometteur.
Un système de jeu qui manque autant de tranchant que de variété…
Soul Covenant dispose au premier abord, d’une jouabilité dynamique. Vous pouvez effectuer des petits dash, sauter, mais également utiliser un bouclier pour parader sur la pression d’une simple touche. De plus, vous pouvez utiliser une arme en la faisant apparaitre via une touche, mais également la prendre à deux mains afin de la transformer. Ainsi, une bête épée faisant quand même des dégâts, peut par exemple se transformer instantanément en une tronçonneuse ou une faux dévastatrice pour bousiller des méchas avides de chair fraiche. Qui plus est, vous pouvez charger une attaque spéciale qui fait beaucoup de dégâts aux alentours.
Le gameplay est à première vue complet, véloce, mais reste hélas très limité. Effectivement, les coups portés en mimant les gestes sont indignes d’un jeu VR en 2024, et proposent qui plus est une hitbox beaucoup trop rudimentaire. Le manque de vrais combos se fait ressentir, et même s’il est possible de choisir parmi quatre armes au fil de notre progression, le feeling va hélas rester le même, sans grand panache. La répétitivité des combats va vite prendre place, et la boucle de gameplay se révèle vite indigeste.
Sur les six heures de jeu, vous devrez effectuer les mêmes missions de combat barbantes. Des vagues d’ennemis à démettre, en passant par une variante où il faudra défendre un cylindre ou bien combattre des boss avant la fin du temps imparti, voilà ce qu’il faudra faire tout le long du jeu. Les objectifs nous cantonnent à des vagues d’ennemis ou des boss à trucider dans les mêmes arènes, sans jamais afficher la moindre once d’innovation. Le jeu n’est d’ailleurs pas réellement difficile, et même les boss sont ridicules. S’ils sont grands par leur taille, leurs patterns sont simplistes, et votre interface permet de dévoiler leurs points faibles sur lesquels il faudra bêtement taper, comme si nous étions sur Beat Saber.
En parlant d’interface, celle-ci est frustrante. Dans le fond, s’il est possible d’y accéder en pressant une touche spécifique, elle demeure mal faite. Sur des niveaux où vous devez battre un boss avant la fin du temps imparti, vous serez dans l’obligation d’appuyer sur une touche, toucher l’onglet mission avec votre main, pour voir combien de temps il vous reste pour mener à bien votre mission. On a vu mieux niveau interface, d’autant que l’absence de barre de vie sur ces derniers est handicapante. Il y a bien quelques éléments de couleur indiquant s’il est en fin de vie ou non mais dans l’absolu, tout le HUD est trop austère pour vraiment s’y retrouver, créant un sentiment de frustration.
Même le système d’amélioration, bien qu’efficace dans le fond, n’apporte pas satisfaction. En récoltant de la monade, vous aurez le loisir d’augmenter les dégâts de vos armes, ou bien les niveaux de vie, d’endurance, de récepteur d’oracle, ou de demonic burst. Une fois un certain seuil atteint dans l’upgrade, vous devrez refaire certains niveaux afin de récolter des ressources de souvenirs spécifiques, et ainsi débloquer un nouveau palier. Ces derniers vous permettront d’améliorer un peu plus vos armes ou capacités, tout en débloquant parfois de nouvelles capacités. Tout cela pousse au grind, vous forçant à refaire inlassablement les mêmes missions qui, une fois terminées, ne nous donnent pas envie de revenir…
Des graphismes qui piquent, un sound-design plus doux
Techniquement, Soul Covenant est en dent de scie. Les textures y sont grossières, et il faut bien avouer que la plupart des arrière-plans font littéralement peine à voir. Le manque de diversité dans les personnages est aussi triste et même si le bestiaire parvient un peu à évoluer, on sent que les développeurs ont bâclé les dernières missions du jeu. Au moins, celui-ci tourne bien dans l’ensemble, et certaines modélisations parviennent parfois à être jolies, mais il n’y aura pas grand chose à sauver…
Du côté de la bande-son en revanche, il y aura de quoi être ravis. Entre des musiques parvenant à bien mettre en avant les moments épiques ou touchants, mais aussi un doublage anglais et surtout japonais impeccable, Soul Covenant a de la qualité à revendre. Le petit couac résidera cependant dans le nombre de thème musicaux, famélique, et des bruitages qui manquent parfois de patate.
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