Welcome to the stage of history... Les légendes ne meurent jamais à ce que l’on dit. On ne peut qu’approuver, ne serait-ce qu’en entendant cette mythique tirade d’un fabuleux narrateur, qui évoque suffisamment de choses pour que la saga SoulCalibur se rappelle à nos bons souvenirs, et ce peu importe avec quel épisode on a pu découvrir la série. Réputée pour ses combats à l’arme blanche aussi techniques qu’accessibles, avec des personnages dont le charisme a fortement contribué à la renommée de la série, SoulCalibur revient enfin sur le devant de la scène avec un sixième épisode, dans une ambiance quelque peu particulière. Après un cinquième opus qui bousculait les habitudes des joueurs, en changeant notamment une grande partie du casting, la saga s’est octroyée une pause presque forcée durant toute cette génération de consoles. Vient enfin SoulCalibur VI, qui fait office de véritable chant du cygne et qui fait machine arrière, non pas par crainte de la nouveauté, mais pour réaliser un tour de force et montrer qui est le vrai roi des jeux de combat 3D.
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ToggleA Tale of Souls and Swords
Comme nous venons de le dire, ce sixième épisode renoue avec l’essence même de la saga et le meilleur moyen d’effectuer cela et de repartir de zéro chronologiquement parlant. Exit l’histoire de la nouvelle génération comme dans SoulCalibur V, et place aux vétérans de la série, qui prennent ici une cure de jouvence tout en arborant leurs looks issus des premiers épisodes de la saga. Retour en 1584 donc, pour raconter à nouveau la lutte entre les deux épées légendaires, mêlant dans leurs conflits les combattants du monde entier. La quête pour Soul Edge reprend de zéro et c’est un bon point pour les nouveaux joueurs, qui profiteront d’une introduction récapitulative et d’une histoire toute fraîche, afin qu’ils puissent découvrir la série de la manière la plus confortable qu’il soit. Cela profitera aussi aux anciens, car il faut l’avouer, l’histoire de SoulCalibur n’est pas ce qu’il y a de plus claire.
Cet épisode revient aux fondamentaux et revisite les prémices de la saga.
Les équipes ont pensé à cela, et en plus de nous offrir un retour aux sources, c’est bien deux modes « Histoire » qui sont intégrés dans ce sixième opus. Commençons par le second tout d’abord, qui se rapproche de ce que l’on a pu voir dans les épisodes précédents, si ce n’est qu’en lieu et place d’une structure linéaire, c’est toute une chronologie personnage par personnage qui nous est offerte. A vous de choisir votre parcours, en décidant par exemple de suivre l’histoire personnage par personnage, ou bien de suivre les événements en fonction de la date à laquelle ils surviennent. Une trame principale sort un peu du lot et vous placera aux commandes de Kilik, Xianghua et Maxi, le fameux trio qui part en quête de détruire Soul Edge, détenue par Nightmare. Racontées sous la forme de visual novel et ponctuées par quelques cinématiques, ces histoires vous dévoileront le destin de tous les personnages, et ce pendant plusieurs heures. Un contenu d’ores et déjà sympathique, mais qui est accompagné d’un autre mode solo, encore plus conséquent.
La face cachée de l’histoire
L’histoire de Soul Edge, Kilik, Siegfried et compagnie, certains d’entre vous la connaissent déjà, et vous n’avez sans doute pas envie qu’on vous la radote éternellement. SoulCalibur VI a aussi pensé à cela en intégrant le mode « Balance de l’âme » (Libra of Soul en version originale), qui raconte une histoire annexe se déroulant sur la même période que la quête de Kilik, mais qui met cette fois-ci le joueur à l’honneur. C’est à vous de façonner votre personnage, en lui attribuant le style de combat et l’apparence que vous souhaitez de manière non-définitive, puisqu’il est modifiable à n’importe quel moment dans l’aventure. On repassera plus tard sur l’éditeur de personnage pour se concentrer sur les spécificités de ce mode, qui nous font vivre un périple bien plus long que celui conté dans le mode « Chronique de l’âme » et qui rappellera aussi certains modes annexes des précédents opus.
On pense ici à SoulCalibur III et son mode « Chroniques de l’Épée », qui prenait des allures de RPG stratégiques tout en nous plaçant dans la peau d’un personnage créé. Ici, on reprend les mêmes bases de RPG sans le côté tactique, puisque vous devrez faire progresser votre héros à travers une world map semée d’embûche tout en lui faisant gagner des niveaux, en espérant au passage récolter quelques armes. Là aussi, la majeure partie de la narration se déroule à la manière d’un visual novel (quelque peu archaïque) mais comme dans les RPG traditionnels, vous devrez ici effectuer des choix qui modifieront votre chemin. Cet aspect est symbolisé par un système de karma, qui penchera vers le bien ou le mal selon vos actions. Vous rencontrerez alors des personnages différents tout au long de votre périple, qui n’est lui non plus pas linéaire. A tout moment, vous pourrez vous adonner aux joies des quêtes annexes en allant par exemple participer à un tournoi au Japon, tout en faisant un crochet en Inde afin de sauver la veuve et l’orphelin. Ces déplacements ne seront en revanche pas gratuits, surtout si votre route vous demande de traverser l’océan ou une chaîne de montagne. Il faudra donc effectuer quelques détours si vous ne voulez pas voir votre bourse se vider d’un seul coup.
Avec des mécaniques tirées des RPG et des conditions de combats parfois exigeantes, ce mode ajoute un une dose de challenge appréciable.
Durant ces trajets, vous aurez aussi l’occasion de rencontrer des adversaires puissants qui viendront vous barrer la route, mais qui vous offriront des récompenses selon votre performance en combat. Dans ce mode, même si vous êtes déjà un combattant aguerri et un habitué de la licence, il faudra se méfier des écarts de niveau entre votre ou vos adversaires, car la bataille peut vite être déséquilibrée. Dans notre cas, nous n’avons pas ressenti le besoin d’un leveling forcé, même si certains ennemis sont plutôt retors, mais il est tout de même conseillé de ne pas suivre la trame principale d’une traite et de prendre le temps pour quelques missions annexes. Surtout que certains défis seront de la partie durant les combats, avec par exemple la présence d’une arène extrêmement glissante (ce qui vaut le coup d’œil, notamment pour le comportement absurde de l’IA) ou des conditions plus spécifiques, comme le fait de commencer l’affrontement avec une barre de vie réduite. Vous l’aurez compris, ce mode Balance de l’âme se révèle être vraiment complet et si vous n’êtes pas rebutés par la narration un peu morne, vous passerez sans doute de nombreuses heures dessus.
Le dernier vœu
Dit comme cela, on pourrait avoir l’impression que le contenu de ce SoulCalibur VI est gargantuesque, mais un petit coup d’œil du côté du casting nous fait un peu tirer la grimace. Seulement 21 personnages (avec Inferno) seront ici présents, sans compter Tira qui est déjà disponible en DLC. On pourrait d’ailleurs être encore plus sceptique lorsque l’on voit que cette dernière est même présente dans le mode Arcade… Mais la plupart des combattants historiques sont de retour, ce qui redonne de l’intérêt au roster. Mitsurugi, Taki et même Seong Mi-na sont de retour, accompagné par trois nouveaux protagonistes qui sont loin de faire de la figuration.
Peu de nouveaux visages dans le roster de base, qui n’est déjà pas très conséquent.
Grøh est le premier d’entre eux, armé de sa double lame tel un Dark Maul médiéval. Combattant rapide avec une portée relativement étendue, il est surtout redoutable pour sa capacité à faire de nombreux combos grâce à ses deux lames qu’il peut détacher l’une de l’autre. Azwel rivalise aussi avec lui sur ce domaine, car ce dernier peut faire apparaître plusieurs armes lorsqu’il passe à l’offensive. Un poil plus technique à maîtriser que Grøh, il reste grandement accessible pour les joueurs moins expérimentés sans pour autant déséquilibrer totalement le rapport de force avec les autres personnages. Mais on ne va pas se mentir, celui qui vole la vedette à tous les autres, c’est bien Geralt. Invité spécial en provenance de la série The Witcher, le sorceleur a tous les atouts pour devenir le main de nombreux joueurs. Car au-delà de son charisme évident, il fait partie des personnages les plus polyvalents du roster, grâce à ses deux épées et les différents signes à sa disposition.
Jan-Ken-Pon-Edge
Si les trois nouveaux apportent un peu de sang neuf aux joutes, il faut également préciser que SoulCalibur VI ne se contente pas de rester sur les bases déjà acquises. Tout d’abord, les Criticals Edge sont plus abordables que par le passé puisqu’il suffit de presser une gâchette pour les enclencher, à condition d’avoir sa jauge d’âme remplie. On note également la présence de la Soul Charge, qui consumera petit à petit votre jauge d’âme mais qui vous accordera plus de puissance durant le laps de temps où elle est activée. Pour certains personnages, elle modifiera également leur apparence – à l’image de Kilk ou de Grøh – tout en ajoutant de nouveaux combos. La mécanique permet surtout de contrer des adversaires qui abusent de la garde, car cette « transformation » ajoutera beaucoup de mouvements « brise-garde » à votre moveset. De plus, la Soul Charge modifie aussi quelques Criticals Edge, notamment celui de Kilik.
La vraie nouveauté est cependant celle du Revirement Edge (ou Reversal Edge en anglais), qui ajoute une mécanique de pierre-feuille-ciseau lors d’un échange musclé. En l’activant, soit de manière offensive, soit pour se protéger, cette feature va déclencher un duel entre les combattants durant lequel le temps va ralentir afin que chaque joueur choisisse une action. Si les joueurs arrivent à égalité, un autre duel s’enclenche mais le joueur ayant initié le Revirement Edge aura l’avantage, car en cas de nouvelle égalité, c’est lui qui l’emportera par défaut. Et cela peut vite faire très mal, notamment lorsque l’on enclenche un combo dévastateur à la suite de cette joute. Au premier abord, tout semble un peu trop lié au hasard, ce qui n’est pas de bon augure pour l’avenir du jeu du côté des professionnels, mais on se rend vite compte que la mécanique est un peu plus complexe que cela.
Le Reversal Edge est une nouveauté qui pourra faire débat, mais elle se révèle être grisante après un peu de pratique.
Vous pouvez notamment refuser l’aspect pierre-feuille-ciseaux et choisissant la garde, ou tout simplement en faisant un pas de côté ou un arrière. Libre à vous de tenter le diable donc, mais une véritable bataille sur le plan du mental peut s’engager grâce à cette nouvelle mécanique. Il faudra attendre encore un peu pour voir si elle sera utilisée dans les compétitions e-Sports, mais une chose est certaine, elle rajoute une sacrée dose de spectacle. Il fallait bien cela puisque le titre ne brille pas vraiment par qualité plastique. Tout comme les personnages, on pourrait croire que le moteur graphique a fait un voyage dans le temps pour nous ramener au début de cette génération, avec des textures loin d’êtres fines et des effets visuels pas toujours propres. Il en est de même pour la modélisation des protagonistes, qui n’est pas toujours très flatteuse.
Nouveau look pour une nouvelle légende
Pour remédier à cela, un petit tour du côté de l’éditeur de personnage s’impose. Vous êtes libre d’affubler les personnages de divers accessoires afin de changer leur look traditionnel (sauf Geralt évidemment, parce qu’il est déjà assez parfait comme cela) ou bien tout simplement de créer vos héros de A à Z. La création de votre personnage commence déjà par une nouveauté majeure puisqu’il vous est désormais possible de choisir sa race. Humains, Automate, Infecté, Homme-chat ou bien Homme-lézard, les choix sont divers et permettent d’ajouter de la diversité ainsi qu’un peu de folie dans vos créations. Comme nous l’avions précisé auparavant, vous pourrez attribuer n’importe quel style à vos personnages, et même celui du guest de l’épisode (Geralt en l’occurrence) si vous le souhaitez, ce qui est une première dans la série. En dehors de cela, le reste de la personnalisation reste globalement inchangé par rapport aux précédents opus. On retrouve tous les habits habituels peut-être même encore un peu moins qu’avant. Cela étant dit, toutes les folies sont permises et il est possible de passer beaucoup de temps dans cet éditeur, qui reste tout de même vraiment complet et amusant.
Même s’il n’est pas aussi éclectique que par le passé, l’éditeur de personnage permet tout de même de créer des combattants vraiment originaux.
Les amoureux de la saga passeront également un bon moment dans le mode « Musée » de ce sixième opus, qui ne se contente pas de rassembler les illustrations de cet épisode, mais aussi ceux des précédents SoulCalibur, jusqu’à Soul Edge. Il faudra cependant avoir bien farmer les deux modes solo ainsi que le mode Arcade pour débloquer l’accès à tout ce contenu, mais les joueurs devraient être ravis de pouvoir replonger dans leurs souvenirs grâce à tout ce contenu.
Un mot enfin sur les combats en ligne et la stabilité des serveurs, qui se sont montrés bien plus rassurants que lors de la dernière bêta. Il est difficile de statuer définitivement sur leur état avant la sortie du jeu, mais de notre côté, nous n’avons pas rencontré de problème en dehors de quelques lags pas bien méchants, la faute à un matchmaking qui doit encore être affiné. Vous pourrez visiblement vous mesurer au reste du monde sans trop de soucis et prouver que vous êtes le meilleur en grimpant dans le classement, qui se divise en régions et en styles. La grande question est maintenant de savoir qui sera le meilleur Geralt.
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